1ère année – 2016/2017 AM Davila et C Tinsley COURS DE MICROBIOLOGIE GENERALE 1 Cours et TP de microbiologie à l’emploi du temps Date Demie promo A 7 sept Cours 1 (structures) 7 sept Cours 2 (génétique) Demie promo B 8 sept Cours 1 (structures) 8 sept Cours 2 (génétique) 9 sept TP 1 12 sept TP 2 13 sept TP 3 14 sept TP 1 15 sept TP 2 16 sept TP 3 3 oct Cours 3 (métabolisme) Cours 3 (métabolisme) 2 Salles de TP Le cours est dans le « bloc Sciences de la Vie et du Milieu ». Pré requis : bases solides en biologie générale, biochimie, génétique et biologie moléculaire. Contenu et objectifs des cours. Bases qui seront utilisées (en ce qui concerne la première année) dans d’autres parties du tronc commun et dans les modules à choix. Spécificités structurales des bactéries, génétique, métabolisme et physiologie. Eléments importants pour les interactions avec les autres composants de la biosphère (biotiques et abiotiques) dans les activités humaines Contenus et objectifs des TP Mettre en pratique les principales méthodes expérimentales utilisées en microbiologie Identification d’une souche bactérienne, étude de sa morphologie et de son métabolisme Etude d’un transfert génétique entre bactéries (conjugaison) 4 INTRODUCTION 5 Classification des organismes cellulaires ANIMAUX PLANTES EUCARYOTES PROTISTES algues protozoaires champignons Domaine de la microbiologie PROCARYOTES EUBACTERIES ARCHAE Virus Acellulaire 6 Ordres de magnitude liaison C-C diamètre de distance nucléosome inter-bases l'hélix d'ADN poxvirus de l'ADN membrane porine cellulaire RNA pol. d'E. coli procaryote LacI glucose λ ribosome 10-10 10-9 10-8 liaison C-C distance inter-bases de l'ADN glucose pore du porine d'E. coli diamètre de l'hélix d'ADN LacI bactériophage λ epaisseur de la membrane cellulaire nucléosome 10-7 1,5 3,4 6 1 2,4 4 6 8 1 x 10-10 x 10-10 x 10-10 x 10-9 x 10-9 x 10-9 x 10-9 x 10-9 x 10-8 Plasmodium mérozoïte Paramecium E. coli 10-6 erythrocyte S. cerevisiae 10-5 RNA pol. Procaryote ribosome poxvirus bacterium Plasmodium mérozoïte erythrocyte yeast Paramecium oocyte humain 10-4 m 1,2 2 2 +/4 7,5 1 1 1 x 10-8 x 10-8 x 10-7 10-6 x 10-6 x 10-6 x 10-5 x 10-4 x 10-4 7 Grandes caractéristiques du monde microbien •Petite taille (inférieure à 0,1 mm) Conséquences sur : Invisibilité, possibilité de dissémination, capacité à donner des populations denses, techniques expérimentales Rapport surface/volume élevé, capacités d ’échange élevées Simplicité des structures cellulaires •Diversité morphologique •Diversité taxonomique •Diversité physiologique et métabolique 8 Méthodes expérimentales Largement illustrées dans les travaux pratiques Etude des individus isolés : difficile Observations microscopiques (photonique, électronique) Cytométrie en flux Etude après propagation : souvent nécessaire Techniques d’isolement et de culture Etude sans culture préalable Techniques de manipulation aseptique 9 Grands types morphologiques 10 11 SPÉCIFICITÉS STRUCTURALES DES PROCARYOTES 12 Schéma type et simplifié d’une cellule bactérienne 13 Contenu cytoplasmique Nucléoïde Plasmide(s) Ribosomes et polysomes (grande similarité avec ceux des eucaryotes) Matrice cytoplasmique : siège de la plupart des fonctions métaboliques Inclusions, granules de réserve Vésicules (rares) Cytosquelette Bacillus subtilis Microscopie électronique 14 Nucléoïde Un chromosome bactérien surenroulé associé à des protéines qui participent au maintien de la structure ARN et ARN polymérase Un modèle de la structure générale du chromosome bactérien. (A) Le chromosome circulaire d’ E. coli non replié. (B) L’ ADN replié en domaines chromosomiques par des associations protéine-ADN. Les points noirs représentent des protéines qui interagissent entre elles et avec l’ADN. Ce schéma montre six domaines mais E. coli en présente environ 50. (C) Chromosome compacté sous l’effet du surenroulement et d’interactions protéines-ADN. 15 Granules de réserve a b Granulations de poly--hydroxybutyrate chez Sphaerotilus natans. a : microscopie électronique b : microscopie optique Globules de soufre chez Thiomargarita namibiensis. 16 Inclusions Vésicules de gaz (hexagonales) chez la cyanobactérie Microscystis sp. Cellule en cours de division. Observation en microscopie électronique. Bactéries magnétotactiques de la mer Méditerranée observées au microscope électronique. La flèche indique une chaîne de magnétosomes. (D’après Pradel) 17 Rôle des pigments Les pigments ont la capacité de passer d’un état énergétique à un autre en changeant de couleur Production d’énergie Stockage d’énergie (molécule organique – métabolite secondaire) Protection contre les rayonnements Evolution secondaire ? Réponse au stress Antimicrobien Toxine Virulence Signalisation 18 Cytosquelette bactérien Le cytoplasme des bactéries contient des protéines homologues de l’actine et de la tubuline des eucaryotes. Sous forme polymérisée, ces protéines participent au recrutement d’autres protéines (enzymes). Exemples de rôles connus Homologue de la tubuline intervient lors de la division : polymérisation en anneau, au milieu de la cellule, sous la membrane cytoplasmique , recrutement des protéines qui assureront la formation du septum Homologues de l’actine contrôle la forme de la bactérie : assure le positionnement d’enzymes et de complexes membranaires intervenant dans la synthèse ou l’hydrolyse de la paroi. Visualisation des filaments hélicoïdaux de l'actine bactérienne chez Bacillus subtilis (microscopie à fluorescence) © R. Carballido-López 19 Schéma type et simplifié d’une cellule bactérienne 20 Particularités de la membrane cytoplasmique des procaryotes Vs eucaryotes Structurales Pas de stérols (sauf chez les mycoplasmes) mais parfois des hopanoïdes Plus de protéines Fonctionnelles Respiration : déshydrogénases, coenzymes, ATPase Photosynthèse : pigments antennaires et centres réactionnels Synthèse d’éléments de la paroi et des pili Assemblage et sécrétion de protéines membranaires et des exo-protéines Mobilité : structure basale des flagelles Réception de messages chimiques : chimiotaxie et régulation du métabolisme 21 Invaginations de la membrane Augmentation de la surface : activité respiratoire intense, photosynthèse Nitrosomonas : observations au microscope électronique A : cellules intactes ; B : cellules après lavage spécifique 22 Paroi bactérienne Enveloppe caractéristique de la cellule procaryote Paroi rigide qui confère à la cellule sa forme ; parfois qualifiée d’exosquelette Fonctions Permet de résister à la forte pression osmotique interne (5 à 20 atm) Permet de résister aux agressions extérieures, chimiques, physiques, biologiques Barrière qui autorise les échanges avec l’extérieur mais elle s’oppose à la pénétration des plus grosses molécules 23 Paroi bactérienne Dans la paroi il existe un élément caractéristique et quasiment commun à tous les procaryotes : la muréine ou peptidoglycane Structure chimique de la muréine : motif de base N-acétylglucosamine Acide N-acétylmuramique Tétrapeptide 24 Peptidoglycane 25 Coloration de Gram Une bactérie à Gram positif Bacillus cereus Une bactérie à Gram négatif Serratia marcescens 26 Paroi type des bactéries à Gram positif 27 Acides teichoïques Peuvent représentés jusqu’à 50% du poids de la paroi Acides teichoïques liés à la muréine Acides lipoteichoïques liés à la membrane cytoplasmique Déterminants antigéniques 28 Paroi type des bactéries à Gram négatif 29 Lipopolysaccharide LPS • Lipide A : support de la toxicité de la molécule • Polysaccharide : responsable de la spécificité antigénique • Chaîne latérale O : permet le sérotypage (antigène O de paroi) 30 Espace périplasmique Significatif chez les bactéries à Gram négatif Contient des protéines différentes de celles du cytoplasme Ces protéines sont impliquées dans des fonctions aussi variées que Le transport de molécules, l’efflux La dégradation de molécules La mobilité (présence de chimiorécepteurs) (Tamber et Hancock, 2003) 31 Principe coloration de Gram (D’après M Naïtali) 32 Schéma type et simplifié d’une cellule bactérienne 33 Couche S Extérieure à la paroi Bactéries à Gram + : pas de liaison covalente avec la muréine Bactéries à Gram - : couche S ancrée au LPS Formée d’un ou deux types de polypeptides parfois additionné de glucide, arrangés en réseau d’aspect cristallin carré, hexagonal ou oblique Membrane primitive ? Fonctions Filtre pour les grosses molécules Fonctions anti-phagocytaires et anti-bactériophage Protection contre les variations de pH Adhésion 34 Glycocalix Couche généralement constituée de polysaccharides fibrillaires qui entoure la paroi Cohésion à la cellule bactérienne plus ou moins forte (capsule, slime, EPS) Capsule Acinetobacter sp en microscopie optique Colonie de Xanthomonas campestris (Jarober - NC State University Plant Pathology ) Cellules bactériennes produisant des EPS en microscopie électronique 35 Fonction du glycocalix Adhésion aux surfaces et formation de microcolonies Protection contre les agressions chimiques et biologiques comme la phagocytose (facteur de virulence) et la prédation (protozoaires) Utilisations possibles du glycocalix Spécificité sérologique (antigène K de capsule ou d’enveloppe) – utilisation diagnostique Utilisation des propriétés gélifiantes, émulsifiantes, lubrifiantes, etc 36 Pili commun (fimbriae) Flagelles et pili Flagelles http://www.pref.okayama.jp/okayama/fukushi/kensaka/images/o1 57_3.jpg Bactérie magnétotactique Dispositions courantes des flagelles 37 Composition chimique des flagelles et pili Flagelles Composés principalement d’une protéine, la flagelline (sous unités répétées disposées en hélice) Pili Pili communs (fimbriae) et pili sexuels (transfert de matériel génétique entre deux bactéries) Essentiellement constitués de protéines, pilines et adhésines dans un arrangement spatial en cylindre droit 38 Propriétés et fonctions des flagelles et des pili Les flagelles Propriétés antigéniques – antigène H flagellaire (immunité et sérotypage) Mobilité Les pili communs Propriétés antigéniques (immunité) Rôle dans l’adhésion aux surfaces inertes ou aux cellules (formation de biofilm, facteur de virulence) Peuvent être les éléments moteurs de la locomotion par glissade ou par saccade Eléments terminaux de systèmes de sécrétion (virulence) Peuvent présenter des récepteurs (bactériophages) 39 Locomotion chez les bactéries Possible pour certaines bactéries sous conditions particulières d’environnement. Les mécanismes moléculaires ne sont pas tous élucidés surtout en ce qui concerne la mobilité en milieu solide Milieu liquide Nage par propulsion flagellaire (swimming) Hydrostation (par l’intermédiaire de vésicules de gaz) Milieu solide Swarming (essaimage) • Mvt coordonné • Différentiation • Flagelles + surfactant ou eau Twitching (saccade) •Mvt coordonné • Pili de type IV + eau ou surfactant Gliding (glissement) • Mobilité aventureuse • Propulsion par macromolécules et/ou mvt structures externes Sliding ( étalement) • Expansion de la colonie + réduction tension de surface (surfactants, etc) Harshey, 2003 40 Locomotion par propulsion flagellaire Attachement du flagelle chez une bactérie à Gram négatif Prescot et al. Microbiology (wikipedia) •Nécessite un gradient de protons •Tactismes : chimiotactisme, aérotactisme, phototactisme, magnétotactisme, etc 41 Biofilm Communautés de microorganismes, possédant une structure tridimensionnelle et englobées d'une matrice extracellulaire (polysaccharide, ADN, protéines . . . ) constituées d'une ou, plus souvent, de plusieurs espèce(s) augmentation d’adhésion aux surfaces augmentation de la résistance aux attaques chimiques ou physiques Communication et développement coordonné des organismes constituants Développement d'un biofilm JM Ghigo, Institut Pasteur, Paris 42 Biofilm et quorum sensing Communauté multicellulaire complexe L’organisation dépend d’un processus de communication inter-cellulaire- Quorum sensing Les auto-inducteurs : petites molécules qui à forte concentration sont à l’origine d’une réponse concertée (coopération) dans la communauté Faible densité bactérienne Auto-inducteurs en faible concentration perdus par diffusion D’après C Tinsley Forte densité bactérienne Auto-inducteur rencontre un récepteur Signal transmis à la machinerie transcriptionnelle 43 Spore bactérienne Observation au microscope photonique Structure de la spore bactérienne C’est une forme de résistance qui résiste à • Température (minimum • Antibiotiques • Désinfectants • Dessication • Rayonnements (UV, X) 10 min à 80°C) Endospore de Bacillus subtilis observée au microscope électronique 44 Sporulation JF Perrin 2010 Germination possible si les conditions environnementales le permettent 45 Structures bactériennes peuvent être Obligatoires pour leur survie et leur développement Nécessaires pour leur survie ou protection Eléments d’interaction avec l’environnement biotique ou inerte Utiles du point de vue taxonomique ou diagnostic (ex Gram, sérotypage) Autres applications dans les activités humaines Peintures avec des bactéries Huffington post 8 avril 2016 46 (D’après M Naïtali) 47 Principaux ouvrages utilisés Physiologie de la cellule bactérienne : une approche moléculaire FC Neidhardt, JL Ingraham, M Schaechter Cours de microbiologie générale A Meyer, J Deiana, A Bernard Molecular genetics of bacteria L Snyder et W Champness Microbial ecology R Atlas et R Bartha Bacterial metabolism G Gottschalk Microbiology webbed out T Paustian et U Wisconsin Microbes-edu.org 48