Mission Economique d’Athènes Situation économique et financière de la Grèce Actualisation mai 2007 Prestation réalisée sous système de management de la qualité certifié AFAQ ISO 9001 © MINEFI – DGTPE Une économie de services Héritière d'une tradition maritime et commerçante depuis l'antiquité, la Grèce contemporaine possède une économie de services relativement peu ouverte sur l’extérieur. Le PIB de la Grèce est estimé à 195 Mds euros en 2006 et devrait atteindre 208 Mds euros en 2007 selon le budget de l’Etat. Près de 75% du PIB est constitué par le secteur tertiaire, avec deux pôles dominants, la marine marchande et le tourisme. La flotte de commerce sous pavillon et, surtout, sous contrôle des armateurs grecs, est ainsi la première au monde, avec 17,4% du tonnage de la flotte mondiale. Composition du PIB Grec Agriculture Mines et carrières Electricité, gaz naturel, eau Transformation Construction Services Le secteur primaire représente encore 5% du PIB (contre 2,5% en France) et emploie environ 13,8% de la population active (contre 4% en France). L’agriculture est caractérisée par un très grand nombre de petites exploitations orientées sur des productions méditerranéennes (huile d’olive, agrumes, tabac, coton, élevage ovin et caprin). L’industrie, y compris le BTP (environ 8%), représente 20% du PIB avec une activité concentrée dans les secteurs (textile, agroalimentaire) où la Grèce disposait de ressources naturelles ou d’un important marché local et d'opportunités sur les marchés étrangers porteurs (ciment). A la suite de son entrée dans l’Union Européenne (1981) et plus encore dans la zone euro (2001), la Grèce s’est engagée dans un processus de convergence nominale et réelle. Le PIB par tête est ainsi passé de 65% de la moyenne européenne en 1993 (1ère année du deuxième CCA) à 75% de l’UE à 15 et à 84% de l’UE à 25 en 2006 selon Eurostat. L'importance des fonds communautaires 3ème CCA 33% 10% 12% 16% 29% Routes, Ports, Aéroports Régions PME-Tourisme Education-Emploi Agriculture La Grèce bénéficie de fonds communautaires importants : le troisième cadre communautaire d'appui couvrant la période 2000-2006 représentait environ 45 milliards d'euros (y compris les parts nationales des secteurs public et privé), dont près de 50% étaient consommés fin 2006. Les transferts nets en provenance de l’Union européenne ont représenté en moyenne 2,5% du PIB ces dernières années. 2007 est la première année de la mise en œuvre du 4ème CCA 2007-2013, qui prévoit pour la Grèce des transferts de l’ordre de 21,4 milliards d’euros sur la période. AMBASSADE DE FRANCE EN GRECE - MISSION ÉCONOMIQUE D'ATHENES Situation économique et financière de la Grèce – 15/05/2007 © MINEFI - DGTPE La conjoncture économique de la Grèce Une croissance soutenue 4,5 4 La Grèce bénéficie d’une croissance forte, tirée par la consommation privée et par les investissements. Les observateurs appellent les autorités grecques à accélérer les réformes structurelles qui permettront de lever les menaces que font peser sur la soutenabilité de la croissance les tensions inflationnistes et la dégradation des comptes externes. 3,5 3 2,5 2 1,5 2001 2002 2003 Zoneeuro (12pays) 2004 2005 Grèce La croissance en 2006 provient: - d’une augmentation de 3,8% de la consommation privée (3,7% en 2005), - d’une augmentation de 2% de la consommation publique (3,1% en 2005), - d’une augmentation de 8,8% des investissements (baisse de 1,4% en 2005). Un différentiel d'inflation durable avec la zone euro 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 2001 2002 2003 Zoneeuro (12pays) 2004 Grèce 2005 La croissance grecque est largement au-dessus de la moyenne de la zone euro depuis 2001. Le taux de croissance réel a atteint 4,3% en 2006 (au lieu de 3,8% prévu initialement), portée par la progression de la consommation privée et la reprise de l’investissement, tant privé (construction et équipement notamment) que public (après la chute enregistrée en 2005, suite aux Jeux Olympiques, et la mise en œuvre d’une politique budgétaire plus restrictive). Le gouverneur de la Banque de Grèce estime que la croissance devrait être égale ou supérieure à 4% en 2007. La consommation privée continuera de croître au même rythme qu’en 2006 (3,7-3,8%) et restera le principal facteur de la demande intérieure, soutenue par l’augmentation attendue des revenus réels et de l’emploi, l’accroissement du recours au crédit par les ménages et la hausse cumulée de la valeur marchande de leur patrimoine (surtout immobilier) ces dernières années. Afin que l’investissement privé prenne le relais de l’investissement public comme moteur de la croissance, le gouvernement grec a entrepris un programme de réformes fiscales (baisse progressive de 10 points sur 3 ans de l’impôt sur les sociétés) et structurelles, visant à favoriser l’entreprenariat et à réduire la bureaucratie (privatisations, mise en valeur du patrimoine foncier et immobilier de l’Etat, promotion des partenariats privé/public, utilisation optimale des concours communautaires, nouveau cadre de fonctionnement des entreprises publiques, facilités de créations d’entreprises et augmentation des aides aux PME qui investissent). Les projets pour 2007 portent sur une réforme du cadre juridique des sociétés (droits des actionnaires minoritaires, régime de la faillite et fusions). L’inflation moyenne s'est élevée à 3,2% en 2006 contre 3,5% en 2005 selon les données du Service des Statistiques. Les prix ont été influencés par l’augmentation des accises sur le tabac et les carburants et par la hausse des salaires réels. L’amélioration qui apparait ces derniers mois (2,6% en mars, 2,5% en avril) mais tenant surtout à des facteurs conjoncturels, a amené les observateurs à revoir leurs prévisions pour 2007 à moins de 3%. L’inflation sous-jacente (hors carburants et fruits et légumes) résiste en raison notamment du fonctionnement défectueux de certains marchés dû au manque de concurrence. Le différentiel d’inflation avec la moyenne de la zone euro se maintient à un point et grève la compétitivité de la Grèce. Selon la Banque de Grèce, pendant la période 2001-2006, la compétitivité internationale, en termes de prix, s’est détériorée vis-à-vis de ses principaux partenaires commerciaux, de 13,5% sur la base de l’inflation, et, de 34% sur la base du coût du travail par unité de production dans le secteur de la transformation. Les finances publiques : le dernier examen, en octobre 2006, des comptes publics par Eurostat a permis de clôturer définitivement les AMBASSADE DE FRANCE EN GRECE - MISSION ÉCONOMIQUE D'ATHENES - 2 - Situation économique et financière de la Grèce – 15/05/2007 Un ratio de déficit public/PIB en réduction 2004 2005 2006 0 -1 -2 -3 © MINEFI - DGTPE niveaux de déficit et de dette publics de la Grèce pour 2004 et 2005. Ainsi le déficit public a été relevé à 7,8% en 2004 et à 5,2% en 2005. Il s’est établi à 2,6% du PIB en 2006 et est prévu à 2,4% en 2007 par le budget de l’Etat. En mai 2007, la Commission Européenne a confirmé ces chiffres dans ses prévisions de printemps et a annoncé la sortie de la Grèce de la surveillance communautaire. Cette proposition devant être entérinée par l’Ecofin du 5 juin. -4 Le budget pour 2007 prévoit qu’une grande partie de l’augmentation des recettes proviendra des taxes sur les carburants (recettes prévues à hauteur de 2 954 millions d’euros, en hausse de 12,7%), sur les cigarettes, la fiscalité sur l’immobilier (TVA et nouvelle augmentation des valeurs locatives). Une augmentation des recettes de TVA est attendue de l’amélioration de l’administration des impôts, des contrôles et de la lutte contre l’évasion fiscale. Les investissements publics repartent, après les économies importantes réalisées après la période olympique et le programme d’investissements publics prévoit pour 2007 des dépenses représentant 4,2% du PIB, à 8 750 millions d’euros dont 6 350 millions pour des travaux cofinancés par les Fonds européens. -5 -6 -7 -8 Le programme de privatisations pour 2007 comprend l’ouverture du capital de l’entreprise du gaz (DEPA), la cession de la participation de l’Etat dans l’Aéroport International d’Athènes, la mise en valeur du patrimoine de la société touristique immobilière (ETA), la cession du management de l’OTE à un partenaire stratégique. Par ailleurs, de nouvelles privatisations du domaine public sont envisagés en partenariats public-privé et pourront concerner les sites olympiques, l’immobilier touristique, les ports et marinas. Le budget évalue à 1,7 milliard d’euros les recettes provenant de ces nouvelles privatisations. La dette publique Un ratio dette publique /PIB qui reste le plus élevé de la zone euro 109 108 107 106 105 La dette publique (104,6% du PIB en 2006) est la plus élevée de la zone euro. Le ratio de la dette au PIB décroît lentement et devrait s’abaisser à 100,9% en 2007 selon la Commission. Toutefois, le Gouverneur de la Banque de Grèce a « tiré la sonnette d’alarme » à propos des risques que fera peser à moyen terme sur la situation budgétaire le poids des dépenses de santé et de retraite liées à l’évolution démographique. 104 103 102 2004 2005 2006 Source : Ministère grec de l’Economie et des Finances. Balance commerciale (Mds€) 2004 2005 2006 (janvnov) 14,2 14,9 12,6 Exports 41,7 46,9 38,1 Imports -32,06 -25,4 -27,5 Solde Source: Banque de Grèce. En septembre 2006, le gouvernement a demandé à Eurostat une révision des comptes nationaux sur la base de l’année 2000. La révision atteindrait 25,7% du montant du PIB national, ce qui induirait parallèlement une réduction en ratio de PIB du déficit public (à 2,4% au lieu de 2,6% en 2006) et de la dette (à environ 80% au lieu de 104,8%). Si Eurostat confirme (en octobre prochain) la révision proposée, il en résultera : • une baisse d’un demi-point environ du déficit tenant à l’augmentation du PIB en volume, • une augmentation de plus de 2 milliards d’euros des dépenses tenant à l’accroissement (rétroactif) de la contribution grecque au budget communautaire, qui portera le déficit à un peu moins de 3%. La balance des paiements En 2006, le déficit de la balance des paiements courants s’est fortement AMBASSADE DE FRANCE EN GRECE - MISSION ÉCONOMIQUE D'ATHENES - 3 - Situation économique et financière de la Grèce – 15/05/2007 Voir aussi les produits éditoriaux: "Exporter en Grèce" et "S'implanter en Grèce" diffusés par la Librairie du Commerce International 77, Bd Saint Jacques, 75014 Paris tel +33 (0)1 40 73 34 60 fax +33 (0)1 40 73 31 46 www.ubifrance.fr © MINEFI - DGTPE dégradé, atteignant 11,5% du PIB, contre 7,9% en 2005, ceci malgré un accroissement sensible des exportations grecques. L’accroissement de 9 milliards d’euros du déficit en 2006 est dû : • pour 27% à l’augmentation des paiements nets pour achat de navires (la flotte grecque est en cours de renouvellement pour son adaptation aux nouvelles normes communautaires), • pour 24% à l’augmentation du déficit de la balance des carburants et • pour 16% à l’augmentation des paiements nets d’intérêts. En effet, la balance commerciale accuse un déficit structurel élevé sous l’effet notamment d’une forte progression de la demande intérieure. Cette situation reflète une aggravation constante de la compétitivité internationale de l’économie grecque au regard des prix ainsi qu’un faible niveau de compétitivité structurelle. Le Gouverneur de la Banque de Grèce prévoit que le déficit se maintiendra au même niveau en 2007. Le taux de chômage est en amélioration sensible (8,9% en 2006 contre 9,9% en 2005) et est prévu à 8,5% en 2007 par la Commission Européenne. Toutefois le taux d’emploi reste inférieur à la moyenne européenne. Le Gouverneur de la Banque de Grèce a remarqué que l’accroissement de l’emploi n’a pas été, ces dernières années, proportionnel à la croissance et souligne que ce problème est lié aux faiblesses structurelles des marchés du travail et de produits, ainsi qu’aux systèmes fiscal et éducatif. Le gouvernement compte sur la politique d’aide aux investissements et sur l’allègement de la charge fiscale des entreprises pour améliorer l’emploi et réduire d’un point le taux de chômage en 2007. Adresses utiles Service grec des Statistiques 46 rue Pireos et Eponiton 18547 Athènes tél.: +30 210 48 22 705 fax: +30 210 32 49 461 www.statistics.gr Banque de Grèce 21, rue E. Vénizélos 10250 Athènes tél.: 0030 210 32 2392 / 2661 Télécopie: 0030 210 323 3025 / 2394 www.bankofgreece.gr Le portail de l'Union Européenne www.europa.eu.int Copyright Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse de la Mission Economique d’Athènes (adresser les demandes à [email protected]). Auteur : Mission Économique Adresse : 2, rue Michalakopoulou Athènes 11528 GRÈCE Rédigée par : Marie-José KOTSOVASSILIS Revue par : Nicole TURON Date de parution : Version originelle d'août 2002 Version n°12 du 15 mai 2007 Clause de non-responsabilité La ME s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, elle ne peut en aucun cas être tenue responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication qui ne vise pas à délivrer des conseils personnalisés qui supposent l’étude et l’analyse de cas particuliers. AMBASSADE DE FRANCE EN GRECE - MISSION ÉCONOMIQUE D'ATHENES - 4 -