Maïlys Michot-Casbas, Avril 2011 ©
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les jours. C’est bien de cela dont il s’agit : Apporter du sens, du lien et de la réflexion dans
des situations apparemment banales, mais qui méritent d’être améliorées.
Cette « r » évolution est inscrite dans la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et
à la qualité du système de santé et a été ensuite déclinée dans des situations plus spécifiques
comme le Handicap (Décret 2005-1587 du 19 décembre 2005 (relatif à la MDPH) - Article
R. 146-27), mais aussi dans des espaces plus ouverts comme la Santé au travail (décret
n°2003-546 du 24 juin 2003, arrêté du 24 décembre 2003 circulaire du 13 janvier 2004 ).
Les règles de bonne collaboration entre les différents acteurs du soin sont indispensables pour
effectuer un travail de réseau de qualité. Ces règles, même si elles peuvent paraître parfois
comme appartenant au domaine du bon sens, ne sont que partiellement intégrées au sein du
code de déontologie des médecins. La déontologie est essentiellement prévue pour régir les
rapports entre Docteurs en Médecine.
Les plaintes enregistrées au niveau ordinal sont le plus souvent liées à des problèmes de
« concurrence », plus qu’a de réels manques de confraternité préjudiciables au patient5.
Parallèlement, les acteurs paramédicaux ont une place de plus en plus importante dans les
démarches de décision médicale. La prise en charge à domicile englobe des pathologies de
plus en plus lourdes et s’organisent ainsi au domicile des patients, des équipes
pluridisciplinaires, médicales et soignantes, à l’image d’une équipe hospitalière6. Le
« travailler ensemble » se doit d’inclure ces différents champs de compétences et les règles à
construire se doivent de les intégrer.
Ainsi les anciens modes de fonctionnement du système semblent voler en éclats sans qu’un
autre modèle structurel ne soit véritablement admis7.
Vers une nécessaire standardisation
Plus les individus se confrontent aux autres et plus ils ont tendance à adopter des attitudes
techniques performantes et consensuelles8. On peut donc considérer que travailler ensemble
peut être une source de progrès, en tout cas d’intégration des nouvelles procédures de soin.
Passer ainsi « d’une logique d’activité à une logique de résultats »9, est devenu une
préoccupation constante dans tous les domaines et en cela la médecine ne saurait se
démarquer, ce qui est à mon sens une chose positive. La transition en train de s’opérer
semble pourtant dépasser parfois les acteurs de terrain qui ne réussissent pas toujours à
percevoir ce que cela signifiera de manière concrète. De plus, cette recherche du consensus
autour des procédures inquiète parfois des acteurs de première ligne, qui n’ont pas toujours la
sensation que leurs préoccupations concrètes et que leurs réalités coutumières aient pu être
intégrées au sein de ces grandes recommandations ou de ces grands essais cliniques si
éloignés de leur pratique quotidienne10.
Tout cela a été mis en pratique décrit et analysé depuis environs 50 ans dans le monde de
l’entreprise, la justification en est la modernisation des « process » pour l’amélioration des
performances11. Mais cela y est probablement plus aisé car des outils simples permettent d’en
mesurer les résultats de manière rationnelle et parfaitement reproductible.
5 http://www.lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/074000688/0000.pdf
6 Sany J. Polyarthrite rhumatoïde de l’adulte. Conceptions actuelles. 295p. Ed John Libbey Eurotext. Paris.2003.
7 Galasso F. Techniques pratiques d’autodestruction d’une organisation. http://wwwcadredesante.com
8 Programme d’actions, de prévention et de prise en charge de l’asthme. http://www.sante.gouv.fr
9 http://www.kelformation.com
10 Editorial. Minerva 2008 ; 7(5) :65. http://www.minerva-ebm.be/fr/article.asp?id=1475
11 Hervé M, D’Iribarne A, Bourguignat E. De la pyramide aux réseaux. Récit d’une expérience de démocratie
participative. 2007. Autrement. 320p.