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Document issu du site www.enseignement-et-religions.org – 2011 1/10
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Héritage en partage : juifs, chrétiens
Anne Rothschild, Stéphane Encel
Mars 2011
1. TERMINOLOGIE LIMINAIRE
Il nous semble important dès le départ de clarifier un vocabulaire par quelques définitions afin
d’éviter les confusions, sources involontaires d’intolérances.
Christianisme : Religion monothéiste qui professe la messianité et la divinité de Jésus. Elle a pour
fondements la Bible, appelée Ancien Testament, et les Evangiles, appelés Nouveau Testament.
Elle se divise aujourd’hui en plusieurs religions, le catholicisme, l’orthodoxie et le protestantisme.
Chrétien : Personne qui appartient au christianisme, en s’étant fait baptiser, en reconnaissant
dans Jésus le Messie, et en faisant sien les dogmes du christianisme.
Les Hébreu : peuple que Moïse sortit de l’esclavage en Egypte, peut-être à l’époque de Ramsès
II.
Israélien : Citoyen de l’Etat d’Israël. Le terme désigne chacun des six millions de citoyens de l’état
d’Israël. Si les juifs sont majoritaires, ils ne regroupent pas la totalité de la population. Il y a en
Israël plusieurs minorités dont près d’un million d’arabes chrétiens et musulmans.
Israélite : Désigne le peuple issu du patriarche Jacob, appelé Israël ; par la suite, désigne une
personne de confession juive. Appellation surtout employée en France au XIXe siècle, en
remplacement du vocable "juif".
Judaïsme : Originellement religion monothéiste des juifs, dont les origines remontent à Abraham
et ayant ses principes éthiques et spirituels compris dans les textes bibliques, le Talmud, ainsi que
dans les Traditions ultérieures. Le terme de judaïsme recouvre aujourd’hui une entité polymorphe
qui est à la fois religion, culture, peuple, nation, communauté se réclamant d’une histoire et de
codes culturels communs.
Juif : Déformation du terme "judaeus", le judéen (de la tribu de Juda, puis habitant de la province
de Judée) ; personne appartenant au peuple juif, ou bien ayant adopté le judaïsme par conversion.
La judéité est transmise par la mère, on naît donc juif. Le terme juif ne désigne pas expressément
une appartenance religieuse mais implique la reconnaissance d’une histoire et de codes culturels
communs.
2. LES RAPPORTS ENTRE JUIFS ET CHRETIENS
Une réflexion sur une religion est toujours délicate. Il s’agit d’en saisir les contours souvent
complexes, la lettre et l’esprit, son évolution et sa mutation dans le temps et l’espace, en gardant
un regard d’impartial observateur. Le travail est encore plus périlleux lorsqu’il s’agit d’étudier les
relations entre deux religions, comme le judaïsme et le christianisme. Le judaïsme s’est formé
dans le temps, forgeant un "contre modèle" au polythéisme sédentaire du Proche-Orient ancien.
Le premier siècle de notre ère a marqué un tournant pour ce premier monothéisme : la destruction
du Temple de Jérusalem, les révoltes de Judée comme celles de diaspora fortement réprimées,
ont entraîné un éloignement de la scène politique, et le retour à l’étude et aux commentaires des
textes sacrés. L’une des branches nées de son sein s’affirme, en parallèle, et se développe en
réaction par rapport à la religion-mère et en milieu polythéiste. Dès lors, prenant racine dans le
même terreau, s’affrontent et se confrontent un judaïsme rabbinique qui produit le Talmud, vaste