un tout petit peu en arrière pour repartir ensuite dans le même sens. C’est une
observation évidemment impossible à expliquer si Mars tourne autour de la Terre
d’un mouvement circulaire uniforme. Trouver des raisons possibles pour ces petits
retours en arrière est bien difficile si la Terre est le centre du monde. En revanche,
si le Soleil est au centre, et si la Terre est elle-même une planète, alors c’est facile
à expliquer : il s’agit uniquement d’un effet géométrique. En raison de leurs
périodes orbitales différentes, on peut avoir l’impression depuis la Terre qu’une
planète retourne en arrière pour repartir ensuite dans la direction originale.
Ce fut une révolution énorme car les sociétés européennes étaient totalement
imprégnées de la philosophie d’Aristote, selon laquelle la Terre, qui se trouvait au
centre du monde, était le siège à la fois du bien et du mal, ainsi que du change-
ment, alors que le monde céleste, au-delà de la lune, était parfait et immuable. Il
est intéressant de constater à quel point les idées d’Aristote ont influencé la reli-
gion chrétienne à l’époque du Moyen-Age et au-delà.
Au Moyen-Âge, les planètes (astres errants) étaient au nombre de sept,
incluant la Lune et le Soleil: dans l’ordre la Lune, Mercure, Vénus, le Soleil, Mars,
Jupiter, Saturne, et enfin le firmament, sphère céleste portant les étoiles. Cette
suite des planètes est à l’origine des jours de la semaine: le Soleil étant reconnu
comme particulier, on comptait les planètes en commençant par la première, puis
on sautait à la première après le Soleil. Retour à la deuxième puis la deuxième
après le Soleil, etc. Ce qui donne: Lune, lundi, Mars, mardi, Mercure, mercredi,
Jupiter, jeudi, Venus, vendredi, Saturne, samedi, puis le jour du Soleil et du
Seigneur, Dimanche, Sunday, Sonntag.
Les planètes avaient des muses attitrées: il y avait en tout neuf muses, ce qui
permettait d’en attribuer sept pour les planètes, une pour la Terre (Thalie, muse
de la comédie) et une pour le firmament (Uranie, muse de l’Astronomie). Elles
avaient aussi chacune une note de musique, ce qui représentait les sept notes de la
gamme de Pythagore (la Terre, immobile, ne bénéficiait pas de notes car la
musique était associée au mouvement). La révolution copernicienne a donné un
coup de pied dans ce bel édifice: la Terre a cessé d’être le centre du monde pour
laisser sa place au Soleil.
L’image de l’Univers aujourd’hui
Nous sommes à présent bien au-delà de l’image copernicienne du monde. Il a
fallu attendre le début du XXesiècle pour comprendre que le Soleil est une étoile
semblable aux autres, sans caractéristique particulière autre que d’héberger la
planète Terre dans son sillage, planète qui nous concerne tout particulièrement!
Le Soleil fait partie des 200 milliards d’étoiles qui constituent la Voie Lactée,
notre Galaxie. Il n’en est pas le centre, mais se trouve plutôt vers la périphérie. Il y
a des milliards de milliards de galaxies comme la nôtre dans l’Univers.
L’HOMME À LA RECHERCHE DE NOUVEAUX MONDES
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PARCOURS 2008-2009