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Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 1, vol. I - mars 2001
leurs de la fesse et de la cuisse sont parfois
exacerbées par la mise en adduction du
membre inférieur, le patient peut être gêné
pour croiser les jambes. Le toucher rectal est
souvent douloureux sur sa face postéro-laté-
rale au niveau du muscle pyramidal. Il s’agit
donc d’une sciatique tronculaire et non radicu-
laire évoluant dans le cadre d’un syndrome du
muscle pyramidal. L’hypothèse est celle d’une
contracture antalgique génératrice d’une com-
pression du nerf cutané postérieur de la cuisse
(nerf petit sciatique) ou du tronc sciatique par
le bord inférieur du muscle pyramidal au
niveau de ce canal sous-pyramidal.
Le surentraînement des élévateurs
de l’anus
Il n’est pas exclu que le surentraînement des
élévateurs de l’anus soit responsable de syn-
dromes douloureux. Ce fait est sûrement anec-
dotique mais a été rapporté chez des patientes
présentant une dyspareunie et dont la douleur
était reproduite à l’examen clinique par la pal-
pation des élévateurs. Elles avaient pratiqué
des exercices de Kegel (contractions des éléva-
teurs) de façon intense (jusqu’à 80 fois par
jour), la limitation des contractions a fait dispa-
raître la douleur (8). Ce serait un argument pour
reconnaître l’existence de tendinites des éléva-
teurs de l’anus, et donc la réalité d’authen-
tiques douleurs d’origine musculo-tendineuse.
Conséquences rééducatives
Les algies pelvi-périnéales peuvent être favori-
sées par un dérèglement mécanique (horizon-
talisation du sacrum, hyperlordose lombaire)
ou par une action musculaire inadaptée : hypo-
tonie abdominale ou contracture des piri-
formes, droits fémoraux et psoas. Le traitement
kinésithérapeutique devra tenir compte de ces
différents éléments.
Reverticalisation du sacrum
La reverticalisation du sacrum se fait par pres-
sion sur la moitié inférieure du sacrum avec le
talon de la main, pression synchronisée sur le
rythme respiratoire, patient en procubitus. En
décubitus dorsal, une manœuvre de rapproche-
ment pubis-coccyx peut être obtenue par la
main supérieure, qui exerce une pression verti-
cale sur le pubis, alors que la main inférieure
empaume le sacrum en l’attirant vers le haut.
Délordose
Il s’agit d’une prise de conscience du position-
nement du bassin : se tenir droit, ventre rentré,
bassin en rétroversion, s’asseoir confortable-
ment dans le fond d’un siège, si besoin dimi-
nuer la surcharge pondérale.
Renforcement abdominal
Le renforcement des abdominaux se fera essen-
tiellement en raccourcissement, c’est-à-dire en
course interne (contraction complète et étire-
ment incomplet). Les exercices seront indiqués
au patient pour être effectués régulièrement à
la maison, de préférence quotidiennement.
Lever des contractures musculaires
C’est un temps essentiel de cette prise en
charge kinésithérapeutique. Chaque séance
peut commencer par des applications de cha-
leur et des massages des tissus environnants.
Ces massages doux auront pour but de réaliser
une détente musculaire, une hyperémie tissu-
laire, une amélioration de la qualité mécanique
des tissus, en particulier de leur mobilité.
Les assouplissements porteront en priorité sur
le piriforme, le droit fémoral et le psoas. La
technique utilisée est celle du “contracter-relâ-
cher”. Une contraction musculaire sera deman-
dée au patient, non pas tant pour renforcer le
muscle que pour obtenir une meilleure relaxa-
tion post-contraction, ainsi que pour obtenir
une prise de conscience de l’endroit à relâcher.
La contraction se fera sur l’inspiration, le relâ-
chement sur l’expiration. La validité de la tech-
nique résidera dans la bonne position à faire
prendre au patient. Cette position sera celle de
“l’anti-physiologie” du muscle considéré. Par
exemple, le muscle piriforme, pelvi-trochanté-
rien est rotateur externe de hanche et abduc-
teur, la position du patient sera donc décubitus,
dorsal ou ventral, fémur en rotation interne et
adduction. Le même raisonnement s’appliquera
pour le psoas et le droit fémoral ou l’obturateur
interne. L’étirement musculaire sera progressif,
lent, dans la limite de l’indolence.
Pour les muscles élévateurs de l’anus et le
transverse profond du périnée, il n’est pas pos-
sible de réaliser un “contracter-relâcher” appré-
ciable ; il faut plutôt réaliser un raccourcisse-
ment de ces muscles : pour l’élévateur de
l’anus, celui-ci peut se faire en décubitus ven-
tral par un appui ferme sur la région sacro-coc-
cygienne ; pour le transverse profond, en décu-
Les douleurs pelvi-périnéales