par Wendy Owens, coordonnatrice
régionale, RRoCS, région du Nord et
de l’Est de l’Ontario
Le Comité consultatif national sur
le sang et les produits sanguins a
publié au printemps 2010 un plan
national de gestion des pénuries
de sang au Canada. Le plan
national, qui peut être consulté à
http://www.nacblood.ca, fournit
des directives qui contribueront à
l’adoption d’une approche
cohérente de collaboration visant
à réduire le fardeau imposé aux
fournisseurs de sang en cas de
pénurie grave de produits
sanguins. Le Plan national décrit
le rôle et les responsabilités de la
Société canadienne du sang
(SCS), des provinces et des
hôpitaux au cours des phases
jaune et rouge d’une pénurie de
sang. Les recommandations sur
la prise de décision visent à
réduire ou à reporter les
demandes de produits sanguins
dans les hôpitaux. L’objectif de
ces décisions est de réserver le
stock limité de produits sanguins
aux patients qui en ont le plus
besoin et dont la vie est menacée;
toutefois, pour établir des priorités
justes et équitables d’utilisation,
un cadre éthique doit s’appliquer.
L’article publié dans le présent
numéro fournit un exemple de
principes éthiques appliqués à
l’attribution de sang en période de
pénurie.
Survol du Plan national de gestion des pénuries de produits sanguins labiles
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Par Nadine Shehata – chargée de cours principale, Faculté de médecine, adjointe à la recherche et médecin afliée,
Service d’hématologie, Hôpital St. Michael
Le Comité consultatif national sur le sang et les produits sanguins a formé un groupe pour travailler à
l’élaboration d’un plan de gestion de l’allocation du sang en période de pénurie grave aux patients qui ont
besoin d’une transfusion massive, étant donné que ces patients peuvent consommer jusqu’à 25 % du stock de
sang.
L’allocation de sang à ces patients en période de pénurie grave suscitera un conit entre plusieurs principes
éthiques, puisqu’il n’y a aucune façon juste d’équilibrer les besoins de patients individuels et ceux de
l’ensemble de la société, c’est-à-dire en faisant en sorte que la répartition du sang soit juste et équitable.
L’exemple qui suit illustre bien les problèmes que peut susciter la répartition du sang dans des périodes de
pénurie grave. En temps de pénurie, qui devrait recevoir du sang si trois patients en ont besoin simultanément
: une femme enceinte de 25 ans qui est hospitalisée et en hémorragie, un homme de 55 ans hospitalisé et
polytraumatisé, ou un nouveau-né qui doit subir une transplantation cardiaque urgente? Comme rien ne
permet de déterminer simplement qui va recevoir le sang, le système d’attribution doit reposer sur un cadre
éthique solide.
Le cadre éthique d’attribution du sang en période de pénurie grave sera fondé sur les principes éthiques de
santé publique, c’est-à-dire faire le plus de bien possible au plus grand nombre de personnes possible. Les
principes éthiques pour atteindre cet objectif visent à : 1) traiter les gens également, 2) sauver le plus grand
nombre de vies, et 3) optimiser le nombre d’années de vie sauvées. Ces principes entrent en conit avec les
quatre préceptes du respect de la personne, soit l’autonomie, la bienfaisance, la non-malfaisance et la justice,
puisqu’il y a des patients qui ne recevront pas de sang. Le système d’attribution comprendra cependant une
procédure d’appel; engagera les parties intéressées, y compris le public; pourra être modié à la lumière de
nouvelles données et sera transparent pour donner la chance à chaque malade de recevoir du sang en
période de pénurie grave.
Principes éthiques orientant l’allocation des ressources pendant une période de
grave pénurie de sang