GUSTAVE ROUSSY À L’ASCO DÉCRYPTAGES FOCUS SUR L’IMMUNOTHÉRAPIE www.gustaveroussy.fr/asco2014 Décryptages /// Focus sur l’immunothérapie Gustave Roussy au 50e congrès de l’American Society of Clinical Oncology IMMUNOTHÉRAPIE L’immunothérapie est actuellement l’une des voies de recherche les plus prometteuses en oncologie. L’immunothérapie consiste à stimuler par différents traitements le système immunitaire afin de lui permettre de combattre les cellules tumorales. Il s’agit donc de réveiller le système immunitaire face au cancer. SYSTEME IMMUNITAIRE Le système immunitaire correspond à l’ensemble des mécanismes de défenses de l’organisme pour lui permettre de maintenir son intégrité. Lorsqu’il reconnait un élément étranger, il déclenche une réponse complexe faisant intervenir différents types de cellules et de protéines afin de l’éliminer. Cette réponse est de deux types. L’immunité innée qui fait notamment intervenir des cellules responsables de la phagocytose pour éliminer des agents pathogènes de manière rapide. L’immunité acquise qui résulte d’un processus plus long et plus durable qui fait intervenir des cellules mémoires qui gardent le souvenir de l’agent pathogène. Lors d’une nouvelle rencontre avec celui-ci, la réponse sera plus rapide. Différentes thérapies novatrices permettent d’y parvenir notamment dans des pathologies où les traitements classiques (chimiothérapie, chirurgie…) n’étaient pas satisfaisants en termes de rémission et de qualité de vie. Gustave Roussy participe activement par sa recherche translationnelle, clinique et fondamentale, à l’élaboration de traitements novateurs qui font leur preuve depuis quelques années maintenant. Gustave Roussy s’est positionné en chef de file dans la contribution à l’amélioration et à l’innovation dans quatre domaines : /// En montrant l’efficacité des anticorps monoclonaux. Ces molécules issues de la biotechnologie spécifiquement dirigées contre des protéines tumorales, permettent de lever un « verrou » du système immunitaire et déclenchent une réponse immune qui mène à la stabilisation voire à la destruction de la tumeur. Les anticorps monoclonaux permettent notamment dans le cas du mélanome métastatique des rémissions prolongées. Des combinaisons d’anticorps sont également à l’étude. > 1/ « Un vaccin thérapeutique pour le cancer bronchique non à petites cellules » /// En lançant un essai de phase II de vaccination thérapeutique. A ne pas confondre avec la vaccination préventive administrée pour éviter de tomber malade. page 2 - 30 mai - 03 juin 2014 Décryptages Immunothérapie La vaccination thérapeutique vise à stimuler les défenses immunitaires de personnes ayant déclaré un cancer. L’effet de ce vaccin se traduit par une régression tumorale ou une stabilisation qui rendrait la tumeur opérable là où elle ne l’était pas au moment du diagnostic. > 2/ « Les anticorps monoclonaux et le mélanome métastatique » /// En démontrant que l’efficacité d’une molécule utilisée en chimiothérapie repose en partie sur sa capacité à entrainer le passage de certaines bactéries de la flore intestinale vers les ganglions lymphatiques. Là, ces bactéries stimulent les défenses immunitaires et aident l’organisme à mieux combattre la maladie. Voir Communiqué de presse Chimiothérapie : quand nos bactéries intestinales viennent en renfort http://www.gustaveroussy.fr/index. php?p_m=igrinter&p_id=5653 /// En démontrant le rôle immunisateur de la mort cellulaire par chimiothérapie ou radiothérapie. En effet, les cellules tumorales mourantes peuvent avoir la capacité de déclencher une réponse immunitaire anti-cancéreuse. An immunosurveillance mechanism controls cancer cell ploidy. Science. 2012 Sep 28;337(6102):1678-84. Abstract : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/ Décryptages /// Focus sur l’immunothérapie Gustave Roussy au 50e congrès de l’American Society of Clinical Oncology 1 UN VACCIN THERAPEUTIQUE POUR LE CANCER BRONCHIQUE NON A PETITES CELLULES L’élaboration du vaccin anti-tumoral Dex2, destiné aux patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules (cancer bronchique non opérable), a démarré en 1995 et est aujourd’hui à l’étude dans un essai clinique de phase II menée par le Pr Laurence Zitvogel et le Dr Nathalie Chaput, au sein de l’unité INSERM et du centre d’investigations cliniques des Biothérapies sur la thématique de l’ « immunologie des tumeurs et immunothérapie ». Ces études vaccinales ont été menées en étroite collaboration avec l’Institut Curie. Ce vaccin thérapeutique s’avère être efficace sur l’activation du système immunitaire, les résultats sur la survie globale allant être rapportés prochainement. Il peut permettre d’optimiser les effets de la chimiothérapie, de la radiothérapie ou rendre opérable une tumeur qui ne l’était pas au moment du diagnostic. Il aura fallu 15 ans d’allers retours entre la recherche préclinique et clinique pour parvenir à l’amélioration et l’élaboration de ce vaccin thérapeutique anti-tumoral prometteur. Cette thérapie repose sur la découverte du rôle immunogène de petites vésicules, les exosomes, contenues dans des cellules immunitaires, les cellules dendritiques. Une fois exposées à des antigènes tumoraux, ces exosomes ont la capacité de déclencher une réponse immunitaire forte. L’effet immunogène des exosomes a d’abord été démontré chez la souris, dès la fin des années 90, puis in vitro sur du sang de patients atteints de cancer. Dans les années 2000, ces exosomes ont été injectés sous forme de vaccin, au cours d’un essai clinique de phase I, sur des patients atteints de mélanome métastatique. Après une amélioration de l’efficacité du vaccin, Dex2 est testé dans un essai clinique de phase II dont les résultats sont en cours d’écriture, chez des patients atteints de cancer bronchique. III PRINCIPE DE PRÉPARATION DU VACCIN THÉRAPEUTIQUE DEX2 : UN VACCIN SUR MESURE Le vaccin est préparé par le Centre de Thérapie Cellulaire de Gustave Roussy dirigé par le Dr Valérie Lapierre. Décryptages Immunothérapie 30 mai - 03 juin 2014 - page 3 Décryptages /// Focus sur l’immunothérapie Gustave Roussy au 50e congrès de l’American Society of Clinical Oncology III MODE OPÉRATOIRE EN 5 ÉTAPES 1. Prélèvement de cellules, précurseurs des cellules dendritiques, les monocytes, provenant du sang de patients. 2. Différenciation des monocytes en cellules dendritiques. 4. Mise en contact des exosomes avec des éléments propres à la tumeur du patient qui s’accrochent à la membrane des exosomes. 5. Vaccination, c’est-à-dire, injection des exosomes chargés. Une fois dans l’organisme, ils sont capables de déclencher une réponse immunitaire forte. 3. Récupération des vésicules, les exosomes. IMMUNOTHERAPIE Patient cancer du Poumon Lymphaphèrése Injection des exosomes Transfert dans l'unité de production du laboratoire de thérapie cellulaire Conditionnement stockage Obtention de cellules dentriques Ajout d'un agent de mutation Chargement avec les modifs tumoraux Exosomes contenus dans le milieu de culture Contrôle de qualité Purification des exosomes de deuxième génération page 4 - 30 mai - 03 juin 2014 Décryptages Immunothérapie Décryptages /// Focus sur l’immunothérapie Gustave Roussy au 50e congrès de l’American Society of Clinical Oncology 2 LES ANTICORPS MONOCLONAUX ET LE MELANOME METASTATIQUE De très importants progrès thérapeutiques ont été apportés par l’immunothérapie dans le traitement du mélanome métastatique. L’utilisation des anticorps monoclonaux a démontré un bénéfice en terme de survie chez les patients. Ces molécules permettent de « déverrouiller » le système immunitaire qui peut alors se mobiliser contre les cellules tumorales. Le mélanome métastatique est l’une des formes de cancer les plus graves avec des moyens de traitements limités. L’immunothérapie, avec les anticorps monoclonaux, permet de nouveaux espoirs. Le premier traitement anticorps monoclonal (anti-CTLA4, YERVOY) à avoir fait ses preuves dans le mélanome métastatique, a permis des rémissions longues chez 15% des patients. Un nouvel anticorps, anti-PD1, est à l’étude dans un essai clinique* de phase I mené par le Dr Caroline Robert, cancérologue et chef du service Dermatologie à Gustave Roussy. Ces travaux montrent une régression tumorale augmentée et durable pour 40% des patients, corrélée à une bonne tolérance du traitement. Ces résultats prometteurs encouragent à accélérer le développement clinique de ce médicament et l’autorité sanitaire américaine (FDA) à accorder à cet anticorps le statut de « traitement novateur » ce qui pourrait faciliter sa mise sur le marché. Mode d’action de PD1 Cet anticorps monoclonal, anti-PD1, lève un blocage du système immunitaire. Le récepteur PD1 présent sur certains globules blancs se lie à PDL1, son ligand, présent sur la cellule cancéreuse, et inactive la réponse immune antitumorale. L’anticorps anti PD-1 en se fixant au récepteur bloque l’interaction de celui-ci avec son ligand, l’inhibition est levée, le système immunitaire peut alors agir. * Résultats présentés en session orale à l’ASCO 2013 et lors du dernier congrès de la Society for Melanoma research en novembre 2013 LES PRÉSENTATIONS DE GUSTAVE ROUSSY À L’ASCO 2014 Flashez & retrouvez l’abstract #LBA9008 Flashez & retrouvez l’abstract #LBA9000 Décryptages Immunothérapie 30 mai - 03 juin 2014 - page 5 À PROPOS DE GUSTAVE ROUSSY Gustave Roussy, premier centre de lutte contre le cancer en Europe, constitue un pôled’expertise global contre le cancer entièrement dédié aux patients. Il réunit sur un même site 2 600 professionnels dont les missions sont le soin, la recherche et l’enseignement. En consacrant près de 20% de son budget à la recherche, l’Institut affiche clairement sa volonté de promouvoir la recherche comme moteur de l’innovation au bénéfice des patients. Etablissement de santé privé d’intérêt collectif, il est habilité à recevoir des dons et legs. Gustave Roussy en chiffres (en 2012) : 353 lits et 88 places de jour ; 46 000 patients dont 12 000 nouveaux par an ; 1 patient sur 4 participe à un essai clinique (2 813 en 2012); 524 patients en essais précoces en phases I/II en 2012 ; 31 essais précoces spécifiques d’un cancer d’organe en 2011 et 450 patients ayant bénéficié d’une analyse moléculaire de leur tumeur ; 300 études cliniques en cours. CONTACT PRESSE Direction de la communication Christine Lascombe +33 1 42 11 47 05 [email protected] Virginie Renversade +33 1 42 11 50 59 +33 6 17 66 00 26 [email protected] www.gustaveroussy.fr www.gustaveroussy.fr/asco2014 Suivez-nous sur