Haftara
Ashkenazim
Ésaïe 27.6-29.23
Sephardim
Jérémie 1.1-2.3
Dans la parasha,
Yaakov (Yisrael)
est opprimé
par une nation étrangère
alors qu’Yisrael est une
bénédiction pour cette
nation, “
Il bénit Yosef et dit
: Que le Dieu en présence
de qui ont marché mes
pères Abraham et Isaac
Que le Dieu qui est mon
berger depuis que j’existe
jusqu’à ce jour, que l’ange
qui m’a racheté de tout
mal bénisse ces garçons !
Qu’on les appelle de mon
nom et du nom de mes
pères, Abraham et Isaac ;
qu’ils prolifèrent beaucoup
au milieu du pays !
”
(Genèse48.15-16)
Cette situation se
répétera plusieurs fois tout
au long de l’histoire du
peuple d’Yisrael : après
avoir été une bénédiction
pour ses hôtes, Yisrael sera
persécuté par ces mêmes
nations.
Dans la parasha que
liront les Ashkenazim
cette semaine, l’accent est
mis sur les bénédictions
faites à Yaakov qui est
extirpé d’Égypte et sera
abondamment béni par le
Seigneur : “Dans les temps
à venir, le peuple de Yaacov
poussera de nouvelles
racines, Yisrael sera
florissant et s’épanouira,
couvrant le monde de ses
fruits.” (Ésaïe 27.6) “Quand
eux ou leurs enfants verront
en effet ce que je ferai parmi
eux, ils reconnaîtront qui
je suis, moi, l’unique vrai
Dieu, le Dieu de Yaacov, ils
redouteront de me déplaire,
à moi, le Dieu d’Yisrael.”
(Ésaïe 29.23).
Dans la parasha, Moshe a
été appelé par D. pour être
son prophète, mais Moshe
refuse la première fois :
“Moshe dit à l’Éternel: Ah
! Seigneur, moi je ne suis pas
un homme qui ait la parole
facile...” (Exode4.10).
Les Séphardim liront la
Haftarah dans le livre de
Jérémie, quand ce dernier
est appelé par D. et qu’il
refuse à l’instar de Moshe:
“Je reçus cette parole du
Seigneur : Je te connaissais
avant même de t’avoir
formé dans le ventre de ta
mère ; je t’avais mis à part
pour me servir avant même
que tu sois né. Et je t’avais
destiné à être mon porte-
parole auprès des nations.”
Je répondis : “Hélas !
Seigneur Dieu, je suis trop
jeune pour parler en public.”
(Jérémie 1.4-6)
N
ous poursuivons notre
lecture de la parasha
en lien avec la Besora
de Marc. Cette semaine nous
entamons la lecture du livre de
l’Exode qui relate l’esclavage
en Égypte ainsi que l’Exode.
Le premier chapitre d’Exode
fait mention de la trahison
du Pharaon envers le peuple
d’Yisrael.
Nous savons que le peuple
d’Yisrael a rejoint Yosef qui
vivait en Égypte et a sauvé les
égyptiens d’une grande famine.
Pharaon fut très reconnaissant
envers Yosef pour ce qu’il avait
fait pour son pays. Cependant,
il est dit que dès que Yosef
et le pharaon moururent, le
nouveau pharaon qui monta sur
le trône,
“ne savait rien de Yosef.”
(Exode 1.8).
Cela est surprenant car les
égyptiens avaient de bons
moyens de se souvenir de leur
histoire. L’attitude du nouveau
pharaon semble être une
trahison, une trahison que l’on
peut comparer à celle révélée
au début de la Besora de Marc :
“Alors Judas Iscariote, un des
douze disciples, alla proposer
aux chefs des prêtres de leur
livrer Yeshoua.
” (Marc 14.10)
Judas était l’un des disciples de
Yeshoua, il avait suivi Yeshoua
durant ses trois années de
ministère, il avait entendu ses
enseignements, vu ses miracles,
son amour et sa compassion pour
les gens. Mais étant donné que
Yeshoua n’avait pas répondu à ses
attentes
, il décida de le trahir.
Le récit rapporte une autre
scène : c’est l’époque de Pessach
(la Pâque), “Le premier jour de
la fête des pains sans levain, le
jour où l’on sacriait les agneaux
pour le repas de la Pâque,
les disciples de Yeshoua lui
demandèrent : « Où veux-tu que
nous allions te préparer le repas
de la Pâque ?” (Marc 14.12).
Les douze premiers chapitres
d’Exode rapportent l’histoire
de Pessach qui sera à la base de
la Haggadah récitée durant le
Seder, la première nuit de Pessach.
Le chapitre 5 fait allusion à une
fête : “Le premier jour de la fête
des pains sans levain, le jour où
l’on sacriait les agneaux pour le
repas de la Pâque, les disciples
de Yeshoua lui demandèrent :
“Où veux-tu que nous allions
te préparer le repas de la
Pâque ?” (Exode 5:1).
Cette fête que Moshe voulait
que le peuple d’Yisrael célèbre
n’est pas Pessach car Pessach sera
ordonné par D. plus tard, après
les 9 plaies d’Égypte, lors du
départ du peuple d’Égypte.
Cette fête est en fait le Shabbat.
D. a donné le Shabbat à
l’humanité depuis la création
du monde (Genèse 2.1-3), ce
jour spécial fut donné à Noé,
Avraham, Yitsak, Yaakov et au
peuple d’Yisrael. Mais lorsque
le peuple était esclave en Égypte
il lui était impossible de se
souvenir et d’observer le jour de
Shabbat. D. désirait à nouveau
reconnecter son peuple à la
création et à ce jour d’adoration
(Exode 16).
Là aussi il y a un rapport entre
l’histoire de Yeshoua et Pessach.
La Besora dit qu’il s’agissait du
jour du sacrice de l’agneau, ce
qui signie que le jour suivant
était le jour du Shabbat de
Pessach. D’après la Bible , le
premier jour de Pessach devait
être considéré comme un jour de
Shabbat, c’est à dire un jour de
repos : “Le premier jour de cette
semaine, vous vous rassemblerez
pour m’adorer. Ce jour-là, vous
n’accomplirez pas votre travail
ordinaire.” (Lévitique 23.7).
Cependant, la Besora ne dit pas
que Yeshoua et ses disciples
célèbrèrent Pessach tout de suite
car ils durent s’y préparer : “Il
envoya deux de ses disciples
et leur dit : Allez à la ville ; un
homme portant une cruche d’eau
vous rencontrera ; suivez-le, et là
où il entrera, dites au maître de
la maison : Le Maître dit : Où
est la salle où je mangerai Pessach
avec mes disciples ? Et il vous
montrera une grande chambre
haute, aménagée et toute prête :
c’est là que vous nous préparerez
Pessach. Les disciples partirent,
arrivèrent à la ville, trouvèrent
les choses comme il le leur avait
dit, et préparèrent Pessach.”
(Marc 14.13-16).
Cette préparation est en lien
avec le texte de la parasha
qui parle de la préparation du
premier Pessach d’Yisrael (cette
préparation s’étend sur trois
parashot).
Alors que la Besora est plus
courte que la Torah, c’est
pourquoi Yeshoua célèbre ce
Seder spécial avec ses disciples
juste après la préparation :
“Le soir venu, il arriva avec les
douze.” (Marc 14.17).
Après que Yeshoua ait annoncé
ce qu’il adviendrait le texte
dit que “Ils commencèrent à
s’attrister”. Pessach est une fête
joyeuse qui célèbre la libération
d’Yisrael. Alors que dans la
parasha, ce n’est pas un temps
de joie car le peuple d’Yisrael est
encore sous le joug de l’esclavage.
Même si Moshe fut appelé à
retourner en Égypte et à parler
à Pharaon, le peuple n’était
pas encore libre, et Moshe vint
l’annoncer. De même, le texte
de Marc annonce au monde la
joie d’être libéré de l’esclavage
du péché.
Dans la parasha, le sauveur
était symbolisé par l’agneau
de Pessach et la Besora de Marc
nous parle du Mashiach qui est
l’agneau de Pessach qui mourra
pour le monde.
Écrits apostoliques — M ARC 14.10-21
45
“La lle du Pharaon descendit vers le
Nil pour se baigner et ses compagnes
se promenèrent au bord du Nil.
Elle aperçut le coret au milieu des
roseaux et envoya sa servante pour le
prendre. Elle l’ouvrit et vit l’enfant :
c’était un petit garçon qui pleurait.
Elle en eut pitié et dit : C’est un des
enfants des Hébreux !”
(Exode 2.5-6)
repris leurs épouses, pour avoir
été responsable de la naissance
de celui qui deviendra le chef
de la nation juive. Elle a sauvé
son frère et conséquemment la
nation toute entière car elle a
refusé de perdre espoir.
Miriam nous enseigne une leçon
intemporelle : ne pas perdre
espoir lorsque les choses tournent
mal. Cette précieuse leçon est
symbolisée par son attente sur la
rive du sort de Moshe posé sur
les ots du Nil.
L’
’
L’eau joue un rôle
déterminant dans cette
parasha. Au début,
pharaon décrète que chaque
garçon hébreu devra être noyé
dans le Nil (Exode 1.22).
Plus tard lorsque Moshe naît,
sa mère le place dans un panier
et dépose le tout sur le fleuve
(Exode 2.3). Moshe est trouvé
par la fille de pharaon, Batiya,
qui l’élève comme son propre
fils (Exode 2.6). La Torah nous
raconte que le nom de “Moshe”
lui a été donné par Batiya qui
dit : “Quand il eut grandi, elle
l’amena à la fille de Pharaon, et il
fut pour elle comme un fils. Elle
lui donna le nom de Moshe, car,
dit-elle, je l’ai retiré des eaux.”
(Exode 2.10).
“Moshe” fait référence au fait
qu’il a été “tiré de l’eau”.
Par la suite, il fuit l’Égypte ;
l’eau joue une nouvelle fois un
rôle important. Sur le chemin
vers Midian, il s’arrête à un
puits. À cet endroit, sa future
femme, Tsipporah, conduisait
les troupeaux de son père an
de les y abreuver. Lorsque les
autres bergers tentent d’en
chasser Tsipporah et ses sœurs,
Moshe s’interpose “Les bergers
arrivèrent, et les chassèrent.
Alors Moshe se leva, prit
leur défense, et t boire leur
troupeau.” (Exode 2.17).
Plus tard encore, lorsque D.
ordonne à Moshe de se rendre
auprès du peuple juif an
de lui dire que D. les sortira
d’Égypte, il lui donne trois
signes à accomplir : “S’ils ne
croient pas même à ces deux
signes, et n’écoutent pas ta voix,
tu prendras de l’eau du euve,
tu la répandras sur la terre, et
l’eau que tu auras prise du euve
deviendra du sang sur la terre.”
(Exode 4.9).
On retrouve également l’eau
dans le prénom de la sœur de
Moshe, “Miriam.” Ce prénom
vient de deux mots “Mar”
(amer) et “Yam” (eau). Il fait
référence à l’amertume ressentie
par le peuple juif au jour de sa
naissance, notamment par le
décret de pharaon enjoignant
à noyer tout bébé mâle dans le
euve.
L’Exode s’est déroulé en passant
à travers la Mer Rouge. Elle
représente pour le peuple
d’Yisrael un mikveh spirituel
au moyen duquel ils ont été
puriés, c’est pourquoi rabbi
Shaul dit aux croyants qui
vivaient à Corinthe “Frères, je
ne veux pas que vous ignoriez
que nos pères ont tous été sous
la nuée, qu’ils ont tous passé
au travers de la mer, qu’ils ont
tous été baptisés en Moshe
dans la nuée et dans la mer”
(1 Corinthien 10.1-2).
Souvenons qu’un rocher suivait
Yisrael dans le désert et que
de ce rocher de l’eau lui était
dispensée. Ce rocher était une
représentation spirituelle du
Mashiach qui avait la capacité
à donner de l’eau à ceux qui le
suivait.
Yeshoua dit à une femme
samaritaine “Si tu connaissais
le don de Dieu et qui est celui
qui te dit : Donne-moi à boire !
tu lui aurais toi-même demandé
à boire, et il t’aurait donné de
l’eau vive.” Celle-ci lui répond :
“Seigneur […] tu n’as rien pour
puiser, et le puits est profond ;
d’où aurais-tu donc cette eau
vive ? Es-tu plus grand que
notre père Yaacov, qui nous a
donné ce puits, et qui en a bu
lui-même, ainsi que ses ls et
ses troupeaux ?”
Yeshoua lui explique alors :
“Quiconque boit de cette eau
aura encore soif ; mais celui qui
boira de l’eau que je lui donnerai
n’aura jamais soif, et l’eau que
je lui donnerai deviendra en
lui une source d’eau qui jaillira
jusque dans la vie éternelle.”
(Jean 4.10-14).
Shaul dit au sujet du rocher
qui précédait Yisrael dans
le désert “Ils ont tous bu le
même breuvage spirituel, car ils
buvaient à un rocher spirituel
qui les suivait, et ce rocher était
le Mashiach.” (1 Corinthiens
10.1-2).