Tel qu`en lui-même il se voit : l`autoportrait HDA 5

Arts Plastiques – D. Mauzat
Tel qu’en lui-même il se voit : l’autoportrait
L’autoportrait, comme son nom l’indique, est se représenter soi-même, faire son propre portrait. Selon
les spécialistes, ce genre est apparu au XVème siècle en Flandre au sortir du Moyen-Âge, alors que la
grande période de la Renaissance vient de commencer. Avant d’être utilisé comme une opportunité à se
comprendre soi-même, à travers de multiples expressions, émotions et attitudes, l’autoportrait né de la
peinture religieuse. En effet, genre majeur à l’époque, il était courant de repérer certains peintres dans des
scènes religieuse ou historique : par exemple, Sandro Botticelli (1444-1510) dans son œuvre L’adoration
des mages (1475), s’est représenté parmi les personnages (à droite), s’introduisant ainsi dans une histoire
mythique bien plus reculée que son époque. Au départ très discret, le peintre ose se peindre dans ces
scènes divines. C’est véritablement durant la Renaissance que l’artiste exploite l’autoportrait. Ainsi, des
peintres comme Albrecht Dürer, Jan Van Eyck, ou Rembrandt vont pouvoir maintenir une trace de leur
art et de leur personnalité dans le temps. Bien entendu il eut fallu aux peintres un objet très pratique inventé
à la fin du XIVème siècle à Venise en Italie : le miroir de verre.
Thème / Genre
Repères / Mouvements
L’autoportrait
Le caravagisme (XVIIème siècle)
L’art brut (XXème siècle)
Thématique HDA
Artiste(s)
Art, technique et expression
Rembrandt (1606 - 1669)
Arnulf Rainer (1929 - )
HDA
5°
Séquence n° 5
Rembrandt, Autoportrait en Apôtre Paul, huile sur toile, 77
x 91 cm, 1661, Rijksmuseum, Amsterdam, Pays-Bas
Arnulf Rainer, Face Farces, pastel à l’huile sur
photographie, vers 1970, s. l.

Arts Plastiques – D. Mauzat
Rembrandt : champion de l’autoportrait
Rembrandt Harmenszoon van Rijn (dit Rembrandt) est né en 1606 à Leyde et mort en 1669 à Amsterdam
au Pays-Bas. Célèbre pour ces œuvres à la fois sombres et lumineuses, il fait parti du mouvement artistique
le caravagisme. Ce mouvement vient du peintre Italien de la Renaissance le Caravage (1571-1610) très
connu pour ses jeux d’ombre et de lumière : on nomme cet effet le clair-obscur.
Rembrandt semble étudier les variations de sa propre image
dans le temps : tantôt vieillard, tantôt jeune, c’est un véritable
comédien qui se met en situation comme pour mieux saisir
ses humeurs.
Dans Autoportrait en apôtre Paul, peint en 1661, Rembrandt
hausse les sourcils et écarquille les yeux. Il semble scruter le
spectateur. Le rendu lumineux
très marqué sur le turban amène
notre regard sur le sien.
Rembrandt procède par touches
modélisées (empâtement) : la peinture est épaisse et vibrante, à la fois lisse
et rugueuse. La précision des rides du front permet de préciser l’expression
presque étonnée du peintre.
On compte aujourd’hui une soixantaine d’autoportraits de Rembrandt qui
témoignent de l’obsession du peintre à saisir sa personnalité.
Arnulf Rainer : à la recherche de son image
Arnulf Rainer est un artiste autrichien né en 1929 à Baden. Célèbre pour ses autoportraits en série (Face
Farces qui signifie « Farces du visage »), il griffonne ses portraits photographiques grimaçants. Il utilise la
matière offerte par le pastel ou la peinture afin d’effacer ou d’exagérer les émotions négatives de son visage
(tristesse, colère, peur) de façon rapide, dynamique, et obsessionnelle. Ici, les tons chauds du pastel ou de
la craie semblent s’opposer à l’expression triste et inquiète de l’artiste. Par la trace, le geste, Arnulf Rainer
tente une communication entre le corps et son image. S’inscrivant dans le courant artistique de l’art brut
inventé par le peintre français Jean Dubuffet (1901-1985), son travail explore la spontanéité, l’expression
immédiate et « brute » de sa pensée.
À l’heure actuelle, un phénomène s’est répandu sur internet avec l’arrivée des réseaux sociaux : le selfie.
De l’anglais self qui signifie « soi », cette technique consiste à se prendre soi-même en photographie.
Véritable phénomène de mode, on ne l’utilise pas obligatoirement pour rechercher le côté artistique, mais
comme un système de communication spontané.

Arts Plastiques – D. Mauzat
Pratique éclairante : « Fais-moi un beau Selfie »
Vous réaliserez un selfie. Selon votre humeur, vous veillerez à choisir des effets photographiques précis :
image contrastée, contre-jour, clair-obscur, flou, etc. Pensez également à l’angle de vue et la position
de votre visage : de face, de profil, de trois quart, en plongée ou en contre plongée. Une fois que la prise de
vue sera réalisée, nous imprimerons votre photographie en noir & blanc sur papier.
La deuxième étape consistera à intervenir graphiquement sur la photographie. Vous n’avez pas de
technique imposée : cela peut être du pastel (gras ou sec), du fusain, de la sanguine, de la gouache, etc. Le
style pourra être aussi bien abstrait que figuratif. Ainsi, vous montrerez en quoi la photographie (la trace)
et le dessin (le geste) peuvent révéler votre personnalité et votre identité.
Prise en compte des techniques et conseils abordés en cours
/3
Capacité à s’inspirer des artistes étudiés
/2
Réalisation
/15
• Utilisation et maîtrise de l’appareil photo numérique pour le selfie
/5
• Parti pris dans le choix de l’expression en vue de communiquer une émotion
/5
• Originalité et singularité du graphisme et des effets photographiques (opposition /
complémentarité des couleurs, modulation, clair-obscur, flou, spontanéité du geste, etc.)
/5
Total
/20