Les modes de rémunération Chapitre 1 8 Rémunération à l’acte 10 Rémunération au tarif horaire 12 Rémunération mixte 14 Plafonds salariaux L es nouveaux médecins sont confrontés à une nouvelle réalité : la pluralité des modes de rémunération. Il y a quelques années, la très grande majorité des médecins optaient pour le mode de rémunération à l’acte, sans même se soucier des autres possibilités. Le portrait est aujourd’hui différent. En raison notamment des activités médicales particulières (AMP) obligatoires pour les médecins comptant moins de vingt ans de pratique, la plupart des médecins de famille doivent jongler avec au moins deux modes de rémunération différents, soit à l’acte ou au tarif horaire. Le scénario est semblable du côté des médecins spécialistes depuis l’introduction de la rémunération mixte. Cette section présente les caractéristiques des différents modes de rémunéra­ tion ainsi que leurs avantages et désavantages respectifs, et comprend un article sur les plafonds salariaux. À la toute fin du présent chapitre, vous trouverez des statistiques salariales par spécialité. @Membres_AMC 7 Les modes de rémunération Rémunération à l’acte Sylvie Bond 8 Guide des résidents 2015 Les modes de rémunération E THINKSTOCK n 2010, la majorité des médecins omnipraticiens et spécialistes optaient pour la rémunération à l’acte pour au moins une fraction de leur pratique, ce qui en fait de loin le mode de rémunération le plus populaire au sein du corps médical. C’est aussi le plus lucratif, et générale­ ment le choix optimal pour les pratiques à moyen et fort volume de visites (où les cas sont plus légers). D’entrée de jeu, il convient de préciser que le libellé de ce mode de rémunération peut être trompeur puisque les médecins ne facturent pas un « acte » pour chaque rencontre avec un patient. Un terme plus juste serait « rémunération à l’unité » ou « rémunération au service médical » puisque, dans les faits, le médecin remplit une demande de paiement selon ce mode de rémunération chaque fois qu’il y a consultation médicale, visite, examen, acte chirurgical, acte diagnostique ou thérapeu­ tique, etc. Ainsi, vous l’aurez deviné, la particularité de la rémunération à l’acte est sa facturation fréquente et unitaire, peu importe le temps nécessaire à l’accom­ plissement de l’acte médical (sauf exception). Le médecin est donc libre de choisir le débit de sa pratique, le nombre d’heures ou de patients rencontrés hebdomadairement et le temps consacré à chaque consultation ou opération. Cette approche favorise ainsi la flexibilité et la productivité. Dans le contexte de la rémunération à l’acte, le médecin remplit une demande de paiement pour chaque patient et la fait parvenir à la RAMQ. Autrefois, lorsque la facturation s’effectuait de façon manuelle, les médecins remplissaient leurs demandes de paiement sur des « castonguettes », en l’honneur du père du régime public d’assurance maladie, Claude Castonguay. Encore aujourd’hui, plusieurs logiciels de facturation proposent une interface visuelle basée sur la castonguette, et ce, afin de faciliter la saisie de données effec­ tuée par des médecins habitués à cette méthode. Rien ne vous oblige à utiliser l’approche et l’interface castonguette si vous jugez que vous n’en tirez aucun avan­ tage. Il s’agit simplement d’une question d’habitude personnelle. Par ailleurs, les ententes collectives prévoient, au chapitre de la rémunération à l’acte, des différences non négligeables entre les honoraires des médecins qui pra­ tiquent en cabinet privé et ceux des médecins qui pratiquent en établissement public. Non seulement les honoraires asso­ ciés à certains actes sont majorés s’ils sont effectués en cabinet privé, mais plusieurs actes payables en cabinet privé ne le sont tout simplement pas en établissement public (et vice versa), car dans ce contexte, le gouvernement absorbe déjà le coût du personnel de soutien et du matériel médi­ cal requis — c’est le cas, par exemple, de la pose de pansements. Il est à noter que tous les médecins pratiquant en cabinet privé, omnipraticiens ou spécialistes, sont obligatoirement rémunérés à l’acte, mis à part quelques cas exceptionnels. En terminant, il importe de signaler que la rémunération à l’acte est l’un des seuls modes de rémunération qui nécessitent l’inscription, sur la demande de paiement, du numéro d’assurance maladie du patient et de ses renseignements personnels en plus des codes indiquant notamment l’acte effectué et l’endroit où les soins ont été fournis. Par la collecte et l’inscription de ces renseignements, le médecin est appelé à connaître les innombrables règles et subtilités qui entourent la facturation à l’acte, qu’elles soient inscrites ou non aux ententes collectives. Cette façon de faire complexifie sensiblement la rémunération à l’acte, la rendant parfois fastidieuse, voire frustrante. Vous vous apercevrez rapidement que pour obtenir la totalité des revenus que l’on vous doit, il faut compter sur bien plus que les brefs conseils, entre deux visites, de vos anciens patrons ou de vos collègues. D’où l’importance d’être bien organisé, de consacrer du temps à sa facturation ou de la confier à quelqu’un de compétent et dévoué. N’ayez crainte : après quelques semaines, le plus difficile sera derrière vous et le temps nécessaire à votre facturation diminuera. Ce guide a précisément été conçu pour vous aider à commencer du bon pied. @Membres_AMC 9 Les modes de rémunération Rémunération au tarif horaire Sylvie Bond et Lucie Fortier 10 Guide des résidents 2015 OMNIPRATICIENS La rémunération au tarif horaire des omnipraticiens augmente chaque année en fonction des plus récentes négocia­ tions salariales entre le gouvernement et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ). Le taux horaire de base en vigueur depuis le 1er avril 2013 est de 95,12 $. Il est très important de comprendre que le taux horaire de 95,12 $ est un taux de base ou de référence. La conven­ tion collective contient une foule de lettres d’entente, d’annexes et de proto­ coles d’accord qui viennent modifier le taux horaire que vous recevrez, notam­ ment en fonction de la région ou de la municipalité où vous pratiquez, de l’établissement médical retenu, du code THINKSTOCK C ela va de soi, la rémunération au tarif horaire (aussi appelée « vacation ») est basée sur le nombre d’heures de pratique, indépendamment du nombre de patients rencontrés et des actes médicaux effectués au cours d’une période donnée. La rémuné­ ration au tarif horaire est indiquée dans le cas des pratiques dites atypiques ou à faible débit. C’est le cas, par exemple, des soins offerts en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), des soins offerts en CLSC, des soins et services offerts dans une unité d’ensei­gnement en médecine familiale (UMF), des soins palliatifs, des soins en gériatrie et des services médico-administratifs (direction des départements, des GMF, des CLSC, etc.). D’un point de vue fiscal, les médecins qui optent pour la rémunération au tarif horaire sont con­ sidérés comme des travailleurs autonomes au même titre que les médecins rémunérés à l’acte. Il existe par ailleurs des différences majeures entre les caractéristiques de la rémunération au tarif horaire des omnipraticiens et celle des spécialistes. Le revenu moyen brut d’un omnipraticien en 2013 était de 197 500 $, tous modes de rémunération confondus. Comment s’en prévaloir? Le chef du département de médecine générale, le chef du service médical ou le médecin responsable de votre établissement doit faire parvenir à la RAMQ une demande en votre nom, en précisant que vous aurez à dépasser les 1540 heures régulières prévues à l’entente. L’expérience montre que les demandes fondées n’ont jamais été refusées. Ainsi, vous pourrez pratiquer 2420 heures, soit l’équivalent de 55 heu­ res par semaine, pendant 44 semaines, au plein tarif. Sans égard aux modificateurs potentiels, un médecin rémunéré au tarif horaire et pratiquant 2420 heures par année recevra une rémunération de 230 190 $. Au-delà de 2420 heures par année, le médecin voit sa rémunération réduite pour les heures additionnelles. Il n’y a aucun plafond salarial pour les médecins rémunérés au tarif horaire, puisqu’ils pratiquent en établissement. Les modes de rémunération du secteur où les soins sont offerts au sein de l’établissement et de la plage horaire. Vous n’y échapperez pas : vous devrez rechercher les codes de secteur qui modi­ fient votre taux horaire en lisant et relisant les ententes collectives. Sur une période annuelle, ce tarif horaire de « base » n’est offert que pour un maxi­ mum de 1540 heures. Cela représente 35 heures de travail par semaine, 44 semaines par année. Rien ne vous empêche cepen­ dant de négocier avec les instances de votre établissement un horaire différent de celui proposé ci-dessus, en augmentant par exemple le nombre de semaines de vacances (non rémunérées) ou en diminu­ ant le nombre d’heures de pratique par semaine. Ainsi, sans égard aux modifica­ teurs potentiels, un médecin rémunéré au tarif horaire et pratiquant 1540 heures par année recevra une rémunération de 146 485 $. À titre de comparaison, le revenu moyen brut d’un omnipraticien en 2013 était de 197 500 $, tous modes de rémunération confondus. Au-delà des 1540 heures de pratique, le médecin qui effectue des heures supplé­ mentaires voit sa rémunération réduite. Attention : il est toutefois possible d’obtenir une permission de la RAMQ pour 880 heu­ res supplémentaires, au plein tarif. SPÉCIALISTES La rémunération exclusive au tarif horaire a pour ainsi dire disparu chez les médecins spécialistes. Très rares sont les médecins qui ont conservé ce mode de rémunération après l’introduction de la rémunération mixte. En effet, le taux horaire de base varie selon la spécialité et ce montant est inférieur au taux horaire de base offert en rémunération mixte, mode de rémunération qui permet en outre de facturer les actes médicaux effectués. En d’autres mots, pour les mêmes services médicaux et le même temps passé en établissement, la rémunéra­ tion mixte peut être à la fois plus lucrative et plus stimulante du point de vue de la productivité. Il est donc à retenir, à titre d’information, que les médecins spécialistes qui optent pour la rémunération mixte reçoivent en général le même taux, et ce, indépendamment du type de pratique. Le taux horaire est majoré en fonction du lieu de pratique. MODE DE RÉMUNÉRATION À HONORAIRES FIXES ET À TARIF HORAIRE Les médecins rémunérés à honoraires fixes sont considérés, au sens de la Loi sur la fiscalité, comme des salariés de l’État. Ils et elles reçoivent un salaire annuel qui ne varie pas selon le nombre de services médicaux dispensés. Ils ne sont donc pas considérés comme des travailleurs autonomes, mais plutôt comme des fonctionnaires, avec tous les avantages sociaux afférents, en contrepartie d’une diminution importante de revenus. La RAMQ fait les retenues d’impôt au nom des médecins et les frais professionnels légalement déductibles d’impôt sont presque inexistants. Les rares médecins qui peuvent encore opter pour ce mode de rémunération doivent pratiquer la médecine 35 heures par semaine, tout au plus. L’adhésion à la rémunération à honoraires fixes ayant toutefois été abolie le 1er octobre 2011, seuls les médecins omnipraticiens rémunérés antérieurement de cette façon peuvent continuer à l’être. Il faut comprendre que la rémunération à honoraires fixes est de loin la moins lucrative, bien qu’elle puisse être idéale, notamment pour les médecins en santé publique, pour ceux et celles dont le travail requiert beaucoup d’administration ou encore pour les cliniciens en CLSC et UMF. Tout comme pour la rémunération à tarif horaire, le revenu annuel obtenu selon ce mode de rémunération est majoré annuellement, en fonction des négociations salariales entre le ministère de la Santé et la FMOQ. Au 1er avril 2013, le salaire annuel est passé à 125 421 $. Parmi les avantages sociaux consentis aux médecins salariés, notons un congé de maternité de 20 semaines, des congés annuels rémunérés de 4 ou 5 semaines, 13 jours fériés, 10 jours de formation médicale continue, des congés non rémunérés en cas de décès, un régime de retraite, un régime d’assurances, etc. @Membres_AMC 11 Les modes de rémunération Rémunération mixte Lucie Fortier S Vous devrez étudier les règles en vigueur en ce qui a trait aux suppléments par acte de votre spécialité et leurs modificateurs en lisant et relisant les ententes collectives. On peut consulter ici la Brochure no 1 – Manuel des spécialistes1, qui vise à renseigner les médecins spécialistes au sujet de l’Accordcadre conclu entre le ministre de la Santé et des Services sociaux et la Fédération des médecins spécialistes du Québec. 12 Des modifications sont apportées périodiquement à l’Accord-cadre : on peut les suivre de près en lisant les Infolettres à l’intention des médecins spécialistes2. Signalons notamment certaines modifica­ tions apportées en 2013 à l’Annexe 16 de l’Accord-cadre en regard de la rémunération mixte : « 16.1 Le mode de rémunération mixte prévu à la présente annexe constitue un mode de rémunération exclusif pour les médecins qui exer­ cent dans un dépar­te­ment, service ou secteur d’activité où s’applique ce mode, incluant ceux qui y exercent dans un contexte de remplacement ou, dans les cas spécifiques au­to­risés par les parties négociantes, ceux qui y exercent dans un contexte de support ou de pool de service. 1 http://www.ramq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/professionnels/manuels/154-brochure-1-specialistes/000_complet_acc_cadre_spec.pdf 2 http://www.ramq.gouv.qc.ca/fr/professionnels/medecins-specialistes/infolettres/2015/Pages/infolettres.aspx Guide des résidents 2015 THINKSTOCK euls les médecins spécialistes peuvent se prévaloir de la rémunération mixte. Ce mode de rémunération combine un forfait de base, une indemnité forfaitaire quotidienne (per diem) et un supplément par acte médical payé selon un pourcentage du montant habituel offert en rémunération à l’acte. Ce montant est déterminé par les parties négociantes. Certains actes, comme les visites de contrôle, ne sont pas payés en rémunération mixte, alors que d’autres sont amputés d’une partie des honoraires qui y sont associés. Dès 2013, presque toutes les spécialités pouvaient bénéficier de ce mode de rémunération, qui est de plus en plus populaire. Bien que le forfait de base soit identique d’une spécialité à l’autre (à l’exception de la médecine d’urgence), les suppléments par acte sont négociés par les associations de spécialistes respectives, au cas par cas. D’autres exceptions s’appliquent également pour qui exerce dans un établissement comportant plusieurs centres hospitaliers, dans d’autres hôpitaux, en urgence, etc. Les liens fournis vous aideront à faire des choix éclairés. LE PER DIEM Le per diem est une rémunération de base de 704 $ versée pour une présence de sept heures par jour en établissement; un demi-per diem de 352 $ est versé pour une période de service continu de trois heures et demie. Ces montants sont offerts quel que soit le nombre d’interventions chirurgicales pratiquées ou de patients rencontrés. Le médecin peut réclamer un seul per diem par jour et le travail doit être effectué entre 7 h et 17 h, du lundi au vendredi. La rémunération mixte ne s’applique pas le soir, la nuit, la fin de semaine ou les jours fériés. À l’extérieur de ces heures, le médecin peut tout de même pratiquer et être rémunéré à l’acte. La facturation s’effectuant aux deux semaines, le médecin a la possibilité de facturer au plus 10 per diem par période de deux semaines, à condition de cumuler au moins 70 heures à la fin de cette période et d’avoir travaillé au moins trois heures et demie par jour. Aucune rémunération de base n’est offerte pour les heures sup­ plémentaires. Cette rémunération de base équivaut à 100,57 $ de l’heure, 7 040 $ par quinzaine et 154 880 $ par année (pour 44 semaines de travail). Assurez-vous de bien respecter les modalités pour avoir droit à un plein per diem ou à un demi-per diem. Demi-per diem et rémunération à l’acte Les actes effectués en cabinet privé ou dans un établissement où la rémunération à l’acte s’applique ne peuvent être facturés si un paiement d’un demi-per diem est réclamé au cours de la même plage horaire. Un maximum d’un demi-per diem doit toutefois être facturé pour la journée. Si un per diem complet est réclamé, la règle suivante s’applique : « Au cours de la journée où le paiement d’un per diem est demandé, le médecin ne peut facturer aucun service avant 17 h dans un hôpital (ou dans un cabi­ net privé) où il ne détient pas une autorisation de facturer en mode de rémunération mixte. »4 SUPPLÉMENT À L’ACTE À la rémunération du per diem, identique pour tous les spécialistes, s’ajoutent des suppléments unitaires selon les actes effec­ tués, qui varient d’une spécialité à l’autre, selon les budgets négociés par vos associa­ tions syndicales. Tout comme pour la rémunération à l’acte pure et simple, le supplément par acte de la rémunération mixte exige une demande de paiement individuelle pour chaque acte ou visite payable. Outre les renseignements pertinents reliés aux demandes de paiement, celles-ci doivent contenir l’information relative à la plage horaire pendant laquelle les soins sont dispensés. Les honoraires prévus pour les suppléments par acte de la rémunéra­ tion mixte sont, dans la presque totalité des cas, inférieurs aux honoraires consentis en rémunération à l’acte, en raison notam­ ment de la rémunération de base de 704 $ par jour que vous recevez. Certains actes ou certaines visites ne sont tout simple­ ment pas admissibles à un paiement en rémunération mixte, tandis que pour d’autres, il y aura amputation d’une par­ tie des honoraires. Afin d’obtenir le détail des actes admissibles pour votre spécialité, veuillez con­sulter l’Annexe 38 de la Brochure no 5. Comme il existe d’innombrables règles et subtilités de facturation, inté­ ressez-vous dès le départ aux détails de votre facturation. Les modes de rémunération Les parties négociantes peuvent toutefois convenir d’une exception à cette règle pour le médecin qui ne satisfait pas aux critères de pratique active, pour le médecin qui exerce dans un contexte de support ainsi que pour le médecin visé par L’Annexe 16 de l’Accord-cadre, ce dernier pouvant plutôt conserver le mode de rémunération au salariat. »3 CHOISIR LE BON MODE DE RÉMUNÉRATION Les nouveaux médecins prennent souvent le temps de choisir un milieu de travail en fonction de leurs objectifs cliniques et familiaux, ce qui est essentiel pour une carrière réussie, mais ils négligent souvent de s’informer des modalités de rémunération qui prévalent dans le milieu en question. Les intérêts financiers et familiaux de ces médecins sont-ils compatibles avec les vôtres? Il n’est pas rare que des médecins qui exercent depuis des années n’aient eux-mêmes aucune idée du mode de rémunération qui serait le plus lucratif, selon les services prodigués et le débit de leur pratique! Ne soyez donc pas mal à l’aise de poser des questions à vos futurs collègues. Dans certains cas, il peut même être extrêmement judicieux de faire une analyse comparative, avec l’ensemble du groupe, de deux ou trois modes de rémunération potentiels. Envisagez aussi l’embauche d’un expert qui pourra faire une analyse des ententes particulières prévues à la convention collective et en vigueur pour votre établissement. Il est impossible de savoir si la rémunération à l’acte pure et simple est plus lucrative sans procéder à une telle analyse. Réf. : Régie de l’assurance maladie du Québec, Infolettre no 232 – À l’intention des médecins spécialistes des établissements du réseau de la santé, le 18 décembre 2012; en ligne ici : http://www.ramq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/professionnels/infolettres/2012/info232-2.pdf. 3 Réf. : Brochure no 5 – Spécialistes, Annexe 38 – Rémunération mixte, septembre 2013. En ligne ici : http://www.ramq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/professionnels/manuels /158-brochure-5-specialistes/004_ann_38_rem_mixte_spec.pdf. 4 @Membres_AMC 13 Les modes de rémunération Plafonds salariaux Sylvie Bond et Lucie Fortier Le plafond salarial des omnipraticiens est fixé, à compter du 1er juin 2013, à 70 073 $ par trimestre, soit 280 292 $ annuellement. Au cours des dernières années, la FMOQ et le MSSS ont implicitement convenu de permettre aux omnipraticiens qui accep­ taient de modifier leur pratique (afin de répondre aux objectifs de santé et de prise en charge fixés par les agences régionales et le Ministère) de ne pas être soumis aux plafonds salariaux, en plus de pouvoir prati­ quer davantage sans être pénalisés. Il était ridicule qu’en pénurie d’omnipraticiens, on décourage les médecins désirant pratiquer davantage. C’est ainsi qu’aujourd’hui, la rémunération d’une très grande partie des services médicaux que vous dispensez n’entre tout simplement pas dans le calcul du plafond trimestriel. C’est notamment le cas de tous les services dispensés en établissement public (urgence, hospitalisa­ tion, CLSC, CHSLD, etc.), des activités de dépannage, des gardes en disponibilité dans un CHSLD, de la rémunération versée pour le dépistage et le traitement des 14 Guide des résidents 2015 infections transmises sexuellement ou par le sang, pour le counseling antitabac, pour les services rendus dans le cadre d’une clinique-réseau (ou occasionnelle­ ment des GMF), etc. De plus, toute la rémunération d’un médecin omnipraticien qui a 200 patients vulnérables ou enfants inscrits est exclue du calcul du plafond. Finalement, lorsque la rémunération offerte dans une municipalité éloignée est majorée, le plafond salarial est également majoré dans la même proportion. Par exemple, à Jonquière, où la rémunération offerte est de 115 % des tarifs négociés (quel que soit le mode de rémunération), le plafond sala­ rial est aussi majoré à 115 % et n’inclut pas la rémunération des services médicaux « hors plafond » énumérés ci-dessus. Bref, le médecin averti remarquera que plusieurs de ces exclusions font référence à des dispositions plutôt récentes de l’entente collective. Le modèle est sem­ blable à celui qui avait été instauré en Ontario, où l’on voulait récompenser les médecins disposés à modifier leurs façons de faire dans l’optique de garantir à la population une meilleure prise en charge. Dans les rares cas où le plafond des omnipraticiens est atteint, la rémunéra­ tion excédentaire subit une coupure de 75 %; cette coupure ne s’applique cepen­ dant qu’aux services qui entrent déjà dans le calcul du plafond. Ainsi, tous les actes effectués en établissement public sont exempts de coupures. Pour toutes ces rai­ sons, plusieurs omnipraticiens dépassent le plafond en toute légalité, sans pour autant subir de coupures d’honoraires. Les omni­ praticiens qui sont les plus touchés par le plafond salarial pratiquent presque exclu­ sivement à temps plein en cabinet privé, régulièrement au sans rendez-vous, refusent d’inscrire des patients vulnérables à leur nom ou en ont très peu et ont une pra­ tique à fort débit. Très rares sont les jeunes médecins de famille qui atteignent le plafond salarial, en raison notamment de l’obligation d’effectuer des activités médicales particulières en établissement médical, où il n’y a pas de plafond. THINKSTOCK OMNIPRATICIENS Les modes de rémunération SPÉCIALISTES Les médecins spécialistes, à l’exception des six spécialités énumérées ci-contre, sont soumis à un plafonnement global des gains de pratique de 251 400 $ par semestre. Cependant, aux fins du calcul de ce plafond, on ne tient compte que de 65 % des gains de pratique en cabinet privé, sauf pour les médecins classés en radiologie diagnostique, pour lesquels on ne tient compte que de 30 % de ces gains. Aux fins de l’application de ce plafond, on ne tient pas compte des gains de pratique en établissement, sauf pour les médecins classés en microbiologie-infectiologie, géné­ tique médicale et médecine nucléaire. Pour le surplus, le médecin est payé au quart du tarif. Tout comme pour les omnipraticiens, en région éloignée, les plafonds sont majorés proportionnellement aux majora­ tions d’honoraires prévues aux conventions collectives. La pratique en établissement est donc toujours rémunérée au plein tarif, que le médecin spécialiste ait atteint ou non le plafond global de gains de pratique. Par ail­ leurs, chacune des spécialités présente des De particularités supplémentaires au chapitre du plafonnement des activités ou des gains de pratique. Par exemple, on applique pour les cardiologues un plafond semestriel de 216 000 $ pour les honoraires réalisés en cabinet privé, tandis que ce plafond est fixé à 108 500 $ pour les radio-onco­ logues; pour les psychiatres, on applique un plafond de 61 100 $ par semestre pour les honoraires touchés lors des visites de contrôle et les tournées des malades; pour la chirurgie générale, on applique un pla­ fond de 140 900 $; pour la médecine interne, le plafond est de 168 000 $. En clinique externe, on applique au médecin classé en microbiologie un plafond de 1 000 visites principales par semestre; en rhumatologie, en gériatrie et en médecine interne, le nombre de visites de contrôle et de tournées des malades la fin de semaine est plafonné à 2 950 au total pour les deux, par semestre, à l’égard des patients en cen­ tre hospitalier ou en centre d’hébergement et de soins de longue durée, exception faite des tournées des malades la fin de semaine pour l’unité coronarienne. Bref, les limites et plafonnements sont nombreux et plu­ sieurs spécialités sont touchées. On peut consulter la liste complète des plafonne­ ments dans le manuel de facturation des médecins spécialistes, à la section des règles d’application, ou en ligne sur le site Web de la RAMQ. PLAFONDS SEMESTRIELS Santé communautaire 253 600 $ Biochimie 230 200 $ Psychiatrie 328 400 $ Génétique médicale 307 400 $ Pédiatrie 227 500 $ Médecine nucléaire 371 820 $ Autres spécialités 251 400 $ ! E I V E L T LA BEL rs ux loisi ique a la prat C’ES Aimez z votr , aime ravail votre t ans le e vie d -B. e la C. nord d Nous accueillons chaleureusement les nouveaux diplômés en médecine familiale et dans tout un éventail de domaines de spécialité. La région du nord de la Colombie-Britannique jouit d’une beauté naturelle et d’une diversité de milieux que l’on ne trouve nulle part ailleurs sur terre. 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