PARTIE II : COMPRENDRE · · · · · · · Reconnaître les groupes caractéristiques dans les alcool, aldéhyde, cétone, acide carboxylique, ester, amine, amide. Utiliser le nom systématique d’une espèce chimique organique pour en déterminer les groupes caractéristiques et la chaîne carbonée. Distinguer une modification de chaîne d’une modification de groupe caractéristique. Déterminer la catégorie d’une réaction (substitution, addition, élimination) à partir de l’examen de la nature des réactifs et des produits. Déterminer la polarisation des liaisons en lien avec l’électronégativité (table fournie). Identifier un site donneur, un site accepteur de doublet d'électrons. Pour une ou plusieurs étapes d’un mécanisme réactionnel donné, relier par une flèche courbe les sites donneur et accepteur en vue d’expliquer la formation ou la rupture de liaisons. Chapitre 8 Chimie organique : aspects macroscopiques et microscopiques Chimie organique : aspect macroscopique I. Introduction La chimie organique est l’étude des molécules organiques et de leurs transformations au cours de réactions chimiques. Cette étude peut être menée à l’échelle macroscopique (ch. 11) en observant les réactifs et les produits des réactions effectuées ou à l’échelle microscopique (ch. 12) en observant le détail des mécanismes permettant aux liaisons chimiques de se faire ou de se défaire. Définition : Un molécule est dite organique si elle possède au moins un atome de carbone lié, au moins, à un atome d'hydrogène. Remarques : · Il existe donc une très grande diversité de composés organiques qui peuvent se rencontrer à l'état solide, liquide ou gazeux. · Les molécules organiques jouent un rôle important dans les réactions chimiques se produisant dans les organismes vivants et sont au cœur de l'industrie humaine via notamment les produits dérivés du pétrole. II.Modification de la chaîne carbonée II.1 Les craquages Le craquage catalytique permet, en chauffant (500°C) et en présence d’un catalyseur, de raccourcir une longue chaîne carbonée. Exemple : ® + Dodécane Octane C12H26 C8H18 But-1-ène C4H8 1/ 7 Levapocraquage permet, en présence de vapeur d’eau et en chauffant plus fort (800°C), de favoriser la formation d’alcènes par craquage. Exemple : Dodécane II.2 Ethylène Dihydrogène Le reformage Le reformage est réalisé à haute température et pression élevée en présence d’un catalyseur. Cette réaction modifie la chaîne carbonée de la molécule sans la craquer. · Isomérisation ® Octane · 2,2,4-triméthyloctane Cyclisation ® + H2 Héxane méthylcyclopentane II.3 Allongement de chaîne A l’inverse du craquage on peut allonger une chaîne carbonée par alkylation ou par polymérisation : · Alkylation ® + 2-méthylpropène propane · 2-méthylhéxane Polymérisation + + +… Monomère ® … Polymère IV.Modification du groupe fonctionnel IV.1 Réaction de substitution Définition : Une substitution est une réaction au cours de laquelle un atome ou groupe d’atomes est remplacé par un autre atome ou groupe. 2/ 7 Exemple : CH3 – CH2 – Cl + H – OH ® Chloroéthane CH3 – CH2 – OH eau H+ + éthanol + Cl – acide chlorhydrique IV.2 Réaction d’addition Définition : Une addition est un ajout d’atomes ou de groupe d’atomes sur une molécule possédant au moins une liaison multiple (molécule insaturée) Exemple : H3C C C + CH2 H Cl CH3 H3C CH3 H C ® Cl H H CH3 CH2 CH3 IV.3 Réaction d’élimination Définition : Une élimination est un retrait d’atomes ou de groupe d’atomes sur une molécule conduisant à la formation d’une liaison double ou d’une triple. Exemples : OH CH3 H3C C C CH3 H3C H C H C ® H H + C H H OH CH3 CH3 C ® CH2 CH3 H3C H3C C C CH2 + H H CH3 3/ 7 Chimie organique : aspect microscopique Lors d’une transformation chimique, il y a des déplacements d’atomes et d’électrons provoquant la formation ou la rupture de liaisons. L’ensemble de ces étapes s’appelle le mécanisme réactionnel. I. Rappels Les électrons présents autour des noyaux d’atomes se rangent par couches appelées couches électroniques. ò Figure 1 : Structure du carbone Exemple : Un atome de carbone possède 6 protons, donc 6 électrons. 2 se rangent dans la couche K et les 4 restants dans la couche L De manière à éviter d’avoir à faire un tel schéma, on écrira la structure 2 4 électronique de cet atome de la manière suivante : (K) (L) La dernière couche électronique est appelée couche de valence. C’est les électrons de cette dernière couche qui sont partagés entre les atomes pour former des liaisons covalentes. Les électrons des couches inférieures peuvent être ignorés dans le mécanisme réactionnel. Ainsi, de manière à respecter la règle du duet et de l’octet, les atomes cherchent à établir des liaisons covalentes avec d’autres atomes pour avoir leur dernière couche électronique complète. Exemple : Mise en commun des deux électrons 9F ou plus simplement F + H ® F H Doublet liant Chaque doublet d’électron peut être remplacé par un bâtonnet, cela donne donc : F H ou plus simplement F H Doublet non liant Ainsi la règle de l’octet est bien vérifiée pour l’atome de fluor : F H De même pour la règle du duet de l’atome d’hydrogène : F H 8 électrons sur la dernière couche 2 électrons sur la dernière couche 4/7 A noter : La formule développée d’une molécule faisant apparaître les doublets non liants est appelée structure de Lewis. Exemple : Formule développée de l’éthanol : Structure de Lewis de l’éthanol : H H H C C H H O H H H H C C H H O H Questions : a. Déterminer la structure de Lewis de la molécule d’eau. b. Montrer que pour satisfaire la règle de l’octet le carbone se doit d’être tétravalent. c. Retrouver la valence de l’atome d’azote N. d. Donner la structure de Lewis du méthanal. II. Polarisation des liaisons covalentes Définition : L’électronégativité est une grandeur relative (fig. 3) qui traduit l’aptitude d’un atome à attirer à lui le doublet d’électron qu’il partage avec un autre atome (liaison covalente) ò Figure 3 : Electronégativité c des éléments chimiques (Echelle de Pauling) A noter : · Plus la valeur dans l’échelle de Pauling est grande plus l’élément est électronégatif. · Plus on monte dans le tableau et plus on va vers la droite, plus les éléments sont électronégatifs. Ainsi, au sein d’une liaison covalente, les deux électrons sont attirés vers l’atome le plus électronégatif et ne sont donc pas à équidistance des deux atomes sauf si les deux atomes se partageant la liaison ont une électronégativité équivalente. : 5/ 7 Exemples : F H Le fluor (c = 3,98) étant plus électronégatif que l’hydrogène (c = 2,2), les électrons sont plus proches du fluor que de l’hydrogène. F F Les deux atomes se partageant la liaison ont la même électronégativité, donc les deux électrons sont à équidistance des deux noyaux. L’atome de fluor, pour être neutre, doit avoir 9 électrons autour de lui pour compenser la charge des 9 protons de son noyau. Or, dans le cas de la molécule H – F, la présence d’un électron supplémentaire autour du fluor lui confère un excédent de charge négative appelée charge partielle négative et noté d – , ce qui n’est pas le cas dans la molécule F – F. Conclusion : Une liaison comme H – F est donc polarisée alors qu’une liaison comme F – F ne l’est pas. F d– H d+ Questions : a. La liaison C – O est-elle polarisée ? Si oui, définir l’atome possédant la charge partielle négative. b. Même question pour la liaison O – H. c. On considère que la liaison C – H n’est pas polarisée. Justifier. III. Sites donneurs et site accepteurs de doublet Un SITE ACCEPTEUR de doublet d’électrons est un atome présentant un défaut d’électrons, c'est-à-dire possédant : · Soit une charge partielle positive d + · Soit une charge entière positive + Un SITE DONNEUR de doublet d’électrons est, suivant les cas : - un atome présentant un excès d’électrons, c'est-à-dire possédant : o Soit une charge partielle négative d – o Soit une charge entière négative – - une liaison multiple - un atome portant un doublet non liant IV. Mécanisme du mouvement d’un doublet Au cours d’une étape d’un mécanisme réactionnel, le mouvement d’un doublet d’électrons traduisant la formation ou la rupture d’une liaison chimique est représenté par une flèche courbe. Lors de la formation d’une liaison covalente, les électrons d’un doublet vont du site donneur vers le site accepteur (cf. flèche rouge). 6/ 7 Site accepteur Site donneur d+ H3C d+ CH2 N3 d – H H CH3 d+ C H d– Cl d+ H Ainsi, on observe la réaction suivante : H3C H CH2 N CH3 H + H C CH3 Cl ® H3C H + N CH3 CH2 + Cl -- H Lors d’une rupture de liaison covalente, les électrons de la liaison rompue vont vers l’atome le plus électronégatif (cf. flèche bleue). Questions : H3C 1. Identifier les sites donneurs et accepteurs dans la molécule d’eau à partir de sa formule de Lewis. H C 2. La molécule d’eau est placée en présence de la molécule suivante : C H CH3 a. Donner le nom complet de cette molécule ainsi que sa formule topologique. b. Compléter le schéma réactionnel entre l’eau et cette molécule en y matérialisant le déplacement des doublets d’électrons. H3C H H C C H + H O H CH3 c. H H3C ® C H + + C O - H CH3 Retrouver le schéma réactionnel final qui conduit à la formation d’une seule molécule à partir des deux produits de la réaction précédente. d. Nommer la molécule obtenue et déterminer sa classe. e. De quel type de réaction s’agit-il ? 7/ 7