Sujet de thèse: Méthylation du mercure à l’échelle cellulaire chez les bactéries sulfato-
réductrices.
Laboratoire: IPREM UMR 5254, Université de Pau et des Pays de l’Adour, Pau (64).
Début de thèse : novembre/décembre 2014.
Descriptif de la thèse:
Les activités anthropiques constituent de nos jours les principales sources de mercure
dans l’environnement. Le mercure et ses dérivés organiques sont classés dans la liste des
polluants prioritaires par la communauté européenne, le méthyl mercure étant la forme la plus
toxique. La compréhension des processus qui influent sur la formation ou la disparition de ce
composé est nécessaire pour permettre une meilleure gestion des risques liés à la production
de méthyl mercure dans l’environnement. En effet, le méthyl mercure est fortement
bioaccumulé et bioamplifié le long de la chaîne trophique, avec des conséquences sur la santé
publique. La méthylation du mercure par des bactéries sulfato-réductrices constitue le
processus majeur de production de méthyl mercure. Néanmoins, ce processus est mal
caractérisé. Le projet étudiera le processus de méthylation au niveau de la cellule bactérienne
jusqu’à la molécule, en couplant des approches de chimie analytique, microbiologie et
génétique.
Les objectifs de la thèse sont :
1. La description du déterminisme génétique de la méthylation ainsi que des mécanismes
impliqués dans leur régulation.
2. La détermination de l’assimilation et la localisation des différentes formes de mercure dans
la cellule bactérienne.
3. La détermination des facteurs environnementaux influençant le taux de méthylation du
mercure. Le rôle de différents donneurs de méthyl ainsi que les phénomènes de
transformation intra et extra cellulaires seront caractérisés en fonction de la spéciation
extracellulaire. Enfin, les biomolécules spécifiques pouvant servir comme complexes aux
espèces du mercure seront caractérisées.
L’étudiant sera impliqué dans les différents objectifs, encadré par des partenaires spécialisés
dans des domaines différents (génétique, chimie analytique et imagerie).
Méthodologie envisagée :
1. Le déterminisme génétique sera caractérisé par des approches de génétique :
construction de mutants et expression hétérologue dans une bactérie non méthylante.
Les mutants de la souche modèle méthylante seront construits par l’élimination de
gènes cibles par remplacement de cassettes de gènes. L’expression hétérologue des
gènes cibles sera également réalisée dans une souche modèle non méthylante. Ces
approches de génétique seront couplées à des approches chimiques pour déterminer
l’impact de la délétion ou l’insertion de ces gènes dans le processus de méthylation.
2. Des approches couplées de microscopie électronique à transmission et micro-
fluorescence X sur rayonnement synchrotron seront utilisées pour localiser le mercure
dans les membranes, le périplasme et le cytoplasme. Des techniques de spectroscopie
d’absorption des rayons X (EXAFS/XANES) seront mises en œuvre pour identifier les
formes du mercure dans ces compartiments d’accumulation. Ces techniques
permettent d’étudier le mercure in situ dans les bactéries (dans la souche modèle et
dans les mutants), avec un minimum de perturbation de l’échantillon.