Objectifs Percevoir que le projet théologique sacerdotal a imprégné tout l’AT par sa rédaction finale. Discerner les traits qui le différencient de la théologie isaïenne (et plus tard chrétienne), de même que les implications qui en découlent. Points de vigilance • Ces divergences, apparemment irréductibles, ne doivent pas nous faire oublier l’apport constructif de cette théologie. Le courant sacerdotal a permis à Israël de continuer d’exister comme peuple : au retour d’exil il a donné naissance au judaïsme, à un moment où il était réduit à presque rien. On mettra en valeur la complémentarité de ces deux courants et ce, d’autant plus qu’à notre époque, nous sommes confrontés aux richesses et aux dangers d’un pluralisme de fait, dans et en dehors de l’Eglise. • Commenter succinctement Gn 1 (s’appuyer sur le montage) dans cette perspective ; il s’agit de faire ressortir la théologie sacerdotale qui transparaît à travers le texte. • La littérature sacerdotale est très conséquente, il faut donc s’attacher à l’essentiel : énumérer les grands thèmes et grands textes et en faire percevoir les implications. La séquence audiovisuelle y aidera. • Ecueils à éviter : une analyse exégétique trop détaillée, des interprétations plus tardives, (chrétiennes et autres qui pourront être mentionnées en final). La démarche des seuils met au contraire en relief, combien le projet théologique sacerdotal diffère de la théologie chrétienne. Bibliographie Jacques BERNARD CE 15, 96, 106 Exégèse 2S (94) Théologie 2S (87) Théologie 2S (99) CE 106 « Les récits de création » Les Cahiers de Message du Secours catholique n° 455. Cf. Annexe 18.3. chap.5, p. 5.3 – 5.13 chap.4, p. 32-39; cf. ce qui concerne le sacerdotal p. 60-75; cf. ce qui concerne le sacerdotal p. 21 en annexe 18.1 Pour l’enchaînement des séquences Rappel Gn 1 : Création en sept jours ; Gn 8 : le déluge ; la promesse à Abraham : Gn 12 ; 17 ; Ex 19-20. Prochaine séquence Lectures bibliques à demander en préparation : Ps 126 (125) : chant du retour. Za 4,14 : les deux oints de Yahvé: le roi Zorobabel et le grand prêtre Josué (voir aussi note BJ) Is 25,8-9 : le festin messianique Is 63,15-19 : Ah ! Si tu déchirais les cieux ! ; Is 65,19 : la joie de Jérusalem Is 61 : la vocation du prophète GAM 2ème Seuil – Séq. 18 : La Torah des prêtres Esthétique « Dieu restait le seul Dieu. » Sur un ton solennel, le baryton proclame le chant du premier récit hébreu de la création : « Bereshit bara Elohim… » 136 rouleau de Torah ornementé 137 instruments de circoncision 138 Objets de culte Shofar (art juif) 1. 139 140 masse d’eau noire 141 idem avec partie noire au milieu 2. ciel (trucage) terre noire Rappel d’Ézéchiel 142 143 144 rayons soleil qui se soleil circulaires lève se lève plus } terre noire terre noire terre noire 145 le soleil est levé terre éclairée Sept dias : les sept jours de la création avec, au centre, le rappel de la vision d’Ézéchiel 3. 146 plaque en métal pour la Torah (art juif) Culte } Les images de cette séquence évoquent deux grands thèmes, le culte et la création (Gn 1) : les temps sacrés du culte (136 à 138 et146) servent de cadre d’inclusion au temps primordial de la création (139 à 145). Outre ces thèmes, le texte évoque d’autres récits issus de la théologie sacerdotale : Noé et le déluge (140), Babel, Abraham (141), Moïse et l’Exode (142) ; ils sont rattachés à l’Exil (146). (136 à 138) (136) (137) (138) Le culte prend une importance considérable au temps de l’Exil. La Torah, substitut du Temple détruit. La circoncision, marque l’identité nationale. Le shofar, évocation des grands jours de Kippour et de Soukkot, ainsi que le passage des néoménies (mois lunaires) au shabbat hebdomadaire. Sept dias (139-145) évoquent la création en sept jours de Gn 1. (139-140) le chaos des origines : la mer peut rappeler le mythe mais aussi l’Exode. (141 à 145) la création comme œuvre de séparation lumière/ténèbres. (145) le « grand luminaire » rythmant les fêtes qui marquent les événements de salut ; rappel du désert et de la terre donnée par YHWH sur laquelle on va reconstruire le Temple. (146) Coffre de Torah dans une synagogue, évocation du Temple reconstruit, neuf. Le culte, lieu de mémoire des événements de salut, fait de toute la vie une liturgie. GAM 2ème Seuil – Séq. 18 : La Torah des prêtres Données bibliques et historiques Contexte politique « Loin du Temple de Jérusalem... » Dans le contrat de rapatriement, les exilés rentrent au pays avec leur clergé. Les ustensiles du Temple sont restitués. Des cadres perses aident les autorités locales à faire régner l’ordre politique tout en assurant éventuellement les bases stratégiques et économiques d’une nouvelle conquête vers l’Egypte. Les prêtres soucieux d’assurer les appuis de leur pouvoir tout en sauvegardant la foi des Pères, vont se servir de cette opportunité et mettre la Torah ébauchée par Josias dans un ensemble qui corresponde aux souhaits des Perses. Dans une lecture politique, on voit là une des raisons de l’édition de la Torah et on comprend pourquoi les Perses s’appuieront sur le pouvoir sacerdotal pour assurer la tranquillité dans la province de Judée, zone frontalière avec l’Egypte. Les prêtres et le courant sacerdotal « Le Temple avec ses prêtres pourrait reprendre place au cœur de l’univers. » Les prêtres avaient pris de l’importance avec la réforme cultuelle de Josias, mais l’œuvre littéraire sacerdotale apparaît avec la fin de l’Exil, où des prêtres exilés, vivent dans l’espoir de la restauration du Temple. Au retour d’exil ils auront à cœur de refaire l’identité et l’unité du peuple. Ils organisent la religion à partir du Temple et de la Torah. Ils développent les rites d’identification (circoncision, shabbat hebdomadaire…) et la liturgie pour se démarquer des païens. Ils vont œuvrer à la reconstruction du Temple (cf. livres d’Esdras et Néhémie) et mettent en place une liturgie synagogale et les grands pèlerinages au Temple à Jérusalem. La littérature sacerdotale « Les prêtres, eux aussi, relevaient le défi. » Une œuvre importante La littérature sacerdotale encadre principalement les quatre premiers livres de l’Ancien Testament (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, et une bonne partie du Deutéronome). C’est une grande composition théologique qui utilise des traditions de récits anciens qu’elle organise avec des codes législatifs, en insistant sur la dimension communautaire et la foi spécifique d’Israël. Elle est mise progressivement en forme à l’époque des retours tandis que les auteurs deutéronomistes (partie du peuple restée en Judée) retravaillent surtout la rédaction du cinquième livre.1 Sous la domination perse, plusieurs courants pourtant différents, élaborent un texte unique (la Torah) qui deviendra au 4ème siècle avant JC le texte traditionnel du Pentateuque ou ‘Loi de Moïse’. De nombreux psaumes et des inserts dans les livres des prophètes viennent du Sacerdotal (ex. : Ps 8 ; 106 ; Am 4,13 ; 5,8-9 doxologies) ; l’histoire sacerdotale laissera son empreinte jusque dans les livre dits historiques (cf. Josué). Traits typiques de la littérature sacerdotale Le Sacerdotal a souci de signifier l’importance de l’unité des douze tribus d’Israël en présentant des liens généalogiques entre les traditions d’époques et de lieux différents : la trilogie : Abraham – Isaac – Jacob. Il donne beaucoup d’importance aux lois : Ex 20,1-17 (Décalogue) 1 Cf. CE 106, p. 21. GAM 2ème Seuil – Séq. 18 : La Torah des prêtres Juxtaposées à ces lois, des prescriptions rappellent le lien indissociable entre culte et attitude visà-vis du prochain : Ex 19,1–24,15a ; 22,20-26. Pour le sacerdotal, la Loi doit rappeler à l’homme son statut de créature, tout en lui donnant le moyen de se maintenir pur et saint. Ainsi, l’action créatrice de Dieu pourra-t-elle se prolonger à travers la Torah. Présentation du texte de Gn 1 Dans le contexte de l’exil, affrontée aux fastes de la religion babylonienne, la communauté sacerdotale veut montrer que Yahvé est plus grand que les dieux babyloniens. Prolongeant leurs traditions ils en font une confession de foi marquée par la démythologisation : On y trouve les thèmes mésopotamiens de la séparation des eaux supérieures et des eaux inférieures, du surgissement des astres... Le tout encadré dans une semaine de sept jours. [cf. Les Cahiers de Message du Secours catholique n° 455, p. 108 à 117.] Enjeux théologiques et implications morales Commentaire théologique de Genèse 1 « Par là commencerait l’histoire d’Israël. » [Cf. Les Cahiers de Message du Secours catholique n° 455, p. 108 à 117.] L’essentiel de la théologie sacerdotale est affiché dans le récit qui ouvre la Bible, le premier chapitre de la Genèse. Par le texte Gn 1, est affirmée la souveraineté de Dieu sur la création qu’Il vient d’appeler à l’existence en la sortant du chaos. Ainsi Dieu sauve son peuple et « transforme la situation d’Israël exilé, faite de pauvreté, de misère et de désespoir en une situation de joie et de paix.» 2 La parole créatrice « Dieu dit... et cela fut ainsi. » Face au système babylonien de création où la lutte des dieux entre eux fondait le cosmos, le Dieu d’Israël crée à partir du chaos (tohu bohu) par sa parole. Sa première création, la lumière, le situe au dessus du principe spirituel perse : Que la lumière soit et la lumière fut. (Cf. Ezéchiel 36,36 qui avait déjà mis au compte de YHWH la parole toute puissante des dieux mythiques babyloniens et surtout le 2ème Isaïe sur le rapport entre l’ordre du salut et l’ordre de la création). Sortie du chaos par une œuvre de séparation « Au commencement de créer le ciel et la terre, la terre était informe et vide. » Le sacerdotal décrit l’œuvre de Dieu. A partir d’un chaos préexistant3 tout comme il a fait sortir son peuple de l’exil, par une œuvre de séparation : Dieu fit le firmament qui sépara les eaux qui sont sous le firmament… (Cf. Ex 14, 21 : les eaux se fendirent). Toute la théologie sacerdotale se fera sur cette conviction qu’Israël est un peuple ‘séparé’ ‘saint’, ‘mis à part par Dieu’ : pas de mariages mixtes, règles alimentaires, etc.) Œuvre de création et démythologisation A Babylone, le 4° jour est le jour de l’AKI TU, où l’on célébrait les deux grands dieux babyloniens : le soleil et la lune. En Gn 1, grand et petit luminaires, ne sont plus que les créatures du quatrième jour (leurs noms ne sont pas mentionnés). Cela évite le risque de les diviniser et les relègue dans un rôle subalterne, au service des fêtes et du calendrier liturgique juif. 2 CE n° 15 p. 53 1e colonne. 3 La mention d’une création « ex nihilo » est plus tardive (2 M 7,28). GAM 2ème Seuil – Séq. 18 : La Torah des prêtres L’œuvre de démythologisation se fait aussi par le biais de l’insertion en tête de la plupart des strophes la phrase : il dit… et il en fut ainsi, parole qui va de pair avec la formule « et il donna pour nom ». C’est ainsi que le Dieu d’Israël donne l’être aux éléments primordiaux. Il les crée. Dès lors, plus aucune puissance mythique n’est à craindre ni à révérer. Les animaux en relation avec les cultes de vie sont eux aussi créés. La mention des animaux dits ‘mythiques’ (reptiles, oiseaux…) est une invitation à recevoir comme don de Dieu tout ce à quoi les autres religions attribuaient un caractère divin. Toute fécondité est le résultat d’une bénédiction de Dieu, et non plus le fruit des cultes païens. C’est l’âge d’or de l’humanité où hommes et animaux vivent en paix, se nourrissant des plantes4. Héritant du Lévitique, le Sacerdotal rappelle que la vie est bénédiction de Dieu ; il ne s’agit pas de l’accaparer par l’intermédiaire du sang et de viandes impures. L’homme La relation de création atteint son sommet quand il s’agit de l’homme (3 fois « créa »). Adama = la terre ; (Adam = le terreux, le glaiseux). « Qu’il domine » (Gn 1,25) : Adam, l’homme prêtre domine la création, c’est à dire qu’il la consacre au Seigneur. « Multipliez », « emplissez » (Gn 1,20-30) : ce thème est très présent dans la littérature sacerdotale (Gn 9,1-14…). Il s’agit essentiellement de repeupler la terre d’Israël, pour faire la conquête du monde (et après Zacharie, une royauté de prêtres, c'est-à-dire une théocratie). « A notre image, comme à notre ressemblance », (image = tselem : porte étendard qui figurait le Dieu ou le roi absent à la fin de la procession babylonienne) ; pour les sacerdotaux, le tselem ne sera plus celui de Mardouk mais Adam, ‘lieu tenant’ de Dieu qui ordonnance le sacré, et fait du monde entier une grande procession liturgique. C’est donc une vision sacerdotale de l’homme : à qui il revient de donner signification religieuse à la vie des exilés et à toute la création. (Cf. Ex 19,6 « royauté de prêtres » et « peuple saint »). L’Alliance de Dieu avec Israël L’homme est créé à l’image de Dieu, c'est-à-dire qu’il est créé pour l’Alliance avec Dieu (Gn 1,27). L’Alliance adamique en Gn 1 est le première d’une suite de ruptures et de recommencements : Alliance noachique (Gn 9 : avec Noé ; Gn 15 : avec Abraham ; Ex. 19–20 : Alliance mosaïque au Sinaï). Cf. Exégèse 2S (94) p. 5.11-12 : Les grands thèmes sacerdotaux dans l’ensemble du Pentateuque Shabbat repos de Dieu Le cadre sacerdotal de sept jours remplace un poème de création babylonien en dix jours. L’auteur introduit dans le récit de création son calendrier sacerdotal. C’est à cette époque que se sont affirmés avec acuité le calendrier liturgique et le sabbat, en réaction contre le mois lunaire et la semaine de dix jours de Babylone. L’année liturgique et la semaine de sept jours sont données par le Dieu d’Israël. Conclusion Gn 1 « Ce poème liturgique a la force de renverser les dieux de l’oppresseur pour tout remettre dans le bon ordre : c’est notre Dieu qui nous sauve de tous les chaos, celui des origines, comme celui de l’exil. » Ce texte de Gn 1 confesse un monothéisme ‘de rejet’, différent du monothéisme du 2nd Isaïe. Ce monothéisme a vu le jour dans un contexte où Israël devait marquer sa différence, en s’opposant 4 Cf. note BJ 1978, note f. GAM 2ème Seuil – Séq. 18 : La Torah des prêtres aux cultes ambiants pour survivre. Telles sont les conditions de l’apparition de cette théologie « de ghetto ». « Les peuples ainsi conviés au culte de Yahvé devaient se convertir ou ensemble périr, tandis que les fidèles rempliraient par familles l’immensité du monde, remis dans l’ordre. » Relecture chrétienne de Gn 1 : Qu’entendre par ‘image de Dieu’ ? Cf. les Cahiers de Message du Secours catholique n° 455, p. 120 à 123. Pour un chrétien, être image de Dieu, est lié à la nature christique de l’homme : Dieu a pris visage d’homme en Jésus Christ ; l’homme en accueillant le Christ devient image de Dieu. Ce statut d’image de Dieu est donc une grâce à recevoir. Sinon, une simple introspection suffirait à l’homme pour découvrir le Dieu de Jésus Christ, il n’y aurait plus besoin de Révélation. L’histoire sacerdotale du salut « L’histoire d’Israël… » Description Gn 1 commence la grande histoire du salut élaborée par le Sacerdotal, en particulier dans le Pentateuque. Ainsi, la fondation du monde est suivie de l’histoire des patriarches et de la sortie d’Egypte. Elle est accompagnée de toute une législation. Mais l’installation en Canaan, les Juges, les rois jusqu’à l’Exil sont aussi intégrés dans une histoire continue où le Sacerdotal apporte sa marque. Théologie L’œuvre de Dieu est une œuvre de création et de salut cohérente. Elle est fondée sur la relation d’Alliance avec Dieu de génération en génération. Elle s’appuie également sur la promesse selon laquelle Dieu préservera toujours son peuple qui lui, doit observer la Torah donnée par Moïse. Toute la vie est structurée autour du shabbat, de la circoncision, des sacrifices au Temple et des grandes fêtes liturgiques. Cette histoire est régressive. Elle part d’une situation idéale5 (Gn 1) en passant par de multiples chaos pour aboutir au drame de l’Exil où Torah et Temple deviennent indispensables à Israël pour vivre6. Les chrétiens eux feront spontanément une lecture ascendante de la Bible culminant dans le Christ. Les sacrifices Ils continuaient de tout vouloir offrir Présents dans la plupart des religions, les sacrifices ont pour rôle de rendre sacré une partie du don qui nous permet de vivre temps espace, nourriture. Dans la foi biblique, ils vont perdre, leur caractère convocatoire, pour dire la relation particulière d’Israël à son Dieu : relation de partenariat, relation de la créature vis-à-vis du créateur. Les prêtres vont développer les sacrifices au Temple, élément essentiel à la foi d’Israël. Israël célèbre la reconnaissance de Dieu comme source de toute existence par un geste d’action de grâce (sacrifices des prémices). Israël connaît l’existence de la violence au cœur de l’homme et sa difficulté à répondre à l’appel de Dieu. Pour rétablir l’harmonie rompue par le péché, Israël sacrifie de son bien comme une part de lui-même (sacrifices d’expiation). Enfin, Israël exprime son désir d’être à Dieu et son attente d’un monde de paix (sacrifices de communion où on mange ensemble ce qui reste de la victime sacrifiée). Ces trois formes de sacrifice seront conservées jusqu’à la chute du second Temple en 70 ap. JC. Cela explique que les patriarches vivaient pendant plusieurs centaines d’années, puis de moins en moins longtemps... 5 6 Cf. CE 97, Norbert Lohfink, p. 20-25, en particulier le dernier § de la p. 23. GAM 2ème Seuil – Séq. 18 : La Torah des prêtres L’exil charge toute la liturgie d’une nouvelle dimension théologique : c’est le peuple juif lui-même qui incarnera à la fois l’offrant et la victime (C’est en ce sens que sera relu Gn 22 : La ligature d’Isaac, figure d’Israël). D’où les témoignages volontaires de désappropriation que sont les « sacrifices pour le péché » et les offrandes de sang. Cette démarche culmine le jour de Kippur (Lv 16). Théologie 2S (99) chapitre 6, 54 Quelques accents théologiques « Le Temple avec ses prêtres pourrait reprendre place au cœur de l’univers. » Israël au milieu des nations Les généalogies : elles disent l’appartenance au peuple d’Israël, avec le souci de se séparer des païens. Pour le Sacerdotal, les nations rejoignent le plan de salut de Dieu par l’alliance de Noé, mais une alliance particulière est faite avec Israël, alliance dont le sabbat et la circoncision marquent la particularité. Les alliances L’Alliance symbolisée par l’arc en ciel, ne veut plus seulement dire la relation unique entre Dieu et le peuple choisi, mais la puissance créatrice du Dieu de l’univers. Contrairement à l’Alliance deutéronomiste, elle est établie pour toujours de manière indéfectible, quelque soit le péché d’Israël. Avec Noé (Cf. Gn 9,3-7) ; Avec Abraham (cf. Gn 17) ; Avec Moïse (Ex 19-20… ; 34) ; Avec le Sacerdoce : cf. livre des Nombres, version de l’Exode dans laquelle la première place revient aux prêtres (Aaron, Pinhas). La Parole efficace Elle fonde les événements, fait ce qu’elle dit (en donnant par exemple postérité à Sara). Une « royauté de prêtres » Au retour d’exil, après le règne de Zorobabel, les prêtres vont cumuler les fonctions de gouvernement et du culte. C’est ce que veut dire l’expression ‘‘royauté (et non royaume) de prêtres’’. La note sur Ex 19,6 dans la TOB est explicite : on pense souvent que l’expression s’entend du peuple tout entier, chargé d’une fonction sacerdotale entre Dieu et le reste du monde. Mais il semble qu’elle signifie à l’origine : « Vous ne serez pas une nation ordinaire, soumise à des rois, mais vous serez dirigés par des prêtres », situation qui fut réalisée au retour de l’exil. Cette expression ne dit pas que tous sont prêtres, mais indique le cumul des fonctions de gouvernement et de culte. Conclusion sur le Sacerdotal « Il suffisait à Adam d'être image de Dieu au cortège du monde pour transformer la vie en sainte procession. » L'homme devient liturge, prêtre, offrande dans toutes ses actions. Toute sa vie ne sera plus que réponse au don de Dieu. Sa théologie est à la fois la plus large et la plus étroite : Plus large Elle a « démythologisé » les dieux païens au profit du seul Dieu d’Israël, appréhendé dans toute sa sainteté et sa puissance créatrice universelle. Elle affirme que Dieu est créateur de tout, son éthique recouvre tous les actes de la vie et s’impose comme pouvant répondre à tout. Plus étroite GAM 2ème Seuil – Séq. 18 : La Torah des prêtres Elle n’existe qu’en éliminant les autres contrairement à la théologie véritablement universelle du 2nd Isaïe, qui voit les nations venir à Jérusalem et se prosterner devant le Saint d’Israël. Dieu n’apporte rien à l’homme; il ne transfigure rien. A la sainteté de Dieu et à la fidélité créatrice de sa Parole, doit correspondre la pureté de l’homme, c’est-à-dire le renoncement à toute autosatisfaction, toute autosuffisance, tout accaparement. (Cf. sacrifices) La théologie sacerdotale a permis au retour de l'exil de (re)fédérer le peuple dans sa manière de répondre à l'initiative de Dieu. Partage actualisation Objectif pour le groupe Mesurer les points positifs, les ambiguïtés et les divergences de la théologie sacerdotale vis à vis de la foi chrétienne. Point de vigilance Au vu de ce qui précède on pourrait être tenté de minimiser la valeur de cette théologie. Pourtant, l'homme d'aujourd'hui, est toujours invité à répondre à Dieu par l’offrande de sa vie. Cette attitude d’oblation se traduit nécessairement traduire en gestes et en rites. Thème 1 « Tout vouloir offrir. » Objectif du partage Avantages et inconvénients d’une telle théologie. Exemples de formulations de questions Comment réagir au passage de la lettre aux Hébreux (10,6) qui reprend Ps 40,7-9 : « Tu n'as voulu ni sacrifice ni oblation, mais tu m’as façonné un corps. Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour les péchés, Alors j'ai dit : Voici, je viens… » Voir aussi « Je vous exhorte donc (…) à vous offrir en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu ». (Rm 12,1) Que veut dire ‘‘sacrifice’’ ou encore ‘‘offrir sa vie, offrir sa souffrance’’ pour le chrétien ? Conclusion Pour les chrétiens, l’unique sacrifice, c’est le Christ qui a offert sa vie pour nous sauver, une fois pour toute. (He 9) Le chrétien, en tant qu’il est incorporé au Christ par son baptême, participe à cette offrande et à ce sacrifice du Christ : « Je complète en ma chair, ce qui manque aux épreuves du Christ pour son corps qui est l’Eglise » (Col 1,24b). Tout est donc accompli dans le Christ et pourtant, tout reste à faire par l’accueil libre et responsable du baptisé. D’autre part, son offrande concerne tout le corps et même toute l’humanité : ’’Toute âme qui s’élève, élève le monde’’ dira Thérèse de Lisieux. Thème 2 « Pour transformer la vie en sainte procession. » Objectif du partage Prendre conscience de la richesse liturgique et de son importance pour la vie de foi. GAM 2ème Seuil – Séq. 18 : La Torah des prêtres Exemples de formulations de questions Est-ce que je connais la liturgie de l’Eglise ? A-t-elle une importance pour moi ? Comment nourrit-elle ma foi ? Ai-je déjà vécu une liturgie qui m’a impressionnée positivement ? Se remémorer... Qu’ai-je ressenti, découvert ? à quoi cela m’a-t-il ouvert ? Quelle est la place de la prière de louange dans ma vie, y compris en période de crise ? Introduction Le curé d’Ars disait que rien n’était trop beau pour Dieu et il offrait ce qu’il avait de meilleur pour que Dieu soit dignement célébré. « Grâce à la liturgie, tout catholique devient grand et universel, il laisse de côté ses intérêts personnels et commence à avoir les mêmes sentiment que l’Eglise... C’est sur la base de la liturgie que le chrétien s’éduque. On peut dire que la liturgie est une pédagogie au sens propre du terme, car grâce à elle, un croyant peut vivre toutes les phases de la vie du Christ. » Ivan Merz (Jeune laïc croate mort en 1928, béatifié par Jean-Paul II en Juin 2003). Déroulement Il peut être bon de s’arrêter personnellement sur ces questions, éventuellement d’écrire, avant de partager en petit ou grand groupe. Conclusion La liturgie est le lieu et le moment où le peuple exprime son amour à Dieu. Comme dans toutes les religions, elle est un élément essentiel de la vie de l’Eglise et donc de chaque fidèle. La liturgie de l’Eglise a ses racines dans le judaïsme, elle est immensément riche (vêpres, laudes, vigiles sont les principaux offices liturgiques et l’Eucharistie est la liturgie par excellence). Elle est composée d’hymnes, de psaumes, de cantiques, de textes bibliques, de textes des pères de l’Eglise et des grands maîtres spirituels. Lorsqu’un chrétien célèbre seul un office liturgique, il est en communion avec le corps du Christ qu’est l’Eglise et il le fait au nom des membres de l’Eglise. GAM 2ème Seuil – Séq. 18 : La Torah des prêtres Prière Axes spirituels de la séquence « Les prêtres continuaient de tout vouloir offrir. » Depuis toujours la liturgie est un des piliers de la vie de foi des chrétiens. Jésus et ses disciples ont vécu dans un climat liturgique... Les premiers chrétiens reprendront la liturgie juive en l’orientant vers le Christ Seigneur et Sauveur (cf. Ep 5,19 : Récitez entre vous des psaumes…). Par la liturgie, le peuple se tourne vers Dieu pour Le louer, L’adorer, Lui rendre grâce, Le supplier, intercéder... s’offrir à Lui... communier à Lui. Contenu Office des vêpres, ou bien élaborer un petit office comme suit : • Le lucernaire (rite de la lumière) : à l’office du soir, on allume sept flammes sur la Ménorah en chantant • L’hymne Joyeuse lumière, en offrant l’encens. • Ps 8 : le cortège de la création, en tête, l’homme/prêtre. • Texte biblique : Rm 12,1-3 ou Ep 5,19-20 : Récitez entre vous des psaumes… • Intercession et louange : à partir du partage ou de prières préparées ou spontanées. Refrain « Gloire à toi, Seigneur… » • Prière Eucharistique : « Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, à toi, Créateur de tous les éléments du monde, Maître des temps et de l’histoire. C’est toi qui as formé l’homme à ton image et lui as soumis l’univers et ses merveilles ; tu lui as confié la création pour qu’en admirant ton œuvre il ne cesse de te rendre grâce par le Christ, notre Seigneur. C’est toi que la terre et le ciel avec les anges et les archanges ne cessent d’acclamer en chantant… » (Préface des dimanches du temps ordinaire V) • Notre Père • Oraison Garde, Seigneur, le courage de tes fidèles : qu’ils soient plus ardents à profiter de tes grâces, par des hymnes, des psaumes et des prières, pour obtenir de toi, de plus puissants secours, par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur D’après une oraison. Climat Créer un climat liturgique : aller dans un lieu spécifique (chapelle, oratoire...) ou aménager la salle : Ménorah, fleurs, Croix, icône... GAM 2ème Seuil – Séq. 18 : La Torah des prêtres GAM 2ème Seuil – Séq. 18 : La Torah des prêtres