Juxtaposées à ces lois, des prescriptions rappellent le lien indissociable entre culte et attitude vis-
à-vis du prochain : Ex 19,1–24,15a ; 22,20-26.
Pour le sacerdotal, la Loi doit rappeler à l’homme son statut de créature, tout en lui donnant le
moyen de se maintenir pur et saint. Ainsi, l’action créatrice de Dieu pourra-t-elle se prolonger à
travers la Torah.
Présentation du texte de Gn 1
Dans le contexte de l’exil, affrontée aux fastes de la religion babylonienne, la communauté
sacerdotale veut montrer que Yahvé est plus grand que les dieux babyloniens. Prolongeant leurs
traditions ils en font une confession de foi marquée par la démythologisation : On y trouve les
thèmes mésopotamiens de la séparation des eaux supérieures et des eaux inférieures, du
surgissement des astres... Le tout encadré dans une semaine de sept jours.
[cf. Les Cahiers de Message du Secours catholique n° 455, p. 108 à 117.]
Enjeux*théologiques*et*implications*morales*
Commentaire théologique de Genèse 1
« Par là commencerait l’histoire d’Israël. »
[Cf. Les Cahiers de Message du Secours catholique n° 455, p. 108 à 117.]
L’essentiel de la théologie sacerdotale est affiché dans le récit qui ouvre la Bible, le premier
chapitre de la Genèse.
Par le texte Gn 1, est affirmée la souveraineté de Dieu sur la création qu’Il vient d’appeler à
l’existence en la sortant du chaos. Ainsi Dieu sauve son peuple et « transforme la situation
d’Israël exilé, faite de pauvreté, de misère et de désespoir en une situation de joie et de paix.» 2
La parole créatrice
« Dieu dit... et cela fut ainsi. »
Face au système babylonien de création où la lutte des dieux entre eux fondait le cosmos, le
Dieu d’Israël crée à partir du chaos (tohu bohu) par sa parole. Sa première création, la lumière, le
situe au dessus du principe spirituel perse : Que la lumière soit et la lumière fut. (Cf. Ezéchiel
36,36 qui avait déjà mis au compte de YHWH la parole toute puissante des dieux mythiques
babyloniens et surtout le 2ème Isaïe sur le rapport entre l’ordre du salut et l’ordre de la création).
Sortie du chaos par une œuvre de séparation
« Au commencement de créer le ciel et la terre, la terre était informe et vide. »
Le sacerdotal décrit l’œuvre de Dieu. A partir d’un chaos préexistant3 tout comme il a fait sortir
son peuple de l’exil, par une œuvre de séparation : Dieu fit le firmament qui sépara les eaux qui
sont sous le firmament… (Cf. Ex 14, 21 : les eaux se fendirent).
Toute la théologie sacerdotale se fera sur cette conviction qu’Israël est un peuple ‘séparé’ ‘saint’,
‘mis à part par Dieu’ : pas de mariages mixtes, règles alimentaires, etc.)
Œuvre de création et démythologisation
A Babylone, le 4° jour est le jour de l’AKI TU, où l’on célébrait les deux grands dieux
babyloniens : le soleil et la lune. En Gn 1, grand et petit luminaires, ne sont plus que les créatures
du quatrième jour (leurs noms ne sont pas mentionnés). Cela évite le risque de les diviniser et les
relègue dans un rôle subalterne, au service des fêtes et du calendrier liturgique juif.
2 CE n° 15 p. 53 1e colonne.
3 La mention d’une création « ex nihilo » est plus tardive (2 M 7,28).