INFO 274
« Non au 19 Mars »
VOICI quelques articles de presse ou de donateurs retenus à votre attention :
1/ La ville d’ABOUKIR devenue MESRA à l’indépendance
Située à 13 km au Sud-Est de Mostaganem
Présence turque 1515-1830 Berbérie
Nom primitif : Les 3 Marabouts, douar de la tribu des Ouled-Khalfa
Présence française 1830-1962
C’est le 26 décembre 1848 que le camp de " Masra ", baptisé par la suite Aboukir, reçoit de la métropole le 15ème
contingent de pionniers, ces exilés d’une autre époque.
Quelques jours auparavant, les premiers colons d’Aboukir embarquent, sur la Seine, dans des bateaux plats qui
vont d’abord les mener à Lyon et de là à Marseille. C’est la frégate "La-Cacique" qui les conduira à Mostaganem,
où ils débarqueront le 18 décembre, après une traversée de quatre jours.
Le 26 de ce même mois, après leur premier Noël vécu sur la terre africaine, six jours donc après l’installation à
l’Elysée du futur Napoléon III, les premiers bâtisseurs d’Aboukir vont s’installer, eux, sous les guitounes de
Masra.
Ils ont quitté Paris avec cette foi qui, dit-on, soulève les montagnes.
Les autorités militaires les installent sous des tentes, au bas d’une colline car il n’est pas d’autre habitation dans
le "bled", pas plus ailleurs.... en cet heureux temps des lampes à huile et des felouques.
En somme, il s’agit d’un village de tentes, camping de naguère, près d’une piste et, alentour, d’une végétation
enchevêtrée faite de taillis, de ronces, de cactus, là comme partout ailleurs, autrement dit la nature sans
discipline, la brousse avec ses incertitudes.... ses épreuves.... ses prouesses.... un coin verdoyant et paisible qui
cache une source. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, bien entendu, fut là établi le camp, car autant que
possible les autorités jetaient la base des futurs villages où existaient des points d’eau.
C’est pourquoi ce lieu était désigné sous le nom de Masra, qui signifie "L’eau sort ".
Aboukir - Histoire de l’Hexagone, un nom de victoire et un autre de désastre, celui-ci effaçant celui-là. Peut-être
un peu chauvin permettez moi de ne retracer, succinctement, que de la seule victoire d’Aboukir, patronyme de ce
village d’Algérie attribué en 1856.
Bataille d'Aboukir (1799)
La bataille d’Aboukir eut lieu le 25 juillet 1799 entre l'Armée française d'Orient et les Turcs ottomans en Égypte.
Le général Bonaparte y remporte une victoire sur l'Empire ottoman.
« Général, vous êtes grand comme le monde, mais le monde n’est pas assez grand pour vous ! »
C’est par ces mots que Kléber interpelle le général Bonaparte le soir de la victoire.
La Bataille :
L’Empire ottoman, poussé par la Grande-Bretagne, a déclaré la guerre à la France. Deux armées doivent attaquer
l’Égypte : l’une transportée par la flotte britannique, l’autre concentrée au nord de la Syrie actuelle.
Bonaparte a choisi de prendre, comme à son habitude, l’initiative : en février 1799, il s’est emparé de Gaza, d’El-
Arich et de Jaffa, mais il a échoué devant la ville de Saint-Jean-d’Acre, après deux mois de siège éreintant. Cette
ville était défendue par son gouverneur Djezzar Pacha et son ancien condisciple de l’École militaire de Paris,
Antoine de Phélippeaux, un excellent artilleur. De plus, la ville étant continuellement ravitaillée en hommes,
nourriture, eau et matériel par la marine britannique et l’armée française étant décimée par la peste noire,
Bonaparte mit fin à ses rêves de conquêtes en Orient. En effet, il rêvait de prendre Constantinople puis de fondre
sur l’Inde afin d’aider l’insurrection locale contre les Britanniques. Il rêvait aussi qu’une fois arrivé à
Constantinople, il retournerait avec toute son armée en France en passant par Vienne.
Le 14 juillet 1799, une flotte britannique de 60 vaisseaux met à terre 16 000 hommes, sous le commandement de
Mustapha Pacha, un vétéran de la précédente guerre russo-turque. Ceux-ci prennent d’assaut les fortifications
du port et mettent 300 Français, sous les ordres du chef de bataillon Godart, hors de combat. La presqu’île
change de camp et les étendards turcs flottent sur les bastions de la ville.
Fier de ce succès, Mustapha Pacha ne se presse pas de marcher sur Le Caire. À Mourad Bey, qui a réussi à
s’échapper et à le rejoindre, il déclare : « Ces Français tant redoutés dont tu n’as pu soutenir la présence, je me
montre, et les voilà qui fuient devant moi » Mourad lui réplique : « Pacha, rends grâce au Prophète qu’il
convienne à ces Français de se retirer, car s’ils se retournaient, tu disparaîtrais devant eux comme la poussière
devant l’aquilon ».
Napoléon rassemble le plus de troupes possibles. Sans attendre Kléber, il marche sur Aboukir avec les divisions
de Lannes, de Desaix, et la cavalerie de Murat, soit 10 000 hommes et 1 000 cavaliers. Les Turcs rassemblent
18 000 hommes, dont 8 000 sont en état de combattre.
Le 25, les Turcs se mettent sur la défensive et s’appuient sur une solide redoute, entre leurs lignes et la mer. Les
Britanniques, trop loin des côtes à cause des hauts fonds, ne peuvent utiliser leur artillerie contre les Français.
Bonaparte place son artillerie sur les hauteurs mais la première attaque qu’il lance est un échec : Desaix piétine,
Murat n’ose pas trop charger, vu la mitraille qui s’abat au-dessus de sa tête.
[Le général Murat à la bataille d’Aboukir par Antoine-Jean Gros (1806)]
Puis survient un évènement totalement loufoque, mais qui provoque un véritable déclic dans l’armée d’Égypte :
le pacha sort du fort avec ses hommes et coupe les têtes des soldats français morts. Une rage s’empare des
Français, qui sans ordres, se ruent sur les rangs ennemis. Murat, avec sa cavalerie, opère un mouvement
tournant puis parachève la manœuvre en chargeant si rapidement qu’il traverse toutes les lignes adverses et
débouche derrière la ville, coupant la retraite à Mustapha Pacha qu’il capture en combat singulier : le pacha lui
tire une balle qui traverse sa bouche, lui coupe la glotte, rebondit sur une de ses vertèbres, et va finalement se
loger dans ses cotes, et le Français lui coupe trois doigts et lui lance : « Si tu refais ça à mes soldats, je te jure
par Allah, je te couperai d’autres choses plus importantes. » Murat sera opéré et le lendemain pourra
tranquillement reprendre son commandement.
Pendant ce temps, le reste de l’armée turque se jette à la mer et périt noyé en tentant de regagner les vaisseaux.
Pendant plusieurs marées, le rivage est couvert des turbans des Turcs. Trois mille Ottomans réussissent à se
retrancher dans le fort, mais ils se rendent quelques jours plus tard, vaincus par la soif et la faim.
Murat, le soir même, est promu général de division. Il n’est pas le seul à avoir fait des prodiges : le colonel
Bertrand, blessé deux fois dans la bataille, est stupéfait d’entendre Bonaparte lui ordonner de prendre 25
hommes et de charger cette canaille, en se voyant désigner une colonne d’un millier de cavaliers Mamelouks.
La « furia » française s’est révélée payante : mais avec 220 morts et 600 blessés. Les pertes turques sont
énormes : 2000 morts sur le champ de bataille, auxquels s’ajoutent 4000 hommes noyés et puis enfin les 1 000
morts et les 1 500 prisonniers du fort d’Aboukir.
Kléber, n’arrive que le soir. Sidney Smith, l’amiral de la flotte britannique, fait porter la responsabilité de la
défaite sur les chefs ottomans : ils n’ont pas suivi ses précieux conseils, ceux en particulier de s’emparer de la
ville de Rosette (Ndlr : d’où la fameuse pierre qui en est issue. Cela a permis, par la suite, à Champollion
l’égyptologue, de pouvoir décrypter les hiéroglyphes …) pour pouvoir isoler Alexandrie. De plus, les Ottomans
n’ont pas engagé toutes leurs troupes par rapport à l’objectif recherché, la prise d’Alexandrie.
Aboukir donne aux Français plusieurs mois de répit. Desaix, poursuit jusqu’en Haute-Égypte Mourad Bey. Celui-
ci se fait surprendre par la colonne mobile du chef de brigade Morand (11-12 août 1799), mais le chef mamelouk
reste insaisissable.
Le 23 août, laissant le commandement à Kléber, Bonaparte s’embarque sur la frégate Muiron, avec Berthier,
Murat, Lannes et d’autres, car, à la lecture des journaux britanniques, il apprend les récentes défaites du
Directoire. À cette occasion, il se fait surnommer le « Général Bonne Attrape ».
À moyen terme, la présence française en Égypte s’avère impossible à maintenir. Kléber rétablit la domination
française sur le pays grâce à sa victoire à Héliopolis, le 18 mars 1800. Mais moins d’un mois plus tard, il est
assassiné dans son jardin du Caire par un élève en théologie. Son successeur, Menou, qui n’a pas les
compétences d’un chef de guerre, est battu à Canope, et capitule le 2 septembre. D'après la convention, les
Britanniques ramènent l'armée en France.
Restait en Égypte le souvenir d’une incroyable aventure, et deux ou trois cents traînards ou déserteurs, devenus
des « Mamelouks français ». Ainsi, Chateaubriand put rencontrer des Gascons ou des Picards, renommés pour
leur courage et dont les beys et les pachas se disputèrent les services.
Village d’ABOUKIR :
Aboukir fait partie des 42 villages créés en 1848 dans le cadre des colonies agricoles sous l’autorité du
Gouverneur Général Charon :
Biographie succincte du baron Viala CHARON, Gouverneur Général
Le baron Viala Charon était un militaire et homme politique français né à Paris le 29 juillet 1794 et décédé à Paris
le 26 novembre 1880.
Élève de l’École polytechnique, le 11 novembre 1811 et en sortit, pour être sous-lieutenant du génie militaire à
Metz, le 8 octobre 1813.
Il fit les dernières campagnes de l'Empire. Il a fait la campagne de 1814 et a concouru à la défense de Metz; il a
fait la campagne de 1815 à l'armée du Nord et assista à la bataille de Waterloo.
Il fut nommé lieutenant de la même arme le 23 mai 1815, capitaine le 10 février 1821. Il resta sept ans en Espagne,
où il participa aux sièges de Pampelune et de Saint-Sébastien. Capitaine depuis 1821, il prit part à l’expédition de
Belgique (1832) qui se termina par la prise d'Anvers.
En 1835, il vint en Algérie, resta presque constamment en campagne pendant quatorze ans et y conquit les
grades supérieurs. Il défendit Bougie et Blida, sans cesse attaquées par les tribus arabes et kabyles.
Il est capitaine chef du génie à Bougie le 15 février 1835, chef de bataillon en Afrique le 31 décembre 1835,
lieutenant-colonel directeur des fortifications en Algérie le 21 juin 1840, colonel commandant le génie de l'armée
d'Afrique le 4 janvier 1842, maréchal de camp commandant supérieur du génie en Algérie le 24 juin 1845,
directeur des affaires d'Algérie au ministère de la guerre le 3 juin 1848, général de division le 10 juillet 1848.
Il participa aux expéditions de Cherchell, de Milianah (1840), de Mascara (1841), du Chéliff et des Flittas (1843), et
son nom fut mis cinq fois à l’ordre du jour. Colonel en 1842, maréchal de camp en 1845, Charon fut nommé
général de division et gouverneur général de l'Algérie le 9 septembre 1848.
Il a occupé cette haute fonction jusque dans les premiers jours d’octobre 1850, soit pendant deux ans et deux
mois. Pendant ce temps, il a eu à réprimer l'insurrection provoquée par Ben-Taïeb entre Tlemcen et Mascara
(janvier 1849), celle dirigée par Bou-Zian dans l'Aurès et le M’Zab et qui s'est terminée par le siège et la prise de
Zaatcha (du 7 octobre au 26 novembre 1849) ; une troisième, commandée par Mohammed ben Chabira, chez les
Ouled Naïl. Cette dernière fut vite vaincue. À peine avait-il aperçu la colonne expéditionnaire commandée par le
colonel Daumas que ben Chabira s’enfuit et les rebelles se soumirent. Le général Charon décida néanmoins
l’occupation définitive de Bou-Saada. Quelques jours plus tard, une nouvelle agitation se produisait à Nahra,
petite ville à 42 kilomètres au sud de Batna.
Rappelé en France en octobre 1850, le général Charon fut placé à la tête du comité des fortifications et créé
sénateur le 31 décembre 1852. Il a également présidé le comité consultatif de l’Algérie.
[Suite…ABOUKIR]
Un long et rude combat, qui fut celle de l’Algérie française, pour les pionniers de 1848, dont la quasi-totalité a
participé à l’avènement de la Seconde République en France, mais que le Gouvernement Provisoire ne peut
employer à quelque tâche que ce soit. La misère étant si grande dans le monde ouvrier et particulièrement dans
la capitale.
Alors, on les exile en Algérie. Quarante-deux colonies furent ainsi créées : et dans la province d'Oran, aux
environs de Mostaganem (Aboukir, Rivoli, Toumin, Karouba, Aïn-Nouissy, Ain-Tedlès, Sour-el-Mitou).
Il y avait une soixantaine de concessions par village.
Les concessions étaient très peu étendues : 2 à 10 hectares.
-Un long et rude combat mené aussi par une classe sociale n’ayant quasiment eu, dans sa majorité, nul contact
avec la terre
-Un combat de tous les jours contre la nature ingrate, contre la malaria, contre l’administration parisienne déjà,
ne le taisons pas.
-Un combat, mais aussi une réussite totale pour ceux à qui les Martel, less Boutillol, les Girard, les Tricot, les
Fargin, les Dugay, les Blesson, les Bourniol, les Chamusy, les Carle, les Lamote, les Israël, les Laborie, les
Galbrun, les Julien, les Kirch, les Galais, les Bazin, les Dumont et tant d’autres auront ouvert le chemin.
-Une réussite qui a nécessité de l’ardeur, du cran, du courage, une volonté de fer, car il fallait prolonger l’effort
en faveur de ceux à qui devait être passé le flambeau. Une réussite dans tous les domaines, le social en
particulier à l’endroit de l’autochtone.
Cà et là, des vignobles aux grappes pesantes et colorées, des bougainvillées aux teintes de feu, des bigaradiers
et des glycines ornant les demeures des villages traversés, d’un côté la ferme de l’Agha Bourahla, de l’autre la
propriété et la cave de la veuve Godillot, et tant d’autres, vivantes parce que très animées en cette saison.
A cette image du siècle dernier a fait place un haut et vaste bâtiment à l’allure d’hôtel de ville de moyenne cité,
comportant entrée et fenêtres du style "Jonnart", comme la gare d’Oran, et Aboukir étant une victoire de
Bonaparte, futur empereur, au cours de la campagne d’Egypte, ses habitants, qui en ont le culte, vont donner
aux premières rues ouvertes des noms qui évoqueront la mémoire de certains de ses plus prestigieux
lieutenants : Lannes, Murat, Kléber, Leturcq, Larrey, le grand chirurgien de la Grande Armée, Destaing.
L’audace a payé à Aboukir, comme un peu partout à travers notre Algérie, parce que l’homme s’y est révélé un
bâtisseur, un bâtisseur sur tous les plans, ne reculant devant aucun obstacle.
[Source : extrait partiel d’Aboukir mon village de François Rioland]
Ils ont réussi, en un laps de temps relativement court, crée d’importants pôles vinicoles. Son vignoble s’étendait
sur la vaste plaine d’une superficie avoisinant les 30 km2, son raisin de table et son vin blanc de qualité
conquirent facilement les cœurs des Européens, surtout les Italiens et les Espagnols qui se disputaient les rares
bouteilles de vin blanc d’Aboukir que les viticulteurs, de temps à autre, expédiaient par bateaux vers la
Métropole qui l’exportait à son tour vers les pays voisins. Sa situation stratégique à 11 kilomètres et la richesse
de ses sols l’ont hissé au rang d’une bourgade de prédilection de bon nombre de colons qui migraient vers ce
lieu et n’hésitaient point à investir dans le domaine agricole, de par la construction de fermes, de forage de puits,
d’aménagement et de la mise de nouvelles terres agricoles et la création de pistes d’accès aux exploitations
qu’ils géraient .
Un journaliste algérien prétend maintenant ce qui suit : « Durant la colonisation, Mesra perd son nom qui signifie
en langue française « l’eau coule » pour prendre celui du général ABOUKIR, un haut gradé de l’armée coloniale
d’origine arabe qui se prénommait Belkheir (Abou El Kheir) ; ce dernier était mort pour la France en participant
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