Disponible
en
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sur
www.sciencedirect.com
Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
61
(2013)
317–325
Revue
de
la
littérature
Génétique
des
schizophrénies
:
mise
en
perspective
des
schizophrénies
à
début
précoce
et
autres
pathologies
du
développement
Genetics
of
schizophrenia:
Perspectives
on
early-onset
schizophrenia
and
other
developmental
disorders
C.
Laurenta,b,,
M.
Giannitellia,
D.
Cohena,c,
D.F.
Levinson d,e
aService
de
psychiatrie
de
l’enfant
et
de
l’adolescent,
GHU
de
la
Pitié-Salpêtrière,
AP–HP,
47-83,
boulevard
de
l’Hôpital,
75013
Paris,
France
bCRICM,
UPMC/Inserm
UMR
S
975/CNRS
UMR
7225,
équipe
biotechnologies
et
biothérapies,
ICM,
GHU
de
la
Pitié-Salpêtrière,
47,
boulevard
de
l’Hôpital,
75013
Paris,
France
cLaboratoire
CNRS,
institut
des
systèmes
intelligents
et
robotiques,
UPMC,
4,
place
Jussieu,
75005
Paris,
France
dDepartment
of
psychiatry,
Stanford
University,
401,
Quarry
Road,
Stanford,
CA
94305-5797,
États-Unis
eService
hospitalo-universitaire,
centre
hospitalier
Sainte-Anne
et
faculté
de
médecine
Paris
Descartes,
7,
rue
Cabanis,
75014
Paris,
France
Résumé
La
schizophrénie
(SCZ)
est
une
pathologie
psychiatrique
sévère,
caractérisée
par
des
hallucinations,
un
délire,
des
affects
plats
ou
inappropriés
et
une
détérioration
cognitive.
Le
risque
durant
la
vie
est
à
peu
près
de
0,5
%,
avec
un
taux
d’héritabilité
de
65–85
%.
Dans
les
formes
à
début
précoce
(si
l’on
définit
l’âge
de
début
avant
15
ans),
la
prévalence
n’a
pas
été
encore
bien
établie,
mais
elle
est
probablement
proche
de
5–10
%
toutes
formes
confondues.
Du
fait
de
leur
rareté,
les
SCZ
à
début
précoce
restent
difficiles
à
étudier.
Cet
article
est
centré
sur
les
études
génétiques
de
la
SCZ
de
l’adulte
en
en
soulignant
les
résultats
disponibles
pour
les
SCZ
à
début
précoce.
Avant
ces
cinq
dernières
années,
aucune
association
ou
liaison
significative
entre
la
schizophrénie
et
des
gènes
spécifiques
n’avait
été
répliquée
quand
des
corrections
statistiques
pour
des
tests
multiples
étaient
appliquées.
De
nombreux
résultats
«
faux
positifs
»
ont
certainement
été
publiés
en
utilisant
une
approche
gènes
candidats.
Récemment,
le
développement
de
puces
de
type
single
nucleotide
polymorphisms
(SNP)
a
permis
de
réaliser
des
analyses
des
études
d’association
sur
le
génome
entier
(Genome-Wide
Association
Study
[GWAS])
suggérant
que,
parmi
les
différents
groupes
d’âge,
un
certain
pourcentage
du
risque
génétique
pouvait
être
attribuée
à
un
nombre
important
de
SNP
communs,
chacun
d’entre
eux
contribuant
au
risque
avec
un
très
faible
effet
(odds
ratios
de
1,1
ou
moins).
L’effet
génétique
le
plus
connu
est
attribué
à
la
délétion
22q11.2
de
taille
de
1,5–3
Mb,
dont
l’incidence
est
de
1/4000
à
1/6000
des
nouveau-nés
et
dont
20–30
%
des
porteurs
développeront
une
SCZ.
Des
études
avec
des
aCGH
array
ou
avec
des
puces
à
ADN
(microarrays)
avec
SNP
ont
identifié
des
associations
significatives
entre
la
SCZ
et
de
nouvelles
variations
structurelles
rares
et
de
taille
importante
(CNV,
duplications
et
délétions),
avec
des
odd
ratios
élevés
(5–10),
ces
anomalies
incluent
les
délétions
1q21,
2p16.3
(gène
de
la
Neurexine
1),
3q29
et
15q13.3,
et
les
duplications
16p11.2.
Certains
de
ces
CNV
ont
également
été
associés
à
l’autisme
et
à
d’autres
pathologies
neurodéveloppementales,
telles
que
l’épilepsie,
ou
les
déficiences
intellectuelles,
ce
qui
suggère
la
possibilité
d’un
chevauchement
des
mécanismes
qui
contribuent
aux
risques
pour
ces
troubles.
En
se
fondant
sur
les
données
préliminaires
des
études
à
plus
large
échelle,
environ
1–2
%
des
cas
serait
porteur
d’un
CNV,
associé
à
la
SCZ
(OR
4–12).
Les
études
de
séquenc¸age
de
l’exome
entier,
réalisées
sur
un
échantillon
de
grande
taille
d’adultes
constitue
la
prochaine
étape
pour
identifier
des
mutations
encore
plus
rares
associées
à
la
SCZ
:
mutations
ponctuelles
et
des
CNV
de
plus
petite
taille
et
plus
rares.
Les
découvertes
en
génétique
commencent
à
contribuer
à
une
meilleure
compréhension
des
mécanismes
biologiques
impliqués
dans
l’étiologie
et
dans
la
vulnérabilité
à
la
schizophrénie,
et
pourront
conduire
à
de
nouvelles
stratégies
thérapeutiques.
©
2013
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
Mots
clés
:
Schizophrénie
;
Génétique
;
Début
précoce
;
CNV
Abstract
Schizophrenia
(SCZ)
is
a
severe
brain
disorder
characterized
by
hallucinations,
delusions,
flat
and/or
inappropriate
affect
and
cognitive
impair-
ment.
The
lifetime
risk
is
about
0.5%
with
heritability
of
65–85%.
The
prevalence
of
early-onset
schizophrenia
(defined
here
as
before
15
years
of
Auteur
correspondant.
Adresses
e-mail
:
(C.
Laurent).
0222-9617/$
see
front
matter
©
2013
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Tous
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http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2013.06.001
318
C.
Laurent
et
al.
/
Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
61
(2013)
317–325
age)
has
not
been
well
studied,
but
is
likely
to
be
5–10%
of
all
cases.
The
rarity
of
early-onset
SCZ
has
made
it
difficult
to
study.
We
focus
on
genetic
studies
of
adults
with
schizophrenia,
highlighting
results
for
early-onset
schizophrenia
where
available.
Prior
to
the
past
5
years,
studies
failed
to
find
replicable
association
or
linkage
between
SCZ
and
specific
genes
when
appropriate
statistical
corrections
for
multiple
testing
were
used.
Many
false
positive
results
were
probably
reported
using
the
candidate
gene
approach.
Recently,
the
development
of
single
nucleotide
polymorphism
(SNP)
“chips”
has
permitted
large
genome-wide
association
study
(GWAS)
analyses
that
suggest
that
across
all
age
groups,
a
proportion
of
genetic
risk
can
be
attributed
to
a
large
number
of
common
SNP,
each
with
a
very
small
effect
on
risk
(odds
ratios
of
1.1
or
less).
The
greatest
known
genetic
effect
is
conferred
by
the
1.5–3
Mb
22q.11.2
deletions,
which
occurs
in
1/4000–1/6000
births
with
SCZ
developing
in
20–30%
of
carriers.
Large
SNP
and
aCGH
microarray
studies
have
now
identified
associations
between
SCZ
and
other
rare,
large
copy
number
variations
(CNV,
insertions
and
deletions)
with
high
odds
ratios
(5–10),
including
deletions
of
1q21,
2p16.3
(neurexin-1
gene),
3q29
and
15q13.3,
and
duplications
of
16p11.2.
Some
of
these
CNV
are
also
associated
with
autism
or
other
developmental
disorders
as
well
as
epilepsy
or
intellectual
deficiency,
suggesting
some
overlap
in
the
mechanisms
that
contribute
to
risks
of
these
disorders.
Based
on
preliminary
data
from
larger-scale
analyses
in
progress,
approximately
1–2%
of
cases
carry
a
CNV
that
has
been
clearly
associated
with
SCZ
(ORs
4–12).
Whole
exome
and
genome
sequencing
studies
of
large
adult
samples
will
be
the
next
steps
to
identify
rarer
SCZ-associated
mutations,
including
point
mutations
and
smaller
as
well
as
rarer
CNV.
Genetic
findings
are
beginning
to
contribute
to
an
understanding
of
biological
mechanisms
of
SCZ
risk
and
may
lead
to
new
approaches
to
treatment.
©
2013
Elsevier
Masson
SAS.
All
rights
reserved.
Keywords:
Schizophrenia;
Genetics;
Early
onset;
CNV
1.
Abréviations
CGH
Comparative
Genomic
Hybridization
CNV
Copy
Number
Variant
COS
Childhood
Onset
Schizophrenia
GWAS
Genome-Wide
Association
Study
GWLS
Genome-Wide
Linkage
Study
MCDD
Multiple
Complex
Developmental
Disorder
NRXN1
Neurexin
1
EOS
Early
Onset
Schizophrenia
PGC
Psychiatric
Genomics
Consortium
SCZ
Schizophrénie
SNP
Single
Nucleotide
Polymorphisms
VCF
Vélo
Cardio-Facial
VEOS
Very
Early
Onset
Schizophrenia
2.
Épidémiologie
génétique
:
mise
en
évidence
d’une
prédisposition
génétique
dans
la
schizophrénie
Des
facteurs
héréditaires
ont
été
impliqués
dans
la
genèse
des
troubles
mentaux
dès
le
début
du
xixesiècle.
À
la
fin
du
xixesiècle
Kraepelin
établit
les
grands
cadres
nosologiques
qui
restent
pour
l’essentiel
encore
utilisés
de
nos
jours
en
isolant
la
dementia
praecox
[1]
qui
deviendra
plus
tard
la
schizophrénie
(gruppe
der
schizophrenien)
[2].
Classiquement
la
schizophrénie
est
un
syndrome
caractérisé
par
des
symptômes
psychotiques
et
évoluant
vers
«
une
dissociation
progressive
de
la
personnalité
».
Il
comporte
des
symptômes
dits
positifs,
tels
qu’idées
délirantes,
hallucinations,
des
symptômes
de
désorganisation
(troubles
du
cours
de
la
pensée,
comportements
bizarres)
et
des
symptômes
négatifs
tels
que
retrait,
manque
de
motivation
ou
pauvreté
affec-
tive.
Il
conduit
à
une
perturbation
dramatique
du
fonctionnement
social,
pouvant
aller
jusqu’à
l’isolement
et
à
des
degrés
variables
d’altération
du
fonctionnement
cognitif.
Il
faut
noter
d’emblée
qu’il
existe
clairement
une
hétérogénéité
clinique
des
schizo-
phrénies
;
l’ensemble
des
symptômes
est
rarement
présent
chez
un
individu
donné
et
le
syndrome
est
donc
difficile
à
cerner
de
part
le
grand
nombre
de
formes
cliniques
qu’il
peut
prendre.
Depuis
le
début
du
siècle,
de
nombreuses
études
épi-
démiologiques
révèlent
une
agrégation
familiale
de
cas
de
schizophrénies
à
l’intérieur
des
familles
comprenant
un
pro-
posant
schizophrène
[3–5].
Elle
montre
que
plus
un
apparenté
est
proche
d’un
malade
plus
il
risque
de
développer
ce
syn-
drome
pendant
sa
vie.
La
prévalence
dans
la
population
générale
est
de
0,5
%
[6].
Il
s’élève
de
5
à
10
%
pour
un
frère
ou
une
sœur
de
schizophrène.
Pour
les
enfants
de
ce
dernier,
le
risque
de
développer
la
maladie
est
de
13
%
voire
de
46
%
si
les
deux
parents
sont
atteints.
Les
apparentés
des
second
(oncles
et
tantes,
grands-parents)
et
troisième
(cousins
germains)
degré
ont
un
risque
moindre
évalué
à
3
%
et
à
2
%
[7].
Les
proches
parents
de
schizophrènes
présentent
également
un
risque
élevé
de
développer
d’autres
troubles
psychiatriques,
troubles
de
la
personnalité
ou
maladie
psychiatrique
à
part
entière.
L’ensemble
des
troubles
psychiatriques
retrouvé
plus
fréquemment
dans
les
familles
de
schizophrènes
sont
définis
comme
les
spectre
strict
(schizophrénie
et
troubles
schizoaffectifs)
et
spectre
large
(trouble
schizophréniforme,
trouble
psychotique
bref,
trouble
psychotique
non
spécifié,
trouble
de
la
personnalité
paranoïaque,
trouble
de
la
personnalité
schizotypique
et
en
fonction
des
études
dépression
unipolaire).
Cependant,
la
présence
au
sein
d’une
même
famille
de
plusieurs
personnes
atteintes
ne
permet
pas
de
dissocier
l’influence
des
facteurs
de
prédisposition
génétique
de
celle
de
l’environnement.
Il
faut
faire
appel
à
d’autres
méthodes
de
génétique
épidémiologique
comme
les
études
de
jumeaux,
d’enfants
de
jumeaux
et
d’adoption.
Le
principe
des
études
de
jumeaux
dont
l’un
au
moins
est
schizophrène,
repose
sur
la
comparaison
du
taux
de
concordance
de
la
schizophrénie
chez
les
jumeaux
vrais
dits
monozygotes
et
chez
les
faux-jumeaux
dits
dizygotes,
en
présupposant
que
ces
jumeaux
partagent
les
mêmes
influences
environnementales
et
culturelles.
Elles
ont
montré
que
la
concordance
de
la
schizophrénie
chez
les
mono-
zygotes
s’élève
à
approximativement
50
%
alors
qu’elle
est
de
10
%
chez
les
dizygotes
ce
qui
correspond
au
risque
de
dévelop-
per
le
syndrome
dans
la
fratrie
d’un
schizophrène
[8].
Le
taux
d’héritabilité
est
de
65–85
%
dans
les
études
de
jumeaux,
il
est
à
75
%
estimé
à
partir
des
familles
informatives
de
Suède
[5,9].
C.
Laurent
et
al.
/
Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
61
(2013)
317–325
319
Quant
aux
études
d’adoption
(adoptive
family
method),
elles
ont
clairement
démontré
que
la
prévalence
de
la
maladie
est
supérieure
chez
les
enfants
adoptés
ayant
des
apparentés
bio-
logiques
atteints
que
chez
les
enfants
adoptés
sans
apparenté
biologique
atteint,
les
deux
vivant
dans
un
même
environne-
ment
[9].
L’ensemble
des
études
de
jumeaux
[8],
d’enfants
de
jumeaux
et
d’adoption
a
donc
affirmé
l’existence
d’une
pré-
disposition
génétique
qui
participe
à
la
concentration
des
cas
de
maladies
à
l’intérieur
des
familles
de
schizophrènes.
Ces
mêmes
études
conduisent
à
admettre
l’intervention
conjointe
de
facteurs
environnementaux
qui
contribuent
au
développe-
ment
de
ces
troubles
mentaux
[5,8,9].
Toutes
ces
observations
conduisent
à
identifier
le
ou
les
facteurs
génétiques
impliqués
dans
l’étiologie
des
syndromes
schizophréniques
et
à
détermi-
ner
leur
mode
de
transmission.
Les
principes
des
méthodologies
en
épidémiologie
génétique
peuvent
être
consultés
sur
le
site
Internet
suivant
:
http://www.dorak.info/epi/genetepi.html.
3.
Le
mode
de
transmission
de(s)
schizophrénie(s)
3.1.
Généralités–méthodes
d’analyse
La
difficulté
à
déterminer
le
mode
de
transmission
d’une
pathologie
par
le
simple
examen
des
familles
a
conduit
à
déve-
lopper
des
méthodes
d’analyse
plus
sophistiquées.
L’analyse
simple
de
ségrégation
permet
de
tester
l’hypothèse
d’une
transmission
monogénique
autosomique
simple,
c’est-à-
dire
impliquant
un
seul
gène
[10].
Cependant
dans
de
nombreux
cas,
comme
celui
de
la
schizophrénie,
l’agrégation
familiale
du
caractère
étudié
ne
peut
pas
s’expliquer
par
un
mécanisme
simple.
Il
existe,
comme
nous
l’avons
vu,
une
hétérogénéité
clinique
des
diagnostics,
les
critères
standardisés
DSM
de
l’APA
[11]
ou
de
l’ICD-10
[12]
sont
identiques
pour
l’enfant,
l’adolescent
et
l’adulte.
3.2.
Modèle
de
transmission
Un
modèle
polygénique
a
été
proposé
pour
la
schizophré-
nie.
Il
paraît
en
effet
clair
que
le
mode
de
transmission
d’un
phénotype
schizophrène
ne
répond
pas
à
un
modèle
mendé-
lien
classique
:
autosomique
dominant
ou
récessif,
ou
lié
à
l’X.
La
première
hypothèse
qui
avait
été
formulée
dès
le
début
du
siècle
est
que
la
schizophrénie
puisse
être
due
à
l’altération
d’un
seul
gène.
Les
risques
non
mendéliens
sont
alors
inter-
prétés
comme
la
marque
d’une
pénétrance
réduite,
c’est-à-dire
que
les
individus
qui
héritent
du
gène
délétère
ne
développent
pas
obligatoirement
la
maladie.
Le
modèle
de
transmission
à
un
seul
locus
ne
peut
rendre
compte
de
la
répartition
des
cas
pathologiques
observés
dans
les
familles
multiplex
[13].
De
plus,
le
modèle
à
un
seul
gène
n’est
pas
non
plus
capable
de
rendre
compte
d’une
relation
entre
le
risque
encouru
par
un
sujet
et
son
lien
de
parenté
avec
le
proposant.
Par
ailleurs
selon
McGue
et
Gottesman
(1986)
[14],
l’hypothèse
selon
laquelle
le
syndrome
schizophrénique
serait
constitué
de
plusieurs
enti-
tés
génétiques
différentes
(hétérogénéité
génétique)
ne
peut
pas
non
plus
s’expliquer
par
le
modèle
à
un
seul
locus.
Il
est
clair
que
les
schizophrénies
ne
sont
pas
un
mélange
de
maladies
transmissibles
à
un
seul
gène.
La
schizophrénie
est
donc
un
syndrome
à
hérédité
complexe
associant
une
hétérogé-
néité
génétique
(des
anomalies
associées
à
différents
gènes
peuvent
donner
des
symptômes
similaires),
une
polygé-
nicité,
le
concours
de
plusieurs
gènes
est
nécessaire
au
développement
du(es)
syndrome(s)
et
de
facteurs
environne-
mentaux
(par
exemple
une
exposition
à
des
stress
pendant
le
premier
trimestre
de
la
grossesse
des
mères
de
patients
schizophrènes
[15].
En
revanche,
la
contribution
mineure
de
la
présence
de
mutations
rares
et/ou
de
novo
(en
génétique,
de
novo
signi-
fie
nouvellement
synthétisé
;
c’est
un
variant
non
hérité)
au
taux
d’héritabilité
ne
peut
pas
être
exclue
pour
les
traits
com-
plexes
[16].
Néanmoins,
il
existe
parfois
des
variants
de
novo
qui
jouent
un
rôle
important
dans
l’étiologie
de
certaines
mala-
dies.
Identifier
ces
variants
de
novo
contribuera
certainement
à
la
découverte
de
gènes
de
susceptibilité
et
à
la
compré-
hension
de
certains
des
mécanismes
de
la
schizophrénie.
Les
nouvelles
technologies
de
génotypage
et
de
séquenc¸age
sont
des
atouts
majeurs
pour
l’identification
de
ces
mutations
et
la
connaissance
de
leurs
rôles
dans
les
maladies
neuropsychia-
triques.
4.
Identification
de
nouveaux
sous-groupes
en
fonction
de
l’hétérogénéité
clinique
De
plus,
il
existe
une
hétérogénéité
clinique
comme
nous
l’avons
précédemment
mentionné
et
la
question
est
posée
à
savoir
quel
phénotype
utiliser
dans
les
études
biologiques,
sachant
que
l’hétérogénéité
clinique
ne
chevauche
pas
forcé-
ment
l’hétérogénéité
génétique.
Des
critères
sont
classiquement
utilisés
pour
affiner
le
phénotype
d’une
maladie
en
prenant
en
compte
les
éléments
responsables
de
l’hétérogénéité
clinique.
Ils
redéfinissent
ainsi
des
sous-groupes
de
patients.
L’impact
de
ces
critères
dans
la
recherche
par
cartographie
génétique
de
fac-
teur
de
prédisposition
à
une
maladie
donnée
peut
être
mesuré
par
l’augmentation
du
risque
relatif
d’être
atteint
dans
les
différents
sous-groupes.
Les
critères
les
plus
souvent
utilisés
pour
différencier
les
sous-groupes
sont
les
suivants
:
l’âge
de
début
de
la
maladie
ou
du
syndrome.
Ainsi
dans
les
sous-groupes
de
schizophrénie,
en
fonction
de
l’âge
de
début,
sont
définies
les
schizophrénies
infantiles
(COS)
[17]
débutant
dans
l’enfance
avant
l’âge
révolu
de
12
ans
et
dont
la
prévalence
est
estimée
de
0,2–0,4/10000
[18],
les
schi-
zophrénies
à
début
très
précoce
(VEOS)
avant
l’âge
révolu
de
13
ans
et
enfin
les
schizophrénies
à
début
précoce
(EOS),
avant
l’âge
révolu
de
15–18
ans.
L’âge
a
permis
dans
cer-
taines
pathologies
de
mettre
en
évidence
une
certaine
hété
rogénéité
génétique
;
l’histoire
familiale
qui
a
permis
de
reclasser
certains
cancers
en
particulier
(cancer
héréditaire
du
colon
et
non
polyposique
avec
âge
de
début
précoce
et
association
à
d’autres
cancers)
[19]
;
la
sévérité
de
la
maladie
qui
est
utilisée
comme
critère,
par
exemple
dans
le
cas
de
l’hypertension
artérielle
[20].
Si
le
320
C.
Laurent
et
al.
/
Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
61
(2013)
317–325
phénotype
étudié
présente
une
distribution
continue,
il
est
souvent
préférable
d’utiliser
les
individus
atteints
en
champ
extrême
de
cette
distribution.
On
parle
également
d’anticipation
quand
il
existe
un
âge
de
début
plus
précoce
et/ou
une
sévérité
accrue.
Une
base
molécu-
laire
a
été
mise
en
évidence
pour
le
phénomène
de
l’anticipation
dans
les
pathologies
neurodégénératives
:
allongement
anormal
du
nombre
de
triplets
répétés
[21].
Cependant,
jusqu’à
présent
aucun
des
critères
utilisés
pour
définir
de
nouveaux
sous-groupes
n’a
permis
de
définir
un
sous-
ensemble
de
familles
avec
la
ségrégation
de
certains
marqueurs
ou
un
risque
familial
différent.
L’hétérogénéité
génétique
ne
chevauche
pas
l’hétérogénéité
clinique
tel
que
définie
dans
ces
études.
5.
Définition
de
phénotypes
pour
les
études
en
génétique
Un
des
aspects
les
plus
délicats
dans
l’étude
de
la
composante
génétique
des
troubles
psychiatriques
est
lié
à
la
définition
du
phénotype.
À
cause
du
spectre
large
des
diagnostics
mineurs
et
majeurs,
un
premier
problème
qui
se
pose
est
de
savoir
qui
inclure
et
qui
exclure
[22].
La
plupart
des
études
en
génétique
moléculaire
a
utilisé
les
critères
diagnostiques
standardisés
du
DSM-IIIR
ou
du
DSM-IV
en
détectant
avec
un
grand
succès
des
associations
entre
des
SNP
ou
des
CNV
et
la
schizophré-
nie
comme
discuté
ci-après.
Cependant,
il
est
clair
qu’il
existe
des
limites
à
cette
approche
comme
le
démontrent
plusieurs
des
résultats
suivants
:
il
existe
un
degré
de
co-ségrégation
parmi
les
SCZ,
les
troubles
schizoaffectifs
et
la
dépression
unipolaire
[23]
et
la
SCZ
et
l’autisme
[24]
au
sein
des
familles
;
comme
mentionné
ci-dessus,
la
plupart
des
CNV
rares
qui
prédispose
à
la
SCZ
sont
aussi
observés
dans
l’autisme,
les
déficiences
intellectuelles
et
l’épilepsie
[25]
;
un
exemple
de
la
pléiotropie
(plusieurs
phénotypes
sont
observés
pour
une
même
mutation)
;
des
approches
alternatives
ont
été
développées,
mais
ne
se
sont
pas
avérées
jusqu’à
présent
plus
efficaces
dans
les
études
en
génétique
moléculaire
;
l’analyse
du
phénotype
peut
également
se
faire
en
considérant
séparément
chacune
des
dimensions
inhérentes
à
la
schi-
zophrénie
positive,
négative
ou
désorganisée
ou
également
dépressive.
Comme
précédemment
définie,
la
complexité
du
modèle
de
la
schizophrénie,
et
qui
plus
est
des
pathologies
du
spectre
de
la
schizophrénie,
est
difficile
à
analyser
et
les
différentes
dimensions
cliniques
qui
ont
émergé
des
résul-
tats
des
différentes
analyses
factorielles
dans
ce
domaine
[26]
peuvent
être
utilisées
comme
phénotype
dans
les
études
de
liaison
ou
d’association
génétique.
Les
études
s’orientent
vers
l’utilisation
de
dimensions
cliniques
(dimension
positive,
négative
et
désorganisée.
.
.)
parfois
quantitatives,
prenant
en
compte
la
durée
et
la
sévérité.
Cette
approche
permettrait
de
définir
des
sous-types
phénotypiques
chez
les
schizophrènes
[26,27]
;
on
peut
également
utiliser
des
marqueurs
biologiques
ou
cognitifs
dans
les
études
génétiques
tels
que
les
déficits
neuropsychologiques
et
psychophysiologiques
qui
sont
observés
de
fac¸on
plus
fréquente
chez
les
patients
schizo-
phrènes
et
leurs
proches
apparentés
[28].
Ces
traits
constituent
peut-être
des
facteurs
de
prédisposition
au
syndrome.
Ces
marqueurs
peuvent
être
considérés
comme
des
endophéno-
types
qui
répondent
à
la
définition
suivante
:
ils
sont
hérités
et
sont
plus
directement
en
rapport
avec
le
ou
les
gènes
défectueux
que
ne
l’est
le
phénotype
constitué
par
le
tableau
clinique
;
les
analyses
en
génétique
moléculaire
peuvent
combiner
en
un
seul
groupe
plusieurs
phénotypes
catégoriels,
si
ces
phéno-
types
ont
montré
un
certain
degré
de
chevauchement
dans
de
précédentes
études
familiales
ou
dans
des
études
en
génétique,
comme
discuté
ci-après.
6.
Méthodologie
en
psychiatrie
génétique
Plusieurs
stratégies
se
sont
développées
pour
mettre
en
évi-
dence
des
facteurs
de
prédisposition
à
la
schizophrénie.
6.1.
Approche
de
gènes
candidats
par
analyse
d’association
dans
des
populations
de
cas
témoins,
de
triades/trios
(proposant
et
ses
deux
parents),
ou
par
analyse
de
liaison
dans
des
familles
nucléaires
ou
multiplex
informatives
Initialement,
les
gènes
étudiés
ont
été
sélectionnés
en
se
fondant
principalement
sur
les
hypothèses
dopaminergiques,
sérotoninergiques
et
neurodéveloppementales
de
la
schizophré-
nie.
Dans
une
étude
d’association,
on
détermine
si
le
variant
dans
une
séquence
spécifique
d’ADN
est
observé
à
une
fréquence
dif-
férente
parmi
les
cas
atteints
par
rapport
aux
témoins,
ou
s’il
est
transmis
des
parents
aux
cas
(enfants)
plus
ou
moins
de
ce
qui
est
attendu
par
chance.
Pendant
la
«
première
période
»
d’études
de
gènes
candidats,
il
n’était
pas
possible
d’étudier
les
variants
sur
l’ensemble
du
génome.
6.2.
Étude
du
criblage
systématique
du
génome
par
analyse
de
liaison
génétique
Dès
1987
[29],
des
cartes
génétiques
de
marqueurs
couvrant
le
génome
entier
sont
devenues
disponibles
(variants
de
l’ADN
pour
lesquels
ce
qui
importait
était
de
connaître
leur
localisa-
tion
dans
le
génome).
Une
étude
de
liaison
nécessite
d’avoir
des
familles
avec
de
nombreux
membres
atteints
par
la
mala-
die
étudiée.
On
détermine
les
marqueurs,
parmi
ceux
que
l’on
étudie,
qui
tendent
à
être
hérités
par
tous
ou
par
la
plupart
des
membres
atteints
plus
souvent
que
ne
le
voudrait
le
hasard.
Le
terme
anglais
utilisé
actuellement
est
genome-wide
linkage
study
(GWLS)].
6.3.
Projet
du
séquen¸cage
du
génome
humain
et
avancées
technologiques
en
génétique
moléculaire
Plus
récemment,
en
se
fondant
sur
le
projet
du
séquenc¸age
du
génome
humain
(Human
Genome
Project)
et
des
avancées
C.
Laurent
et
al.
/
Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
61
(2013)
317–325
321
technologiques
en
génétique
moléculaire,
il
a
été
possible
de
mener
des
études
d’association
sur
le
génome
entier
ou
GWAS.
Un
«
GWAS
»
analyse
un
ensemble
de
SNP.
Les
SNP
sont
des
localisations
génomiques,
chacun
des
deux
chromosomes
d’un
individu
dans
la
population
peut
contenir
un
des
deux
acides
nucléiques
différent
de
l’autre
(chaque
individu
est
porteur
de
deux
«
allèles
»
pour
chaque
marqueur
;
l’être
humain
étant
diploïde
avec
23
paires
de
chromosomes).
Un
GWAS
consiste
à
examiner
de
nombreux
SNP
(de
l’ordre
de
500
000
à
plu-
sieurs
millions,
utilisation
de
puces
à
ADN)
chacun
d’eux
ayant
deux
allèles
qui
sont
communs
dans
la
population
(5
%
ou
plus
de
l’ensemble
des
chromosomes
dans
une
population)
afin
de
déterminer
si
un
des
variants
est
associé
au
trait
étudié.
6.4.
Méta-analyses
Il
est
très
vite
devenu
évident
que
des
échantillons
uniques
soit
de
familles
ou
soit
de
cas/témoins
étaient
de
taille
trop
faible
pour
identifier
les
variants
de
susceptibilité
à
la
SCZ.
Des
groupes
de
recherche
ont
commencé
à
collaborer
plus
fréquem-
ment
pour
combiner
leurs
données
en
utilisant
des
méthodes
statistiques
de
méta-analyses,
ou
parfois
en
combinant
directe-
ment
les
données
brutes
(méga-analyses).
6.5.
Recherche
d’anomalies
structurelles
de
type
microdélétion
ou
duplication
encore
appelé
Copy
number
variation
En
plus,
de
l’analyse
des
variants
de
la
séquence
tels
que
les
SNP,
les
technologies
modernes
de
puces
à
ADN
peuvent
également
détecter
si
un
segment
d’ADN
a
été
supprimé
sur
un
ou
les
deux
chromosomes
ou
s’il
a
été
dupliqué,
tripliqué.
Si
l’on
compare
aux
précédentes
techniques
en
cytogénétique,
ces
avancées
ont
permis
l’étude
de
mutations
plus
courtes.
6.6.
Méthodes
de
séquen¸cage
à
haut
débit
Enfin,
des
méthodes
de
séquenc¸age
à
haut
débit
se
sont
déve-
loppées
récemment
et
peuvent
être
utilisées
pour
étudier
les
exons
(séquences
courtes
et
fonctionnelles
d’ADN
qui
repré-
sentent
les
régions
dans
les
gènes
qui
sont
traduites
en
protéines)
ou
le
génome
entier.
Si
l’on
considère
les
différentes
étapes
de
la
biologie
inté-
grative,
toutes
les
étapes
décrites
dans
cet
article
se
font
par
la
génomique.
D’autres
études
qui
ne
seront
pas
décrites
ici
utilisent
le
transcriptomique
(au
niveau
des
ARN),
la
protéo-
mique
(au
niveau
des
protéines)
ou
le
métabolomique
(Etudes
des
réseaux
fonctionnels
et
des
systèmes
biologiques),
ou
l’épigénétique
(fac¸on
dont
l’environnement
et
l’histoire
indi-
viduelle
influent
sur
l’expression
des
gènes).
7.
Résultats
des
études
en
génétique
7.1.
Études
de
gènes
candidats
Il
est
essentiel
dans
cette
approche
de
réaliser
des
ana-
lyses
multicentriques
afin
d’augmenter
le
pouvoir
statistique
de
détection.
Il
faut
également
se
prémunir
des
biais
qui
résultent
des
différences
dans
les
critères
diagnostiques
(hétérogénéité
clinique),
et
de
la
stratification
ethnique
des
fréquences
allé-
liques
qui
peuvent
entraîner
à
la
fois
des
faux
positifs
et
des
faux
négatifs.
Par
ailleurs,
si
l’on
teste
un
nombre
important
de
gènes
candidats,
un
taux
important
de
faux
positifs
est
obtenu.
De
nombreuses
études
sur
les
gènes
candidats
et
la
schi-
zophrénie
ont
été
publiées.
Par
exemple
selon
le
site
web,
http://www.schizophreniaforum.org/res/sczgene/default.asp,
en
décembre
2011,
1727
études
avaient
été
publiées
sur
les
gènes
candidats
avec
l’implication
de
1008
gènes
en
utilisant
8788
polymorphims
et
parmi
ces
1727
études,
287
étaient
des
meta-analyses.
En
utilisant
l’approche
gène
candidat,
aucune
association
allélique
ou
génotypique
«
robuste
»
et
répliquée
entre
la
schi-
zophrénie
et
les
gènes
étudiés
n’a
été
mise
en
évidence
dans
différentes
populations.
Les
études
de
gènes
candidats
ont
lar-
gement
été
remplacées
par
les
études
GWAS
et
les
études
par
séquenc¸age
qui
considèrent
l’ensemble
des
gènes
du
génome
et
non
un
faible
nombre
d’entre
eux
sélectionnés
avant
que
ne
soit
connue
la
complexité
des
réseaux
de
gènes
et
des
mécanismes
biologiques.
7.2.
Étude
du
criblage
systématique
du
génome
par
analyse
de
liaison
Au
cours
de
la
décennie
des
années
1990,
l’absence
de
connaissance
globale
sur
les
mécanismes
pathophysiologiques
des
troubles
psychiatriques
a
contraint
les
chercheurs
à
adopter
une
stratégie
de
criblage
systématique
du
génome
qui
permet
sans
hypothèse
préalable
quant
à
la
fonction
du
gène
de
localiser
une
région
dans
laquelle
se
trouve
le
gène
altéré
et/ou
le
polymor-
phisme
fonctionnait.
Une
stratégie
intermédiaire
de
recherche
d’association
et
de
liaison
avec
des
gènes
ou
des
régions
candi-
dates
a
été
également
adoptée
au
cours
de
cette
décennie
comme
nous
l’avons
précédemment
décrit.
Suite
aux
résultats
des
premiers
criblages
internationaux,
dif-
férentes
collaborations
se
sont
mises
en
place
afin
de
déterminer
si
les
régions
déjà
mises
en
évidence
étaient
impliquées
dans
la
schizophrénie
[30].
La
réplication
des
résultats
est
capitale
dans
les
études
de
liaison
pour
la
schizophrénie
du
fait
de
son
mode
de
transmission
multifactoriel
et
de
l’hypothèse
d’une
hétérogénéité
génétique.
Les
consortium
ont
ainsi
déterminé
plusieurs
régions
candidates.
Des
études
de
fine
mapping
sont
utilisées
pour
affiner
la
région
candidate
et
sont
suivies
d’études
de
déséquilibre
de
liaison
afin
de
pouvoir
mettre
en
évidence
des
gènes
candidats
par
position.
En
parallèle,
d’autres
études
basées
sur
les
gènes
candidats,
en
transcriptomique
sur
des
cDNA
microarrays
ou
encore
par
la
présence
d’anomalies
cyto-
génétiques
retrouvées
dans
certaines
familles
de
schizophrènes
ont
également
mis
en
évidence
des
gènes
candidats.
Aucun
des
signaux
n’a
montré
de
résultats
significatifs
en
utilisant
les
cri-
tères
d’analyse
pour
les
maladies
à
hérédité
complexe
(Lander
et
Kruglyak)
[31].
Parmi
les
études
génétiques
multicentriques
dans
des
familles
de
schizophrènes,
l’une
d’entres
elles
à
laquelle
nous
avons
parti-
cipé
était
un
projet
multicentrique
avec
huit
centres,
707
familles
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