Diabète de type 1

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Diabète de type 1
Physiopathologie et traitements
innovants
Pr A. Lajoix
Diabète de type 1
I. Le diabète de type 1
1) Histoire naturelle
2) Prévalence et diagnostic
II. Pathogénie du DT1
1) Prédisposition génétique
2) Facteurs environnementaux
3) Dysrégulation immunitaire
III. Thérapeutiques innovantes du DT1
1) Immunosuppression spécifique
2) Immunosuppression non spécifique
3) Thérapie cellulaire
I. Le diabète de type 1
1) Histoire naturelle
Diabète: état d’hyperglycémie chronique résultant d’un défaut de sécrétion d’insuline,
d’anomalies d’action de l’insuline sur les tissus cibles ou les deux
 glycémie à jeun: 1,26 g/l (OMS, 1999)
Diabète de type 1 (10%, DID)
- début: sujet jeune
- cause: dérèglement du système immunitaire
destruction autoimmune des cellules β pancréatiques produisant l’insuline
Diabète de type 2 (90%, DNID)
- début: âge mur
- cause: dysfonctionnement du pancréas: défaut de sécrétion d’insuline
résistance des tissus cibles à l’insuline
Pancréas
Cellules β: insuline (70-80%)
Cellules α: glucagon (10-20%)
Cellules δ: somatostatine (5%)
Cellules PP: polypeptide pancréatique
Diabète de type 1: mécanismes physiopathologiques
Terrain génétique prédisposant
Facteur déclenchant
Activation du système immunitaire contre les cellules productrices
d’insuline du pancréas
Rupture de tolérance
Destruction des cellules productrices d’insuline
Hyperglycémie chronique
Maladie autoimmune
Diabète de type 1: histoire naturelle
Prédisposition
génétique
Facteur déclenchant
100 %
Capital insulaire
Attaque silencieuse du
système immunitaire
Glycémie
30 %
15 %
Diabète
Diagnostic
Semaines
2) Prévalence et diagnostic
Diabète de type 1: maladie relativement rare
20 millions cas dans le monde
30 000 nouveaux cas / an
0,3% population
française
Nombre de cas /
100 000 habitants
chez 0-14 ans
Diabète de type 1: touche les sujets jeunes
Diabète de type 1: risques de survenue
Population générale
≤ 0,4 %
Jumeau monozygote
50 %
Jumeau dizygote
10 %
Enfant
- de père diabétique
- de mère diabétique
Garçons >> filles
4à8%
2à4%
Diabète de type 1: diagnostic
• Signes cliniques:
- hyperglycémie à jeun
- glycémie > 2 g/l dans la journée
- amaigrissement, polyphagie, asthénie
- polydipsie, polyurie
• Présence d'auto-anticorps (96 % des cas de diabète de type 1 chez l'enfant)
- anti-îlot (ICA)
- anti-insuline (IAA)
- anti-décarboxylase de l'acide glutamique (GAD)
- anti-tyrosine phosphatase membranaire (IA2)
 nature autoimmune
• Transfert de la maladie par injection de lymphocytes B, T et CPA issus
de souris malades à une souris immuno-déprimée
Diabète de type 1: diagnostic
Pouvoir prédictif des AutoAc
humains chez des sujets
prédiabétiques
Diabète de type 1
I. Le diabète de type 1
1) Histoire naturelle
2) Prévalence et diagnostic
II. Pathogénie du DT1
1) Prédisposition génétique
2) Facteurs environnementaux
3) Dysrégulation immunitaire
III. Thérapeutiques innovantes du DT1
1) Immunosuppression spécifique
2) Immunosuppression non spécifique
3) Thérapie cellulaire
II. Pathogénie du DT1
1) Prédisposition génétique
Locus génétiques associés avec le DT1
Gènes du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH)
• Gènes de classe II: 40 % du risque familial
- HLA-DR3 et DR-4
- HLA-DQ2 et DQ8
90 % des diabétiques de type 1
- HLA-DR4 > DR3 homozygote
• Gènes de classe I:
- HLA-A2 et A24
• Gènes protecteurs:
- HLA-DQ6: DQA1*0102, DQB1*0602
- HLA-DQ9: DQA1*0201, DQB1*0303
20% population générale, < 1% chez DT1
Autres gènes
• VNTR (variable number of tandem repeats) dans la partie 5’ du gène de l’insuline:
- à rôle variable: augmentation du risque ou protection
- 10 % du risque familial
- si expression augmentée dans le thymus: meilleure protection contre
les maladies autoimmunes (éducation des lymphocytes)
• Gène de la protéine tyrosine phosphatase PTPN22:
- diminution de la signalisation du TCR et donc de la sélection négative
dans le thymus
• Gènes de l’IL2 et du récepteur de l’IL2 (CD25):
- diminution de l’IL2 conduit un dysfonctionnement des Treg de l’îlot
(chez souris)
• Gènes de CTLA4 …
2) Facteurs environnementaux
Jumeaux monozygotes : seulement 50%
concordance
Influence de
l’environnement
Aliments
– Nitrosamines (viandes fumées ou salées)
– Introduction précoce du lait de vache
– Consommation précoce d’aliments solides contenant du gluten
Bébés
Lait vache
Ac anti-protéines du lait
R° croisées avec
l’insuline humaine
Composés chimiques
– Alloxane
– Streptozotocine
– Pyriminil (raticide)
Stress
Participeraient à la
pathogenèse du T1D
Virus
–
–
–
–
–
Coxsackie
Rougeole
Rubéole
Varicelle-zona
Cytomégalovirus
Meilleurs candidats
 Signature virale: 33 patients/34: surexpression de l’IFN- et du CMH classe I sur
les cellules β résiduelles (≠5 chez des sujets contrôles)
IFN- dans les îlots humains de patient DT1
Contrôle
DT1
Infections virales: mécanismes mis en jeu
• Cytotoxicité directe sur les cellules b?
• R° croisée avec des autoAg des cellules b ?
• Altération de la fonction des cellules b ? *
• Démasquage des cellules b vis à vis du SI ? *
Altération de la fonction des cellules b
Cellules β infectées par un Enterovirus (Coxsackie B4):
- perte de fonction des cellules b
- altération de la sécrétion d’insuline en réponse au glucose
Démasquage des cellules b par surexpression du CMH classe I
suite à infection virale et induction d’IFN
Ilots lysés par
CD8 CTL
C57Bl/6,
no diabetes
MHC class I
RIP-GP,
diabetes d14
Ilots intacts
Day post LCMV infection
3) Dysrégulation immunitaire
• Tolérance centrale
Sélection négative incomplète
 Lymphocytes T autoréactifs périphériques
• Tolérance périphérique
Autoanticorps: marqueurs ou effecteurs
Lymphocytes T autoréactifs intra-îlots
Lymphocytes T régulateurs
Autoantigènes  antoanticorps
• (Prépro)insuline: l’antigène primaire chez la souris NOD et l’homme?
- deux gènes chez la souris et un gène chez l’homme
- délétion ins1 prévient le DT1, délétion ins2 (thymus) accélère la maladie
- épitope primaire B(9-23)
• GAD65 (Glutamic acid decarboxylase of 65kDa):
- antigène tolérogène plutôt pathogène
- souris KO GAD65 développent DT1 avec même incidence que souris sauvages
• IA2 (Pancreatic islet tyrosine phosphatase islet-cell antigen 2)
Antigen spreading
Infiltrat de lymphocytes = insulite
Chez la souris
CD4
CD8
F4/80
Chez l’homme
• L’insulite humaine est très modérée et affecte seulement un faible % d’ilots
• Infiltrat T autour de l’ilot non pathogène car Treg
Diabète de type 1
I. Le diabète de type 1
1) Histoire naturelle
2) Prévalence et diagnostic
II. Pathogénie du DT1
1) Prédisposition génétique
2) Facteurs environnementaux
3) Dysrégulation immunitaire
III. Thérapeutiques innovantes du DT1
1) Immunosuppression spécifique
2) Immunosuppression non spécifique
3) Thérapie cellulaire
III. Thérapeutiques innovantes du DT1
% masse des ilots
100
Susceptibilité Elément Perte cellules b Survenue du
génétique déclencheur silencieuse
diabète
Phase tardive
du diabète
Masse de cellules β
résiduelles dans le DT1
récent
50
Signes cliniques
0
Temps (mois/années)
III. Thérapeutiques innovantes du DT1
1) Immunosuppression spécifique
2) Immunosuppression non spécifique
Anticorps anti-CD20
Rituximab : Prévention DID chez souris NOD prédiabétiques
Quelques réversions chez NOD stade diabète déclaré
Préservation transitoire chez diabétiques récents
MAIS Immunodépression
Anticorps anti-CD3
Teplizumab
Otelixizumab
Anticorps anti-CD3
Anticorps anti-CD3
Chez souris NOD:
 traitement avec anti-CD3
de courte durée
induit rémission permanente
du diabète
Chez homme:
 traitement avec anti-CD3 retarde le DT1:
- prévention de la dégradation de la fonction β cellulaire
- meilleure contrôle glycémique avec dose réduite d’insuline
- patients avec diabète récemment diagnostiqué et enfants
Progression of the disease
Herold KC et al. Diabetes 2007
No treatment
In humans
Anti-CD3
injections
In mice
Time
A court terme: régulation des lymphocytes T autoréactifs
Modulation antigénique
Anergie
Apoptose
A long terme: expansion des Treg
3) Thérapie cellulaire
Greffe allogénique d’ilots de Langerhans
Cellules souches
Cellules souches embryonnaires humaines
hESC
Cellules β fonctionnelles
7 étapes de différenciation
avec combinaison hormones/
vitamines/facteurs de croissance
• sécrétion d’insuline en réponse
au glucose
• réversion du diabète après
transplantation à des souris
Rezania et al., Nature Biotechnology, 2014
Cellules souches
Induced pluripotent stem (IPS) cells
Kunisada et al., Stem cell research, 2011
Reprogrammation cellulaire
Vetere, Nature Review Drug Discovery, 2014
Immunothérapie du DT1
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