La crise bancaire se généralise, devient globale et entraîne des
mouvements de concentration dans le monde entier avec des
rachats de banques et de sociétés d’assurances. En
septembre–octobre 2008, les gouvernements et banques
centrales annoncent des plans de sauvetage du secteur
nancier : structures de défaisance, baisse des taux directeurs,
garanties étatiques pour éviter le « bank run » etc. La crise des
banques va entraîner ultérieurement de nouvelles directives
pour renforcer leur bilan (Bâle III). Les gouvernements doivent
de nouveau intervenir début 2009 pour sauvegarder les
banques qui ont annoncé des pertes importantes.
Les banques se retrouvent dans l’incapacité de prêter suite à la
dégradation de leur bilan (pertes, provisions à passer). Ce
« credit crunch » entraîne l’économie et la crise pour le secteur
non nancier.
Le marché immobilier se retrouve sans ressources nancières
ou presque : seuls les actifs très « core » sont nancés, les
montants de prêts sont limités, obligeant les investisseurs à
regrouper plusieurs banques au sein de club deals pour se
nancer. Durant cette période, seuls des investisseurs fonds
propres – assureurs, SCPI, OPCI – animent le marché français
de l’investissement en immobilier d’entreprise.
La n de l’année 2009 est marquée par la crise de la dette
souveraine grecque. Le pays, qui revoit à la hausse sa prévision
de décit public pour l’année à 12,5% contre 3,7% du PIB
auparavant, voit sa note dégradée de A- à BBB+ en décembre.
La crise gagne alors progressivement les pays périphériques
de la zone euro : le Portugal et l’Espagne voient à leur tour
leurs notes dégradées en avril 2010. En parallèle, un fonds de
stabilisation européen est créé en mai pour stabiliser les
marchés et éviter la contagion. Début 2011, l’Irlande annonce
également des difcultés nancières liées au soutien apporté
par l’Etat au système bancaire. Les notes de la plupart des pays
européens sont une nouvelle fois dégradées.
La crise des dettes souveraines a mis en lumière l’excès
d’endettement des états européens et la plupart des
gouvernements lancent des politiques d’austérité : hausse
d’impôts, baisse des allocations, perte de certains
avantages etc.
• Depuis 2012-2013, le dégel
Le nancement s’est assoupli ces dernières années ; les
banques ont apuré leur bilan, de nouvelles normes ont été
instaurées, des stress tests ont été mis en place. Progressive-
ment, le marché de la dette hypothécaire évolue, porté
notamment par les Pfadnbriefe allemands qui apportent des
nancements compétitifs sur les actifs sécurisés.
En parallèle, les faibles rendements offerts par les différentes
classes d’actifs, la place laissée par les banques traditionnelles
et les changements réglementaires ouvrent la porte à de
nouveaux canaux de nancements en Europe tels que les fonds
de dette et les assureurs, qui cherchent à placer leurs liquidités.
Le marché se dégèle peu à peu avec une hausse progressive
des LTV, une baisse des marges, une hausse du montant des
crédits et un élargissement du spectre de risque. Mais les
acquéreurs restent relativement prudents et sollicitent moins le
crédit qu’avant la crise.
© jeff gynane