Chapitre 18: Emploi et Développement Économique

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18
Emploi et développement économique
18.1
Introduction
Ce chapitre examine les impacts du port minier de Simandou sur l’emploi et le développement économique
au cours des phases de construction et d’exploitation (1). Les impacts potentiels englobent les changements
intervenant à plusieurs niveaux :







niveaux d’emploi ;
compétences et expérience professionnelles ;
opportunités et possibilités au sein de la chaîne logistique locale ;
développement économique et diversification ;
alternance de forte croissance et de récession entre la construction et l’exploitation ;
inflation des prix et vulnérabilité économique ; et
attentes non satisfaites.
À l’issue d’une évaluation de l’importance de ces impacts, ce chapitre examine comment le port atténuera
les impacts négatifs et renforcera les impacts positifs au travers du Cadre de Gestion Sociale (CGS) du
Projet Simandou. Un ordre d’impact résiduel est alors affecté à chaque impact potentiel.
Le reste du chapitre est structuré de la façon suivante :

La section 18.2 offre une description de la démarche utilisée pour l’évaluation, notamment une
description de la définition de la zone d’étude et des critères utilisés pour évaluer les impacts ;

La section 18.3 présente l’étude des impacts du port en l’absence d'actions supplémentaires visant à
atténuer les impacts négatifs et à optimiser les impacts positifs ;

La section 18.4 décrit le CGS et les mesures d’atténuation associées aux impacts sur l’emploi et le
développement économique, puis elle évalue les impacts résiduels après atténuation ; et

La section 18.5 présente un résumé des résultats.
Dans ce chapitre, l’évaluation repose dans une large mesure sur les données d’état initial présentées dans
le Chapitre 16 : État initial socio-économique et communautaire. Pour bien comprendre les impacts
potentiels associés au port dans le domaine socio-économique et communautaire, le lecteur doit également
consulter les chapitres suivants :








Chapitre 17 : Économie nationale ;
Chapitre 19 : Migration interne ;
Chapitre 20 : Utilisation des terres et moyens de subsistance ;
Chapitre 21 : Structures sociales et vie communautaire ;
Chapitre 22 : Santé, sûreté et sécurité communautaires ;
Chapitre 23 : Main-d’œuvre et conditions de travail ;
Chapitre 24 : Services rendus par les écosystèmes ; et
Chapitre 25 : Droits de l’homme.
(1) Cette évaluation ne considère pas de phase de fermeture, puisqu’il est prévu de transférer la pleine propriété du port à la
République de Guinée dans un délai de 40 à 50 ans après son ouverture, une fois que le coût du port aura été entièrement amorti. Les
références dans l’évaluation à la « fin » de la période d’exploitation (ou encore la durée de vie du port) renvoient au moment du
transfert. Avant son transfert, le port sera la propriété d’une société dédiée d’infrastructure codétenue par Simfer et les pouvoirs
publics, la participation du gouvernement pouvant s’élever à 51 %. Il n’est pas envisagé de retirer les infrastructures du port après la
fermeture de la Mine de Simandou. Les impacts potentiels associés à la fermeture de la Mine de Simandou sont pris en compte dans
le Volume I : EISE de la Mine de Simandou.
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-1
18.2
Démarche
18.2.1
Zone d’étude
Le développement du port aura des effets très divers sur les conditions socio-économiques et les
communautés des zones géographiques à proximité du port et dans l’ensemble de la Guinée. La zone
d’étude du port pour les impacts sur l’emploi et le développement économique a été définie à deux niveaux :
régional et local (1). Le niveau régional s'étend à la préfecture de Forécariah. La zone d’étude locale
comprend quatre sous-préfectures à l'intérieur de Forécariah, dont Forécariah Centre (capitale de la souspréfecture, Forécariah), Maférinyah (l’emplacement du port proposé), et Kabak et Kakossa (qui englobent et
entourent immédiatement l’emplacement du port proposé).
Au sein de la zone d’étude locale, les communautés ont été regroupées en six regroupements de
« Communautés affectées par le Projet » (CAP) basées sur les similarités anticipées de leurs expériences
des impacts causés par la proximité des infrastructures ou des activités du Projet. Un examen approfondi et
une carte des CAP se trouvent au Chapitre 16 : État initial socio-économique et communautaire (voir
Tableau 16.2 et Figure 16.1).
18.2.2
Exigences légales et autres
Cette évaluation a été préparée conformément aux lois guinéennes applicables et aux politiques de
développement ainsi qu’aux normes internationales et aux normes de Rio Tinto. Des précisions concernant
les exigences légales spécifiques et celles relatives à l’évaluation des impacts socio-économiques et sur les
communautés, notamment les impacts sur l’emploi et le développement économique, figurent au
Chapitre 16 : État initial socio-économique et communautaire.
18.2.3
Prévision et évaluation des impacts
L’importance des impacts potentiels sur l'emploi et le développement économique est évaluée en tenant
compte de la magnitude des changements affectant les conditions à l’état initial et la sensibilité des
récepteurs affectés, en suivant la méthodologie générale présentée au Chapitre 1 : Introduction. D’autres
détails concernant la méthodologie appliquée dans ce chapitre sont décrits ci-après.
18.2.3.1
Magnitude
La magnitude de chaque impact potentiel sur l’emploi et le développement économique (qu’il soit positif ou
négatif) est évaluée sur une échelle de 4 points, allant de négligeable à élevée en passant par faible et
moyenne. Les facteurs suivants sont pris en compte pour déterminer la magnitude des impacts potentiels :

l’échelle de l’impact : Un impact potentiel susceptible d’affecter un grand nombre de personnes ou une
zone étendue est considéré comme étant de magnitude élevée. En revanche, un impact potentiel
susceptible d’affecter un petit nombre de personnes ou une petite zone est considéré comme faible ;

la durée de l’impact : Un impact potentiel dont on pense qu’il persistera pendant les 40-50 ans de
durée de vie du port serait considéré comme ayant une magnitude élevée. Un impact potentiel prévu
sur une courte durée (par ex. quelques mois au début de la construction) est considéré de petite
durée ; et

l’intensité de l’impact : Un impact potentiel susceptible d’entraîner un changement fondamental dans
le mode de vie des gens par rapport aux conditions d’état initial est considéré comme élevé.
Inversement, un impact potentiel entraînant seulement de légers changements des conditions est
considéré comme faible.
(1) L’importance du port au niveau national, dans le contexte de l’ensemble du Projet Simandou, est abordée au Chapitre 17 :
Économie nationale.
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-2
Il convient de noter que dans les cas où un impact potentiel présente un niveau d’intensité qui nécessite un
degré élevé d’attention de la part des décideurs, un ordre de magnitude élevée sera appliqué, même si
l'impact est jugé de moindre échelle ou de courte durée.
18.2.3.2
Sensibilité
La sensibilité des récepteurs affectés (dans ce cas, les personnes et les communautés dans lesquelles elles
vivent) par rapport aux impacts potentiels exercés sur l’emploi et le développement économique est classée
sur une échelle de 4 points allant de négligeable à faible, moyenne et élevée. En pratique, la sensibilité des
personnes est considérée au minimum moyenne et les classements négligeable et faible ne sont donc pas
utilisés.
La sensibilité est déterminée par les caractéristiques de la population potentiellement désavantagée ou
avantagée. Plus précisément, elle est liée à la résilience de la population, c’est-à-dire à son aptitude à
supporter les changements tout en maintenant des moyens de subsistance et un bien-être social. La
résilience désigne souvent l’aptitude des individus à accéder à des ressources appropriées telles que des
actifs, des réseaux sociaux, ou d’autres moyens dont ils peuvent tirer leurs moyens de subsistance et dont
ils sont tributaires. Les récepteurs plus sensibles sont ceux qui n’ont pas accès aux ressources susceptibles
de les aider à répondre ou à gérer les changements qui pourraient affecter leur bien-être. Souvent, cette
sensibilité (que l’on nomme communément la vulnérabilité) peut être exacerbée si les droits d’accès d’un
récepteur à ces ressources ne sont pas reconnus ou protégés.
Les facteurs qui font augmenter la sensibilité incluent les suivants :

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
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



les personnes âgées, les jeunes, les femmes, les groupes ethniques ou religieux minoritaires ;
le faible statut social et socio-économique à la naissance ;
le manque d’accès aux terrains disponibles ;
le manque d’accès aux opportunités susceptibles de produire des revenus ou un emploi ;
des opportunités et un choix de moyens de subsistance limités ;
l’éloignement des agglomérations et des principales infrastructures de communication :
l’accès médiocre et limité aux services (par ex. les soins médicaux) ;
l’accès limité aux ressources naturelles, y compris l’eau, et leur utilisation ;
l’insécurité alimentaire et la dépendance vis-à-vis de l’agriculture de subsistance ;
la dépendance vis-à-vis des ressources naturelles uniques ;
une éducation et des compétences limitées ;
une mauvaise santé ou un handicap ;
l’absence de réseaux de soutien ; et
la marginalisation (c.-à-d. le degré d’accès aux services et aux droits formalisés).
En Guinée, les conditions font que les femmes forment généralement un groupe très sensible (vulnérable).
Il en va de même pour les femmes dans la zone portuaire, même si leur rôle dans le commerce piscicole
signifie qu'elles sont généralement plus autonomes économiquement que les femmes des autres régions
rurales de Guinée (voir au Chapitre 16 : État initial socio-économique et communautaire). Le genre est donc
spécifiquement pris en compte lors du calcul de la sensibilité et l’évaluation des impacts. Les mesures
d’atténuation prêtent une attention particulière aux femmes et à l’égalité des sexes.
18.2.3.3
Importance
Le Tableau 18.1 ci-dessous décrit l’approche globale adoptée pour évaluer l’importance des impacts
potentiels sur l’emploi et le développement économique. Sur la base des considérations de magnitude et de
sensibilité, le tableau attribue un classement de l’importance allant de non significatif à critique pour les
impacts négatifs et de non significatif à majeur pour les impacts positifs.
Concernant les impacts significatifs, les mesures d’atténuation sont identifiées dans le but d’améliorer les
impacts positifs et de réduire l’importance des impacts négatifs, tandis que les impacts résiduels sont
évalués en tenant compte de l’atténuation proposée. L’étude a adopté une démarche délibérément
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-3
conservatrice concernant les impacts résiduels puisque tous les détails des mesures d’atténuation des
impacts sur l’emploi et le développement économique n’ont pas encore été déterminés dans le cadre de
l’élaboration du Cadre de gestion sociale du Projet. En pratique, il est prévu que l’élaboration détaillée et la
mise en œuvre des mesures d’atténuation auront pour effet de réduire l’importance des impacts résiduels.
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-4
Tableau 18.1
Évaluation de l’importance des impacts sur l’emploi et le développement économique
Affecte une petite zone ou
un faible nombre de
Le changement des
personnes par rapport à
conditions
la superficie totale ou à
économiques ou
l’ensemble de la
sociales s’inscrit dans population dans la zone
la gamme normale
d’influence et / ou est de
des conditions
courte durée (moins d’un
présentes dans la
an). Changement
zone d’étude.
perceptible par rapport
aux conditions à l’état
initial.
Affecte une zone ou un nombre
substantiel(le) de personnes par
rapport à la zone ou à la
population totale au sein de la
zone d’influence et / ou est de
durée moyenne, par exemple sur
toute la période des travaux de
construction (3 ans +). Différence
marquée évidente par rapport aux
conditions à l’état initial.
Affecte la majorité de la zone ou de
la population dans la zone
d’influence et / ou persiste pendant
de nombreuses années (par
exemple, sur tout le cycle de vie du
projet). Le changement domine sur
les conditions de l’état initial.
Négligeable
Négatif faible
Négatif moyen
Négatif élevé
Moyenne
Communautés plus développées et plus aptes à s’adapter aux
changements ; meilleur accès à l’emploi, au commerce, aux ressources,
Non significative
aux services ; vulnérabilité réduite, niveau supérieur d’éducation et de
compétences.
Mineure
Modérée
Majeure
Élevée
Communautés moins développées et moins aptes à s’adapter aux
changements ; davantage tributaire des modes de vie et de subsistance
traditionnels ; accès réduit aux ressources, aux services ; populations
Non significative
plus vulnérables ou défavorisées – par exemple, les personnes
pauvres, les femmes, les personnes âgées, les minorités, les personnes
non qualifiées, ayant une éducation / des compétences réduites.
Modérée
Majeure
Critique
Positif faible
Positif moyen
Positif élevé
Moyenne
Communautés plus développées et plus aptes à s’adapter aux
changements ; meilleur accès à l’emploi, au commerce, aux ressources,
Non significative
aux services ; vulnérabilité réduite, niveau supérieur d’éducation et de
compétences.
Mineure
Modérée
Majeure
Élevée
Magnitude de l’impact
Communautés moins développées et moins aptes à s’adapter aux
changements ; plus grande dépendance envers les modes de vie et les
moyens de subsistance traditionnels ; accès réduit aux ressources, aux
services ; par exemple, les personnes plus vulnérables ou autrement
défavorisées – les pauvres, les femmes, les personnes âgées, les
minorités, les personnes non qualifiées, ayant une éducation/ des
compétences réduites.
Modérée
Majeure
Majeure
Sensibilité (vulnérabilité) des récepteurs
Impacts négatifs
Impacts positifs
Négligeable
Non significative
Remarque : Les sensibilités « négligeable » et « faible » ne sont pas applicables aux impacts sur l’emploi et le développement économique étant donné que toutes les personnes sont considérées comme
étant au moins modérément sensibles aux répercussions positives comme négatives.
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-5
18.3
Évaluation des impacts
18.3.1
Présentation
Cette section présente une évaluation des impacts potentiels sur l’emploi et le développement économique
dans la zone d’étude du port durant les phases de construction et d’exploitation. Le principal impact évalué
ici est la création d’emplois par le Projet et au sein de la chaîne logistique. Parmi les autres impacts
potentiels associés, on distingue les changements en termes de :






compétences et expérience professionnelles ;
opportunités et possibilités au sein de la chaîne logistique locale ;
développement économique et diversification ;
alternance de forte croissance et de récession entre la construction et l’exploitation ;
inflation des prix et vulnérabilité économique ; et
attentes non satisfaites.
Pour évaluer les impacts, la méthodologie appliquée est celle décrite à la section 18.2.3 ci-dessus, en tenant
compte des aspects pertinents des données de l’état initial socio-économique et communautaire (voir au
Chapitre 16 : État initial socio-économique et communautaire) et de la description du Port (voir au
Chapitre 2 : Description du projet).
Les résultats de l’évaluation sont décrits aux sections 18.3.2 à 18.3.8 ci-dessous.
18.3.2
Niveaux d’emploi
L’un des impacts socio-économiques positifs significatifs qui découleront du Projet Simandou dans son
ensemble sera la création d’opportunités d’emploi. Ces opportunités comprennent les emplois directement
créés par le Projet, les emplois indirects (fournisseurs du Projet) et les emplois induits générés par les
dépenses et la création de postes correspondants dans l’économie. Les opportunités d’emplois directs,
indirects et induits sont illustrés à la Figure 18.1. On peut déjà constater les avantages de la création
d’emplois associés au Projet : environ 2 500 Guinéens ont été recrutés au cours du premier trimestre 2012,
dont 770 directement embauchés par Simfer et le reste par des prestataires et des sous-traitants. Le chiffre
total représente une augmentation de 60 % de l’emploi des Guinéens par rapport à l’année précédente.
Les attentes relatives à l’emploi sont très élevées, en particulier chez les jeunes. Les questions relatives aux
opportunités d’emploi ont été abordées lors de toutes les réunions tenues dans le cadre du processus de
consultation des parties prenantes de l’EISE du Projet.
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
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Figure 18.1 Création d’emplois directs, indirects et induits
18.3.2.1
Impacts de la phase de construction
Les impacts de la phase de construction comprendront non seulement des emplois directs mais aussi des
emplois indirects et induits. Chaque type d’emploi est étudié dans les sous-sections ci-dessous.
Emplois directs
Un grand nombre de personnes sera employé durant la construction du Projet Simandou ; selon les
estimations de décembre 2011, 13 000 postes équivalents temps plein (ETP) sont prévus en moyenne entre
2012 et 2015, avec un pic pouvant aller jusqu’à environ 15 600 postes ETP lors de la période la plus
intensive de la phase de construction et une réduction de la main-d’œuvre de construction jusqu’en 2017.
Environ 24 % de ces postes seront rattachés aux opérations de construction sur le port (soit environ 3 900
au pic de la phase).
Pendant la phase de construction, la majorité des travailleurs seront employés par des prestataires par le
biais du Directeur EPCM (Ingénierie, approvisionnement, construction et gestion) du Projet. Pendant la
phase de construction, les postes pour le Projet demanderont divers niveaux de compétences, allant du
poste non qualifié (20 %), au poste semi-qualifié, très qualifié (70 %), ou encore au cadre (10 %). Les
ouvriers non qualifiés comprennent, entre autres, les négociants et les opérateurs débutants ou chargés des
manœuvres ; la catégorie des ouvriers semi-qualifiés comprend les mécaniciens, les agents d’entretien, le
personnel de service et les administrateurs, et celle des ouvriers qualifiés inclut les techniciens, les
planificateurs et les électriciens. La proportion de postes disponibles pour les ressortissants guinéens
dépendra du niveau de compétences et de savoir-faire requis dans le contexte des compétences et de
l’expérience du pays. Selon les estimations, environ 50 % des postes pourraient être proposés aux
employés guinéens. Les 50 % restants devraient être occupés par des travailleurs étrangers qualifiés ayant
déjà participé à des projets de ce type.
Si la proportion des opportunités d'emplois qualifiés et non qualifiés est la même au port que dans le reste
du Projet Simandou, alors environ 780 travailleurs guinéens non qualifiés et 1 170 travailleurs guinéens
semi-qualifiés et qualifiés devraient être embauchés au port au pic de la phase de construction du port. Pour
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-7
ces postes non qualifiés, le Projet donnera la priorité aux ressortissants guinéens résidant dans la zone
d’étude locale dans la mesure où ils répondent aux besoins de l’emploi.
La préfecture de Forécariah compte une population d'environ 135 800 personnes, dont environ la moitié est
estimée d’être en âge de travailler. Ainsi, environ 68 000 travailleurs de la zone d'étude seraient
théoriquement potentiellement disponibles pour occuper les 1 950 emplois directs anticipés pour des
Guinéens non qualifiés et qualifiés lors de la phase de construction (en plus d'un certain nombre d'emplois
indirects et induits comme indiqué ci-dessous).
Toutefois, sans mesures d’atténuation, les chances des résidents de la zone d'étude d’accéder aux postes
qualifiés sont faibles. Les opportunités devraient être plus accessibles aux résidents de communautés
comme Maférinyah et Forécariah, et aux ressortissants guinéens expérimentés venant d’autres parties du
pays qui viendraient s’installer dans la zone qu’aux résidents d’agglomérations plus rurales. Il est aussi
possible que les expatriés guinéens reviennent en Guinée si des postes de direction se présentent. Le
manque d’opportunités pour les habitants des agglomérations rurales s’explique par le faible niveau de
compétences et la précarité des services éducatifs dans la zone d’étude (avec une concentration plus
élevée dans les zones plus urbanisées). Les niveaux d'alphabétisation dans la région administrative de
Kindia (la région gouvernant Forécariah) sont légèrement inférieurs à 23 %, ce qui équivaut à moins de la
moitié du taux d'alphabétisation à Conakry. Les données tirées des enquêtes dans les agglomérations
locales reflètent des taux encore plus faibles de compétence en langue française, qui est employée dans les
accords du Projet ; ainsi, dans la CAP 3,6 % des hommes à la tête de foyers et 1 % des épouses les plus
âgées ou des femmes à la tête de foyers étaient compétents dans la langue.
D’après l’étude sur l’influx migratoire (voir au Chapitre 19 : Migration interne), il y aura un afflux important de
demandeurs d'emploi opportunistes (contrairement à ceux qui sont embauchés à l'avance par le Projet
comme suggéré ci-dessus) dans la zone portuaire, notamment dans les lieux où existent de plus grandes
agglomérations et un bon accès par la route. Ceci entraînera une plus grande concurrence sur les
opportunités d'emploi. Les migrants en provenance de Guinée ou de l'étranger qualifiés en construction
(notamment ceux de pays voisins qui ont une tradition d’influx migratoire dans la zone, tels que la Sierra
Leone) pourraient avoir un avantage dans leur quête d’emploi dans le port et réduire les chances d'emplois
pour les résidents locaux. La proximité de la zone d'étude à Conakry, une région offrant des niveaux de
compétences plus élevés que d'autres régions de la Guinée, pourrait réduire davantage les chances des
résidents d’accéder à des postes semi-qualifiés et qualifiés.
Emplois indirects et induits
Les emplois indirects concernent les personnes travaillant pour les entreprises approvisionnant le port en
biens et services, c’est-à-dire, les fournisseurs. Les emplois induits désignent les postes créés grâce aux
dépenses dans l’économie locale faites par les employés directs et indirects du port.
L’accessibilité routière et la proximité de la zone d'étude à Conakry suggèrent que l'emploi indirect par la
chaîne logistique de la construction sera sans doute important pour les petits fournisseurs de biens et
services. Les agglomérations aux environs immédiats du port se trouvent le long d'une route secondaire qui
va de la route nationale N4 à Maférinyah (CAP 1) en passant par Madinagbé et Senguelen jusqu'à
Touguiyiré (CAP 3). La route secondaire sert d'axe de transport routier clé pour de nombreux biens et
services et garantit une route fiable aux fournisseurs pour acheminer leurs marchandises dans la zone
d'étude. Alors que ces communautés sont caractéristiques de secteurs de services et d'industries
relativement peu développés et d’entreprises informelles à petite échelle, les liaisons de transport vers les
chaînes d'approvisionnement de Conakry et de Maférinyah permettent aux fournisseurs d’avoir un
mécanisme de circulation efficace de biens et services entre la zone d'étude et les marchés d'où proviennent
ces biens lors de la phase de construction.
Les emplois induits devraient être de magnitude plus élevée en raison d’une hausse du pouvoir d’achat dans
la zone d’étude locale, générée par les emplois directs et indirects. Le développement des plantations et
d'un marché de la pêche plus commercial ainsi que l'accès à Conakry ont entraîné l'émergence d'une
économie monétaire dans la zone d'étude. Les opportunités d'emplois rémunérés au port devraient
augmenter la disponibilité et l'emploi de la monnaie dans la zone d'étude. À mesure que l'argent deviendra
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-8
plus accessible, plus de consommateurs seront à même de participer à l'économie locale, ce qui contribuera
au développement du commerce local et régional et des entreprises, créant ainsi de nouvelles opportunités
d’emplois.
Toutefois, il se peut que les dépenses locales par le personnel du Projet soient limitées lors de la
construction car la majorité des travailleurs seront logés, nourris et bénéficieront d'autres services par
l'intermédiaire des prestataires du port. De surcroît, les travailleurs étrangers et les Guinéens arrivant dans
la zone pour travailler au port enverront probablement la majeure partie de leurs revenus dans leur ville
d’origine. Dans la mesure où les Guinéens sont employés, leurs revenus resteront dans l’économie
guinéenne, bien que pas nécessairement dans la zone d’étude.
Un multiplicateur d’emplois indirects et induits a été estimé pour le Projet Simandou sur la base du modèle
macro-économique préliminaire (voir au Chapitre 17 : Économie nationale). D’après les résultats
préliminaires de ce modèle, pour chaque poste EPT créé durant la construction, 5,29 nouveaux postes
seront créés dans toute la Guinée. La construction du port, qui suppose environ 3 900 emplois directs, est
par conséquent estimée de générer approximativement 21 100 emplois indirects et induits dans toute la
Guinée. Parmi ces emplois, une proportion surviendra au sein de l'économie locale et régionale. La
proximité du port de la préfecture et de la sous-préfecture (par exemple Forécariah et Maférinyah dans la
CAP 1) fait de la zone d'étude une source viable d'emplois lors de la phase de construction.
La création d'un maximum de 3 900 emplois directs (dont environ 780 devraient être accessibles aux
ouvriers non qualifiés locaux et 1 170 aux Guinéens qualifiés et semi-qualifiés) et un nombre estimatif de
21 100 emplois indirects et induits durant la construction auront un effet de faible magnitude dans la zone
d'étude. Le nombre accru d’opportunités d’emplois dans la région d’étude locale, en particulier ceux liés
aux emplois induits, devrait entraîner un changement important dans le mode de vie de beaucoup de
foyers. Toutefois, la proportion d’opportunités vis-à-vis de la population locale peut être limitée par l’essor
attendu de la population ; de même, la durée des opportunités se limitera à la période relativement courte
de la construction. La sensibilité de la population affectée est considérée comme élevée. En effet, le
pourcentage plus élevé de postes non qualifiés requis pour cette phase fait qu’une plus grande partie de
la population aura la possibilité d’en profiter, y compris les travailleurs possédant de faibles niveaux de
compétences. Il est ainsi prévu que le port entraîne un impact positif modéré lors de la construction.
18.3.2.2
Impacts de la Phase d’exploitation
Comme pour la phase de construction, les impacts de la phase d’exploitation concerneront les emplois
directs ainsi que les emplois indirects et induits, détaillés dans les sous-sections ci-dessous.
Emplois directs
Avant que l’ensemble du Projet Simandou n’atteigne sa pleine capacité en 2020, on prévoit un effectif
d’exploitation d’environ 5 400 personnes. Sur cet effectif, environ 1 320 travailleurs devraient être basés sur
le site du port, dont 980 employés directs et 340 agents contractuels chargés de la sécurité, de la
restauration, du logement et de l’entretien.
Les travailleurs locaux devraient être affectés à de nombreux postes non qualifiés, même si un nombre limité
de ressortissants guinéens de la zone d’étude seront suffisamment qualifiés pour occuper des postes
qualifiés. Il pourra donc s’avérer nécessaire de recruter la main-d’œuvre qualifiée dans d’autres régions de
la Guinée (notamment dans la ville voisine de Conakry) et, au besoin, en dehors du pays.
L’emploi de ressortissants étrangers ne sera envisagé qu’en dernier recours afin de respecter l’engagement
du Projet de favoriser l’emploi des ressortissants guinéens. Le Projet Simandou vise à augmenter la
proportion d’employés guinéens par rapport à l’ensemble des employés d’environ 70 % au début de
l’exploitation à plus de 90 % d’ici à 2020, en augmentant progressivement la proportion de postes qualifiés et
de fonctions de direction occupés par les Guinéens. Toutefois, dans un premier temps, la majeure partie de
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-9
la main-d’œuvre qualifiée sera probablement recrutée à l’échelle internationale, si les ressortissants
guinéens ayant les qualifications requises ne sont pas disponibles.
Emplois indirects et induits
Le multiplicateur d’emplois, estimé par le Projet par le biais de son modèle préliminaire macro-économique,
prévoit que pour chaque poste EPT créé durant l’exploitation, 4,72 nouveaux postes seront créés dans la
chaîne logistique à travers la Guinée. Par conséquent, si ce multiplicateur est appliqué à toutes les
composantes du Projet, les 1 320 postes ETP sur le site du port pourraient générer 6 200 postes
supplémentaires à une échelle majeure. Il est aussi probable qu’en raison de l’influx migratoire, la
population de la zone d’étude locale augmente au cours de la phase d’exploitation et cette augmentation
s’accompagnera d’une hausse des dépenses au sein de l’économie locale et du développement des
entreprises existantes ou la création de nouvelles, pour fournir des biens et services afin de répondre à la
demande. La phase d’exploitation étant plus longue, on assistera sans doute au maintien d’un plus grand
nombre de postes au sein l’économie locale et régionale durant cette période que durant la phase de
construction. Le développement continu d'infrastructures dans la zone d'étude aidera à soutenir la capacité
des entreprises locales à fournir des biens et services localement, ce qui augmentera probablement le
potentiel d’approvisionnement et le pouvoir d'achat à l’échelle locale.
Selon les estimations, la création de 1 320 postes directs au port et de 6 200 postes indirects et induits sur
une période d’exploitation du port d’environ 40-50 ans aura un effet de magnitude moyenne. Il est prévu
que moins de personnes profitent des opportunités d'emplois lors de la phase d'exploitation par rapport à
la phase de construction ; toutefois, la majorité des emplois se prolongeront probablement à moyen et
long termes. Les opportunités d'emplois indirects et induits créées par la hausse des dépenses et de la
demande dans l'économie locale induiront également en large mesure des changements dans les
conditions économiques de l'état initial. La sensibilité de la population affectée est considérée comme
moyenne car la plupart des postes exigeront une main-d’œuvre qualifiée et donc seule une partie limitée
de la population possédant ce niveau de compétences pourra y accéder. Il est prévu que le port entraîne
un impact positif modéré lors de la phase d'exploitation.
18.3.3
Compétences et expérience professionnelles
Les emplois directs et indirects au port permettront aux personnes d’améliorer leurs compétence et
expérience professionnelles, grâce à la formation sur le tas mais aussi à des formations adressant des
sujets tels que les normes de santé, de sécurité et d’environnement (HSE). Le port leur permettra
également de se familiariser avec les exigences et les modes de travail d’une entreprise multinationale, pour
les aider à renforcer leurs capacités concurrentielles et de participation à une économie mondiale et
contribuer au développement d’une main d’œuvre fondée sur les connaissances dans la zone d’étude.
Étant donné que la plupart de la population de la zone d’étude et la majorité des ressortissants guinéens
partiront d’une base de compétences relativement limitée, le port pourrait avoir un impact significatif sur les
moyens de subsistance et les modes de vie, et notamment améliorer l’employabilité future de la population.
18.3.3.1
Impacts de la phase de construction
Étant donné que la plupart des moyens de subsistance dépendent actuellement de la pêche et de
l’agriculture, les compétences et l’expérience acquises au port pourraient favoriser de futures opportunités
génératrices de revenus dans une plus large gamme de secteurs, tels que la construction, le transport, la
sécurité et d’autres professions. Bien que les contrats de construction soient de courte durée, ces
améliorations du profil de la main-d’œuvre résultant des emplois directs et indirects devraient élargir les
opportunités, avec des effets possibles à plus long terme, en particulier pour les personnes capables
d’acquérir un poste semi-qualifié ou qualifié ou d’améliorer leurs compétences pour pouvoir y prétendre.
L'expérience gagnée par les personnes qui acceptent des postes qualifiés sera également positive, mais
relativement peu de personnes locales pourront seulement y accéder.
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-10
Les opportunités engendrées par le port pour améliorer l'expérience et les compétences de la population
lors de la construction devraient avoir un effet de faible magnitude étant donné la courte durée et le peu
d'opportunités de développement des compétences pour les postes de la phase de construction. La
durée d'embauche pourra varier d’une personne à l’autre, selon les postes pour lesquels elles auront été
embauchées et les formations associées qu’elles auront suivies. La sensibilité de la population affectée
est considérée comme moyenne, car les personnes qui bénéficieront d’une plus grande expérience et
d’une amélioration de leurs compétences seront celles ayant déjà été en mesure d’obtenir un emploi. En
conséquence, on s’attend à ce qu'il y ait un impact positif mineur lors de la construction.
18.3.3.2
Impacts de la Phase d’exploitation
Au cours de la phase d'exploitation, moins de postes seront disponibles que pendant la phase de
construction, notamment au niveau des postes non qualifiés, comme l’explique la section 18.3.2.2. Par
conséquent, un plus petit nombre de personnes pourront bénéficier d’un perfectionnement de leurs
compétences et de leur expérience grâce à un emploi direct sur le port. Toutefois, les personnes qui
resteront au port auront la possibilité d’acquérir des compétences et une expérience à long terme, ce qui
pourrait leur permettre d’accéder à des fonctions plus importantes au port, d'approfondir leurs compétences
au fil du temps et d’accroître leur employabilité ailleurs. En raison de l’engagement du Projet Simandou à
augmenter le taux de ressortissants guinéens dans la main-d’œuvre pendant sa durée de vie, les efforts de
formation des personnes recrutées à l’échelle nationale seront poursuivis. En outre, les employés acquérant
ou perfectionnant leurs compétences et leur expérience durant la phase de construction pourront accroître
leurs capacités d’embauche pour se prévaloir des possibilités d’emplois indirects ou induits que le Projet
Simandou devrait entraîner aux niveaux local, régional et national.
Les opportunités proposées par le port visant à perfectionner les compétences et l’expérience
professionnelles de la population durant la phase d’exploitation devraient avoir un effet de faible
magnitude. Un plus petit nombre de postes directs seront disponibles au port, mais les employés qui
resteront ou seront embauchés durant cette période pourront bénéficier d’une formation renforcée et
d’une expérience étendue, ce qui entraînera un approfondissement des compétences ainsi que le
transfert de postes plus qualifiés aux ressortissants guinéens. Des compétences et une expérience
nouvelles peuvent être acquises au sein des communautés locales grâce aux possibilités d’emplois
indirects et induits prévues. La sensibilité de la population affectée est considérée comme moyenne, car
les personnes pouvant bénéficier d’une plus grande expérience et d’une amélioration de leurs
compétences seront celles qui ont déjà pu obtenir un emploi. Dès lors, l’impact devrait être positif mineur
durant la phase d'exploitation.
18.3.4
Opportunités et possibilités au sein de la chaîne logistique locale
Le port génèrera de gros contrats d’achat d’équipements et d’autres biens et services. La plupart de ces
contrats concerneront des biens et services spécialisés que seul un petit nombre d’entreprises peuvent
actuellement fournir en Guinée. Bon nombre de ces contrats devront donc être passés à l’échelle
internationale. Toutefois, il existe encore un potentiel pour que les petites entreprises locales puissent
assurer une part de l’approvisionnement aux niveaux local, régional et national, ce qui aura un impact
significatif sur l’économie guinéenne.
Pour les besoins du Projet Simandou, un « fournisseur local » est défini comme une entreprise commerciale
(un entrepreneur individuel, une PME ou une société) détenue principalement par un ou plusieurs résident(s)
permanent(s) en Guinée, et exerçant leur activité professionnelle principale en Guinée.
Sans soutien, les fournisseurs locaux auront sans doute beaucoup de mal à répondre aux normes de qualité
et à l’ampleur des besoins du Projet Simandou. Toutefois, lorsqu’elles sont en mesure de saisir les
opportunités pour faire partie de la chaîne logistique du port, les entreprises peuvent s’attendre à des
avantages soutenus et durables. Ces avantages pourraient inclure une expérience plus approfondie et une
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-11
formation plus poussée des employés (notamment en matière de respect des normes internationales
rigoureuses en matière de qualité, de santé, de sécurité et de gestion de l’environnement) et une capacité
de prestation accrue.
Le fait que le port soit très proche de Conakry offre des chances supplémentaires d'améliorer les
opportunités et les possibilités au sein de la chaîne logistique locale. Dans la sous-préfecture de Maférinyah
par exemple, il existe plusieurs associations agricoles qui approvisionnent régulièrement des entreprises à
Conakry. Le développement d'un réseau d'infrastructures publiques dans la zone d'étude aidera à continuer
de promouvoir la circulation des biens et services entre les fournisseurs de Conakry et des marchés locaux,
tels que Sangbon (CAP 6) et Maférinyah (CAP 1), et les acheteurs de ces biens et services dans la zone
portuaire.
18.3.4.1
Impacts de la phase de construction
Durant la phase de construction, le port nécessitera de biens d’équipement et de services très techniques
qu’il se procurera par le biais de contrats d’une durée de plusieurs mois, voire de plusieurs années. Si la
plupart des produits spécifiques au port doivent être fournis par des entreprises à l’international, les besoins
tels que les services de génie civil, l’approvisionnement alimentaire, les services de maintenance non
techniques, les services de sécurité, l’entretien des bâtiments et des installations, l’entretien général des
véhicules, le transport des employés et la gestion des terres peuvent être satisfaits par des entreprises
guinéennes. Les camps d’ouvriers constitueront également des opportunités spécifiques pour les
fournisseurs locaux concernant les services décrits ci-dessus, ainsi que la restauration, l’entretien et la
blanchisserie.
Au niveau national, les dépenses d’approvisionnement, bien que limitées, augmenteront la contribution à
l’économie guinéenne (voir Chapitre 17 : Économie nationale). Des programmes d'approvisionnement
locaux ont déjà été lancés pour le développement de la Mine de Simandou afin de maximiser
l'approvisionnement national chaque fois que c’est possible et cette pratique sera maintenue pour
l’ensemble du Projet. En 2011, le Projet a dépensé plus de 25 millions de dollars US en biens et services en
Guinée. Le Projet s'est également engagé à améliorer l'approvisionnement local en renforçant les capacités
des petites et moyennes entreprises et en offrant des services consultatifs par l'intermédiaire du Programme
Guinéen d’achats locaux (PGAL), développé en partenariat avec la SFI.
Dans la zone d’étude, l’approvisionnement direct devrait être limité puisque l’économie y est largement sousdéveloppée (la plupart des entreprises sont liées à la production et au commerce de biens agricoles, de
poissons et à la saliculture) et que les prestataires de services n’ont pas les capacités suffisantes pour
répondre aux besoins du port. Si certaines entreprises de la zone d’étude ont une chance d’entrer dans la
chaîne logistique du port, en partie grâce à leur participation aux programmes de formation du Projet, rares
sont celles qui pourront en faire autant dans les premières phases de construction. Dans les cas où les
entreprises locales ne peuvent pas fournir les biens et services nécessaires, il serait peut-être possible de se
procurer ces biens et services auprès d'entreprises de Conakry.
Durant la phase de construction, le port devrait apporter des opportunités et améliorer les possibilités de
la chaîne logistique locale par le biais de la fourniture de contrats d’approvisionnement de divers biens et
services. On pense que les contrats auront un effet de magnitude faible à moyenne, en raison du nombre
limité de contrats non techniques accessibles aux fournisseurs locaux. La sensibilité de la population
affectée est considérée comme moyenne, et ne concernera que les quelques propriétaires d’entreprises
et les employés dotés des aptitudes et des capacités à tirer profit des opportunités qui se présentent.
Ainsi, il est prévu qu'il y ait un impact positif mineur à modéré lors de la phase de construction.
18.3.4.2
Impacts de la Phase d’exploitation
On estime que d’ici 2023, les besoins annuels du Projet Simandou en matière de matériaux, d’installations et
de services, y compris les paiements aux prestataires, s’élèveront à 745 millions de dollars US. Les
entreprises guinéennes ont un potentiel de développement et de croissance qui pourrait leur permettre de
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-12
satisfaire à une proportion significative de ces besoins d’approvisionnement directs durant la phase
d’exploitation du port, notamment par le biais des investissements continus du Projet et par l’application du
PGAL. En outre, les fournisseurs locaux qui auront été impliqués dans le port durant la phase de
construction auront acquis une expérience en matière d’approvisionnement du Projet et seront mieux aptes
à répondre aux besoins du port durant la phase d’exploitation.
Dans la zone d'étude, l'accès aux initiatives de formation du Projet aidera probablement les entreprises à
devenir plus capables de répondre à des hausses anticipées de la demande en biens et services venant des
employés directs ou indirects du port, et ainsi d’améliorer leur participation à l'approvisionnement indirect au
sein de la chaîne logistique du port.
Les opérations du port devraient apporter des opportunités et des capacités accrues au sein de la chaîne
logistique locale, par le biais de contrats directs avec le port, et grâce à des opportunités
d’approvisionnement indirectes en réponse à la demande locale croissante en biens et services. Il est
considéré que les opportunités offertes par la chaîne logistique ont un effet de magnitude faible à
moyenne, en raison du nombre limité de contrats non techniques accessibles aux fournisseurs locaux
mais également en raison de la demande générale accrue du port sur la durée. La sensibilité de la
population affectée est considérée comme moyenne, notamment pour les quelques propriétaires
d’entreprises et employés qui ont la possibilité et la capacité de tirer profit des opportunités qui se
présentent ; cette résilience devrait augmenter avec le temps, dû à l’exposition et la formation continues
relatives aux besoins du Projet. À ce titre, il est prévu qu’il y ait un impact positif mineur à modéré lors de
la phase d’exploitation.
18.3.5
Développement économique et diversification
L’approvisionnement et les dépenses des travailleurs durant la construction et l’exploitation du port devraient
entraîner la croissance et la diversification de l’économie de la zone d’étude. Les revenus accrus générés
par les emplois directs et indirects permettront également d’améliorer les conditions de vie des foyers
locaux : ceux tirant profit des opportunités d’emplois du port devraient bénéficier d’une amélioration sensible
de leur statut économique en particulier, surtout si des opportunités d’emplois à plus long terme se
présentent. En outre, il est probable que les migrants dans la zone apportent différents biens, services et
connaissances, qui pourront être partagés et transférés localement.
Comme indiqué lors des réunions de consultation des parties prenantes pour l’EISE entre septembre et
octobre 2011, le développement économique et la diversification se traduiront surtout par un impact positif
pour la plupart des parties prenantes (c’est-à-dire celles qui accordent de l’importance au changement et au
développement, en particulier les jeunes). Toutefois, le port ne permettra pas de fournir des emplois à toute
la communauté locale et tout le monde n’aura pas l’occasion de créer une entreprise qui bénéficiera des
opportunités commerciales induites. Il se peut donc que de nombreux résidents de la zone d’étude ne
puissent pas profiter des opportunités de développement associées au port.
18.3.5.1
Impacts de la phase de construction
Lors de la phase de construction, il y aura des opportunités de développement économique et de
diversification au fur et à mesure que les communautés locales chercheront à répondre à l’évolution et à la
croissance de la demande des consommateurs.
On s’attend à ce que les foyers de la zone d’étude locale, par exemple, aient la possibilité de développer
leurs activités génératrices de revenus actuelles. Les principales sources de revenus proviennent de la
vente de poissons et de cultures maraîchères, de la saliculture, de l’élevage et du commerce. L’essor
démographique devrait conduire à une augmentation de la demande en cultures maraîchères ; de même,
les protéines devraient devenir plus importantes dans les régimes alimentaires dû à la hausse de revenus
issue des opportunités d’emplois, ce qui semble indiquer que la pêche et l’élevage ont aussi un potentiel de
croissance. Actuellement, les vendeurs de poissons peuvent obtenir entre 5 000 et 6 000 GNF
(0,70-0,84 dollars US) le kilo pour du poisson de la plus haute qualité. Quant aux animaux d’élevage, les
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-13
poulets atteignent un prix du marché compris entre 20 000 et 30 000 GNF (2,80-4,20 dollars US) et les
chèvres et les moutons peuvent valoir entre 70 000 et 100 000 GNF (9,80-14,00 dollars US). Avec un
revenu moyen par foyer dans la zone d’étude locale de 1 540 dollars US par an (4,22 dollars US par jour),
même de petites hausses dans les ventes pourraient se révéler bénéfiques. (Toutefois, il est admis qu’une
hausse de la demande pourrait aussi affecter la sécurité alimentaire, notamment dans le cas des populations
vulnérables. Voir au Chapitre 20 : Utilisation des terres et moyens de subsistance basés sur les terres pour
une réflexion sur cet impact potentiel.)
En outre, un certain nombre de foyers dans les agglomérations longeant la route entre Touguiyiré (CAP 3) et
Maférinyah (CAP 1) font du commerce leur principale source de revenus en raison de leur proximité avec
Touguiyiré, un lieu de négoce local et Sangbon (CAP 6), site d’un marché bihebdomadaire. Une population
en hausse, une économie monétaire de plus en plus importante et le développement d’infrastructures
locales lors de la construction du port pourraient favoriser encore plus ces activités. En plus du commerce,
les entreprises de services telles que les hôtels et les restaurants peuvent se développer en réponse à
l’influx migratoire ainsi qu’à la hausse du pouvoir d’achat, malgré les contraintes mentionnées à la
section 18.3.2.1 concernant les limites de dépenses des employés du Projet et les transferts de fonds par les
migrants vers leur région d’origine.
L’influx migratoire devrait également induire la présence de gens dotés d’une expérience et de
connaissances différentes qui complèteront non seulement les activités économiques existantes mais
introduiront aussi d’autres biens et services qui diversifieront l’économie locale.
La construction devrait multiplier les possibilités de développement économique et de diversification,
notamment au niveau local. Les nouvelles opportunités sont considérées comme ayant un effet de
magnitude moyenne, étant donné qu’elles dureront pendant toute la durée de la construction et pourraient
se prolonger pendant toute la durée de vie du port. La sensibilité de la population affectée est considérée
comme moyenne, car seules les personnes capables d’exploiter les nouvelles opportunités par le biais
d’une production alimentaire dépassant leurs propres besoins ou par la mobilisation de ressources telles
que le crédit et les compétences commerciales devraient en profiter le plus. Ainsi, il est prévu qu’il y ait un
impact positif modéré lors de la phase de construction.
18.3.5.2
Impacts de la Phase d’exploitation
Durant la phase d’exploitation, les besoins de la population continueront à se développer et deviendront plus
sophistiqués. La demande sera déterminée par une augmentation des revenus disponibles. L’économie
s’adaptera pour satisfaire les demandes de biens et services, entraînant ainsi un développement et une
diversification économiques continus.
Les connections établies entre la zone d’étude et les zones de forte activité économique dans la région
continueront probablement à soutenir le développement économique à l’issue du démarrage de
l’exploitation. Le lien entre Conakry, Maférinyah et Forécariah (CAP 1) en tant que marchés
d’approvisionnement en biens et services aidera à poursuivre l’amélioration des infrastructures locales. En
outre, il se peut que la hausse des activités commerciales locales apparue lors de la phase de construction
ralentisse lors de la phase d’exploitation mais les entreprises apprendront probablement à développer et à
perfectionner leurs activités pour pouvoir être plus efficaces.
La phase d’exploitation devrait avoir un impact positif sur la zone d’étude en termes de développement
économique. Les opportunités de croissance et de diversification sont considérées comme ayant un effet
de magnitude moyenne, étant donné la diversité des besoins et des demandes dans toute la zone d’étude
et l’augmentation de la capacité des individus à mobiliser des ressources pour répondre à cette demande.
La sensibilité de la population affectée est considérée comme moyenne, car les personnes en mesure
d’exploiter les nouvelles opportunités par le biais de ressources sont celles qui devraient en profiter le
plus. Par conséquent, on prévoit un impact positif modéré au cours de la phase d’exploitation.
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-14
18.3.6
Alternance de forte croissance et de récession entre la construction et l’exploitation
Comme décrit à la Section 18.3.2 ci-dessus, on constate un écart distinct entre le nombre de travailleurs et
les niveaux de compétences requis entre la construction et l’exploitation. Un certain nombre de contrats
d’emplois temporaires se termineront après la construction, et le nombre de postes indirects et induits créés
durant la construction baissera avec la chute de la demande de biens et services.
L’étendue de cet impact dépendra d’un certain nombre d’aspects, énumérés ci-dessous.

Le nombre d’emplois occupés par des résidents de la zone d’étude régionale et locale durant la
construction, par rapport aux étrangers et ressortissants guinéens venus de l’extérieur de la zone
d’étude et qui devraient retourner chez eux à l’issue de la construction. L’émigration de ces travailleurs
aura sans doute des répercussions sur les dépenses en biens et services locaux et le développement
des activités économiques dans la zone d’étude. Comme nous l’avons déjà évoqué, les résidents de
Guinée sont plus susceptibles d’occuper des postes de construction moins qualifiés, tandis que les
emplois plus qualifiés seront assurés par une main-d'œuvre internationale.

L’ampleur de l’influx migratoire dans la zone durant la construction et le nombre de migrants ayant
obtenu un emploi durant cette période qui ne rentreront pas nécessairement chez eux à la fin de la
construction. Comme il a été dit au Chapitre 19 : Migration interne, il devrait y avoir un influx migratoire
significatif durant la construction, notamment à Maférinyah et à Forécariah, avec des migrants
recherchant principalement des opportunités d’emploi.

Le degré de développement de l’économie locale et la dépendance de cette économie envers le port.
La réduction du nombre d’emplois directs et indirects liés aux opportunités d’approvisionnement
entraînera une baisse importante de l’activité économique et des avantages associés. Une réduction
peut également avoir des répercussions sur les emplois induits au niveau de petites activités
commerciales, qui devraient se développer pour répondre à la demande en biens et services émanant
des employés directs et indirects. Encore une fois, cet effet est susceptible d’être plus durement
ressenti dans les villes plus développées comme Maférinyah et Forécariah (CAP 1).
18.3.6.1
Impacts entre la phase de construction et la phase d’exploitation
La transition du port de la phase de construction à celle d’exploitation entraînera une diminution du
nombre d’opportunités d’emplois, accompagnée d’un effet « d’alternance de forte croissance et de
récession ». Cet effet est considéré comme ayant une magnitude moyenne, compte tenu de la courte
durée des contrats et de la réduction progressive du personnel de construction dans le temps. La
sensibilité de la population affectée est considérée comme élevée, car les résidents de la zone d’étude ont
généralement de faibles capacités d’adaptation à l’évolution des besoins en matière de main-d’œuvre.
Outre le fait qu’ils manquent souvent de compétences pour répondre aux besoins de main-d’œuvre lors
de la phase d’exploitation, ces travailleurs pourraient être incapables de trouver des postes similaires
dans la zone locale et ne pas vouloir ou ne pas pouvoir retourner à leurs moyens de subsistance
précédents. À ce titre, ce processus devrait avoir un impact négatif majeur entre la phase de construction
et celle d’exploitation.
18.3.7
Inflation des prix et vulnérabilité économique
Les dépenses accrues dans la zone d’étude pourraient déclencher l’inflation des prix locaux. Ceci peut
particulièrement poser problème dans les agglomérations les plus proches des activités du port, qui peuvent
connaître des changements importants dans l’activité économique. Cela s’est déjà produit dans les
communautés proches de la Mine de Simandou, comme à Moribadou, où l’on a constaté une augmentation
importante du prix du riz lors de l'influx migratoire initial dans la zone en 2008. Au fur et à mesure de
l’évolution du port, les types de ressources susceptibles de subir une augmentation des prix pourraient
concerner les terrains, les matériaux de construction, le carburant, les denrées alimentaires et les transports.
Les pressions foncières dues à l’acquisition de terres par le port pour des activités directes et par l'influx
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-15
migratoire pourraient aussi réduire la disponibilité de biens agricoles et de logement, entraînant ainsi une
nouvelle hausse des prix (discuté plus loin au Chapitre 20 : Utilisation des terres et moyens de subsistance).
18.3.7.1
Impacts de la phase de construction
Le risque d’inflation des prix dans la zone d’étude locale sera le plus élevé durant la construction, et
notamment à son pic, car cette phase se traduira par une hausse de la demande en biens et services sur
une durée relativement courte, avec peu de temps pour que les habitants et les autorités anticipent et
s’adaptent aux besoins d’une population en plein essor. Le risque d’inflation des prix sera probablement
quelque peu atténué par les contrôles du Projet sur les interactions entre les travailleurs et la population
locale, et le fait que les camps de construction couvriront les besoins de première nécessité (c’est-à-dire
l’hébergement, les denrées) pour les employés. L’impact de l’inflation des prix se ressentira probablement
surtout dans les zones où l’influx migratoire et l’activité économique sont élevés, comme les villes de
Maférinyah et Forécariah (CAP 1) et les villages de Touguiyiré, Senguélen, Sounganyah et Madinagbé (CAP
3), ainsi que dans les agglomérations des alentours qui s’approvisionnent auprès de ces villes de marché.
En général, les foyers ayant de faibles niveaux de revenus disponibles et des opportunités limitées de
générer un revenu complémentaire devraient être les plus affectés par les hausses de prix.
La spéculation foncière est également une source de préoccupation croissante dans la zone d’étude locale.
Compte tenu de l’importance de la terre dans la production de biens locaux et la quantité fixe de terres, la
spéculation peut non seulement contribuer à faire augmenter les prix des terres mais aussi des biens locaux
si les terres détenues par les spéculateurs n’étaient pas utilisées pour la production et limitaient
l’approvisionnement. Ce phénomène est susceptible d’empirer en raison de la proximité de la zone d’étude
avec Conakry, en augmentant son attrait aux yeux des acheteurs et des vendeurs désireux de créer ou de
maintenir des liens avec la capitale du pays. L’influx migratoire augmentera probablement aussi la
spéculation et, ultérieurement, l’inflation.
La proximité du port avec Conakry, qui est située à 66 kilomètres du site du port par la route et est
accessible par la route à Touguiyiré ainsi que par la rivière Morébaya, pourrait contribuer à atténuer une
partie des craintes d’inflation potentielle, étant donné que Conakry offrira un autre marché aux personnes de
la zone d’étude (qu’il s’agisse de consommateurs directs ou de commerçants intermédiaires) pour se
procurer des biens et services et combler tout manque d’approvisionnement éventuel.
Lors de la phase de construction, le port devrait avoir un impact sur les prix, en particulier dans les zones
de forte demande en biens – y compris les terres - et en services, en raison de l’influx migratoire et de
l’activité économique. Cela est jugé avoir un effet de magnitude élevée, compte tenu des tendances à la
fois près de la Mine de Simandou, où la forte demande et l’offre limitée ont conduit à une hausse des prix,
et près du port, où l’on a constaté des achats de terres à des fins spéculatives. La sensibilité de la
population affectée est considérée comme étant moyenne à élevée. Il se peut que des segments de la
population de la zone d’étude locale trouvent difficile de s’adapter à la hausse des prix si leurs revenus ne
sont pas compatibles avec les prix et que leur pouvoir d’achat s’amenuise. Toutefois, les communautés
devraient être capables de s’adapter à la hausse en s’approvisionnant en biens et services dans d’autres
zones d’activités économiques, comme Conakry. En conséquence, il devrait y avoir un impact négatif
majeur à critique durant la construction.
18.3.7.2
Impacts de la Phase d’exploitation
Suite à la forte croissance initiale de la construction, la demande de biens et services risque de se stabiliser,
voire de baisser au début de la phase d’exploitation. Au fil du temps, tout au long de la phase d’exploitation,
la demande accrue devrait être en partie satisfaite par une adaptation du marché local et régional, et une
hausse correspondante de l’offre de biens et services. Les prix devraient donc se stabiliser de nouveau au
bout de quelques années. L’assouplissement des prix devrait contribuer à la réduction des impacts négatifs
sur la population et les personnes économiquement vulnérables. Le niveau général des prix risque de rester
plus élevé que les prix d’origine, notamment lorsque la demande se maintient élevée avec une offre
relativement fixe (par exemple sur le marché immobilier), surtout dans les zones de grand influx migratoire,
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-16
comme Forécariah et Maférinyah (CAP 1) et Touguiyiré, Senguelen, Soungaya et Madinagbé (CAP 3).
Tandis que les prix diminueront probablement durant la phase d’exploitation, il se peut que les revenus des
foyers soient aussi réduits. La baisse du prix des biens et services et la réduction des emplois du Projet lors
de l’exploitation auront une incidence sur le salaire de ceux qui sont devenus directement ou indirectement
dépendants du Projet en tant que source de revenus. La réduction au niveau des revenus aura un impact
sur le pouvoir d’achat des foyers ainsi que sur leur capacité à acheter des biens essentiels.
Lors des activités de la phase d’exploitation du port, les prix devraient se stabiliser ou diminuer au fur et à
mesure que les producteurs deviennent capables de mieux répondre à la demande accrue dans la zone
d’étude. Les activités sont considérées avoir un effet de magnitude modérée. Les niveaux des prix
devraient être plus élevés dans toute la zone d’étude et la réduction de l’activité économique et des
emplois aura une incidence sur les revenus des foyers provenant du Projet ou des activités liées au
Projet, ce qui peut freiner encore le pouvoir d’achat et la gamme de biens et services que les foyers
peuvent se permettre. La sensibilité de la population affectée est considérée comme moyenne, car même
si les consommateurs devront probablement faire face à une augmentation du niveau général des prix, ils
auront accès à de meilleurs ressources et marchés pour les aider à faire face aux variations des prix. En
conséquence, il devrait y avoir un impact négatif modéré durant l’exploitation.
18.3.8
Attentes non satisfaites
Les attentes de la communauté locale sont élevées en termes d’emplois associés au Projet, y compris au
port. Toutefois, il est probable que le personnel technique qualifié requis pour de nombreux postes durant la
construction et l’exploitation du port ne soit pas disponible dans la zone d’étude et qu’il soit généralement
rare en Guinée. De nombreux résidents de la zone d’étude pourraient rencontrer davantage de difficultés en
raison de leur faible niveau d’instruction (sachant que seuls 23 % des adultes ont atteint un certain niveau
d’éducation) et une absence générale d’opportunités de formation formelle ou sur le tas pour acquérir les
compétences requises.
Un influx de migrants à la recherche d’emplois dans la zone, aussi bien des étrangers que des ressortissants
guinéens d’autres régions du pays, augmenteront considérablement la concurrence locale sur le marché de
l’emploi. Il est possible que certains de ces migrants aient acquis des compétences dans l’exploitation
minière ou le secteur portuaire et la construction dans d’autres projets en Guinée et ailleurs, ce qui les aidera
dans leur recherche de postes au sein du port.
D’après les résultats de la consultation des parties prenantes et les commentaires de la communauté, les
jeunes auront de très grandes attentes en matière d’emplois salariés au sein du Projet. Outre
l’enthousiasme et le sens du droit au travail qui est souvent ressenti par les jeunes (1) en général, les jeunes
hommes postulant à des emplois auront conscience qu’ils sont aptes au travail et résistants et par là même
les plus aptes au travail manuel et aux travaux de construction. Cette perception sera accentuée par un
sentiment de droit sur les postes créés dans la région, ce qui pourrait entraîner des tensions (et peut-être
des violences) contre les migrants en lice pour les mêmes emplois.
18.3.8.1
Impacts des phases de construction et d’exploitation
Les activités pendant toute la durée de vie du port peuvent se traduire par un accroissement des tensions et
des conflits dans les communautés et entre elles, et entre les premiers résidents et les migrants en
particulier, en raison des opportunités réelles et perçues d’accès au Projet. Cela pourrait à son tour avoir un
impact sur les relations entre le Projet et les populations dans la zone d’étude qui se sentent exclues des
bénéfices du port.
(1) Désignant des personnes de 15 à 24 ans environ, aux fins de cette évaluation.
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-17
Les tensions associées aux attentes non satisfaites liées à la vie du port fluctueront pendant sa durée de
vie, au fur et à mesure que l’économie trouvera son équilibre naturel et prendra en compte le profil
d’exploitation. La magnitude de l’impact est donc considérée comme moyenne. La sensibilité de la
population affectée est considérée comme élevée, en raison de sa faible capacité à s’adapter, du contexte
des très grandes attentes et de la grande ampleur de l’influx migratoire attendu dans la zone. En
conséquence, il devrait y avoir impact négatif majeur durant la construction et l’exploitation.
18.4
Mesures d’atténuation et impacts résiduels
18.4.1
Vue d’ensemble
Cette section présente les mesures d’atténuation des impacts potentiels sur l’emploi et le développement
économique mises en œuvre par le Projet. Comme précisé dans l’étude d’impacts ci-dessus, ces impacts
comprennent les changements suivants :







Les niveaux d’emploi ;
Les compétences et l’expérience professionnelles ;
Les opportunités et les possibilités au sein de la chaîne logistique locale ;
Le développement économique et la diversification ;
L’alternance de forte croissance et de récession entre la construction et l’exploitation ;
L’inflation des prix et la vulnérabilité économique ; et
Les attentes non satisfaites.
En tant que toile de fond des mesures d’atténuation présentées, cette section décrit d’abord le Cadre de
gestion sociale par le biais duquel le Projet traitera les impacts socio-économiques et communautaires. La
section fait ensuite une synthèse de toutes les mesures d’atténuation des impacts sur l’emploi et le
développement économique. Enfin, elle évalue l’importance des impacts résiduels pour chaque impact
spécifique suite à l’application des mesures d’atténuation.
18.4.2
Cadre des mesures d’atténuation
Pour atténuer les impacts socio-économiques négatifs et optimiser les effets positifs au sein des
communautés dans lesquelles il opère, le Projet a élaboré un Cadre de gestion sociale. Le CGS s’inscrit
dans la Stratégie de développement régional (SDR) du Projet et il est conçu pour l’aider à atteindre ses
objectifs.
18.4.2.1
Stratégie de développement régional
La SDR identifie les méthodes par lesquelles le Projet peut faciliter et soutenir les liens entre l’ensemble de
la région affectée par le Projet Simandou et les initiatives de développement national et local en Guinée. Le
Projet cherche à s’assurer que les avantages qu’il procure se prolongeront au-delà de la durée de vie de la
Mine de Simandou en intégrant des aspects de développement durable dans toutes les décisions du Projet
et en forgeant des partenariats avec des organisations locales et internationales sur des questions de
développement. Les objectifs de la SDR du Projet sont :



éviter d’avoir un impact négatif net sur la situation socio-économique ;
devenir un catalyseur de croissance pour que le Projet, l’État, les donateurs et d’autres investisseurs
puissent orienter des ressources vers des initiatives de développement mûrement réfléchies, et ce de
manière coordonnée ; et
dans la mesure du possible, s’assurer que les aspirations en matière de développement local soient
réalisées.
La consultation des parties prenantes est considérée comme essentielle pour que le Projet s’aligne sur les
objectifs de développement de la Guinée. Par conséquent, en 2012, le Projet mettra en place un forum
multisectoriel dédié (dénommé, pour l’instant, « Forum sur le développement régional ») qui représentera le
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-18
Projet, divers niveaux du gouvernement, les communautés et d’autres parties prenantes. Le Projet financera
également le premier plan économique régional. Le Projet envisage ensuite de jouer le rôle de catalyseur et
de partie prenante à long terme plutôt que celui de propriétaire ; en outre, le financement du processus à
moyen et long termes se ferait par le biais d’un fonds créé à cette fin (jusqu’ici appelé « Fonds de
développement de Simandou »).
18.4.2.2
Cadre de gestion sociale
Le CGS fournit une structure pour la conception et la mise en œuvre détaillées des mesures d’atténuation
sociale du Projet, qui seront regroupées dans une série de Plans de gestion sociale.
Comme illustré à la Figure 18.2, le CGS regroupe des mesures d’atténuation sociale en plusieurs
programmes répartis selon quatre thèmes : Aménagement urbain et rural ; Création d’emplois et moyens de
subsistance ; Santé, sécurité et sûreté communautaires ; et Patrimoine culturel et sensibilisation. Ces
thèmes mettent en relief les liens qui existent entre les mesures d’atténuation développées pour pallier
divers impacts et promouvoir la coordination des efforts pendant la conception et la mise en œuvre détaillées
de ces mesures. Les Plans de gestion sociale décriront en détail les actions, les indicateurs et les objectifs
correspondant à chaque thème qu’il faudra atteindre grâce à leurs programmes respectifs.
La conception et la mise en œuvre détaillées du CGS seront influencées par plusieurs facteurs.

La hiérarchisation : Le Projet hiérarchisera les mesures d’atténuation relatives aux impacts négatifs et
aux risques, en accordant une attention particulière aux impacts négatifs dont on pense qu’ils auront
une importance majeure ou critique. Les délais de mise en œuvre tiendront compte du calendrier du
Projet et les mesures qui répondent aux besoins immédiats seront traitées en priorité, dans la première
année d’une phase (celle de construction par exemple). Elles pourront ensuite être renforcées et
étoffées au cours des années suivantes pour élargir la portée et la pérennité de leurs avantages. Dans
sa démarche d’atténuation, le Projet tiendra également compte des populations cibles appropriées, en
donnant la priorité aux communautés affectées par le Projet (à la fois celles qui sont affectées
directement par les activités du Projet et celles qui sont affectées indirectement par les pressions liées à
l’influx migratoire) et aux groupes vulnérables au sein de ces communautés, par rapport à d’autres
bénéficiaires potentiels. En partant du constat que les impacts, les risques et les populations affectées
(groupes vulnérables compris) peuvent évoluer au fil du temps, le Projet adaptera son processus de
hiérarchisation selon les résultats du suivi continu, en tant que de besoin.

L’alignement : Dans la mesure du possible, le Projet alignera ses mesures d’atténuation sur les
politiques et les plans de développement des communautés et des autorités administratives locales (par
exemple Plans directeurs, Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté) et sur les objectifs
identifiés dans les forums de développement pertinents (Forum de développement du Projet Simandou,
Programme d’Appui aux Communautés Villageoises [PACV]). Cependant, les efforts au sens large
visant à transformer de manière positive l’environnement socio-économique de la Guinée relèveront de
la responsabilité de la SDR. Même si l’on prévoit que la SDR et le CGS collaboreront pour optimiser la
valeur de l’atténuation en identifiant les partenariats appropriés et en évitant les erreurs ou les
chevauchements de programmation avec d’autres entités de développement, le CGS maintiendra
d’abord l’attention du Projet sur l’atténuation en temps voulu des impacts négatifs dans les
communautés affectées par le Projet.
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-19
Figure 18.2 Cadre de gestion sociale du Projet Simandou
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-20

La consultation des parties prenantes : Le Projet invitera diverses parties prenantes à se consulter et
à échanger des informations, et à travailler en partenariat sur la conception détaillée et la mise en
œuvre des mesures d’atténuation. En particulier, la consultation des communautés affectées par le
Projet jouera un rôle critique dans la conception des Plans de gestion sociale. Toutes les questions
relatives aux mesures d’atténuation ou aux activités du Projet seront traitées par le biais de la
Procédure de gestion des doléances du Projet (voir l’Annexe 1G : Procédure de Gestion des Doléances
du Projet Simandou) et les résultats issus de la résolution de ces doléances orienteront l’évolution des
mesures d’atténuation. En outre, le Projet favorisera le renforcement des capacités au sein des
organisations gouvernementales et de la société civile afin de leur permettre de participer davantage à
la conception, à la mise en œuvre et au suivi des mesures d’atténuation. Le Plan de consultation des
parties prenantes du Projet décrira les processus par lesquels cette consultation et ces partenariats
seront gérés. Le Projet mesurera régulièrement l’efficacité de sa participation et de ses partenariats et
adaptera ses activités selon les besoins afin de soutenir la réalisation de ses objectifs d’atténuation.
Les mesures d’atténuation seront mises en œuvre par le biais des programmes relevant du thème du CGS :
Création d’emplois et moyens de subsistance. Ces programmes comprennent :




L’aptitude à l’emploi et au travail ;
L’approvisionnement local ;
Le développement des PME ; et
L’agriculture et sécurité alimentaire (1).
Chacun de ces programmes ainsi que leurs activités associées sont détaillés ci-dessous.
18.4.3
Aptitude au travail et à l’emploi
Le programme Aptitude à l’emploi et au travail comprendra un certain nombre d’activités de préparation à
l’emploi et au recrutement. Le programme peut être divisé en trois catégories :

le recrutement et la réduction du personnel, qui porte explicitement sur le recrutement (et la réduction
du personnel à la fin des phases du Projet) au sein des communautés pour l’emploi direct du Projet ;

la formation professionnelle, qui prépare les personnes ayant les compétences spécifiques requises
pour l’emploi direct du Projet ou son avancement ; et

l’instruction, qui offre aux communautés des opportunités d’améliorer leurs connaissances générales et
leurs compétences pour des emplois salariés (auprès du Projet ou ailleurs) et d’encourager
l’entrepreneuriat.
Les activités de recrutement et de réduction du personnel, même si elles sont intégrées au CGS, seront
gérées par le département des ressources humaines du Projet Simandou, mais coordonnées étroitement
avec les Départements des Communautés et du Développement économique.
18.4.3.1
Activités de recrutement et de réduction des effectifs
Les activités de recrutement du Projet visent à :

adopter une hiérarchie de gestion pour maximiser l’emploi national et local, notamment pour les
personnes résidant dans la zone d’étude ; et
(1) Réinstallation et rétablissement des moyens de subsistance, le programme restant du CGS dans le cadre du thème Création
d’emplois et de moyens de subsistance, cible spécifiquement les personnes et les foyers réinstallés et sera orienté selon le Plan-cadre
PARC (Plan d’action de réinstallation et compensation du Projet) ; voir au Chapitre 20 : Utilisation des terres et moyens de subsistance)
dans l’objectif de respecter le Critère de performance 5 de la SFI et d’autres exigences. Même s’il est prévu que le programme de
réinstallation et de rétablissement des moyens de subsistance soit étroitement coordonné avec les autres programmes visés ici, il n’est
pas détaillé davantage dans ce chapitre.
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-21

garantir une procédure et des processus de recrutement équitables et transparents par le Projet et ses
prestataires.
Pour réaliser ces objectifs :

le Projet développera, continuera d’examiner, et mettra à jour un Plan d’emploi en ayant pour objectif
d’améliorer l’emploi national et de transférer les postes d’exploitation du personnel expatrié aux
ressortissants guinéens une fois que les compétences et l’expérience nécessaires auront été acquises ;

le Plan d’emploi comprendra des objectifs annuels d’emploi et de formation des ressortissants
guinéens. Les objectifs d’emploi pour les femmes seront définis et suivis, et le Projet s’appuiera sur des
principes d’action positifs afin de s’assurer que les femmes bénéficient d’un accès équitable à la
formation. Le Projet surveillera également la participation des jeunes de moins de 24 ans ;

le Projet embauchera de préférence des travailleurs non qualifiés provenant des communautés locales
grâce à un processus transparent de répartition des opportunités, développé en concertation avec la
communauté locale et en tenant compte des autres impacts sur chaque agglomération. Les foyers
réinstallés bénéficieront d’un accès prioritaire à la formation professionnelle et à l'emploi ;

le Projet n’emploiera pas d’enfants en dessous de l’âge de 16 ans (âge minimum d’admission au travail
en Guinée) et n’emploiera que des jeunes entre 16 et 18 ans pour des postes en adéquation avec leurs
compétences ;

le Projet mettra en place des bureaux de recrutement locaux à des emplacements clés afin de faciliter
l’accès aux opportunités d’emplois pour les candidats locaux qui possèdent les compétences
appropriées. Une base de données de chercheurs d’emplois sera gérée et précisera le lieu d’origine
des candidats. L’emplacement des bureaux de recrutement locaux et la politique du Projet sur cette
question seront largement communiqués dans les zones pertinentes, notamment par le biais d’activités
de communication destinées aux migrants potentiels ;

aucun recrutement ne sera effectué « au portail » et toute la procédure sera gérée dans les bureaux
locaux de recrutement du Projet ; et

toutes les politiques et procédures relatives au recrutement et à l’emploi seront communiquées
publiquement dans les endroits pertinents de la zone du Projet, et dans les langues locales.
Afin de minimiser l’impact des pertes d’emplois entre les différentes phases, le Projet compte (1) :

offrir un certificat d’expérience professionnelle et de formation aux ouvriers affectés à la construction à
l’issue d’un contrat ayant donné satisfaction ; et

mettre en place un plan de réduction du personnel qui tienne compte de l’évolution des emplois directs,
indirects et induits pendant les transitions entre les phases du Projet. À travers ce Plan, le Projet
développera et mettra en œuvre :
 la communication de calendriers pour préparer les employés et l’ensemble de la communauté aux
transitions entre les phases du Projet et aux conséquences qu’elles peuvent avoir sur les emplois
directs, indirects et induits. (Les activités de communication avec l’ensemble de la communauté
seront intégrées au Plan de consultation des parties prenantes du Projet) ;
 des services de réinsertion professionnelle et des formations pour les employés licenciés ; et
 des évaluations de la chaîne logistique du Projet (entreprises indirectes et induites) au moins un an
avant la phase suivante afin de déterminer les liens économiques régionaux et locaux avec le Projet.
(1) Une étude supplémentaire sur la réduction du personnel, comprenant les risques et les mesures d’atténuation associés, figure au
Chapitre 23 : Main d’œuvre et Conditions de travail.
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-22
Suite à ces évaluations, le Projet développera des mesures appropriées afin d’aider les entreprises à
répondre aux nouvelles demandes de la phase suivante ou à étendre leur activité à d’autres marchés
(par exemple spécialistes de la filière, accès au crédit, formation professionnelle pour PME).
18.4.3.2
Activités de formation professionnelle
Le perfectionnement des compétences techniques des recrues potentielles du Projet sera essentiel pour
maximiser l’accès aux opportunités d’emplois. Pour favoriser l’amélioration des compétences, le Projet
développera et mettra en œuvre un Plan d’aptitude au travail et de formation professionnelle avec les parties
prenantes locales, y compris les groupements de femmes. Le Plan vise à :



identifier les compétences nécessaires au Projet et les lacunes au sein de la communauté locale ;
offrir des formations aux résidents de la zone pour répondre aux besoins du Projet ; et
identifier et cibler les besoins particuliers des femmes et des jeunes et concevoir des formations pour
encourager leur participation (1).
Le Projet mettra aussi en place et équipera des centres d’aptitude au travail et de formation professionnelle
à des emplacements clés. Les partenariats avec l’administration locale et les agences internationales se
poursuivront afin de renforcer l’exécution des programmes.
18.4.3.3
Activités d’enseignement
Pour encourager la promotion de l’enseignement et l’amélioration des compétences des communautés
locales, le Projet va :

mettre en œuvre un programme de bourses pour favoriser l’étude des matières adaptées aux besoins
du Projet ;

collaborer avec les autorités administratives pour développer des écoles et d’autres infrastructures et
programmes éducatifs (par exemple l’alphabétisation) dans les zones clés ; et

Travailler en partenariat avec les autorités administratives et les organisations pertinentes, lorsqu’elles
existent et que c’est approprié (par exemple des donateurs, la société civile ou des ONG) pour élaborer
un plan de développement éducatif durable dans la zone du Projet, en accordant une attention
particulière à l’émancipation des femmes et des jeunes.
18.4.4
Approvisionnement local
Le Projet privilégiera l’approvisionnement en biens et services au sein de la Guinée, à condition que les
fournisseurs répondent aux besoins du Projet en termes de livraison, de qualité et de normes de santé, de
sécurité et d’environnement, et que l’accès local aux biens et services soit maintenu. Un « fournisseur
local » est défini comme une entreprise commerciale (un entrepreneur individuel, une petite ou moyenne
entreprise (PME) ou une société) détenue principalement par un ou plusieurs résident(s) permanent(s) en
Guinée, qui exerce(nt) son (leur) activité professionnelle principale en Guinée.
Le Projet vise à optimiser l’approvisionnement local à travers son « Programme Guinéen d’achats locaux »
(PGAL), programme développé en partenariat avec la SFI. Lancé en 2012, le PGAL bénéficiera d’un budget
d’environ 4 à 5 millions de dollars US sur une période de trois ans, 70 % du financement étant apporté par le
Projet et les 30 % restants par la SFI. Le Projet continuera de soutenir le PGAL ou les autres activités
d’approvisionnement en partenariat, lorsqu’elles existent et que c’est approprié, avec la SFI ou d’autres
(1) Des mesures d’atténuation visant les jeunes seront orientées vers les jeunes et les femmes âgés de 15 à 24 ans environ. Toutefois,
les départements des Communautés et du Développement économique pourront augmenter ou diminuer cette tranche d’âges en
fonction de ce qui est jugé approprié dans le contexte guinéen par le biais de retours réguliers formulés par les parties prenantes, et
comme pourront l’exiger les lois guinéennes applicables (par exemple, l’âge minimum d’admission au travail – 16 ans – pourra brider la
participation des jeunes à certains postes ou à certaines formations professionnelles). Voir au Chapitre 16 : État initial socioéconomique et communautaire, pour plus d’informations à ce sujet.
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-23
donateurs, organisations de la société civile ou ONG au-delà de cette période de trois ans afin de répondre
aux besoins du Projet tout au long de son cycle de vie. Dans le cadre du PGAL, le Projet s’engage à :

réaliser un audit des entreprises locales, y compris les entreprises de la zone d’étude, et évaluer leurs
capacités à répondre aux besoins du Projet, et gérer une base de données regroupant des informations
sur ces entreprises locales ;

mettre sur pied des initiatives pertinentes de formation et de renforcement des capacités pour aider les
entreprises à répondre aux besoins du Projet, selon les résultats de l’audit et l’évaluation des besoins ;

adapter autant que possible les documents d’approvisionnement du Projet aux entreprises locales dans
le respect des normes du Projet ;

encourager les entrepreneurs du Projet à s’approvisionner localement et à s’associer aux entreprises
locales, notamment pour répondre aux exigences en matière d’appels d’offres relatifs à
l’approvisionnement local ;

mettre en place des bureaux d’approvisionnement locaux et de développement d’entreprises dans des
lieux centraux et accessibles afin de renforcer l’accessibilité des informations sur les opportunités de
contrats et de formations et de promouvoir les opportunités à travers des forums commerciaux et
d’autres événements ;

créer un portail électronique pour les PME afin de faciliter la communication des opportunités de contrat
et des documents de formation à la gestion pour les PME ;

nouer des partenariats avec les organisations pertinentes, lorsqu’elles existent et que c’est approprié
(par exemple des donateurs, la société civile ou des ONG) pour fournir aux entreprises locales un accès
aux services financiers et consultatifs afin de les aider à améliorer leur compétitivité en matière
d’approvisionnement du Projet. Ces services seront médiatisés dans la zone du Projet ; et

promouvoir le PGAL auprès du gouvernement et communautaire locales de manière transparente et
culturellement appropriée, et communiquer les opportunités d’approvisionnement dès que possible, en
définissant clairement les besoins en matière de biens et services pour gérer les attentes.
Le nombre d’entreprises locales utilisées par le Projet à tous les niveaux sera suivi. Des objectifs seront
développés afin d’augmenter l’approvisionnement local au fil du temps.
18.4.5
Développement des PME
Le Projet soutiendra d’autres programmes de développement des PME pour les personnes et les entreprises
qui ne font pas partie de la chaîne logistique du Projet, afin d’aider les communautés à saisir des
opportunités de développement économique de plus grande ampleur et de promouvoir l’emploi induit. À
travers ces programmes, le Projet se doit de:

réaliser des évaluations des besoins afin de comprendre la demande locale et les priorités des
communautés ;

nouer des partenariats avec les organisations pertinentes, si elles existent et si approprié (par exemple
des donateurs, la société civile ou des ONG) pour optimiser l’accès aux populations vulnérables,
notamment les femmes, les jeunes et les personnes très pauvres ;

mettre en place divers moyens de soutien à l’intention des bénéficiaires cibles, notamment des
formations, un accès aux équipements et à d’autres intrants (comme le microcrédit) et établir des liens
avec le marché ; et

chercher à relier de manière stratégique les programmes de développement des PME à d’autres
mesures d’atténuation du Projet, comme celles liées à l’agriculture et à la sécurité alimentaire (voir au
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-24
Chapitre 20 : Utilisation des terres et moyens de subsistance) ou encore à l’aménagement urbain et
rural (voir au Chapitre 21 : Structures sociales et vie communautaire).
18.4.6
Agriculture et sécurité alimentaire
Le programme Agriculture et sécurité alimentaire atténuera les impacts potentiels sur l’utilisation des terres
et les moyens de subsistance basés sur les terres, tout en facilitant les liens stratégiques du marché avec
l’économie fondée sur les salaires par le biais d’autres programmes sur le thème Création d’emplois et de
moyens de subsistance. Les activités agricoles et de sécurité alimentaire sont étudiées au Chapitre 20 :
Utilisation des terres et moyens de subsistance, à l’exception des activités liées à l’impact potentiel sur les
prix locaux, qui sont abordées ici.
Afin de traiter la question de l’impact potentiel sur les prix et la vulnérabilité économique, le Projet, en
partenariat avec les autorités administratives, s’engage à :

assurer le suivi des statistiques d’inflation aux niveaux local et national (à l’aide d’indicateurs comme les
prix fonciers locaux et ceux des denrées de base) ;

assurer un suivi de la disponibilité des denrées de base afin de répondre à la fois à la demande du
Projet et des communautés locales ; et

développer des interventions appropriées là où l’inflation ou l’offre limitée en nourriture entraînent des
pressions négatives sur les communautés locales et sont identifiées comme étant liées aux activités
directes ou indirectes du Projet (par exemple l’achat de nourriture pour le Projet, l’influx migratoire), en
tenant compte des besoins des populations vulnérables, comme les personnes âgées ou les femmes.
18.4.7
Impacts résiduels
Suite à la mise en œuvre des mesures d’atténuation ci-dessus, on peut s’attendre à ce que l’importance des
impacts sur l’emploi et le développement économique évolue de la manière suivante.
18.4.7.1
Niveaux d’emploi
L’étude d’impacts a déterminé qu’en l’absence de mesures d’atténuation du Projet, le port aurait un impact
positif modéré lié aux niveaux d’emploi lors des phases de construction et d’exploitation (voir la
Section 18.3.2).
Comme indiqué précédemment, un certain nombre de mesures d’atténuation du Projet visent à renforcer les
opportunités d’emplois des communautés locales. Afin de soutenir l’emploi direct, le Projet fixera des
objectifs annuels pour l’emploi et la formation des ressortissants guinéens (avec des objectifs spécifiques
pour les femmes). Afin de soutenir l’emploi indirect et induit, le Projet fournira un certain nombre
d’opportunités d’enseignement et de formation ainsi qu’un soutien au développement des PME.
L’identification des impacts négatifs potentiels résultant de la réduction des emplois dans la transition entre
la phase de construction et la phase d’exploitation permettra au Projet d’élaborer et de mettre en œuvre un
Plan de réduction du personnel pour faciliter la transition des travailleurs vers de nouvelles opportunités de
marché.
Avec la mise en œuvre de ces mesures d’atténuation, le Projet améliorera l’aptitude des communautés
locales à accéder aux opportunités d’emplois directs, y compris ceux qui exigent des compétences
particulières. Le Projet améliorera également les capacités des PME, ce qui permettra de favoriser le
développement économique et d’encourager davantage la création d’emplois indirects et induits. Par
conséquent, lors des phases de construction et d’exploitation, l’impact résiduel sur les niveaux d’emploi
devrait devenir positif majeur.
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-25
18.4.7.2
Compétences et expérience professionnelles
L’étude d’impacts a déterminé qu’en l’absence de mesures d’atténuation du Projet, le port aurait un impact
positif mineur lié au perfectionnement des compétences et de l’expérience professionnelle lors des phases
de construction et d’exploitation (voir la Section 18.3.3).
Les mesures d’atténuation du Projet indiquent un engagement à favoriser l’emploi des ressortissants
guinéens et leur promotion à des postes qualifiés, qui étaient au départ réservés au personnel expatrié, et à
développer la base de la population formée et offrir des opportunités d’amélioration des compétences audelà de la main-d’œuvre du Projet. À titre d’exemple, on peut citer la fixation d’objectifs annuels pour
l’emploi et la formation de ressortissants guinéens, y compris des femmes, ainsi que la création de centres
d’aptitude au travail et de formation professionnelle, de programmes de bourses et du programme PGAL. Le
Projet a également pris en compte les besoins spécifiques de chaque phase, notamment la formation du
personnel de construction aux postes d’exploitation, la délivrance d’un certificat de compétences et
d’expérience aux employés, attestant de leurs perfectionnements, au bénéfice des futurs employeurs, et la
formation du personnel et des entreprises locales afin de les aider à gérer les transitions d’emplois entre les
phases du Projet.
La mise en œuvre de ces mesures d’atténuation devrait permettre au Projet de réduire les déficits en termes
de compétences au sein de la zone d’étude et d’offrir aux communautés locales une opportunité
d’approfondir leurs compétences ou d’en obtenir de nouvelles au cours de la durée de vie du port. Par
conséquent, l’impact résiduel sur les compétences et l’expérience professionnelles devrait être positif
modéré pendant la construction et l’exploitation.
18.4.7.3
Opportunités et possibilités au sein de la chaîne logistique locale
L’étude d’impacts a déterminé qu’en l’absence de mesures d’atténuation du Projet sur les opportunités et les
capacités de la chaîne logistique locale, le port aurait un impact positif mineur à modéré lors des phases de
construction et d’exploitation (voir la Section 18.3.4).
Les mesures d’atténuation du Projet optimisent les opportunités et les capacités de plusieurs façons. Il s’agit
notamment de l’amélioration des compétences des employés potentiels des PME et du soutien au
développement général des entreprises (par exemple la formation professionnelle et les programmes
d’alphabétisation, l’importance accordée par le PGAL aux plans d’entreprise et à l’accès à la finance) ; de la
préparation ciblée des fournisseurs potentiels pour répondre aux exigences d’approvisionnement du Projet
(par exemple des formations du PGAL aux normes HSE et de qualité) ; des engagements en matière de
gestion pour améliorer l’approvisionnement local grâce à l’identification des fournisseurs locaux (par
exemple une base de contacts) et des besoins des sous-traitants ; et de la prise en compte des impacts sur
les fournisseurs dans les phases ultérieures par le biais du Plan de réduction du personnel.
Avec la mise en œuvre de ces mesures d’atténuation, le Projet devrait aider les entreprises locales à
s’intégrer à sa chaîne logistique et à celles d’autres communautés grâce à une connaissance approfondie
des besoins des chaînes logistiques et à une plus grande capacité à répondre à la demande. Par
conséquent, l’impact résiduel sur les opportunités et les possibilités au sein de la chaîne logistique locale
devrait être positif modéré à majeur pendant les phases de construction et d’exploitation.
18.4.7.4
Développement économique et diversification
L’étude d’impacts a déterminé qu’en l’absence de mesures d’atténuation du Projet, le port aurait un impact
positif modéré lié au développement économique et à la diversification lors de la construction et de
l’exploitation (voir la Section 18.3.5).
En développant une vaste gamme de compétences individuelles (y compris pour les femmes et les jeunes)
et en soutenant la croissance des PME grâce à des mesures comme la formation professionnelle, des
programmes d’enseignement et de leadership et le PGAL, le Projet peut favoriser l’augmentation des
capacités d’emploi et de gain des personnes, de même que les aptitudes des petites entreprises à répondre
à l’évolution des besoins des consommateurs. (Ces activités peuvent soutenir, selon la demande du marché
EISE de Simandou, Volume III, Port
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-26
et l’intérêt de la communauté, l’ensemble des compétences existantes des populations locales, comme la
pêche et l’agriculture – voir au Chapitre 20 : Utilisation des terres et moyens de subsistance). Ces mesures
d’atténuation permettront alors de soutenir la demande et l’offre de biens et services. Par conséquent,
l’impact résiduel sur le développement économique et la diversification devrait augmenter pour passer à
positif majeur pendant les phases de construction et d’exploitation.
18.4.7.5
Alternance de forte croissance et de récession entre la construction et l’exploitation
L’étude d’impacts a déterminé qu’en l’absence de mesures d’atténuation du Projet, le port aurait un impact
négatif majeur lié à une alternance de forte croissance et de récession entre la phase de construction et la
phase d’exploitation (voir la Section 18.3.6).
Le Projet prendra un certain nombre de mesures conçues pour amoindrir l’impact de la démobilisation. Il
s’agit notamment de fournir une formation aux employés affectés à la construction afin de pouvoir les garder
pour la phase d’exploitation, si des opportunités adéquates se présentent ; délivrer aux travailleurs affectés à
la construction des certificats attestant de leur expérience et de leur formation à l’issue d’un contrat ayant
donné satisfaction ; et de développer un Plan de réduction du personnel qui prévoit des calendriers de
communication, des services de réinsertion professionnelle et des formations pour les employés, et qui
prenne en charge les évaluations de la chaîne logistique du Projet pour développer des réponses
appropriées aux entreprises qui contribuent aux opportunités d’emplois indirects et induits dans la zone
d’étude.
Avec la mise en œuvre de ces mesures d’atténuation, le Projet devrait permettre aux travailleurs d’acquérir
les compétences et l’expérience nécessaires pour chercher du travail pendant l’exploitation du port, trouver
d’autres opportunités d’emplois semi-qualifiés, ou se lancer dans leurs propres entreprises. Par conséquent,
l’impact résiduel entre la construction et l’exploitation devrait diminuer pour passer à négatif modéré.
18.4.7.6
Inflation des prix et vulnérabilité économique
L’étude d’impacts a déterminé qu’en l’absence de mesures d’atténuation du Projet, le port aurait un impact
négatif majeur à critique lié à l’inflation des prix locaux et à la vulnérabilité économique dans sa phase de
construction, un impact négatif modéré à majeur dans sa phase d’exploitation (voir la Section 18.3.7).
Les mesures d’atténuation du Projet permettent de mieux comprendre l’inflation potentielle et l’évolution du
statut économique des communautés grâce au suivi de l’inflation au niveau local et au développement
d’interventions appropriées qui tiennent compte des besoins des populations vulnérables identifiées comme
les personnes âgées et les femmes.
Avec la mise en œuvre de ces mesures d’atténuation, le Projet devrait permettre de contrôler les facteurs
susceptibles d’entraîner une inflation des prix et de mettre en place des procédures afin de répondre aux
besoins des personnes économiquement vulnérables. Toutefois, en raison de la difficulté à traiter
directement les impacts de l’inflation, l’impact résiduel du Projet sur l’inflation des prix locaux et la
vulnérabilité économique ne devrait pas changer de manière significative, même si des mesures
d’atténuation au tout début du Projet peuvent apporter certains avantages. Par conséquent, l’impact devrait
être négatif modéré à critique lors de la phase de construction et négatif mineur à modéré lors de la phase
d’exploitation.
18.4.7.7
Attentes non satisfaites
L’étude d’impacts a déterminé qu’en l’absence de mesures d’atténuation du Projet, le port aurait un impact
négatif majeur lié aux tensions associées aux attentes non satisfaites durant les phases de construction et
d’exploitation (voir la Section 18.3.8).
Les mesures d’atténuation du Projet reposent sur une consultation continue des communautés locales
(notamment les autorités locales et les chefs traditionnels, voir au Chapitre 21 : Structures sociales et vie
communautaire) et la communication claire des besoins et du calendrier du Projet, notamment dans les
langues locales. Le Plan d’emploi met également en place une procédure et des processus de recrutement
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Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-27
transparents et équitables à mettre en œuvre par le Projet et ses prestataires, et des Bureaux d’emploi
locaux qui constitueront des sites centraux et durables pour l’échange d’informations sur la procédure et les
processus entre le Projet et les communautés locales.
Avec la mise en œuvre de ces mesures d’atténuation, le Projet devrait permettre d’assouplir les attentes des
communautés locales en les tenant informées des activités du Projet et en trouvant des solutions à leurs
problèmes. Par conséquent, l’impact résiduel sur les attentes non satisfaites devrait diminuer et passer à
négatif modéré pendant les phases de construction et d’exploitation. La minimisation devrait être fonction
de l’ampleur (c’est-à-dire de la population touchée, notamment les personnes vulnérables), de la profondeur
(par exemple l’étude des objectifs du Projet liés à l’emploi des candidats locaux, les femmes, et les jeunes ;
les besoins de compétences et les possibilités de formation) et d’une communication continue et durable
(c’est-à-dire dans toutes les phases du Projet).
18.5
Résumé des résultats
Les impacts potentiels sur l’emploi et le développement économique du port pendant les phases de
construction et d’exploitation, et les mesures d’atténuation associées, sont résumées au Tableau 18.2.
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Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-28
Tableau 18.2
Résumé des impacts potentiels sur l’emploi et le développement économique
Description de l’impact
Phase
Étude d’impacts
Niveaux d’emploi
Construction
Positif modéré
Environ 3 900 postes directs
et 21 000 postes indirects et
induits seront créés durant la
construction du port. Environ
1 320 postes directs et 6 200
postes indirects et induits
seront créés durant la phase
d’exploitation. Seule une
proportion de ces postes
devrait être accessible à la
population locale.
Compétences et expérience
professionnelles
Les emplois du port et de la
chaîne logistique contribueront
au perfectionnement des
compétences et de
l’expérience de la population
locale, améliorant ainsi les
possibilités économiques à
venir.
Exploitation
Positif modéré
Construction
Positif mineur
Exploitation
Positif mineur
Thèmes et programmes
du CGS
Création d’emplois et
moyens de subsistance

Aptitude à l’emploi et
au travail

Développement des
PME

Approvisionnement
local
Création d’emplois et
moyens de subsistance

Aptitude à l’emploi et
au travail

Développement des
PME

Approvisionnement
local
EISE de Simandou, Volume III, Port
Mesures clés d’atténuation
Impact résiduel

Fixer des objectifs d’emploi et de formation
de ressortissants guinéens (avec des
cibles spécifiques pour les femmes).
Positif majeur

Offrir des possibilités d’éducation et de
formation, mais aussi un soutien au
développement des PME.

Élaborer et mettre en œuvre un Plan de
réduction du personnel afin de mieux
faciliter la transition des travailleurs vers
de nouvelles opportunités de marché.

Fixer des objectifs annuels d’emploi et de
formation des ressortissants guinéens
(avec des cibles spécifiques pour les
femmes).

Mettre en place un programme d'aptitude
au travail, des centres de formation
professionnelle, des programmes de
bourse et le PGAL.

Former le personnel affecté à la
construction à des postes d’exploitation.

Offrir un certificat de compétences et
d’expérience aux employés.

Dispenser des formations au personnel et
aux entreprises locales afin de les aider à
gérer les transitions d’emplois entre les
phases du Projet.
Positif majeur
Positif modéré
Positif modéré
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-29
Description de l’impact
Phase
Étude d’impacts
Thèmes et programmes
du CGS
Opportunités et possibilités au
sein de la chaîne logistique
locale
Construction
Positif mineur à
modéré
Création d’emplois et
moyens de subsistance
Le port créera des
opportunités pour les
entreprises locales à travers
sa chaîne logistique pendant
toute sa phase d’exploitation ;
toutefois, la capacité des
fournisseurs à répondre aux
besoins d’approvisionnement
sera limitée.
Développement économique
et diversification
Les activités
d’approvisionnement du port,
les dépenses de la maind’œuvre et les revenus accrus
de l’ensemble de la population
favoriseront la croissance
économique et la
diversification des biens et
services disponibles.
Exploitation
Construction
Exploitation

Aptitude à l’emploi et
au travail

Développement des
PME

Approvisionnement
local
Positif mineur à
modéré
Positif modéré
Positif modéré
Création d’emplois et
moyens de subsistance

Aptitude à l’emploi et
au travail

Développement des
PME

Approvisionnement
local
EISE de Simandou, Volume III, Port
Mesures clés d’atténuation
Impact résiduel

Se concentrer sur l’amélioration des
compétences des employés potentiels des
PME et le soutien du développement
général des entreprises (par exemple, la
formation professionnelle et les
programmes d’alphabétisation,
l’importance accordée par le PGAL aux
plans d’entreprise et à l’accès à la finance).
Positif modéré à
majeur

Préparer les fournisseurs potentiels à
répondre aux besoins d’approvisionnement
du Projet (par exemple formations du
PGAL aux normes HSE et de qualité).
Positif modéré à
majeur

Élaborer les engagements en matière de
gestion pour améliorer l’approvisionnement
local grâce à l’identification de fournisseurs
locaux (par exemple base de contacts) et
des besoins des sous-traitants.

Prendre en compte les impacts sur les
fournisseurs entre les phases du Projet.

Développer une vaste gamme de
compétences et d’expérience des
personnes (notamment des femmes et des
jeunes) et soutenir la croissance des PME
grâce à des mesures telles que la
formation professionnelle, des programmes
d’alphabétisation et de leadership et le
PGAL, pour encourager les capacités
accrues d’emploi et de gain des
personnes, de même que celles des PME,
afin de répondre à l’évolution des besoins
des consommateurs.
Positif majeur
Positif majeur
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-30
Description de l’impact
Phase
Étude d’impacts
Alternance de forte croissance
et de récession entre la
construction et l’exploitation
Construction
Négatif majeur
La transition de la phase de
construction à celle
d’exploitation entraînera une
importante réduction des
effectifs et des dépenses
d’approvisionnement.
Inflation des prix et
vulnérabilité économique
Une hausse de la demande en
biens et services émanant du
port, de sa main-d’œuvre et
de l’ensemble de la population
pourrait déclencher l’inflation
des prix locaux, ce qui
risquerait d’exacerber la
vulnérabilité économique des
segments de la population.
Thèmes et programmes
du CGS
Mesures clés d’atténuation
Impact résiduel

Dispenser des formations aux employés
affectés à la construction afin de pouvoir
les garder pour la phase d’exploitation, si
des opportunités adéquates se présentent.
Négatif modéré

Délivrer un certificat d’expérience et de
formation professionnelle aux employés.

Développer un Plan de réduction du
personnel qui prévoie des calendriers de
communication, des services de réinsertion
professionnelle et des formations pour les
employés, ainsi que des études et des
réponses pour les entreprises qui
contribuent aux emplois indirects et induits.
Création d’emplois et
moyens de subsistance

Assurer un suivi de l’inflation au niveau
local en collaboration avec l’État.


Développer des interventions appropriées
qui tiennent compte des besoins des
populations vulnérables identifiées.
Création d’emplois et
moyens de subsistance

Exploitation
Négatif majeur
Construction
Négatif majeur à
critique
Exploitation
Aptitude à l’emploi et
au travail
Agriculture et sécurité
alimentaire
Négatif modéré à
majeur
Négatif modéré
Négatif majeur à
modéré
Négatif mineur à
modéré
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Chapitre 18 : Emploi et développement économique
18-31
Description de l’impact
Phase
Étude d’impacts
Attentes non satisfaites
Construction
Négatif majeur
La prise de conscience envers
le port a déclenché de
grandes attentes en termes
d’emplois et d’avantages
économiques parmi les
communautés qui, si elles ne
sont pas satisfaites, pourrait
entraîner des tensions entre
les communautés (notamment
entre les habitants originaux et
les migrants) et pourrait
engendrer des attitudes
négatives envers le Projet.
Thèmes et programmes
du CGS
Création d’emplois et
moyens de subsistance

Exploitation
Mesures clés d’atténuation
Impact résiduel

Entreprendre une consultation continue
avec les communautés locales (y compris
les autorités locales et les responsables
traditionnels) et communiquer clairement
les besoins du Projet et le calendrier (y
compris dans les langues locales).
Négatif modéré

Mettre en place une procédure et des
processus de recrutement transparents et
équitables appliqués par le Projet et ses
prestataires.
Aptitude à l’emploi et
au travail
Négatif majeur

EISE de Simandou, Volume III, Port
Négatif modéré
Lors des phases de construction et
d’exploitation, créer des bureaux d’emploi
locaux pour un échange d’informations sur
les procédures et les processus d’emploi
entre le Projet et les communautés locales.
Chapitre 18 : Emploi et développement économique
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