EISE de Simandou, Volume III, Port Chapitre 18 : Emploi et développement économique
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Il convient de noter que dans les cas où un impact potentiel présente un niveau d’intensité qui nécessite un
degré élevé d’attention de la part des décideurs, un ordre de magnitude élevée sera appliqué, même si
l'impact est jugé de moindre échelle ou de courte durée.
18.2.3.2 Sensibilité
La sensibilité des récepteurs affectés (dans ce cas, les personnes et les communautés dans lesquelles elles
vivent) par rapport aux impacts potentiels exercés sur l’emploi et le développement économique est classée
sur une échelle de 4 points allant de négligeable à faible, moyenne et élevée. En pratique, la sensibilité des
personnes est considérée au minimum moyenne et les classements négligeable et faible ne sont donc pas
utilisés.
La sensibilité est déterminée par les caractéristiques de la population potentiellement désavantagée ou
avantagée. Plus précisément, elle est liée à la résilience de la population, c’est-à-dire à son aptitude à
supporter les changements tout en maintenant des moyens de subsistance et un bien-être social. La
résilience désigne souvent l’aptitude des individus à accéder à des ressources appropriées telles que des
actifs, des réseaux sociaux, ou d’autres moyens dont ils peuvent tirer leurs moyens de subsistance et dont
ils sont tributaires. Les récepteurs plus sensibles sont ceux qui n’ont pas accès aux ressources susceptibles
de les aider à répondre ou à gérer les changements qui pourraient affecter leur bien-être. Souvent, cette
sensibilité (que l’on nomme communément la vulnérabilité) peut être exacerbée si les droits d’accès d’un
récepteur à ces ressources ne sont pas reconnus ou protégés.
Les facteurs qui font augmenter la sensibilité incluent les suivants :
les personnes âgées, les jeunes, les femmes, les groupes ethniques ou religieux minoritaires ;
le faible statut social et socio-économique à la naissance ;
le manque d’accès aux terrains disponibles ;
le manque d’accès aux opportunités susceptibles de produire des revenus ou un emploi ;
des opportunités et un choix de moyens de subsistance limités ;
l’éloignement des agglomérations et des principales infrastructures de communication :
l’accès médiocre et limité aux services (par ex. les soins médicaux) ;
l’accès limité aux ressources naturelles, y compris l’eau, et leur utilisation ;
l’insécurité alimentaire et la dépendance vis-à-vis de l’agriculture de subsistance ;
la dépendance vis-à-vis des ressources naturelles uniques ;
une éducation et des compétences limitées ;
une mauvaise santé ou un handicap ;
l’absence de réseaux de soutien ; et
la marginalisation (c.-à-d. le degré d’accès aux services et aux droits formalisés).
En Guinée, les conditions font que les femmes forment généralement un groupe très sensible (vulnérable).
Il en va de même pour les femmes dans la zone portuaire, même si leur rôle dans le commerce piscicole
signifie qu'elles sont généralement plus autonomes économiquement que les femmes des autres régions
rurales de Guinée (voir au Chapitre 16 : État initial socio-économique et communautaire). Le genre est donc
spécifiquement pris en compte lors du calcul de la sensibilité et l’évaluation des impacts. Les mesures
d’atténuation prêtent une attention particulière aux femmes et à l’égalité des sexes.
18.2.3.3 Importance
Le Tableau 18.1 ci-dessous décrit l’approche globale adoptée pour évaluer l’importance des impacts
potentiels sur l’emploi et le développement économique. Sur la base des considérations de magnitude et de
sensibilité, le tableau attribue un classement de l’importance allant de non significatif à critique pour les
impacts négatifs et de non significatif à majeur pour les impacts positifs.
Concernant les impacts significatifs, les mesures d’atténuation sont identifiées dans le but d’améliorer les
impacts positifs et de réduire l’importance des impacts négatifs, tandis que les impacts résiduels sont
évalués en tenant compte de l’atténuation proposée. L’étude a adopté une démarche délibérément