Théorie des Signatures Seconde Partie

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LA LO I D ES S I G N A T U R ES ( O U T H EO R I E D ES S I GN A T U R ES )
Par Am aël Ferrando,
Prat icien et form at eur en Médecine t radit ionnelle Chinoise, Massage Qi Gong, Acupression.
La prem ière part ie de cet art icle est visible sur le sit e :
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4 - APPLI CATI ONS A D ES PLANTES D E MONTAGNE D ES ALPES MARI TI MES
Com pt e t enu des dim ensions de cet art icle, j e m ’en suis t enu à évoquer les propriét és en lien avec la
signat ure de la plant e, bien que beaucoup de plant es aient de m ult iples aut res usages en
phyt ot hérapie. Je m ’en suis égalem ent t enu à des plant es que j ’ai rencont rées de visu.
L’ident ificat ion, aut re dom aine à part ent ière, ne sera pas non plus abordée dans ces pages.
BOULEAU ( BETULA)
Oswald Crollius1 écrit « Le bouleau, que les Lat ins appellent Bet ula ( …) a une escorce int érieure vert e,
laquelle port e t out à faict la signat ure de la m at rice avec ses pet it es veines sanguines, à raison dequoy
m ise en decoct ion sert grandem ent pour la purgat ion de la m at rice ».
On l’ut ilise auj ourd’hui com m e diurét ique, dépurat if et ant irhum at ism al. C’est aussi un adj uvant ut ile
cont re les m aladies de peau, du fait de la t ext ure si part iculière de son écorce. Tom bé un peu dans
l’oubli au XI Xèm e siècle, il est rem is à l’honneur au début du XXe siècle grâce à de nom breuses
expériences qui confirm ent son efficacit é.
On ut ilise ses fe u ille s, qu’on récolt e vers la Saint - Jean, qu’on fait sécher sur des t oiles.
Pour l’usage int erne : verser un lit re d’eau bouillant e sur 10 à 50g de feuilles séchées. Quand l’infusion
est t iède, raj out er 1g de bicarbonat e de soude, et boire 3 t asses par j our, ent re les repas.
On ut ilise égalem ent l’é cor ce : la lever sur des ram eaux de 2- 3 ans, avant la floraison, et faire sécher
prom pt em ent . Conserver dans des récipient s herm ét iques, à l’abri de l’air et de la lum ière. I l faut la
pulvériser au m om ent de l’em ploi, par exem ple dans un m oulin à café robust e. Se prépare en
décoct ion, 30g par lit re d’eau.
La sè ve du Bou le a u, quant à elle, se récolt e au début du m ois de m ars. On fait à la vrille un t rou de
2 à 5 cm de profondeur dans le t ronc d’un bouleau adult e, à environ 1 m èt re du sol, de préférence côt é
sud. Son int roduit un t ube ( par exem ple un t ronçon de roseau) , et on pose au sol un récipient couvert
d’un linge pour évit er les im puret és. Un bouleau de 50cm de diam èt re donnera en quat re j ours 3 à 4
lit res de suc. On peut alors boucher le t rou avec une cheville pour ne pas épuiser l’arbre.
On conseille d’en consom m er 3 à 4 cuillères à soupe par j our pour l’adult e.
1
Oscar Crollius ( 1560- 1608) est un alchim ist e et professeur de m édecine allem and, et un des prem iers
disciples de Paracelse. Les cit at ions de cet t e part ie sont t out es t irées de son ouvrage Traict é des
signat ures ou vraye et vive anat om ie du grand et pet it m onde.
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EUPH RAI SE ( EUPHRASI A OFFI CI NALI S)
L’euphraise a pour nom s vernaculaires « casse- lunet t es »,
« herbe aux m yopes », ou encore « brise- lunet t es ». On
peut observer dans l’int érieur de la fleur le dessin de deux
yeux. Elle est reconnue part iculièrem ent efficace en
opht alm ologie, et conseillée en bains oculaires, en
part iculier en cas de conj onct ivit e ou d’opht alm ie des
neiges.
Dans ce cas, il faut faire une décoct ion avec les fleurs
fraîches ou séchées, puis at t endre qu’elle refroidisse et
l’ut iliser en bains oculaires.
Le célèbre m édecin it alien Mat t iole 2 écrivait : « Si son
usage se généralisait , cela gât erait par m oit ié le
com m erce des m archands de lunet t es ».
GARANCE VOYAGEUSE ( RUBI A PEREGRI NA)
La Garance Voyageuse port e t rois signat ures :
-
-
Ses racines ét ant j aunes et ne virant au rouge qu’au cont act de l’eau, on l’a conseillée pour
soigner la j aunisse. Pouvoir quasi- t alism anique puisqu’au XVI èm e siècle, on assurait qu’il
suffisait de port er une racine de garance sur soi et de la regarder souvent pour guérir d’une
j aunisse.
On a égalem ent ut ilisé la signat ure des crochet s des t iges et feuilles pour la conseiller, pilée et
cuit e dans du vin, cont re les m orsures de vipère ( en voie int erne) .
Sa décoct ion, de couleur rouge, la fait prescrire dans les pays m usulm ans cont re l’aném ie et les
« m aladies du sang ». Par ext ension, elle est aussi considérée com m e aphrodisiaque.
La phyt ot hérapie act uelle a rem is à l’honneur
cert aines de ces propriét és, not am m ent son
act ion cont re cert ains calculs urinaires qu’elle
dissout 3 .
2
Piet roandrea Mat t ioli ( 1500- 1577) , m édecin de l’em pereur et bot anist e it alien, surt out connu pour ses
t raduct ions et com m ent aires du De Mat eria Medica de Discoride.
3
La garance t rait e bien les calculs calciques et phosphat iques, m ais pas les calculs oxaliques.
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LI ERRE GRI MPANT ( H ED ERA)
Suivant les époques, différent es signat ures furent int erprét ées :
-
Le lierre ét ait considéré com m e l’ennem i de la vigne, qu’il ét ouffait . On a donc conseillé
l’infusion de ses feuilles dans du vin, en prévent ion et en t rait em ent de l’ivresse.
En raison de ses innom brables racines, on a conseillé les racines de lierre pour leur vert u
dépilat oire.
On a pensé que le lierre qui enlace les t roncs les am incit , et on a ainsi conseillé le lierre dans le
t rait em ent de la cellulit e.
Les deux prem ières signat ures ne furent j am ais confirm ées par l’expérience clinique m oderne. En
revanche, les recherches confirm èrent la t roisièm e : auj ourd’hui encore, le lierre grim pant est ut ilisé
pour t rait er la cellulit e et les verget ures, et on le t rouve dans nom bre de crèm es et de gels du
com m erce.
Par ailleurs, il est aussi ut ilisé en t rait em ent des infect ions des voies respirat oires ( coqueluches,
bronchit es ast hm at iform es… ) .
On conseille généralem ent une cuillère à café
de feuilles séchées ( environ 0,3g) à faire
bouillir 10 m inut es dans 150m l d’eau. Boire
j usqu’à t rois t asses par j our pour les
problèm es respirat oires ; ut iliser en ext erne
pour la cellulit e.
At t ent ion :
Si
les
feuilles
provoquent
quelquefois des irrit at ions cut anées, les fruit s
quant à eux sont not oirem ent t oxiques et ne
doivent pas êt re consom m és !
Les fem m es enceint es doivent égalem ent
s’abst enir de consom m er les feuilles, qui
cont iennent une subst ance qui pourrait
provoquer des cont ract ions ut érines.
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MENTHE POI VREE ( MENTHA PI PERI TA)
Les anciens ont observé que la
m ent he sauvage port e des feuilles
velues, sem blables à la m uqueuse
nasale. Elle a effect ivem ent ét é
reconnue dans le t rait em ent des
rhum es, et plus généralem ent des
glaires
des
voies
aériennes
supérieures. Elle est aussi ut ilisée
com m e ant ispasm odique ( t roubles
du syst èm e nerveux) , et t onique
st im ulant e générale.
Elle s’ut ilise généralem ent
en
infusion : 5 à 8g de feuilles dans 1
lit re d’eau bouillant e, consom m er
une t asse m at in et soir.
Ment he à feuilles longue ( m ent ha longifolia)
phot ographiée dans le vallon de Font analba ( Haut e Roya)
MI LLEPERTUI S ( HI PERI CUM PERFORATUM)
Cet t e plant e, dont les feuilles sont criblées de
pet it s point s t ransparent s ressem blant à des
t rous ( aut refois appelés pert uis) , servait à
t rait er les « pores de la peau ». Herbe à m ille
t rous,
elle
a donc ét é indiquée
pour
« l’obst ruct ion des pores et la sueur », m ais
aussi t out es blessures de la peau, t ant int ernes
qu’ext ernes.
La couleur rouge de la m acérat ion des fleurs a
indiqué un usage pour les plaies.
On a aussi évoqué la couleur j aune des fleurs
( com m e le soleil) et rouge des fleurs écrasées
( com m e les brûlures) . Cet t e signat ure a am ené
à ut iliser le m illepert uis pour t rait er les coups de
soleil.
Le m illepert uis a prouvé son efficacit é en t ant que cicat risant e, ant i- inflam m at oire, ant ivirale et
ant ibiot ique. En usage ext erne, il est sans dout e l’un des m eilleurs cicat risant s en cas de blessures ou
de brûlures, surt out lorsque le t issu nerveux a ét é lésé.
On la cueille à la Saint - Jean, vers m idi ( ou un aut re j our bien ensoleillé) . On en bourre un bocal, on la
couvre im m édiat em ent d’huile d’olive, et on fait m acérer, bien ferm é, au soleil durant environ 3
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sem aines. I l ne rest e plus qu’à presser, filt rer, et m et t re en flacon cet t e huile de couleur rouge, qui doit
êt re ut ilisée dans l’année ( en ext erne) .
Herbe solaire, et à l’odeur balsam ique rappelant un peu celle de l’encens, le Millepert uis fut aussi
bapt isé Fuga Dem onium , et conseillé pour chasser les dém ons et esprit s des t énèbres des m aisons ( ils
ont , com m e chacun le sait , horreur des créat ures solaires et des odeurs de saint et é) .
ORCHI S BOUC ( H I MANTOGLOSSUM HI RCI NUM)
C’est la loi des signat ures qui donna son nom à l’Orchis, qui signifie en grec « t est icule », car chez
nom bre d’Orchis, l’ancien t ubercule coexist e avec le nouveau, leur donnant l’aspect de deux t est icules
( car rare chez les aut res plant es à bulbe) . La biologie de la pollinisat ion renforça cet t e im age
aphrodisiaque car la fleur de l’Orchis im it e la form e d’un insect e fem elle pour at t irer des m âles, qui
vont ainsi, en copulant avec de m ult iples « fem elles art ificielles », assurer la fécondat ion d’une fleur à
l’aut re.
Déj à dans la Grèce ant ique, Discoride relat e que les fem m es de Tessalie faisaient boire à leur m ari un
m élange de bulbes d’Orchis et de lait pour les rendre plus virils.
En Haut e- Savoie, on croyait encore au m ilieu du XXèm e siècle que le bulbe d’Orchis pouvait vaincre la
froideur d’une personne que l’on souhait ait séduire. Dans ce but , les j eunes filles cachaient aut refois
des bulbes d’Orchis sous leurs oreillers. Les m ères, afin d’évit er les « risques » de ces prat iques,
supprim aient les oreillers des lit s…
Le plus aphrodisiaque et recherché des Orchis, l’Orchis Bouc a une odeur de bouc, anim al considéré
com m e part iculièrem ent viril. La form e de l’inflorescence fut aussi souvent com parée à la barbe du
dém on…
C’est pourquoi on l’a de t out t em ps considéré com m e un puissant aphrodisiaque. Mais quel bulbe
consom m er ?
Si l’on en croit Oswald Crollius, le t ubercule le plus haut excit e, t andis que le plus bas a l’effet cont raire
( anaphrodisiaque) . Dans la Grèce ant ique, on donnait aussi le t ubercule sit ué le plus à l’est ( soleil
levant ) com m e ét ant aphrodisiaque, et celui de l’ouest com m e ét ant anaphrodisiaque.
Enfin, t ouj ours dans la Grèce ant ique, on croyait que la consom m at ion des bulbes d’Orchis perm et t ait
de choisir le sexe de l’enfant . Si on consom m ait le t ubercule supérieur, c’est un fils qui devait naît re.
Choisir celui du bas favorisait la naissance d’une fille.
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ORME ( ULMUS)
Pour Oscar Crollius, « L’Orm e a encor les feuilles nat urellem ent percées, lesquelles m onst rent la
signat ure des playes ». L’écorce d’orm e est t ouj ours ut ilisée par les phyt ot hérapeut es pour t rait er les
blessures, les plaies et t ous les problèm es de peau.
On récolt e l’écorce au print em ps sur des
ram eaux de 1 à 2 ans, et on la débarrasse
de la couche ext érieure. On ut ilise 50 à 70g
d’écorce, fraîche ou sèche en décoct ion dans
1 lit re d’eau, j usqu’à dim inut ion de m oit ié.
Prendre une grande t asse m at in et soir.
On peut aussi en faire une pom m ade, en
faisant m acérer au bain- m arie 50g d’écorce
hachée, 50g d’huile d’olive et 50g de cire
vierge. Filt rer à chaud et em ployer après
refroidissem ent com plet .
Pour t rait er les plaies, les paysans d’I t alie
faisaient souvent m acérer ensem ble l’orm e
avec le m illepert uis, aut re plant e aux feuilles
« percées ».
NB. Depuis les années 1970, la graphiose a dévast é les populat ions d’orm es. Dans la Vésubie, il n’en
rest e prat iquem ent plus, à part quelques individus rescapés et souvent m alades.
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GRAND E ORTI E ( URTI CA D I OI CA)
L’ort ie a de t rès nom breuses propriét és. Sa signat ure
ét ait connue j usqu’en Am érique du Sud, où les
guérisseurs, voyant que son cont act causait des
sym pt ôm es sem blables aux ecchym oses ou à l’urt icaire,
l’ont ut ilisée pour t rait er ces affect ions.
Dans les m aladies de peau chronique ou les érupt ions
brut ales d’urt icaire : soit , m anger de l’ort ie cuit e aux
deux principaux repas, soit prendre 2 à 3 t asses par j our
en décoct ion : 40 à 60 g de feuilles fraîches par lit re
d’eau, faire bouillir j usqu’à réduct ion d’un t iers.
Le suc frais d’ort ie a aussi ét é t rès ut ilisé pour arrêt er
les saignem ent s. I l faut en revanche enlever les graines,
fort em ent purgat ives, de t out es les préparat ions. A
fort es doses, l’ort ie peut aussi supprim er les urines.
PLANTAI N ( PLANTAGO MAJOR)
Le plant ain doit sa signat ure et son nom lat in
( Plant ago, qui signifie « pied ») à ses cinq
nervures, qui le font ressem bler à une m ain
ou à un pied 4 . On l’ut ilise ainsi en bain de
pieds pour t out es les douleurs de pieds, m ais
Oswald Crollius le préconise aussi, en raison
de ses nervures, pour les t roubles des nerfs
et des veines.
On l’ut ilise auj ourd’hui en ext erne pour les
problèm es de peau, m ais aussi en int erne
( décoct ion) pour t rait er t out es sort es de
t roubles
( digest ifs,
respirat oires,
saignem ent s…) .
4
C’est d’ailleurs cet t e m êm e ressem blance avec la m ain hum aine qui a donné son nom à l’Alchem ille,
plant e haut em ent réput ée en Alchim ie, dont on ut ilisait surt out … les gout t es de rosée déposées sur ses
feuilles…
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PRELE D ES CHAMPS ( EQUI SETUM ARVENSE)
La t ige de la Prêle des cham ps, com posée de
pet it s segm ent s, rappelle la st ruct ure de la
colonne vert ébrale. Elle a donc ét é conseillée pour
les douleurs de dos.
En
fait
elle
est
ext raordinairem ent riche en silice, et donc t rès
rem inéralisant e.
Elle est
t rès couram m ent
ut ilisée, encore auj ourd’hui, dans ces indicat ions :
faire sécher la plant e, la réduire en poudre, et en
consom m er 1 à 2g avant les repas du m idi et du
soir. I nt errom pre le t rait em ent une sem aine sur
quat re. Evit er les ust ensiles en fer.
La prêle des cham ps, en décoct ion, t rait e aussi
les t roubles urinaires et les hém orragies.
PULMONAI RE OFFI CI NALE ( PULMONARI A OFFI CI NALI S)
La pulm onaire, Herbe aux poum ons,
ou Herbe au lait de Not re Dam e, a de
larges feuilles ovales, velues et
m aculées
de
t âches
blanches,
rappelant la coupe d’un poum on. Ces
feuilles
sont
t ouj ours
ut ilisées
auj ourd’hui pour t rait er les affect ions
respirat oires,
par
exem ples
les
cat arrhes dans les bronches, en
infusion ou en décoct ion.
Elles
peuvent
égalem ent
êt re
consom m ées cuit es à l’eau ou à la
vapeur, ou crues en salade pour les
j eunes feuilles.
Pulm onaire officinale phot ographiée
dans le Vallon de Font analba ( Haut e Roya)
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A not er : un aut re pulm onaire exist e, le Lichen
Pulm onaire ( Lobaria Pulm onaria) , dont la form e
ressem ble aux lobes des poum ons, et qui ét ait
aussi conseillé pour t rait er les affect ions
respirat oires. A ce suj et , Oswald Crollius écrit « I l
y a deux sort es de Pulm onaria, [ …] l’une adhère
aux pierres et l’aut re aux arbres, m ais cela
n’im port e, car elles sont t out es deux fort bonnes
pour les affect ions des poulm ons ».
Le lichen pulm onaire n’est a priori pas représent é
dans le parc du Mercant our, m ais on peut le
rencont rer dans l’arrière- pays grassois.
Lichen Pulm onaire ( Lobaria Pulm onaria)
SAULE BLANC ( SALI X ALBA)
Deux grandes signat ures pour cet arbre incont ournable en phyt ot hérapie :
-
-
On avait observé com m ent une branche coupée et plant ée en t erre reprenait facilem ent racine,
m êm e presque sèche. On a donc conseillé les bains avec la décoct ion du bois pour les m em bres
« quasi- corrom pus », c'est - à- dire principalem ent les rhum at ism es.
On avait aussi rem arqué que le saule poussait souvent les pieds dans l’eau, et on l’a donc
conseillée pour les fièvres ou les rhum at ism es qu’on pensait venir du froid et / ou de l’hum idit é.
Ces signat ures du saule sont à l’origine de la découvert e de l’aspirine : c’est de l’écorce du saule qu’on
a ext rait l’acide salicylique ( dont le nom vient du nom lat in du saule : Salix) , qui est auj ourd’hui encore
ut ilisé en t rait em ent de la fièvre et des rhum at ism es.
On récolt e l’écorce au print em ps sur des ram eaux de 1 à
2 ans, et on la débarrasse de la couche ext érieure. On la
fait sécher, on la pulvérise, et on en conseille le plus
souvent 8 à 10g de poudre avant chaque repas. Mais
dans cert aines m aladies fébriles, on peut en consom m er
j usqu’à 80g par j our. Renouveler la provision chaque
année.
NB. I l exist e plus de 30 variét és de saule, et leur
différenciat ion va au- delà des com pét ences bot aniques
ordinaires. C’est le saule blanc qu’on cit e le plus souvent
pour ses propriét és m édicinales, m ais aucun saule n’est
t oxique.
VESSE D E LOUP ( LYCOPERD ON PERLATUM)
Ce sont les I ndiens d’Am érique du Sud qui ont observé une sim ilit ude
ent re la surface de la Vesse de Loup et les ulcères. Ce cham pignon est
donc ut ilisé dans cet t e applicat ion dans les régions andines, ainsi que
dans quelques régions d’Europe.
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EN CONCLUSI ON : QUELQUES PLANTES CAPI LLAI RES
Le Capillaire des Murailles ( Asplenium Trichom anes) est une pet it e fougère poussant sur les rochers ou
les m urs om bragés, t rès résist ant e à l’alt it ude, à la dessiccat ion et au froid.
Les Saxifrages, par exem ple la Saxifrage à fleurs nom breuses ( Saxifraga Florent ula) , em blèm e du Parc
Nat ional du Mercant our et endém ique des Alpes m éridionales, doivent leur nom à la façon dont elles
peuvent pousser dans la m oindre anfract uosit é d’un rocher. Elles sont parfois appelées Casse- Pierre,
ou Perce- Pierre.
Les lichens, m ariage ent re une algue et un cham pignon, ont aussi une ét onnant e résist ance aux
condit ions les plus rudes ( froid, sécheresse, alt it ude, chaleur, rayonnem ent solaire…) .
Ces t rois plant es ont ét é conseillées pour faire repousser les cheveux sur les crânes les plus dénudés.
Le lichen a de plus une apparence « poilue ». Cependant , act uellem ent , aucune d’ent re elles n’est
ut ilisée, leurs propriét és n’ayant pas ét é avérées5 .
Capillaire des m urailles
phot ographié dans la ville de
Tende
Lichen sem blable à des cheveux
phot ographié dans le vallon de
Salèse
Saxifrage à fleurs m ult iples
phot ographiée dans la com be
du Guillé
5
Et c’est t ant m ieux pour la Saxifrage à Fleurs Mult iples, espèce endém ique prot égée. Gast on Bonnier
indique dans La grande flore que cet t e espèce est peu m enacée du fait de son inaccessibilit é, m ais
qu’ « elle a donné naissance à un sport spécial qui consist e à la cueillir à coup de fusil » ( ! ?! ) .
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La Vipérine ( Echium Vulgare) , phot ographiée dans le vallon de Font analba ( Haut e Roya) .
Elle t ire son nom de la form e de sa fleur, évoquant la langue fourchue d’une vipère. I l s’agit d’une
fausse signat ure int rinsèque, dans le sens où elle n’a j am ais vraim ent ét é ut ilisée pour t rait er les
m orsures.
En revanche, la Lavande Aspic ( Lavendula Lat ifolia) , qui pousse sur les t errains arides et chauds de
Provence qu’affect ionne la Vipère Aspic, est ut ilisée depuis l’ant iquit é pour t rait er ses m orsures. I l
s’agit là d’une « vraie » signat ure ext rinsèque.
A N N EX E : B I B LI O G R A P H I E ET A U T R ES S O U R CES
OUVRAGES SUR LA FLORE :
A la dé couve r t e de s fle u r s de s Alpe s, 3 5 0 e spè ce s da n s le ur m ilie u - Parc Nat ional des Ecrins,
coord. Nicollet , Bernard ( Libris) .
Ar br e s e t a r bu st e s de m on t a gne , 2 3 0 e spè ce s da n s le u r m ilie u - Parc Nat ional des Ecrins, coord.
Salom ez, Pierre ( Libris) .
Ch a m pignon s de Pr ove n ce e t de s Alpe s de Sud – Jean- Pierre Beret t i ( Serre) .
Fle u r s de s Alpe s – Wolfgang Lippert ( Nat han) .
Gu ide de la Flor e de s Alpe s M a r it im e s – Carles et Thébault ( Gilet t a - Nice- Mat in) .
Gu ide de la flor e m é dit e r r a n é e n n e - Bayer, But t ler, Finkenzeller & Grau ( Delachaux et Niest lé) .
Gu ide de s or ch idé e s de Fr a n ce , de Su isse e t du Be n e lu x - Delforge ( Delachaux et Niest lé) .
Le livr e de s a r br e s, a r bu st e s e t a r br isse a ux – Pierre Lieut aghi ( Act es Sud) .
Le livr e de s bonn e s he r be s – Pierre Lieut aghi ( Act es Sud) .
Pe t it e e t hn obot a n iqu e m é dit e r r a n é e n ne – Pierre Lieut aghi ( Act es Sud) .
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OUVRAGES SUR LA LOI D ES SI GNATURES :
En qu ê t e su r le s pla nt e s m a giqu e s – Michèle Bilim off ( Ouest - France) .
L’h é r it a ge ou blié de s Signe s de la N a t u r e – Ball- Sim on et Daszkiewicz ( Les deux océans) .
Ph yt ognom on ica – Giam bat t ist a Della Port a ( Oct o Libris Cont ent a) .
Pr é cis de m é de cin e a lch im ique : A pa r t ir de s XI V livr e s de s pa r a gr a ph e s de Pa r a ce lse - Eric
Marié ( Paracelse) .
Tr a ict é de s signa t u r e s ou vr a ie e t vive a n a t om ie du gr a n d e t pe t it m on de – Oswald Crollius
( l’Arche) .
Tr a it é fonda m e n t a l d'a st r ologie m é dica le – Eric Marié ( Paracelse) .
OUVRAGES SUR LA FAUNE :
8 0 An im a ux de s m ont a gne s – Sandrine St efaniak ( Libris) .
I n se ct e s e t a u t r e s pe t it e s bê t e s e n m ont a gne , 3 3 0 e spè ce s da n s le u r m ilie u - Parc Nat ional
des Ecrins, coord. Delenat t e, Blandine ( Glénat ) .
La loi de la j u ngle , l'a gr e ssivit é ch e z le s pla n t e s, le s a n im a ux , le s h um a in s - Pelt , Jean Marie
( Fayard) .
Le s oise a ux de s m ont a gne s - Garguil, Philippe et Michel Quéral ( Glénat ) .
Le s pe t it s a n im a u x de s bois e t for ê t s - Olsen, L.- H., J. Sunesen, B.V. Pedersen ( Delachaux et
Niest lé) .
AUTRES OUVRAGES D ’ I NTERET :
D é cou ve r t e gé ologiqu e de s Alpe s du Sud - Debelm as Jacques ( Edit ion du BRGM) .
Gé ologie de s Alpe s- M a r it im e s - Borchiellini, Serge ( Serre) .
Gu ide s gé ologique s r é giona ux , Alpe s- M a r it im e s, M a u r e s, Est e r e l - Cam predon, R. et M.
Boucarut ( Masson) .
Le M a ssif du M e r ca nt ou r e t de s Alpe s M a r it im e s – Associat ion des am is du parc nat ional du
Mercant our ( Serre) .
Le s Gu ide s Va llé e ns - Va llé e de l’Uba ye – Parc Nat ional du Mercant our ( Bayard) .
Le s Gu ide s Va llé e ns - Va llé e de la Vé subie – Parc Nat ional du Mercant our ( Bayard) .
Pa r c N a t ion a l du M e r ca n t ou r - Loury- Guigan, Nadia ( Glénat ) .
SOURCES D ’ I NFORMATI ONS ORALES / REMERCI EMENTS
- Bernard Baldassare ( BE AMM) .
- Sandrine Pallanca ( BE AMM) .
- Mon grand- père M. Albert Viellle.
- Bruno et Maryse Caligaris.
- Mon frère Gaët an Ferrando ( ost éopat he, préparat eur physique) .
- Mon am i d’enfance Sylvain Leinen ( BE AMM) .
- André Hérault ( l’un des derniers paysans du Boréon, décédé dans les années 1990) .
- Les gardes du Parc Nat ional du Mercant our.
- L’excellent e form at ion au m ét ier d’AMM que j ’ai reçue à Barcelonnet t e, coordonnée par Em m anuel
Buchoud.
CR ED I T S D ' I LLU S T R A T I O N S
Tout es les illust rat ions figurant dans cet art icle ont ét é phot ographiées lors de randonnées durant l’ét é
2011. Je n’ai eu recours à des sources ext érieures que pour les illust rat ions ci- dessous :
h t t p:/ / e s.w ik ipe dia .or g/ w ik i/ Ar ch ivo:M a n dr a gor a _ officin a r um _ 0 0 1 .JPG
ht t p: / / www.lapepiniereaquat ique.com / art icle- ensorceleuse- 47088920.ht m l
ht t p: / / raf.dessins.free.fr/ 2bgal/ im g.php?id_im g= 19191
Am aël Ferrando – www.inst it ut chun.com
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