Dossier pédagogique - Contrat de rivières 2005
95
12.2 Le Saule
Qui est-il ?
Le saule appartient au monde des végétaux. C’est un arbre qui aime les cours
d’eau et les marais, à tel point qu’il peut passer des mois les pieds trem-
pés dans l’eau. D’ailleurs son nom vient du mot celte sala, qui veut dire
“près de l’eau”. Différentes espèces de saules décorent les bords des
rivières avec leurs silhouettes sympathiques et variées : grands
arbres, arbustes ou buissons, avec des branches rouges, brunes ou
oranges. Le saule blanc (un grand arbre) et le saule cendré (plutôt
buissonnant) sont des exemples de cette diversité. Mais les qualités
du saule ne se résument pas à sa jolie forme. Les saules sont aussi
des grands stabilisateurs des rives. Avec leurs racines
denses et bien développées, ils retiennent le sol des
berges et empêchent l’érosion. Leurs écorces,
branches et feuilles font aussi le bonheur du castor
qui fait du saule son menu préféré, et qui l’utilise
aussi comme matériel de
choix pour construire
des barrages ou des huttes. Les abeilles aiment aussi goûter aux
chatons des saules, qui sont parmi les premières fleurs à apparaître
au printemps.
Où vit-il ?
Le saule aime pousser dans les marais et sur les berges des rivières, des lacs et des étangs. Son habi-
tat favori est une terre très humide et limoneuse, parfois inondée. Le saule est complètement adapté
àla vie près des rivières, les jeunes branches sont très souples et peuvent se plier sans se casser sous
la force du courant d’eau. Certaines espèces, comme le saule pourpre, sont capables de coloniser des
milieux beaucoup plus hostiles, comme les plages de galets.
Son cycle de vie
Apeine le printemps arrivé, les fleurs du saule s’épanouissent. Chaque arbre a des fleurs d’un seul sexe,
c’est-à-dire soit des fleurs mâles, soit des fleurs femelles. Mais comment font ces fleurs immobiles
pour se rencontrer? La nature a une solution pour tout! D’abord les fleurs mâles produisent une grosse
quantité d’une poudre jaunâtre, capable de féconder les fleurs femelles : c’est le pollen. La force du
vent, des insectes curieux et le hasard font ensuite le reste. Le pollen, léger comme un nuage de pous-
sière, vole au gré des humeurs du vent et atterrit au hasard sur les fleurs femelles, ce qui les féconde.
Parfois, lors de la visite d’une abeille gourmande et butineuse, du pollen reste accroché au corps de l’in-
secte et arrive ainsi sur une fleur femelle. Après la fécondation, la fleur femelle se transforme en fruit
avec des graines. Une fois les graines mûres, elles seront disséminées par le vent et tomberont ici et là
sur le sol. Pour autant que les conditions soient favorables, elles se développeront et donneront nais-
sance à de nouveaux saules. Mais il y a plus simple. Les saules sont d’excellents colonisateurs. Il suffit
qu’un saule soit arraché par une crue et s’échoue sur une terre humide pour que ses branches prennent
racines dans le sol et qu’un nouvel arbre se forme.