Dossier pédagogique - Contrat de rivières 2005
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12. Fiches Description d’espèce
Pages
12.1 Le roseau 93
12.2 Le saule 95
12.3 L’éphémère 97
12.4 L’écrevisse 99
12.5 La truite 101
12.6 La grenouille 103
12.7 La salamandre 105
12.8 La couleuvre 107
12.9 Le martin-pêcheur 109
12.10 Le castor 111
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Dossier pédagogique - Contrat de rivières 2005
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12.1 Le Roseau
Qui est-il ?
Dans la famille des graminées, le blé, le maïs et le seigle sont cousins. Mais dans
cette famille, il y a aussi un autre cousin qui ne passera jamais dans la farine de
ton pain ! C’est une herbe immense qui peut mesurer jusqu’à cinq mètres de
hauteur. Il s’agit du roseau... Le roseau aime se propager et former de petites
forêts denses. Ces forêts d’herbes sont des roselières, d’une couleur vert
vif au printemps et dorée en été. Tu as peut-être déjà admiré les ondula-
tions de ses tiges souples qui se plient élégamment sous l’effet du vent. La
roselière est un endroit magique et mystérieux. Cette petite jungle est le
refuge et le lieu de rencontre de nombreux animaux. Les poissons, comme les
brochets et les brèmes, se faufilent entre ses tiges pour frayer. Des che-
nilles, des larves d’insectes, des araignées, des libellules, et
une multitude d’autres petites bêtes se nourrissent et vivent
dans les fleurs, entre les feuilles et le long des tiges du roseau.
Mais la roselière est surtout un endroit indispensable pour cer-
tains oiseaux. Beaucoup d’entre eux, comme les grèbes et les rousse-
rolles, la choisissent pour leur premier rendez-vous amoureux et y font leur nid. D’autres,
comme le râle ou la marouette, très discrets, y vivent toute l’année à l’abri des regards. Les
oiseaux voyageurs en font un dortoir passager pendant leurs escales d’automne et du prin-
temps. D’autres encore la choisissent comme refuge d’hiver. Comme tu le constates, la vie de
nombreux oiseaux est liée à la roselière ! Si la roselière disparaît, certains de ses habitants dis-
paraîtront avec elle. C’est le cas de la jolie bécassine des marais qui ne niche plus en Suisse à
cause de la rareté des roselières.
Où vit-il ?
Le roseau aime pousser dans les eaux calmes et riches en nutriments des mares et des étangs. C’est là
qu’il se sent à l’aise et peut former une jolie colonie. Mais le roseau n’est pas difficile et pour autant
qu’il trouve une bonne dose d’humidité, il s’adapte à différents milieux. Ainsi tu peux voir des roseaux
le long des rivières, au bord des lacs, dans les prairies humides et même le long des routes et des voies
de chemin de fer.
Son cycle de vie
C’est dans l’eau glaciale du mois de février que les tiges souterraines du roseau forment leurs nouveaux
bourgeons. Peu après leur naissance, des pousses apparaissent à la surface de l’eau et libèrent une
feuille et une petite tige. Les jeunes roseaux croissent à une vitesse vertigineuse. Chaque jour, ils gran-
dissent de quatre à huit centimètres ! En trois mois, les jeunes roseaux atteignent déjà leur taille fina-
le, entre deux à cinq mètres. Au mois d’août, les roseaux fleurissent avant de donner des fruits. En
automne, leurs feuilles et leurs tiges commencent à sécher et avec l’arrivée des premiers coups de
froid, ils sont déjà au bout de leur vie...
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Sa nourriture
Comme toutes les plantes, le roseau tire son énergie du soleil et pompe une partie de sa nourriture, par
ses racines, dans les eaux riches. Il profite de l’été pour faire des provisions dans des sacs situés au
niveau de ses racines, sacs qu’il utilisera en hiver pour grandir. Mais le secret de la vitesse de crois-
sance du roseau est encore ailleurs : des bactéries se sont associées à lui. Le roseau les nourrit des
secrétions de sa racine et les bactéries lui fournissent l’azote dont il a besoin pour si bien pousser.
Quelle belle collaboration!
Les dangers
Même si les touffes de roseaux sont fréquentes dans nos paysages, les vraies roselières sont devenues
plutôt rares. C’est que les marais, qui sont les milieux favoris des roselières, sont à leur tour menacés.
L’eau des marais a été souvent drainée par des tuyaux et des canaux pour transformer ces milieux en
terres cultivables. De plus, en empêchant les rivières de déborder et d’inonder les terres voisines, les
hommes empêchent la formation de nouvelles zones humides favorables aux roseaux.
Le roseau peut aussi souffrir de la pollution. Les eaux usées domestiques sont très riches en nutriments.
Elles peuvent engendrer un excès de nutriments dans le lac ou les rivières. Dans ce cas le roseau, pro-
fitant de cette nourriture, pousse plus rapidement que d’habitude. Hélas, cette croissance accélérée n’a
d’autre effet qu’affaiblir sa tige à la base. Le roseau est alors plus vulnérable aux vents et aux vagues
et casse beaucoup plus facilement.
Asavoir !
Roseau crayon !
Il y a très longtemps, les Egyptiens taillaient les roseaux pour en faire des crayons. Ils les trempaient
dans de l’encre rouge ou noire pour s’exercer à écrire sur des tessons de poterie !
Roseau flûte !
C’est en soufflant dans les tiges creuses des roseaux que l’homme a découvert pour la première fois la
flûte.
Observation
Observer une roselière, c’est surtout observer les oiseaux et les animaux qui s’y cachent. Pour cela tu
dois être très discret, te munir d’une paire de jumelles et te mettre patiemment à l’affût. Tu pourras
alors avoir des belles surprises...
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12.2 Le Saule
Qui est-il ?
Le saule appartient au monde des végétaux. C’est un arbre qui aime les cours
d’eau et les marais, à tel point qu’il peut passer des mois les pieds trem-
pés dans l’eau. D’ailleurs son nom vient du mot celte sala, qui veut dire
“près de l’eau”. Différentes espèces de saules décorent les bords des
rivières avec leurs silhouettes sympathiques et variées : grands
arbres, arbustes ou buissons, avec des branches rouges, brunes ou
oranges. Le saule blanc (un grand arbre) et le saule cendré (plutôt
buissonnant) sont des exemples de cette diversité. Mais les qualités
du saule ne se résument pas à sa jolie forme. Les saules sont aussi
des grands stabilisateurs des rives. Avec leurs racines
denses et bien développées, ils retiennent le sol des
berges et empêchent l’érosion. Leurs écorces,
branches et feuilles font aussi le bonheur du castor
qui fait du saule son menu préféré, et qui l’utilise
aussi comme matériel de
choix pour construire
des barrages ou des huttes. Les abeilles aiment aussi goûter aux
chatons des saules, qui sont parmi les premières fleurs à apparaître
au printemps.
Où vit-il ?
Le saule aime pousser dans les marais et sur les berges des rivières, des lacs et des étangs. Son habi-
tat favori est une terre très humide et limoneuse, parfois inondée. Le saule est complètement adapté
àla vie près des rivières, les jeunes branches sont très souples et peuvent se plier sans se casser sous
la force du courant d’eau. Certaines espèces, comme le saule pourpre, sont capables de coloniser des
milieux beaucoup plus hostiles, comme les plages de galets.
Son cycle de vie
Apeine le printemps arrivé, les fleurs du saule s’épanouissent. Chaque arbre a des fleurs d’un seul sexe,
c’est-à-dire soit des fleurs mâles, soit des fleurs femelles. Mais comment font ces fleurs immobiles
pour se rencontrer? La nature a une solution pour tout! D’abord les fleurs mâles produisent une grosse
quantité d’une poudre jaunâtre, capable de féconder les fleurs femelles : c’est le pollen. La force du
vent, des insectes curieux et le hasard font ensuite le reste. Le pollen, léger comme un nuage de pous-
sière, vole au gré des humeurs du vent et atterrit au hasard sur les fleurs femelles, ce qui les féconde.
Parfois, lors de la visite d’une abeille gourmande et butineuse, du pollen reste accroché au corps de l’in-
secte et arrive ainsi sur une fleur femelle. Après la fécondation, la fleur femelle se transforme en fruit
avec des graines. Une fois les graines mûres, elles seront disséminées par le vent et tomberont ici et là
sur le sol. Pour autant que les conditions soient favorables, elles se développeront et donneront nais-
sance à de nouveaux saules. Mais il y a plus simple. Les saules sont d’excellents colonisateurs. Il suffit
qu’un saule soit arraché par une crue et s’échoue sur une terre humide pour que ses branches prennent
racines dans le sol et qu’un nouvel arbre se forme.
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