Visite concernant la problématique du Clostridium difficile au Centre de santé et de services sociaux de la Saint-Maurice le 17 décembre 2004 Rapport final Mai 2005 INSPQ - Montréal 3 556 001C S Québec an Ce rapport a été élaboré par la Direction de santé publique de l'Agence de développement de réseaux locaux de services de santé,et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec - Membres de l'équipe clinique André Dontigny, m.d., directeur de santé publique Agence de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec Louisette Ruest, médecin-conseil en maladies infectieuses Agence de santé et de services sociaux delà Mauricie et du Centre-du-Québec Membrès de l'équipe environnement Maurice Poulin, médecin-conseil à la Direction de santé publique Agence de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec Sylvie Lacoursière, médecin-conseil en maladies infectieuses Agence de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec Secrétariat Lise Lacommande, Équipe maladies infectieuses Agence de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec Dépôt légal - 2005 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISBN-2-89340-126-0 C. difficile - Rapport final - Centre de santé et de services sociaux de la Saint-Maurice Table des matières 1. Le contexte .4 2. Aspects administratifs 5 3. Volet clinique 6 A) Surveillance 6 B) Diagnostic de laboratoire 6 C) M e s u r e s d e prévention et de contrôle 7 D) Procédures d e transfert de patients interétablissement 8 E) Ressources humaines en prévention des infections 9 F) Formation G) Politique d'utilisation des antibiotiques 1 9 9 4. Volet immobilisations, hygiène e t salubrité 10 A) Immobilisations 10 B) Hygiène et salubrité..... 10 5. Communication 11 6. Conclusion 11 WSïirUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC CENTRE D£ DOCUMENTATION MONTRÉAL Direction de santé publique Agence de développement de. réseaux locaux de services de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec _ Rév. 2005-05-18 Page 3 C. difficile - Rapport final - Centre de santé et de services sociaux de la Saint-Maurice 1. Le contexte À la demande du ministre de la Santé et des Services sociaux et en vertu du rôle du directeur de santé publique conformément à la Loi de la santé publique, le Centre de santé et de services sociaux de la Saint-Maurice a été visité par une équipe d e l'Agence de développement d e réseaux locaux de services d e santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-duQuébec. Cette visite avait pour objectif d'obtenir un portrait d e l'implantation des lignes directrices sur la prévention et le contrôle du Clostridium difficile en ' centres hospitaliers rédigées par le Comité des infections n o s o c o m i a l s du Québec (CINQ). Elle visait également à recueillir de l'information sur les difficultés rencontrées par l'établissement dans l'application de ces recommandations. Le 2 4 novembre 2004, il a été confirmé lors d'une conférence téléphonique avec les représentants de l'établissement la tenue prochaine d'une visite. Le C S S S d e la Saint-Maurice a été visité le 17 décembre dernier. L'équipe d e l'Agence était composée des personnes suivantes : le directeur de santé publique et trois médecins-conseils de la Direction de santé publique. E n préparation de cette visite, une évaluation d e l'état d'implantation des lignes directrices à l'aide d'un questionnaire de suivi a été demandée à l'établissement. Cette visite d'une demi-journée s'est déroulée de la façon suivante. La collecte d e données a été effectuée à l'aide du questionnaire de suivi réalisé par l'Agence de santé et de services sociaux de Montréal-Centre auquel quelques modifications mineures,-ont été apportées pour l'adapter à la réalité Mauricie et Centre-du-Québec. Nous avions pris soin d'intégrer les réponses déjà colligées au niveau du premier questionnaire rempli suite à la demande du M S S S . C e questionnaire comportait quatre volets : administratif, clinique, environnemental et contrôle de l'utilisation des antibiotiques. Dans un premier temps, l'équipe de direction, les représentants des instances administratives d e l'établissement ( C M D P , D S P , Cil et CM), la responsable e n prévention des infections, la présidente du Comité de pharmacologie, la responsable des laboratoires et les responsables des services techniques étaient invités à nous rencontrer. L'équipe d e l'Agence et celle de l'établissement visité ont procédé à une collecte d e données concernant les 4 volets nommés précédemment suivie d'une visite de l'établissement. U n e Direction de santé publique Agence de développement de. réseaux locaux de services de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec _ Rév. 2005-05-18 Page 3 C. difficile - Rapport final - Centre de santé et de services sociaux de la Saint-Maurice synthèse a été faite par les représentants d e l'Agence aux personnes présentes d e l'établissement. Le présent document rassemble les constatations et recommandations faites a u milieu hospitalier. Bilan et recommandations De façon générale, cette visite nous a permis de constater que des efforts importants ont été déployés par l'équipe d e prévention des infections avec l'appui de la direction générale et la mobilisation d e l'ensemble du personnel et des médecins d e l'établissement pour mettre e n place des mesures de prévention et de contrôle face a u C. difficile, e n dépit d e contraintes importantes. Par ailleurs, a u moment d'émettre les recommandations, il importe d e préciser que des travaux sont prévus dans les prochaines semaines afin d'identifier les incidences financières de l'application de ces recommandations, tant pour l'établissement que pour l'Agence et le M S S S . 2. Aspects administratifs . Constatations •=> La direction générale de l'établissement est sensibilisée à la problématique du C. difficile. •=> L'établissement estime que la situation actuelle à l'égard du C. difficile est propice a u renforcement de la prévention de l'ensemble des infections n o s o c o m i a l s et, e n profitera pour poser des actions concrètes dans ce sens. <=> Des mécanismes de communication et d e suivi de gestion avec le conseil d'administration sont en place. o U n comité d e prévention des infections (CPI) existe. Il est prévu que le C P I informe le C M D P de ses activités et de ses.recommandations. Le C M D P fera le lien avec l'équipe de direction le cas échéant. Recommandations Que le directeur général d e l'établissement s'assure de l'implication d e toutes les directions concernées dans la prévention et le contrôle du C. difficile et de l'ensemble des infections nosocomials. Direction de santé publique Agence de développement de. réseaux locaux de services de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec _ Rév. 2005-05-18 Page 3 C. difficile - Rapport final - Centre de santé et de services sociaux de la Saint-Maurice Q u e soit renforcée auprès d u conseil d'administration, l'importance d'un suivi d e gestion périodique du contrôle, d e la prévention et de la surveillance des infections n o s o c o m i a l s . 3. Volet clinique A) Surveillance Constatations <=> L'établissement a l'intention d e continuer la saisië des données ( I N S P Q ) m ê m e si le volume d e s admissions (moins d e 1000/an) ne l'y obligerait pas. L e s activités d e surveillance nécessitent du temps de la part de l'infirmière e n prévention. L'établissement fait une surveillance active, et d e façon quotidienne, des cas d e D A C D , d e S A R M e t de E R V . <=> Les données d e surveillance étaient disponibles dont les taux d'incidence a u moment d e la visite. Recommandations •=> Q u e la Direction d e santé publique soit immédiatement avisée si une éclosion d e D A C D survenait et que les données de surveillance e n période d'éclosion lui parviennent sur une base hebdomadaire. •=> Q u e l'établissement rende disponible régulièrement a u x personnes concernées d e l'établissement, les taux d'incidence d e D A C D e n utilisant les données fournies a u système de surveillance de l'INSPQ. Q u e rétablissement diffuse c e s données a u comité d e direction, a u C M D P (exécutif et m e m b r e s ) e t aux unités de soins. B) Diagnostic de laboratoire Constatations "=> L'établissement a. recours à l'utilisation d e s tests rapides pour confirmer la présence d e toxines de C. difficile. Les résultats des tests rapides sont disponibles les jours d e semaine et on envisage d e les rendre disponibles les fins d e semaines et les jours fériés. Direction de santé publique Agence de développement de. réseaux locaux de services de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec _ Rév. 2005-05-18 Page 3 C. difficile - Rapport final - Centre de santé et de services sociaux de la Saint-Maurice Recommandation o Q u e rétablissement rende ou continue d e rendre les résultats d e s tests rapides disponibles 7 jours sur 7 pour une gestion plus efficace des mesures d'isolement. C) Mesures de prévention et de contrôle Constatations <=> Les précautions additionnelles d e contact sont instaurées d è s la présence d e diarrhées et celles-ci sont signalées par des affiches à la porte d e la chambre d u patient. L'équipement de protection du personnel (blouses et gants) est disponible à l'entrée d e la chambre. L'isolement de contact mitigé est parfois employé jusqu'à réception du résultat positif pour le C. difficile. L'hébergement e n chambre privée est privilégié pour les cas confirmés. C e s mesures sont plus difficiles à appliquer à l'urgence. L'établissement utilise la chambre d'isolement de psychiatrie lorsque disponible. L'accès aux toilettes privées est limité aux soins optima, c e qui rend nécessaire l'utilisation de chaises d'aisances ou d e bassines dédiées. L'établissement disposé d e quelques nettoyeur-décontaminateurs d e bassines. Cependant, le système d e nettoyage disponible dans les salles d e toilettes peut provoquer u n e nébulisation qui peut entraîner des risques supplémentaires d e contamination. Le savon-gel alcoolisé est disponible à la sortie d e s chambres mais l'emplacement ne favorise pas toujours son emploi. <=> Bien que la majorité d u personnel soit conscient des pratiques préventives d e base et des précautions additionnelles, l'établissement n'a p a s de mécanismes pour s'assurer d u respect intégral de ces pratiques outre fa sensibilisation par le personnel des unités de soins et par l'infirmière responsable de la prévention des infections. >=> Bien que la majorité des médecins respectent et font la promotion des pratiques préventives d e base e t des précautions additionnelles, le fait que certains d'entre eux ne les respectent pas, d e façon systématique, peut avoir un effet négatif sur le renforcement d e ces mesures pour l'ensemble du personnel. Direction de santé publique Agence de développement de. réseaux locaux de services de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec _ Rév. 2005-05-18 Page 3 C. difficile - Rapport final - Centre de santé et de services sociaux de la Saint-Maurice Recommandations <=> Que l'établissement garantisse : • l'application des précautions additionnelles de contact dès la suspicion du diagnostic ; • le maintien d'une unité d'isolement dédiée pour le contrôle des infections nosocomials, dans le secteur de l'unité de médecine/chirurgie ; • la disponibilité de matériel de protection du personnel en quantité suffisante ; • la disponibilité de chaises d'aisances et . de bassines e n quantité suffisante. L'équipement réutilisable doit être nettoyé et désinfecté entre chaque patient ; • la disponibilité d'équipements médicaux dédiés en quantité suffisante (thermomètres, sphygmomanomètres, stéthoscopes, etc.). L'équipement réutilisable doit être nettoyé et désinfecté entre chaque patient ; - la priorisation d e l'admission à l'étage de cette clientèle car il n'y a pas de chambre privée à l'urgence ; • l'arrêt d'utilisation des techniques de lavage de bassines (dans les salles de toilettes) qui peuvent engendrer de la contamination découlant de la nébulisation ; • la poursuite de la disponibilité du savon-gel (incluant les visiteurs). •=> Que le C M D P , poursuive la sensibilisation de l'ensemble des médecins à se conformer aux pratiques préventives de base et aux précautions additionnelles (particulièrement à éviter d'entrer le dossier dans la chambre du patient) et, le cas échéant, pose les gestes appropriés pour faire respecter ces mesures. D) Procédures de transfert de patients înterétablissement Constatation <=> Au moment de la visite, un protocole de transfert régional était en voie de réalisation. Recommandation ^ Que l'établissement puisse s'inspirer du protocole d e transfert régional recommandé par la DSP. Direction de santé publique Agence de développement de. réseaux locaux de services de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec _ Rév. 2005-05-18 Page 3 C. difficile - Rapport final - Centre de santé et de services sociaux de la Saint-Maurice E) Ressources humaines en prévention des infections Constatation * L'établissement s'engage à respecter la norme (ratio d e 1 E T C / 1 3 3 lits d e soins d e courte durée et celui d e 1/250 lits d e soins de longue durée) à partir d e janvier 2 0 0 5 . Recommandation j •=> L'Agence s'assurera du suivi du respect de la norme en établissement hospitalier. F) Formation Constatation ==> Un bilan des formations nous sera acheminé par l'établissement. Recommandation en fonction du bilan <=> L'Agence, d e concert avec la Table régionale d e prévention d e s infections nosocomiales, soutiendra l'établissement dans ses efforts de formation du personnel. G) Politique d'utilisation des antibiotiques Constatations <=> La responsable de la pharmacie d e l'établissement travaille a v e c les autres responsables de , la région pour harmoniser les pratiques. ^ L'établissement exerce une surveillance d e l'utilisation des antibiotiques notamment par la revue d'utilisation des médicaments ( R U M ) . E n raison d e la petite taille d e l'établissement e t d e s a clientèle très diversifiée, le logiciel relatif à la méthodologie d e s doses définies journalières n e semble pas un outil très adapté à c e milieu. Recommandations <=> Q u e la Table régionale d e prévention d e s infections nosocomiales assure le soutien à l'établissement pour la surveillance des antibiotiques. Direction de santé publique Agence de développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec Rév. 2005-05-18 • Page 9 C. difficile - Rapport final - Centre de santé et de services sociaux de la Saint-Maurice 4. Volet immobilisations, hygiène et salubrité A) Immobilisations Constatations <=> L'accès aux toilettes privées est limité à l'unité d e soins optima. •=> U n secteur de l'unité médecine/chirurgie est dédié aux chambres d'isolement. •=> L'établissement est conscient q u e la majorité du personnel ne peut avoir accès à d e s lavabos à déclenchement automatique et préconise l'utilisation d e la technique adéquate d e fermeture des robinets avec du papier. Recommandation À long e t moyen terme, compléter les projets d'immobilisations, les travaux relatifs à l'organisation d e chambres privées avec toilettes privées dans l'installation, particulièrement à l'urgence et aux soins optima. B) Hygiène et salubrité Constatations "=> Bien q u e beaucoup d'efforts aient é t é faits et q u e le nettoyage e t la désinfection d e s chambres e t des toilettes des patients isolés pour D A C D soient faits de façon quotidienne et terminale, il reste q u e la durée requise pour effectuer ces tâches est à préciser. >=> L'utilisation d e la technique d ' A T P (adénosine triphosphate) pour le contrôle d e la qualité n'est pas utilisée. <=> D a n s l'utilité souillée d e la salle d'urgence s e trouve du matériel utilisé pour la confection des plâtres. Recommandations <=> D'ici à c e que nous disposions d e lignes directrices nationales, q u e la T a b l e régionale d e prévention des infections n o s o c o m i a l s devienne le lieu d'échanges des outils (affiches et procédures) sur le, nettoyage et la désinfection quotidienne e t terminale (produits à utiliser, temps d e contact, durée d e temps requis) afin d'harmoniser les pratiques dans les établissements. Direction de santé publique Agence de développement de. réseaux locaux de services de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec _ Rév. 2005-05-18 Page 3 C. difficile - Rapport final - Centre de santé et de services sociaux de la Saint-Maurice «=î> Que l'établissement se dote, pour son urgence, d'une salle d'utilité souillée indépendante de toute salle de soins et d'entreposage de matériel propre. ^ L'Agence soutiendra l'établissement dans ses efforts de formation de son personnel. •=> Q u e l'établissement continue à respecter la fréquence d'entretien des chambres et des salles de toilettes stipulée dans le « Protocole provincial de prévention et contrôle de la diarrhée nosocomiale associée a u Clostridium difficile a u Québec - Lignes directrices intérimaires pour les centres hospitaliers ». >=> Que le comité d e santé et sécurité de l'établissement soutienne les travailleurs e n entretien sanitaire afin d'assurer une protection adéquate à l'égard des produits utilisés. 5- Communication • , Constatations L'établissement informe les patients sur la maladie; le risque de transmission et les mesures de prévention et de contrôle. L'établissement informe les visiteurs à l'aide d'affiches sur les précautions recommandées. o Une journée de sensibilisation à la population concernant les mesures de prévention des infections n o s o c o m i a l s a été offerte par les monitrices cliniques le 15 décembre dernier. L'expérience semble avoir été très appréciée et l'établissement projette de la répéter. Le protocole de transfert prévoit la sensibilisation du patient de même qu'une information écrite et par téléphone auprès de l'infirmière et du responsable du milieu d'accueil si requise. Recommandations •=> Que l'établissement maintienne les activités de communication aux patients et aux visiteurs. L'Agence s'assurera que l'établissement adopte et utilise le protocole de transfert. 6. Conclusion La visite a permis de constater le sérieux avec lequel l'établissement s'est mobilisé à l'égard de la situation du C. difficile. Direction de santé publique Agence de développement de. réseaux locaux de services de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec _ Rév. 2005-05-18 Page 3 C. difficile - Rapport final - Centre de santé et de services sociaux de la Saint-Maurice En suite de cette visite, un ensemble de recommandations concernent l'importance : •=> d'une surveillance accrue ; o du rôle exercé par le conseil d'administration, l'équipe d e gestion, le C M D P et le comité d e prévention des infections, d e m ê m e que par la Table régionale de prévention des infections nosocomials ; <=> la sensibilisation des visiteurs à l'égard des mesures de prévention ; <=> et la protection adéquate des travailleurs. Direction de santé publique Agence de développement de. réseaux locaux de services de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec _ Rév. 2005-05-18 Page 3 Agence de développement de réseaux focaux de services de santé et de services sociaux ^ ^ ^ Québec raa Maurideet Cerrtre-du-Québec