Groupe d'étude des méthodes de l'analyse sociologique - MSH, 54 bd Raspail, 75270 Paris cedex 06
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sommaire
PUBLICATIONS
P. 2
COMMUNICATIONS
P. 5
RENCONTRES
SCIENTIFIQUES
P. 6
SOUTENANCE DE
THÈSE
P. 7
NOUVELLE REVUE
P. 7
GEMAS les nouvelles
Numéro 4/octobre 2000
ÉDITORIAL
E Groupe d’Étude des Méthodes de l’Analyse Sociologique est heureux de compter désormais
un nouvel académicien parmi ses membres. Après Raymond Boudon, Jean Baechler,
professeur à l’Université de Paris IV-Sorbonne, a été dernièrement élu à l’Académie des
Sciences Morales et Politiques. L’Institut honore ainsi la carrière et
les travaux de notre collègue qui portent sur des sujets aussi différents
et aussi centraux pour la sociologie en général et la sociologie
historique en particulier que les suicides, les révolutions, l’idéologie,
les origines du capitalisme, le pouvoir, le régime des castes ou les
démocraties. Historien et sociologue, comparatiste dans l’âme, Jean
Baechler perpétue cette tradition séculaire dont le regard croisé et
transdisciplinaire n’est effrayé ni par l’étendue des aires culturelles
qu’il explore ni par la complexité des problèmes qu’il éclaire. La
longue méditation de notre collègue dans son dernier ouvrage Nature
et histoire en est un exemple éloquent.
Nous signalons par ailleurs la nomination de Raymond Boudon au
conseil de recherche de l’Institut Universitaire Européen de Florence.
Notre groupe se renforce par la venue de Michel Dubois, chargé de
recherche au CNRS et spécialiste de sociologie des sciences.
Enfin, nous annonçons la parution d'une nouvelle revue annuelle,
Comprendre, dont Raymond Boudon est le directeur de publication et
Sylvie Mesure la rédactrice en chef. Will Kymlicka et Sylvie Mesure
ont dirigé le premier numéro qui porte sur la question des identités
culturelles. Le détail des contributions de cette livraison est donné
plus loin dans les nouvelles du GEMAS.
Mohamed Cherkaoui
L
G
ROUPE D
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ÉTUDE DES MÉTHODES D
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ANALYSE SOCIOLOGIQUE
GEMAS les nouvelles n°4 /octobre 2000
2
Publications
Livres
Jean BAECHLER, Nature et Histoire, Paris, PUF,
2000, 1167 p.
Le trait distinctif de l’espèce humaine, au sein du
règne vivant, est de n’être pas
programmée : la nature hu-
maine est virtuelle et ses
actualisations sont culturelles.
Une espèce libre est problé-
matique, car elle a des
problèmes de survie et de
destination à résoudre. Si toute
la matière historique produite
par les humains est analysable en termes de
problèmes et de solutions, le règne humain est écrit
en langage stratégique. Il est possible de décoder
ce langage et de lire les histoires humaines dans
leur langue originelle.
Les déductions tirées de cette hypothèse stratégique
conduisent à distribuer la matière historique en
trois classes de productions humaines. L’une
recueille toutes les activités intentionnelles,
développées, avec des succès contrastés, par les
acteurs individuels et collectifs, pour inventer les
solutions de leurs problèmes. Une autre contient les
résultats atteints par essais et échecs, à la suite
d’explorations aléatoires et chaotiques conduites
par ces mêmes acteurs, mais sans qu’ils le sachent
ni ne le veuillent délibérément. La dernière classe
est peuplée de tous les phénomènes involontaires et
inattendus, résultant, par agrégations spontanées et
plus ou moins complexes, de la rencontre des
activités intentionnelles et exploratoires.
Le repérage et l’examen des dispositifs et des
procédures, à l’œuvre dans chaque classe de
phénomènes, conduisent à une lecture des histoires
humaines, où la contingence et la nécessité,
l’absurdité et l’intelligibilité, l’échec et le succès
cesse d’être contradictoire et concourent à donner
des sens plausibles à l’aventure humaine. Q
Jean BAECHLER,, François Chazel et Ramine
KAMRANE ldirm, L’acteur et ses raisons, Mélanges
en l’honneur de Raymond Boudon
Paris, PUF, 2000, 376 p.
.
Ce volume recueille les contributions offertes en
hommage à Raymond Boudon par ses collègues,
ses amis et ses disciples. Les
auteurs, qu’ils soient de France
ou d’ailleurs, ont été conviés à
exposer des recherches et des
réflexions conduites à partir de
l’œuvre du sociologue, plutôt
qu’à proposer des analyses
portant sur ses travaux
personnels.
Les essais, dont les thèmes et les variations ont été
laissés au choix le plus libre de chacun, ont fait
émerger un ordre spontané. Il illustre avec éclat les
apports principaux de Raymond Boudon à
l’analyse sociologique, en s’ordonnant selon les
trois axes les plus saillants de l’œuvre : les liaisons
entre l’histoire et la sociologie, les dimensions de
l’action rationnelle, l’objectivité des valeurs.
Le livre tire de cette convergence spontanée son
unité et réussit à dépasser le rite universitaire, pour
devenir une contribution à l’avancement de
l’analyse sociologique sur les pistes tracées par
Raymond Boudon.Q
Nathalie BULLE, Sociologie et éducation, Paris,
PUF, 2000, 304 p.
À la croisée des champs de la sociologie et de
l'éducation, le phénomène
extraordinaire de la formation
de l'homme, acteur social, à
travers son éducation est la
ligne d'horizon de ce livre.
Certes les systèmes éducatifs,
en tant qu'institutions
d'enseignement relativement
autonomes par rapport au reste
de la société, justifient la constitution d'une
sociologie de l'éducation. Partant d'un exposé de
l'ensemble des théories en présence (Piaget et
Vytgosky, mais aussi de Marx et Spencer à Schütz,
Dewey et Boudon, théories fonctionnalistes ou
GEMAS les nouvelles n°4 /octobre 2000
3
)interactionnistes), l'auteur aborde des questions
majeures, telles que la communication du savoir,
l'école et les inégalités. Une synthèse pour le
débutant comme pour le lecteur averti. Pour
constituer une "introduction scientifique aux enjeux
contemporains de l'éducation et de l'école".Q
Jean-Paul CALLÈDE, Les politiques publiques du
sport en France. Éléments de Sociologie
historique, Paris, Economica, 2000, 190 p.
L’ouvrage envisage la structuration progressive des
politiques publiques du sport
en France, qui débute dans
les années vingt, appré-
hendées à leurs différents
niveaux de mise en oeuvre :
national, municipal, régional
ou départemental (avec la
décentralisation), voire mê-
me international, sous
l’angle de la sociologie
historique. Sur le thème traité, cette analyse est la
première du genre. En s’appuyant sur une méthode
d’investigation clairement explicitée et sur un
outillage conceptuel éprouvé, l’étude montre
comment les politiques sectorielles du sport
procèdent principalement d’une logique de
concertation et de coopération entre l’état ou les
collectivités territoriales et les instances
constitutives du Mouvement sportif, au point de
formaliser un « espace public » autour de l’action
sportive, qui marque incontestablement une
spécificité de la société française.Q
François Chazel, Aux fondements de la
Sociologie, Paris, PUF, 2000,
235 p.
La reconsidération des « clas-
siques » n’implique aucune-
ment qu’ils soient indépas-
sables. Elle traduit simplement
la conviction qu’ils offrent
encore des ressources pour la
théorie sociologique en train
de se faire. Leurs programmes de recherche font
appel à un type de regard, qui suffit à les distinguer
aussi bien de modes de penser éprouvés par le
temps (histoire des idées, philosophie morale dans
ses figures traditionnelles) que d’entreprises au
statut intellectuel plus fragile (« science » de la
culture). Ils restent porteurs d’une réelle fécondité
heuristique et constituent ainsi des jalons pour des
questions consubstantielles à la discipline, comme
la conception et l’analyse de l’action. Ils échappent
enfin aux risques d’une sociologie fragmentée, en
maintenant le lien entre théorie générale et
thématiques spécialisées, qu’il s’agisse du droit ou
de la bureaucratie. Les « classiques » nous offrent
en définitive un modèle d’ambition intellectuelle ;
et c’est avec une telle ambition qu’il faudrait
renouer pour entreprendre de dépasser le modèle
du « choix rationnel » dans la triple direction de
l’élargissement de la rationalité, de l’appropriation
de la culture et de la coordination de l’action. Q
Mohamed CHERKAOUI et Massimo BORLANDI
[dir.]Le suicide. Un siècle après Durkheim, Paris,
PUF, 2000, 255p.
Le suicide (1897) est sans nul doute l’ouvrage
d’Émile Durkheim le plus lu
et le plus commenté. On n’a
pas manqué de le célébrer
comme l’acte fondateur de la
sociologie scientifique et
d’une méthodologie qui
marie avec bonheur analyse
empirique des données
statistiques et construction
théorique.
À maints égards, le projet du livre et les thèses qui
y sont défendues sont paradoxaux : alors que le
suicide est un acte individuel, solitaire, une énigme
dont beaucoup cherchent à trouver la solution dans
la psychologie des suicidés, Durkheim démontre
notamment qu’il est possible et de surcroît
fructueux d’expliquer les variations des taux de
suicide par des mécanismes sociaux.
Les contributions ici rassemblées témoignent de
l’actualité des réflexions de Durkheim et
administrent la preuve que ce grand livre demeure
un modèle pédagogique, un sujet de méditation et
une source d’inspiration inégalée.Q
Pascal ENGEL ldirm, Précis de
philosophie analytique, Paris,
PUF, 2000, 352 p.
La philosophie de tradition
analytique, née à la fin du siècle
dernier des critiques de
l'idéalisme en Allemagne et en
GEMAS les nouvelles n°4 /octobre 2000
4
Livres (suite)
Grande-Bretagne, a connu des développements
très variés au vingtième siècle, du réalisme à
l'empirisme logique et à la philosophie lingui-
stique. Aujourd'hui elle semble avoir éclaté, aussi
bien dans ses méthodes que dans ses doctrines, en
de multiples tendances. Le but de cet ouvrage est
de présenter cette diversité non seulement dans les
domaines « classiques » comme la philosophie de
la logique et du langage, la philosophie des
mathématiques ou la théorie de la connaissance,
mais aussi dans ceux où la contribution de la
philosophie analytique est moins connue, en
métaphysique, en philosophie de la religion, en
philosophie de l'esprit, en éthique, en esthétique,
en philosophie politique ou en histoire de la
philosophie. Mais il s'agit aussi de révéler, à travers
ces développements, la continuité d'une tradition et
d'un style, qui incarne, au sein de l'espace pluriel
de la philosophie contemporaine, l'une des figures
du rationalisme. Q
Pascal Engel [dir] Believing and Accepting,
Kluwer Academic Publishers,
Dordrecht, 2000, 298 p
The notion of belief figures
prominently in contemporary
phylosophy of language and
mind, and in cognitive science.
The aim of these essays is to
address a range of issues about
the complexity of our belief
attitudes, about their contents, and the influence of
motivational factors on beliefs. Q
Jacqueline FELDMAN et Ruth CANTER KOHN
ldirm, L’éthique dans la pratique des sciences
humaines : dilemmes, Paris, L’Harmattan, 2000
Des chercheurs en sciences humaines et sociales
ont voulu réfléchir à ce que « l’éthique » signifie
dans leurs propres pratiques.
Ils ont montré en quoi ils
s’impliquent, comme ils
(re)pensent la scientificité à la
lumière de l’éthique, quels
principes ils pouvaient dé-
gager, quelles valeurs sous-
jacentes expliciter.
Chaque auteur a scruté les
contradictions vécues et les choix qu’il était conduit
à faire, dans la complexité de ses rapports aux
personnes et aux institutions. Chacun a choisi son
mode de présentation, quitte à en combiner
plusieurs : fiction cinématographique, récit,
analyse, entretien, références à des auteurs,
réflexion théorique. Contribution à un débat vital
qui risque de se poursuivre longtemps encore.Q
Contributions et articles
Raymond Boudon
« Opinion publique et valeur collective :
l’apport de quelques contributions récentes »,
in B. Badie et P. Perrineau ldirm, Le citoyen :
mélanges offerts à A. Lancelot, Paris, Presses
de Sciences Po, 2000, 143-164.
« Pluralité culturelle et relativisme »
Comprendre, Paris, PUF, 2000, n°1.
Alban Bouvier
« La connaissance et la science », in J.-M.
Berthelot, La sociologie française aujourd’hui,
Paris, PUF, 2000, 265-274. (trad. russe in The
Journal of Sociology and Social Anthropology
1999, vol. II, Saint-Petersbourg, 242-251.
« Le dépassement du Rational Choice Model
en sociologie: Voies Paretiennes » in
C. Malandrino e R. Marchionatti, Economia,
Sociologia e politica nell’Opara di Vilfredo
Pareto, Léo S.Olschki, Firenze, 2000, 297-311.
« A propos des types possibles de dépassement
de la théorie du choix rationnel », Cités n°1,
2000, 158-161.
« Modèles tocquevilliens en sociologie
cognitive », in J. Baechler, F. Chazel et
R. Kamrane ldirm, L’acteur et ses raisons,
Mélanges en l’honneur de Raymond Boudon,
Paris, PUF, 2000, 240-257.
« Obligation, rationalité et sacré », Archives de
Philosophie du droit, t.44, 2000, 93-108.
Mohamed Cherkaoui
« La stratégie des mécanismes générateurs
comme logique d’explication in J. Baechler,
F. Chazel et R. Kamrane ldirm, L’acteur et ses
raisons, Mélanges en l’honneur de Raymond
Boudon, cf. supra, 326-339.
GEMAS les nouvelles n°4 /octobre 2000
5
Contributions et articles (suite)
Pierre Demeulenaere
« Le modèle de choix rationnel et les normes
sociales in J. Baechler, F. Chazel et R. Kamrane
[dir] L’acteur et ses raisons, Mélanges en l’honneur
de Raymond Boudon, cf. supra, 326-339.
Lyliane Deroche Gurcel
« L’argent et le concept : deux figures de
l’universel et leur articulation problématique
à la notion moderne de l’individualité. » in
J.-Ph. Bouilloud et V. Guienne , Questions
d’argent, Paris, Desclées de Brouwer, 1999.
Pascal Engel
« Introduction » in Pascal Engel ldirm,
Believing and Accepting , cf. supra.
« Introduction» » in Pascal Engel ldirm, Précis
de philosophie analytique, cf. supra.
« Philosophie de la connaissance » in Pascal
Engel ldirm, ibid.
« Dispositional Belief, Assent and acceptance »,
Dialectica, 1999, 55, 3-4, 211-226 (paru en 2000).
« Volitionism end Voluntarism about Belief »,
in A. Meijers ed. Belief, Cognition and the Will,
Tilburg University Press, 1999 (paru en 2000).
Jacqueline Feldman
« L’affaire Sokal (suite) », L’Année
sociologique, 50, 257-265.
« Introduction », in J. Feldman et R. Kohn,
dir : L’éthique dans la pratique des sciences
humaines : Dilemmes cf. supra.
« Valeurs, Science, Institution: une traversée
en trois temps » ibid
Bernard-Pierre Lecuyer
« Paul Lazarsfeld (1901-1976) », (en col-
laboration avec Jacques Lautman) Cahiers du
centre d’analyse et de mathématiques Sociales,
n°184, série Histoire du calcul des probabilités et
de la statistique n°41, décembre 1999, 25 p.
« L’argent, la vie, la mort : les recherches
sociales de Louis René Villermé sur la
mortalité différentielle selon le revenu (1822-
1830) ou l’échec institutionnel d’une
tentative de passage par la description à
l’inférence statistique » (en collaboration
avec Eric Brian) Mathématiques et sciences
humaines, 38 (149), printemps 2000, 31-61.
Sylvie Mesure
« Les identités culturelles » Comprendre,
Paris, PUF, 2000, n°1.
Traduction de K.O. Apel. La controverse
expliquer-comprendre. Une approche
pragmatico-transcendentale, Paris, Le Cerf , 2000.
Jean-Gustave Padioleau
« Praxis d’une science sociale de l’action publique
in J. Baechler, F. Chazel et R. Kamrane ldirm,
L’acteur et ses raisons, Mélanges en l’honneur de
Raymond Boudon, cf. supra, 340-350.
Bernard Valade
« Aux origines de la science
sociale :l’idéologie de Destutt » in
J. Baechler, F. Chazel et R. Kamrane ldirm,
L’acteur et ses raisons, Mélanges en
l’honneur de Raymond Boudon, cf. supra,
69-87.
Communications
Pascal Engel
« Sommes nous responsables de nos
croyances ? », université de Tous les Savoirs,
2 novembre 2000.
« Philosophie et psychologie », Société
nantaise de philosophie, décembre 2000.
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