Brique Observation – partie 2 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Avril 2011 Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 2 Sommaire : Un PIB par habitant qui progresse plus vite qu’en moyenne nationale. .............................................................................................................. 4 Une profonde recomposition entre les grands secteurs d’activité. .... 6 Une économie plus ouverte à l’export que la moyenne nationale. ..... 8 Une sphère productive ayant connu une profonde reconversion...... 10 Une structuration autour des pôles de compétitivité et d’excellence. ............................................................................................................ 12 Des groupes d’entreprises encore très présents.............................. 14 Des profils de territoires différents entraînant une plus ou moins grande exposition aux crises.............................................................. 16 Une économie présentielle qui pèse autant qu’en moyenne nationale dans l’économie régionale. ................................................................ 18 Des moteurs de l’économie locale spécifiques. ................................ 20 L’économie présentielle doit encore progresser au regard des besoins de la population..................................................................... 22 Des secteurs de l’économie présentielle à conforter et à professionnaliser................................................................................ 24 L'économie sociale et solidaire, une richesse pour l'ensemble de l'économie. ......................................................................................... 26 Des créations d’entreprises de plus en plus nombreuses mais un entrepreneuriat qui reste faible......................................................... 28 Une attractivité économique importante dans l’axe RoubaixTourcoing – Lens et dans le Valenciennois........................................ 30 Huit espaces régionaux au regard de la structure économique. ...... 32 Contact : Dossier suivi par Stéphane Humbert, Service « Observation et Prospective Régionale», Direction du Développement Durable, de la Prospective et de l’Évaluation. mail : [email protected] Téléphone : 03 28 82 70 35 Consultable sur : www.nordpasdecalais.fr Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 3 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Un PIB par habitant qui progresse plus vite qu’en moyenne nationale. En 2009, la production mesurée par le PIB représente un peu moins de 100 milliards d’euros plaçant la région en quatrième position parmi les régions de France métropolitaine. Entre 1990 et 2009, la croissance du PIB a été globalement plus faible qu’en moyenne nationale. A l’échelle des régions, les différences de performance au regard du PIB sont principalement liées aux différences démographiques pénalisant les régions du quart nord-est de la France. En rapportant le PIB à la population régionale, le PIB par habitant du Nord – Pas de Calais s’élève à 24 025 € en 2009 contre 29 897 € par habitant en France métropolitaine et 25 949 € par habitant en France de province. Le PIB par habitant régional est ainsi de 20% Chiffres Clés. inférieur au PIB par habitant de France métropolitaine PIB en 2009 : et de 7% inférieur au PIB par habitant de France de 96,8 Millions d’€uros. province. Cette moindre performance traduit en 24 025 € / habitant. particulier un taux d’emploi inférieur à la moyenne nationale. Ce niveau de PIB place également la région à un niveau de 12% inférieur à la moyenne européenne. Entre 2001 et 2008, le PIB par habitant a progressé en valeur de 29,7% dans le Nord – Pas de Calais contre une hausse de 23,9% en France métropolitaine et 23,3% en France de province. Cette hausse du PIB par habitant représente la plus forte hausse en évolution relative et la quatrième plus forte hausse en euro par habitant loin derrière l’Île-de-France mais à un niveau très proche des régions Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-D’azur. L’impact de la crise a également été moins marqué dans la région que dans d’autres régions en matière d’évolution du PIB. A l’échelle nationale, le PIB a augmenté entre 2007 et 2008 de 2,8% puis baissé de 2,1% entre 2008 et 2009. Dans le Nord – Pas de Calais, le PIB a augmenté de 2,9% lors de la première année puis baissé de 2,5% en 2009. La baisse plus importante entre 2008 et 2009 est à relativiser par la bonne performance de l’Île-de-France : en excluant la région-capitale, le PIB a baissé de 2,6% pour le reste de la France métropolitaine. La région se situe ainsi dans une dynamique proche de la moyenne de France métropolitaine contrastant avec les autres régions du quart nord-est dont l’évolution est moins favorable. Si la bonne résistance du PIB peut en partie s’expliquer par la structure sectorielle de la région, elle apparaît également liée à un effet propre permettant une meilleure évolution qu’attendue. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 4 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Graphique 1 : évolution du PIB régional et national entre 1990 et 2008. Base 100 en 1990 140 130 120 110 100 90 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Nord - Pas-de-Calais France de Province France Métropolitaine Source : Insee, Comptes Régionaux Regard sur La région Nord-Pas-de-Calais parmi les régions européennes : une lecture des indicateurs de Lisbonne-Göteborg. Lors du Conseil européen de Lisbonne en 2000, l'Union européenne s'est fixé comme objectif stratégique pour la prochaine décennie "de devenir l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale". Le Conseil a également invité la Commission à établir un rapport annuel de synthèse sur la base d'indicateurs structurels, qui fournira un instrument de mesure objective des progrès réalisés dans le cadre des objectifs de Lisbonne, et servira de support aux messages-clés du rapport. Dans un souci de comparaison des performances du Nord – Pas de Calais à l’échelle européenne, la Région s’est associé à l’Insee pour décliner ces indicateurs à l’échelle des régions européennes. Un nouveau partenariat est engagé entre l’Insee et la Région pour prendre en compte la stratégie Europe 2020 qui affine la stratégie européenne et les indicateurs de suivi. Ces indicateurs constituent le 3ème niveau du projet indicateur 21 de la Région. Retrouvez la publication sur le site de l’Insee : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&ref_id=13927 Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 5 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Une profonde recomposition entre les grands secteurs d’activité. Depuis plusieurs décennies la structure sectorielle de l’emploi du Nord – Pas de Calais s’est profondément transformée. Ainsi le poids de l’emploi industriel dans l’ensemble des emplois régionaux est passé de plus de 40% en 1975 à moins de 17% en 2007. Cette tendance ancienne de baisse du poids de l’industrie s’est confirmée sur la période récente puisque ce secteur représentait encore 21% des emplois en 1999 et qu’il apparaît également comme le principal secteur touché par la crise. Le secteur agricole a également chuté de façon continue passant de 5,6% des emplois en 1975 à 2,0% en 2007. Parallèlement, le poids des services dans l’économie régionale a augmenté de façon continue passant de 28% en 1975 à 58% en 2007. Sur la période récente, cette progression s’est confirmée et la progression plus générale du secteur tertiaire a été renforcée par une hausse importante du poids des Chiffres Clés. transports passé de 4,4% en 1999 à 5,5% en 2007. Le secteur de la construction s’est également développé Entre 1975 et 2007 : entre 1999 et 2007 passant de 5,6% à 6,4% des emplois + 38% d’emplois alors que ce secteur perdait des emplois jusqu’en 1999. présentiels, Le poids relatif du secteur du commerce est pour sa - 20% d’emplois part resté relativement stable à un niveau oscillant entre productifs. 14 et 15% au cours des dernières décennies. Si une partie de la hausse des emplois de services est liée au développement des services aux entreprises en grande partie tournée vers les besoins de l’industrie, la transformation de l’économie du Nord – Pas de Calais correspond toutefois à un changement profond avec de plus en plus d’emplois répondant aux besoins des populations présentes sur le territoire régional. Ces emplois liés à une consommation sur le territoire correspondent aux emplois de la « sphère présentielle ». Entre 1982 et 2007, le nombre d’emplois de cette économie présentielle est passé de 520 000 à 952 000 soit une hausse de 38% en 25 ans comparable à l’évolution nationale de ce secteur. Cette évolution place la région parmi les plus performantes du quart nord-est de la France mais reste inférieure à l’évolution de ce secteur dans les régions de l’Ouest et du sud qui bénéficient d’une hausse de la population favorisant le développement de ce secteur. Dans le même temps, le Nord – Pas de Calais a été une des régions les plus touchées par la baisse de l’emploi non-présentiel qualifié de « productif ». Le nombre d’emploi dans cette sphère d’activité est passé de 648 000 à 520 000 entre 1982 et 2007 soit une baisse de 20% bien supérieure à la moyenne nationale (-4%). Seules trois régions ont perdu davantage d’emplois dans cette sphère : le Limousin, la Lorraine et l’Auvergne. Finalement la sphère productive ne représente plus que 35% des emplois régionaux même si la région garde des spécificités importante dans ce secteur. L’économie régionale s’est donc en partie banalisée avec près de 65% des emplois dans la sphère présentielle dans la région, soit une proportion comparable à la moyenne régionale. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 6 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Carte 7 : Évolution de l’emploi présentiel entre 1982 et 2007. Carte 8 : Évolution de l’emploi non-présentiel entre 1982 et 2007. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 7 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision productive. Une économie plus ouverte à l’export que la moyenne nationale. Au regard des échanges avec l’étranger et avec les autres régions, l’économie du Nord – Pas de Calais apparaît très ouverte avec un taux d’ouverture global de 67,9%. En effet selon une étude réalisée par le Clersé pour le Conseil Régional, pour produire 100 euros de valeur ajoutée en 2006, l’économie régionale importe 68 euros de l’extérieur qu’il s’agisse d’autres pays ou d’autres régions. A l’inverse, sur les 168 euros de richesse ainsi disponibles, 68 euros sont exportés en dehors du Nord – Pas de Calais. L’ouverture régionale correspond davantage à une ouverture vers l’étranger qu’à une ouverture vers les autres régions françaises. Sur ces 68 euros importés ou exportés, plus de 40 euros correspondaient en 2006 à des échanges avec d’autres pays. Un tiers de ces Chiffres Clés. échanges internationaux étaient réalisés avec des Pour 100 € de valeur pays hors de l’union européenne exposant en ajoutée produite en 2006, particulier le Nord – Pas de Calais à des risques 68 € sont importés de d’évolution des taux de change. Plus généralement, l’extérieur de la région, la production du territoire dépend en moyenne pour 68 € sont exportés à 40% de demandes provenant de l’extérieur de la l’extérieur de la région, région qu’elle soit étrangère ou du reste de la France exposant ainsi la région à des risques externes. L’importance de cette exposition s’est illustrée durant la crise récente avec une baisse sensible du niveau des exportations à l’étranger qui ne représentent plus que 30% du PIB régional en 2009 soit une baisse de 10 points en 3 ans. La baisse du niveau des exportations internationales de la région au cours de cette période suit la tendance nationale et Le Nord-Pas-de-Calais conserve sa position de 3ème région française exportatrice derrière l'Île-de-France et Rhône-Alpes. Les exportations du Nord-Pas-de-Calais sont concentrées sur 4 grands secteurs d'activités : les équipements de transport, principalement automobile, les métaux et produits métalliques, produits agricoles et agroalimentaires, produits chimiques, parfums et cosmétiques. En 2009, ces quatre secteurs représentent à eux seuls 65,6% des exportations du Nord – Pas de Calais. L’essentiel des exportations repose également sur un nombre limité d’entreprises. Ainsi, selon l’observatoire Régional des Échanges Internationaux piloté par CCI international, 95% du chiffre d’affaires à l’export repose sur un quart des entreprises exportatrices. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 8 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision productive. Tableau 1 : Estimation de la comptabilité du Nord – Pas de Calais en 2006 et comparaison avec la France. Regard sur 'Impact macroéconomique de l’action régionale en matière d’emploi en Nord – Pas de Calais. Dans le cadre d’un partenariat avec la Région, le Clersé a réalisé un travail de recherche permettant de palier au manque d’informations sur le fonctionnement macro-économique régional en réalisant une estimation de la comptabilité du Nord – Pas de Calais. Cette maquette a ainsi mis en évidence l’importance de l’ouverture de l’économie régionale. Elle a également mis en évidence l’importance de la consommation des ménages dans l’économie régionale et la faible part des investissements en Nord – Pas de Calais. Cette maquette sert également de base au calcul d’un multiplicateur Keynésien montrant que la Région peut jouer un rôle majeur dans la régulation de l’économie régionale par le recours à l’emprunt. Ainsi, une dépense d’1 milliard d’euros financée par l’emprunt permet de créer ou de maintenir près de 22 000 emplois l’année de la dépense. De plus, cette dépense apparaît efficace quelle que soit l’évolution de la productivité apparente du travail ou la conjoncture économique. Retrouvez la note D2DPE n°28 sur le site de la Région : www.prospective.nordpasdecalais.fr Rubrique Publication. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 9 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision productive. Une sphère productive ayant connu une profonde reconversion. Globalement la sphère productive a perdu un nombre important d’emplois entre 1982 et 2007. Si les pertes d’emplois ont été les plus nombreuses en début de période, les recompositions ont été importantes entre 1993 et 2007 avec de nombreuses pertes d’emplois dans la plupart des secteurs industriels tandis que les services aux entreprises se sont développés. Entre 1993 et 2007, près de 90 000 emplois salariés ont été perdus dans l’industrie régionale. Les principaux secteurs concernés par cette baisse de l’emploi industriel sont les secteurs traditionnels de l’industrie régionale avec en particulier une perte de 20 000 emplois dans l’industrie textile et de 15 600 emplois dans le secteur de l’habillement. Les pertes Chiffres Clés. d’emplois ont également été importantes dans le 90 000 emplois secteur de la métallurgie et de la transformation des industriels en moins métaux qui a perdu 8 400 emplois au cours de cette entre 1993 et 2007. période. Dans ces secteurs, les pertes d’emplois ont même été plus importantes que ce que la structure sectorielle laissait envisagée. A l’inverse, seule l’industrie automobile a réussit à gagner un nombre important d’emplois au cours de cette période avec une hausse de 6 500 emplois dans ce secteur sur l’ensemble de la période grâce à un effet propre de la région lié aux implantations de grands établissements au cours de cette période. Le secteur de l’industrie ferroviaire a quant à lui réussit à maintenir son niveau d’emploi stable au cours de cette période. Parallèlement, les services aux entreprises également orientés vers la sphère productive se sont fortement développés entre 1993 et 2007. Ils ont ainsi permis de compenser en grande partie les pertes d’emplois industriels au cours de cette période à l’échelle de la région. Ainsi le secteur des services opérationnels principalement tourné vers la sphère productive a créé 67 000 emplois salariés au cours de cette période. La région a bénéficié dans ce secteur d’un dynamisme propre entrainant une création d’emplois supérieure à ce que sa structure d’activité pouvait laisser espérer. De même, les fonctions de conseils et assistance, en partie tournées vers l’économie productive se sont développés de façon plus rapide qu’attendue dans le Nord – Pas de Calais permettant ainsi à la région d’apparaître spécialisé dans ce secteur en 2007 alors qu’il était sous-représenté en 2007. Ces fonctions sont le plus souvent concentrées au sein de la métropole Lilloise. Au cours de la crise récente, Les baisses d’emplois dans les secteurs de l’industrie se sont confirmées puisque les secteurs industriels apparaissent comme les secteurs les plus touchés par les impacts de la crise. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 10 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision productive. Regard sur spécificités du Nord – Pas de Calais en matière d’évolution de l’emploi. Dans sa quatrième partie, la note D2DPE 28, qui résume les travaux du Clersé pour le compte de la Région, permet de mesurer quelles sont les spécificités régionales en matière d’évolution de l’emploi. Pour ce faire, le Clersé s’est appuyé sur les méthodes d’analyse structurellerésiduelle permettant de mesurer un effet régional propre qui ne s’explique ni par la variation de l’emploi de la France de province, ni par la spécialisation sectorielle de la région. Cette analyse permet de montrer que le Nord – Pas de Calais était pénalisé par une structure de l’emploi défavorable en 1993 mais que la région a en partie comblé cette lacune par un dynamisme propre jusqu’en 2000. L’effet régional sur l’emploi a par contre été négatif entre 2000 et 2007, limitant ainsi la création d’emplois dans le Nord – Pas de Calais. En analysant cet effet régional par grand secteur d’activité, le Nord – Pas de Calais a eu un dynamisme propre important dans l’industrie automobile et dans la plupart des activités de service. L’effet régional a par contre été négatif dans l’ensemble de l’industrie, la construction, le commerce et dans les secteurs « recherche et développement » et « activité associative ». Retrouvez plus d’information dans le chapitre 4 de la note D2DPE n°28 sur le site de la Région : www.prospective.nordpasdecalais.fr Rubrique Publication. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 11 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision productive. Une structuration autour des pôles de compétitivité et d’excellence. La région se caractérise également par des spécialisations très marquées et reconnues par la labellisation de 7 pôles de compétitivité. Les entreprises adhérentes à ces pôles emplois près de 50 000 personnes dans la région. Ainsi, la vente à distance représente près de 12 000 emplois dans la région fin 2008 soit 46% des effectifs nationaux du secteur. La région bénéficie plus généralement d’un savoir-faire dans le secteur du commerce avec une première place dans le secteur de la grande distribution grâce en particulier la présence du groupe Auchan France. Ce savoir-faire s’articule autour du pôle « industrie du commerce » . L’industrie ferroviaire est également une spécialisation régionale avec la présence sur son territoire des deux principaux acteurs du secteur : Alstom et Bombardier. Avec plus de 4 000 emplois dans ce secteur, la région concentre plus de 36% des emplois salariés du secteur. Ce secteur constitue la clé de voute du pôle « i-trans », seul pôle de compétitivité à vocation mondiale du Nord – Pas de Calais. Ce pôle associe également plusieurs entreprises de la logistique, de l’automobile et de la métallurgie sont également associées à ce pôle de compétitivité. La région est en particulier la première région employeuse dans la Métallurgie-Sidérurgie et deuxième région employeuse dans l’industrie automobile. Le Nord – Pas de Calais est également la première région exportatrice pour l’industrie alimentaire Cette industrie qui s’appuie sur de grands leaders européens du secteur emploie ainsi plus 27 300 salariés fin 2008. L’industrie agro-alimentaire est à la fois représentée dans le pôle « NSL, Nutrition Longévité, Santé » où plusieurs acteurs de la filière sont associés aux sociétés de biotechnologies innovantes et aux laboratoires de recherche et dans le pôle « MAUD, Matériaux et Applications pour une Utilisation Durable », dans lequel Roquette constitue avec Arc International, principal établissement privé de la région. Le pôle associe également plusieurs entreprises régionales du papier-carton et des Industries graphiques, secteurs dans lesquelles la région se place au troisième rang national. Si l’industrie textile a connu un déclin encore plus marqué dans le Nord – Pas de Calais que dans le reste de la France métropolitaine, le secteur régional a également su s’adapter par le développement des textiles techniques permettant au Nord – Pas de Calais d’être la deuxième région industrielle dans ce secteur innovant qui s’organise autour du pôle « Up-tex ». Organisé autour de la filière aquatique, le pôle de compétitivité « Aquimer » regroupe à la fois professionnels de la pêche, entreprises agroalimentaires, laboratoires d'étude et de recherche, centres techniques et organismes de formation. Enfin, dernier pôle labellisé, TEAM² regroupe 122 entreprises du secteur de la gestion des déchets et des utilisateurs de matières premières secondaires. Ce pôle apparaît comme un atout régional pour les enjeux de développement durable et la création d’emplois de la « croissance verte ». Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 12 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision productive. Carte 9 : Têtes de réseau des pôles de compétitivité et des pôles d’excellence du Nord – Pas de Calais. Regard sur Enjeux pour l’industrie du Nord – Pas de Calais - 2009. Fin 2009, La DRIRE en collaboration avec la DREAL et la DRTEFP a publié la sixième édition des « Enjeux pour l’industrie du Nord – Pas de Calais ». L’étude met en évidence que l’industrie régionale est leader dans de nombreux domaines et que la région possède de sérieux atouts et des avantages concurrentiels par rapport à d’autres régions similaires d’Europe mais aussi des facteurs de vulnérabilité. Le Nord - Pas-de-Calais est la 4ème région industrielle française avec 7% de l’effectif industriel et 8,8% de l’investissement industriel. Elle est leader sur de nombreux secteurs, et notamment 1ère région pour l’Automobile, le Ferroviaire, la Métallurgie Sidérurgie, le Verre ; 2ème région pour les Textiles techniques, le Papier-carton et les Industries graphiques, 3ème région pour la Plasturgie, 4ème région pour l’Agro-alimentaire et la Mécanique. Le Nord – Pas de Calais est aussi la 1ère région pour la VAD et la grande distribution est très représentée avec une concentration unique en Europe de sièges sociaux sur la métropole Lilloise. En corollaire, le transport et la logistique se sont considérablement développés. Retrouvez la publication sur le site de la DRIRE : http://www.npdc.drire.gouv.fr/ Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 13 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision productive. Des groupes d’entreprises encore très présents. Le Nord – Pas de Calais reste marqué par l’importance des grands groupes. Ainsi, le Nord – Pas de Calais apparaît à la fois comme la région de province ayant la plus grande proportion d’emplois dépendant de groupes implantés et comme celle ayant le taux de rayonnement le plus important. La région Nord – Pas de Calais se caractérise par la présence de centres de décisions de grands groupes comme Auchan, Roquette, 3 Suisses, Décathlon, Bonduelle ou encore Arc International. Ces têtes de groupe présentes dans la région contrôlent ainsi plus de Chiffres Clés. 130 000 emplois dans les autres régions françaises et En 2000, 130 000 plus de 100 000 emplois à l’étranger. emplois situés dans d’autres régions et Le rayonnement régional repose essentiellement sur le plus de 100 000 secteur du commerce et dans une moindre mesure de emplois situés à l’hôtellerie-restauration tandis que le rayonnement l’étranger dépendent industriel est plus limité. Au sein de la région les têtes d’un groupe régional. de groupe basées dans le Nord – Pas de Calais représentait également 18,5% de l’emploi du secteur marchand en 2000, soit plus de 140 000 emplois. En parallèle, 340 000 salariés dépendaient d’un centre de décision situé en dehors de la région, soit 44% des salariés du secteur privé Chiffres Clés. marchand. Parmi eux, 32% dépendent d’un centre de décision situé dans une autre région française et 12% En 2000, 340 000 d’un centre de décision situé à l’étranger. Ce niveau emplois privés de dépendance place la région dans une situation dépendent d’un centre moyenne à l’échelle des régions française et dans une de décision situé hors situation de moindre dépendance par rapport à la de la région. situation des régions du quart nord-est de la France. Le niveau de dépendance est plus important dans les activités industrielles et encore plus dans l’industrie automobile avec la présence de grands établissements de construction appartenant à de grands groupes dont le centre de décision est situé hors de la région et dont la stratégie d’implantation se pense à une échelle continentale voire mondiale. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 14 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision productive. Carte 10 : nombre d’emplois rattachés à un centre de décision régional et taux de rayonnement. Regard sur Recomposition du tissu productif de la région Nord-Pas-de-Calais - Approche de l'autonomie et du rayonnement. Les groupes régionaux occupent une place importante dans l'emploi du Nord-Pasde-Calais et gèrent de nombreux salariés dans les autres régions françaises. Ce fort rayonnement se concentre essentiellement dans le commerce de détail et l'hôtellerie-restauration. D'un point de vue inverse, le degré de dépendance, vis-à-vis des centres de décision étrangers ou d'autres régions françaises est comparable à celui des autres régions de province. Ainsi, plus de la moitié des salariés de l'industrie est liée à des centres de décision extérieurs au Nord-Pas-de-Calais. Retrouvez la publication sur le site de l’Insee : http://www.insee.fr/fr/insee_regions/nord-pas-decalais/themes/dossiers_de_profils/DP80_autonomie_rayonnement.pdf Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 15 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision productive. Des profils de territoires différents entraînant une plus ou moins grande exposition aux crises. Les caractéristiques de l’économie productive diffèrent d’un territoire à l’autre au sein du Nord – Pas de Calais. Ainsi, la zone d’emploi de Lille se caractérise par une moindre part de l’emploi industriel et par une forte présence du secteur des services aux entreprises et par une plus grande diversification de sa sphère productive. A l’inverse, la zone d’emploi de Saint-Omer apparaît comme la zone d’emploi où la sphère productive est à la fois la plus importante et la plus concentrée en raison du poids d’Arc international. Ces diverses configurations de l’économie productive semblent a priori exposer différemment les territoires régionaux aux aléas économiques. Au regard d’une typologie réalisée par l’Insee selon ces différentes configurations (Cf. encadré), plusieurs profils de territoire se distinguent. Tout d’abord, trois zones d’emploi apparaissaient avoir un tissu économique moins fragile au regard d’aléas économiques grâce à un tissu moins concentré et offrant ainsi un éventail d’activité plus large : Lille, Lens – Hénin et Roubaix – Tourcoing. Cette classification réalisée avant la crise a été confortée par les impacts constatés de cette dernière pour les zones de Lille et Lens – Hénin qui ont réussit à maintenir leur niveau d’emploi mais pas pour la zone d’emploi de Roubaix-Tourcoing particulièrement touchée par les pertes d’emplois. Cette typologie a également mis en évidence un groupe de territoires qui apparaît comme le plus exposé à la crise car leur économie productive est plus concentrée dans quelques grands établissements. Ce groupe comprend les zones d’emploi de Saint-Omer, Dunkerque, Béthune-Bruay, du Douaisis, du Valenciennois et de Sambre-Avesnois. L’évolution de l’emploi dans ces territoires en 2008 et 2009 semble confirmer la classification avec une perte d’emplois plus élevée qu’en moyenne régionale dans l’ensemble de ces zones d’emploi. Enfin, le dernier groupe concerne les zones d'emploi Artois-Ternois, BerckMontreuil, Boulonnais, Calaisis, Cambrésis et Flandre-Lys. Au sein de la sphère productive, les groupes d'entreprises sont moins présents qu'en moyenne régionale, la concentration de l'emploi y est également plutôt plus faible que dans les zones d’emploi du groupe précédent. Ces territoires apparaissent dans une situation moyenne au regard de leur degré d’exposition aux aléas économiques. L’impact de la crise au sein de ce groupe de territoire a été très contrasté avec en particulier un maintient du niveau d’emplois en 2008 et 2009 dans la zone d’emploi Artois-Ternois et la perte la plus importante d’emploi dans la zone d’emploi de Flandre-Lys. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 16 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision productive. Carte 11 : typologie des zones d’emploi de la région au regard de leur degré d’exposition aux aléas économiques. Regard sur Spécificités des territoires du Nord-Pas-de-Calais face aux aléas économiques. Pour faire face aux aléas économiques, chaque zone d'emploi du Nord-Pas-deCalais dispose a priori d'atouts - large palette d'activités économiques, ressources élevées en main d'œuvre qualifiée… - ou de faiblesses - concentration de l'emploi dans un nombre restreint de secteurs d'activités, main d'œuvre très spécialisée… -. En partant de cette hypothèse et en combinant plusieurs caractéristiques de la sphère productive régionale et des caractéristiques de la population active des territoires, l’Insee, en partenariat avec la Région et le Sgar, a réalisé une classification des territoires en fonction de leur degré d’exposition aux aléas économiques. Retrouvez la publication sur le site de l’Insee : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&ref_id=15697 Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 17 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision résidentielle. Une économie présentielle qui pèse autant qu’en moyenne nationale dans l’économie régionale. L’économie présentielle regroupe l’ensemble des activités répondant à une demande de la population présente sur un territoire qu’elle soit résidente ou de passage. Elle inclut ainsi des secteurs d’activités aussi diverses que le commerce de détail, l’hôtellerie-restauration, les services aux particuliers ou les services publics. En 2007, l’économie présentielle représente 64,7% de l’ensemble des emplois régionaux soit une proportion proche de la moyenne de française (64,5%) grâce à un développement comparable à la moyenne nationale depuis 1982. Le développement de l’économie présentielle a été différent entre les différentes zones du Nord – Pas de Calais. Les emplois présentiels ont augmenté plus vite qu’en moyenne régionale dans les zones d’emploi situés autour de la métropole lilloise, sur le Littoral du Pas-de-Calais et dans la zone de Saint-Omer. Parmi ces territoires, plusieurs avaient Chiffres Clés. une proportion d’emplois présentiels plus faible qu’en 64,7% des emplois moyenne régionale en 1982 et reste en deçà de la régionaux dans la moyenne régionale en 2007. Ainsi, l’emploi présentiel sphère de l’économie est proportionnellement très peu présent dans les zones présentielle. d’emploi de Saint-Omer (54,6%) et de RoubaixTourcoing (58,2%). A l’inverse, trois de ces zones d’emploi sont les zones du Nord – Pas de Calais où le poids de l’économie présentielle est le plus élevé : Berck-Montreuil (74,7%), LensHénin (69,7%) et le Calaisis (67,8%). Le poids de l’économie présentielle dans la première s’explique aisément par la vocation résidentielle et touristique de cette zone. La zone de Lens-Hénin a quant à elle bénéficié d’une hausse plus importante de l’emploi dans cette sphère d’activité accompagnée d’une baisse de l’emploi productif comparable à la moyenne régionale. Le Calaisis a quant à lui bénéficié d’un niveau élevé de l’économie présentielle dès le début de période et d’une hausse plus importante qu’en moyenne régionale. En dehors de ces trois territoires, l’économie présentielle représente plus de deux tiers des emplois dans deux zones d’emploi : Lille (67,3%) et l’Artois-Ternois (66,8%). La zone d’emploi de Lille se caractérise par un niveau d’emploi important dans ce secteur dès 1982 où cette sphère d’activité représentait 59% des emplois contre 51% en moyenne régionale. L’écart entre la zone de Lille et l’ensemble du Nord – Pas de Calais s’est contracté en raison d’une moindre progression des emplois présentiels dans cette zone combinée à une moindre baisse de l’emploi productif lié au développement des services aux entreprises dans la métropole. La zone d’emploi Artois-Ternois avait également un niveau d’emploi présentiel supérieur à la moyenne régionale en 1982 et a connu un développement comparable lui permettant de rester au dessus de la moyenne du Nord – Pas de Calais. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 18 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision résidentielle. Carte 12 : Poids de l’emploi présentiel dans l’emploi total en 2007. Regard sur L’économie des territoires du Nord – Pas de Calais Typologies et sensibilité à la crise. Quels impacts ? L’impact de la crise dans la région a été moindre que dans l’ensemble de la France de province au regard du PIB et de l’emploi mais plus important au regard du taux de chômage. Au sein des territoires régionaux, les conséquences ont été contrastées. L’analyse des conséquences de cette crise nécessite la compréhension des moteurs de développement et des structures économiques des territoires. Plusieurs travaux ont été menés pour appréhender les moteurs de développement des territoires. A partir des travaux de Laurent Davezies s’appuyant sur la théorie de la base économique et sur les travaux réalisés par l’Insee Nord – Pas de Calais pour définir une typologie des territoires au regard de leur exposition aux aléas économiques, la note D2DPE n°45 mesure le lien entre ces typologies et les conséquences de la crise économique sur les territoires. Retrouvez la note D2DPE n°45 sur le site de la Région : www.prospective.nordpasdecalais.fr Rubrique Publication. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 19 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision résidentielle. Des moteurs de l’économie locale spécifiques. A partir de la théorie de la Base économique, Laurent Davezies définit quatre grands types de revenus servant de moteurs à l’économie présentiel : les revenus productifs liés à la vente de biens et services à l’extérieur, les revenus publics, les revenus sociaux et les revenus résidentiels correspondant aux navetteurs, aux retraités et aux touristes. En appliquant cette classification à l’échelle des zones d’emplois françaises, la base productive ne représente en moyenne que 21,9% de la base économique alors que la base résidentielle représente 45,0%. La base publique représente quant à elle 10,3% de la base économique des zones d’emploi et la base sociale 22,8%. A partir de ces ratios Laurent Davezies détermine les moteurs de développement de chaque territoire en repérant les cas où le poids d’une base dépasse d’au moins 10% le poids moyen. Selon ce critère, le Nord – Pas de Calais apparaît dans son ensemble fortement dépendant de la base sociale : 13 des 15 zones d’emplois de la région ont une base sociale prépondérante et elle représente au moins 29% de la base économique dans 8 de ces zones. Cinq zones d’emplois de la région sont même uniquement caractérisé par ce profil social : LensChiffres Clés. Hénin, Béthune-Bruay, le Douaisis, le Cambrésis et Roubaix – Tourcoing. Cette prépondérance des revenus 13 des 15 zones sociaux dans la région se traduit également par un d’emploi de la région niveau de revenu globalement plus faible pénalisant le ont une base sociale développement de l’économie présentielle en région. Ce plus importante qu’en déficit est en partie compensé par un niveau de moyenne nationale. consommation plus élevé dans la région. Parmi les zones d’emplois dépendant également fortement de la base sociale, cinq sont caractérisées par un profil public et social avec à la fois un poids plus élevé de la base publique et de la base sociale : l’Artois-Ternois, le Boulonnais, le Calaisis, le Valenciennois et la Sambre – Avesnois. Les trois dernières zones d’emplois dépendant de façon importante de la base sociale ont également une base productive plus élevée qu’ailleurs. La zone de SaintOmer a un profil productif et social qui s’explique par l’importance de la sphère productive dans la région avec en particulier le poids d’Arc International. La zone d’emploi de Dunkerque également marqué par la présence d’industrie lourde a un profil productif, public et social. La zone d’emploi de Lille a également ce même profil mais l’importance du productif n’est pas lié à l’industrie mais aux emplois tertiaires supérieurs. Deux zones d’emploi se distinguent des autres zones : Flandre-Lys qui se caractérise par un profil moyen, c'est-à-dire une base économique proche de la moyenne nationale et Berck-Montreuil se caractérise pour sa part par un profil résidentiel s’expliquant avant tout par l’importance des dépenses touristiques qui représentent à elles-seules 38% des flux de revenus du territoire contre une moyenne nationale de 13,3%. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 20 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision résidentielle. Carte 13 : Typologie des principaux moteurs du développement dans les zones d’emploi. Regard sur La crise et nos territoires : premiers impacts. Selon la théorie de la base économique reprise par Laurent Davezies, le développement local de l’économie présentielle dépend des revenus que réussit à capter un territoire. Les revenus peuvent ici être classés en quatre grandes familles : - Productif : revenus du capital et du travail liés à la vente à l’extérieur de biens et de services produits à l’intérieur du territoire ; - Public : salaires des trois fonctions publiques : État, collectivités locales (nets de la part financée sur des ressources fiscales locales), secteur hospitalier ; - Résidentiel : revenus entrant sans lien avec la production et du fait de l’offre résidentielle locale : actifs-navetteurs, pensions de retraites, dépenses de tourisme ; - Social : toutes les prestations sociales et sanitaires : prestations de chômage, minima sociaux, aides au logement, remboursement de soins de santé... Dans le cadre des travaux réalisés pour l’AdCF, Laurent Davezies estime ces différents revenus pour l’année 2006 et en tire une classification des zones d’emploi et de leur moteur de développement en fonction de la prédominance de ces revenus sur les différents territoires. A partir de cette classification, il montre comment les territoires ont été inégalement touchés par la crise en fonction de leur base économique. Retrouvez la publication sur le site de l’ADCF : http://www.adcf.org/files/ADCF-etude-crise-20101105.pdf Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 21 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision résidentielle. L’économie présentielle doit encore progresser au regard des besoins de la population. Si l’économie présentielle pèse le même poids qu’en moyenne nationale dans l’économie du Nord – Pas de Calais, elle est toutefois moins développée que dans la plupart des autres régions en la rapportant au nombre d’habitants. La sphère présentielle étant par définition orientée vers des activités répondant à des demandes locales, elle dépend du nombre de personnes présentes sur le territoire et de leur dépense. En rapportant le nombre d’emplois présentiels à la population de personnes résidentes selon le recensement de la population, 23,7 emplois présentiels sont présents pour 100 habitants du Nord – Pas de Calais alors que le nombre est de 26,6 en France métropolitaine. Ce niveau fait du Nord – Pas de Calais la deuxième région où cette sphère d’activité est la moins présente devant la Picardie. Cet écart ne s’explique qu’en partie par la plus faible attractivité touristique de la région entrainant une moyenne de personnes présentes sur le territoire légèrement inférieure à la population résidente. Ainsi, pour 100 personnes résidant dans le Nord – Pas de Calais, on Chiffres Clés. compte en moyenne annuelle 99 personnes présentes 24,0 emplois pour 100 contre 101 à l’échelle nationale. En prenant en compte personnes présentes la population présente, 24,0 emplois présentiels sont en région contre 26,3 présents pour 100 personnes contre 26,3 à l’échelle à l’échelle nationale nationale. L’écart reste donc conséquent entre le Nord – pour la sphère Pas de Calais et la moyenne nationale traduisant une présentielle. offre de service plus faible pour les personnes présentes dans la région. Au sein des territoires régionaux, la densité d’emplois présentiels est la plus forte dans la zone d’emploi de Lille avec 31,6 emplois pour 100 habitants soit un poids supérieur à la densité de l’Île-de-France. L’importance de cette densité traduit le caractère métropolitain de cette zone attirant quotidiennement une population augmentant la population résidante et générant une activité de services à la population. Cette caractéristique s’illustre par l’hôtellerie-restauration plus présente dans la métropole lilloise. Deux territoires régionaux ont également une densité d’emplois proche de la moyenne nationale : Berck-Montreuil (26,7 emplois présentiels par habitant) qui bénéficie d’une forte attractivité touristique et l’Artois – Ternois (25,9) qui bénéficie d’une plus forte présence de l’emploi public dans le pôle d’Arras et d’emplois artisanaux dans les espaces ruraux. A l’inverse, la densité d’emploi artisanal est la plus faible dans les zones d’emplois de Béthune – Bruay, de Sambre – Avesnois et de Flandre – Lys. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 22 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision résidentielle. Carte 14 : densité de l’emploi présentiel pour 100 habitants en 2007. Regard sur Des marges de progression pour l’artisanat en Nord-Pas-de-Calais. L’artisanat recouvre une réalité économique complexe, composé d’une mosaïque de plus de 400 métiers répartis dans quatre grandes activités : le bâtiment, les services, la fabrication et l’alimentation. Ces métiers sont pour l’essentiel tournés vers la sphère de l’économie présentielle en offrant le plus souvent des services à la population résidente. Le Conseil régional, l’État et les Conseils généraux du Nord-Pas-de-Calais ont signé avec la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat du Nord-Pas-de-Calais un Plan régional de développement de l’artisanat (PRDA) pour unir leurs moyens et soutenir le déploiement des entreprises artisanales dans la région. Avec une densité de 386 emplois pour 10 000 habitants contre 525 au niveau national, le Nord-Pas-de-Calais affiche une des plus faibles densités artisanales. Elle s’explique en partie par la nature du tissu économique régional. En 2009, 155 000 emplois et 39 250 établissements sont répartis de façon différenciée sur le territoire régional, avec une présence plus marquée dans les zones rurales. Retrouvez la publication sur le site de l’Insee : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&ref_id=16990 Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 23 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision résidentielle. Des secteurs de l’économie présentielle à conforter et à professionnaliser. Au cours des dernières années, la hausse de l’économie présentielle a été soutenue par le développement de plusieurs secteurs d’activités dont les services à la personne. Ce secteur a été décrit comme un important gisement d’emplois et pourrait continuer à apparaître comme tel avec une hausse attendue des besoins en lien avec le vieillissement de la population. Selon, les projections de recours réalisés par l’Insee, les ménages Chiffres Clés. utilisateurs de services à la personne pourrait 70 000 emplois dans augmenter de 9% à entre 2010 et 2020. La hausse des les services aux recours concerneraient la population des 55-74 ans, personnes. population ayant davantage recours à ces services et Deux tiers des dont la taille devrait augmenter. Les personnes salariés travaillent travaillant dans ce secteur étant de plus âgées, moins de 2 heures l’importance de la hausse des recours laisse penser que par jour. les besoins en recrutement du secteur seront importants. Pourtant la hausse des recours pourrait ne pas se traduire par une hausse de l’emploi mais pourrait aider à professionnaliser ce secteur. En effet, ce secteur se caractérise par des contrats de courtes durées pour les salariés : deux-tiers des salariés travaillent moins de 2 heures par jour. Les durées sont les plus courtes pour les salariés ayant un contrat direct avec le ménage tandis que les salariés embauchés par des organismes agréés ont des contrats plus longs même s’il reste en moyenne proche d’un mi-temps. Les salariés de ce secteur sont le plus souvent ayant un niveau de revenu peu élevé. Si historiquement l’économie sociale et solidaire était très présente dans ce secteur, la hausse récente de l’emploi s’est surtout traduite par des contrats directs et le développement d’organisme privé. Une partie de ces emplois sont également dans le champ plus large des métiers du sanitaire et social dont le nombre d’emplois a augmenté de 18% entre 1999 et 2006. En dehors des professions médicales, ces métiers représentent 11,4% de l’emploi régional et se caractérisent par une prépondérance de l’emploi féminin. En lien avec le vieillissement de la population, les besoins futurs apparaissent également importants dans ce secteur même si certains métiers Chiffres Clés. doivent composer avec les réformes de la fonction publique hospitalière. Si les métiers du sanitaire sont Un actif régional sur encadrés par des formations spécialisées, les métiers neuf travaille dans les du social sont moins réglementés mais les certifications métiers du sanitaire sont nombreuses et accessibles par la valorisation des et social. acquis d’expérience. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 24 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision résidentielle. Carte 15 : Les salariés des services à la personne en 2006. Regard sur Services à la personne : un secteur économique en croissance, des emplois morcelés. Depuis quelques années, les services à la personne représentent l’un des secteurs en forte croissance au sein de l’économie présentielle. Dans le Nord – Pas de Calais, les services à la personne représentent 70 000 emplois auxquels s’ajoutent 17 000 assistantes maternelles, Ce secteur d’activité est caractérise par une féminisation massive (90%), un âge élevé mais surtout un temps de travail réduit. Si la rémunération horaire dépasse le smic, dans la région elle se situe toutefois sous la moyenne nationale du secteur. De plus, le faible nombre d'heures amène les salariés à multiplier les contrats voire à travailler en dehors du secteur. Dans ces conditions, l'accroissement possible du nombre de ménages utilisateurs dans les années à venir augmenterait le volume global de travail sans nécessairement se traduire par de fortes créations de postes. Si l’économie sociale et solidaire occupe historiquement une place importante dans ce secteur, les créations récentes d’emplois se sont davantage traduites par le développement d’organismes privés de services à la personne. Retrouvez la publication sur le site de l’Insee : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&ref_id=16793 Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 25 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision résidentielle. L'économie sociale et solidaire, une richesse pour l'ensemble de l'économie. Avec près de 26 000 établissements et 137 000 emplois en 2007, l'économie sociale et solidaire est un acteur majeur de l'économie du Nord – Pas de Calais. L'économie sociale et solidaire représente ainsi près de 14% des Chiffres Clés. établissements et 11% des emplois salariés de la région En 2007, 26 000 soit des proportions supérieure à la moyenne nationale. établissements et Toutefois, si on ramène le nombre d'emplois à la 137 000 emplois dans population présente son poids est un peu inférieur à la l'économie sociale et moyenne nationale avec 343 emplois salariés pour solidaire. 10 000 habitants en région contre 366 en France de province. La région se distingue par un poids plus important des associations parmi les établissements de l'économie sociale et solidaire : les associations représentent 92% des établissements et 86% des emplois de ce secteur alors qu'elles ne représentent que 77% des emplois nationaux de ce secteur. A l'inverse, les coopératives et les mutuelles sont moins présentes dans l'économie sociale et solidaire régionale qu'en moyenne nationale. L'économie sociale et solidaire est présente dans tous les secteurs d'activité mais elle est davantage orientée vers la sphère présentielle avec plus de 80% des emplois dans cette sphère contre un peu moins de la moitié des emplois salariés privés. L'action sociale et l'éducation sont les plus représentés au sein de l'économie sociale et solidaire avec près de deux tiers des emplois dans ces deux secteurs. L'emploi dans ces deux secteurs est principalement présent dans les associations. Si l'économie sociale et solidaire est globalement bien implanté dans la région en particulier dans le champ associatif, les disparités territoriales sont importantes. Ainsi, la densité d'emplois est particulièrement importante au sein de la métropole lilloise et dans la zone d'emplois de Beck-Montreuil avec plus de 500 emplois pour 10 000 habitants dans ces deux territoires. A l'inverse, la densité d'emplois de l'économie sociale et solidaire est plus faible dans l'ancien bassin minier et en Sambre-Avesnois avec moins de 300 emplois pour 10 00 habitants pour ces territoires. Cette sous-représentation de l'économie sociale dans ces territoires concerne en particulier le secteur associatif moins développé dans ces territoires malgré des besoins importants de la population. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 26 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision résidentielle. Carte 16 : nombre et densité d'emplois de l'économie sociale et solidaire pour 10 000 habitants par EPCI. Regard sur L'économie sociale et solidaire en Nord – Pas de Calais Une richesse économique et humaine. En partenariat avec la Région et la Chambre Régionale de l'Économie Sociale et solidaire, l'Insee a réalisé en 2008 un état des lieux statistiques de l'économie sociale et solidaire du Nord – Pas de Calais. Cette étude s'appuie sur une définition statistique actualisée en 2007 pour tenir compte des évolution de ce secteur. Cette étude permet de mettre en évidence l'importance de ce secteur dans l'économie régionale et ses spécificités régionales dont une prédominance des associations. Elle permet également de pointer les disparités territoriales avec une moindre présence dans l'ancien bassin minier et en Sambre-Avesnois. Enfin, l'étude permet de caractériser les emplois de l'économie sociale et solidaire avec en particulier une moindre proportion d'emplois à temps complet qui ne représentent que 38% des emplois du secteur. L'emploi y est également plus féminin et les postes de niveau employé ou catégorie intermédiaire y sont plus présents que dans le reste de l'économie. Retrouvez la publication sur le site de l'Insee : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&ref_id=13867 Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 27 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision globale. Des créations d’entreprises de plus en plus nombreuses mais un entrepreneuriat qui reste faible. Depuis 2005, le taux de création d'établissements dans la région est quasiment identique au taux de création d'établissements national. En 2009, la création d’entreprise a été favorisée par la mise en place du statut d’auto-entrepreneur. Depuis sa mise en place, ce régime représente plus de la moitié des créations d’entreprises dans le Nord – Pas de Calais comme en moyenne nationale. . Ce rattrapage s’accompagne de plus par un taux de survie à 5 ans qui se rapproche de la moyenne nationale pour les générations actuelles alors qu’il était plus faible pour les entreprises créées avant 1999. Selon une étude conjointe de l’Insee et de la CRCI, ce dynamisme récent ne s’explique que partiellement par les facteurs qui jouent favorablement sur la création comme les effets d’agglomération ou l’importance du taux chômage. Le dynamisme régional semble ainsi davantage correspondre à un effet propre de la région dans lequel peuvent entrer les efforts des acteurs régionaux en faveur de la création d’entreprise dans le cadre du Plan Régional de Création et Transmission d'Entreprises (PRCTE). Au cours de cette période, le dynamisme de création d’entreprises a été centré sur la métropole Lilloise. Les zones d’emploi de Lille et Roubaix-Tourcoing sont ainsi parmi les 50 zones d’emplois nationales les plus dynamiques en matière de création d’entreprise sur la période 2004 – 2006. Autour du pôle central, la création d’entreprise est également dynamique sur une grande partie de l’aire métropolitaine Lilloise avec Chiffres Clés. des taux de créations d’entreprises supérieurs à la 32,3 établissements pour moyenne nationale pour les zones d’emploi de Lens1 000 habitants dans le Hénin, du Douaisis et du Valenciennois. En dehors de Nord – Pas de Calais l’aire métropolitaine, la création d’entreprise est la contre 48,4 pour 1 000 en plus dynamique dans le Calaisis seule autre zone moyenne nationale. régionale à créer proportionnellement plus d’emplois qu’en moyenne nationale. Ce dynamisme récent de la création d’entreprise au regard du tissu productif régional est toutefois à relativiser au regard de la population présente. En effet, la densité d'établissements est particulièrement faible lorsqu'on la rapporte à son nombre d'habitants : pour 1 000 habitants dans le Nord – Pas de Calais, 32,3 établissements sont présents contre 48,4 en moyenne nationale. Cette moindre densité d’entreprise est commune à la plupart des régions du quart nord-est de la France tandis que l’entreprenariat est plus développé dans les régions du sud de la France. Cette moindre importance du tissu d’établissements traduit à la fois la forte tradition du salariat, la taille plus élevée des établissements présents et la faiblesse du tissu d’entreprises artisanales ou individuelles. De même, si on rapport le niveau actuel de création d’entreprise à la population présente, la création d’entreprise reste plus faible dans la région qu’en moyenne nationale. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 28 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision globale. Carte 17 : Taux de création d’établissement par zone d’emploi entre 2004 et 2006. Regard sur Le fait entrepreneurial en Nord-Pas-de-Calais. Le Nord-Pas de Calais dispose d'un tissu économique riche et dense, mais, rapporté à la population, la densité d'établissement y est particulièrement faible. Cela traduit à la fois la forte tradition du salariat et la taille plus élevée des établissements présents. La période récente montre un regain de la création d’établissements en Nord-Pas de Calais. Fortement porté par la métropole lilloise, ce dynamisme s'exprime autant dans le commerce et les activités de service aux entreprises que dans l'industrie. La dynamique entrepreneuriale étant déterminante dans le développement économique, l’Insee et la CRCI se sont associés afin de mieux comprendre la dynamique à l’œuvre, de mesurer si cette dynamique est suffisante pour rapproche la région du profil nationale, de vérifier si cette dynamique bénéficie à l’ensemble des territoires ou encore de mesurer si cette tendance correspond à une structure d’activité favorable ou à un effet propre au Nord – Pas de Calais. Retrouvez la publication sur le site de l’Insee : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&ref_id=15438#inter5 Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 29 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision globale. Une attractivité économique importante dans l’axe Roubaix-Tourcoing – Lens et dans le Valenciennois. L’attractivité économique d’un territoire peut être définie en croisant l’attractivité de ce territoire au regard de la création d’activité que cette activité nouvelle passe par la création d’unité de production nouvelle ou par la création de nouveaux emplois dans les unités de production existantes. La notion d’attractivité économique renvoyant à une notion de concurrence entre les territoires, la mesure de cette attractivité exclut ici la sphère présentielle dont le développement dépend davantage d’une consommation locale. La création d’établissements et d’emplois sur un territoire dépend en partie de la structure d’activité plus ou moins favorable sur ce territoire. Mesurer l’attractivité réelle d’une zone d’emploi suppose donc d’isoler cet effet structurel à l’effet propre de cette zone appelé effet géographique. En calculant cet effet sur l’ensemble des zones d’emploi française, l’Insee a réalisé une typologie permettant de positionner les territoires du Nord – Pas de Calais par rapport à l’ensemble des zones d’emploi française. Selon cette typologie réalisée à partir des données de créations 2004 à 2006, les territoires régionaux apparaissent très contrastés puisque les cinq catégories retenues dans la classification nationale sont représentées au sein des zones d’emplois de la région. Au sein du Nord – Pas de Calais, la zone d’emploi de Lens – Hénin est la seule classée parmi les territoires très attractifs. L’attractivité de ce territoire se rapproche ainsi de l’attractivité de nombreuses zones d’emploi d’Île-de-France, du sud méditerranéen ou encore de capitales régionales comme Lyon ou Bordeaux. En prenant en compte les zones considérées comme attractives, la zone de Lens-Hénin se rattache aux zones de Lille et de Roubaix-Tourcoing qui sont également plus attractives que la moyenne. En dehors de cet axe, seul le Valenciennois apparaît avec un niveau d’attractivité supérieur à la moyenne. A l’inverse, la zone de Saint-Omer apparaît comme la seule zone de la région très peu attractive traduisant à la fois de faibles créations d’établissements et peu de créations d’emplois dans les établissements productifs du territoire. Cette zone se rapproche de zones d’emplois d’autres régions peu attractives formant un axe rappelant la « diagonale aride ». Trois autres zones d’emploi de la région sont également classées comme peu attractive au regard de cette typologie : les zones d’emploi de Dunkerque, de Berck-Montreuil et du Cambrésis. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 30 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision globale. Carte 18-19 : Typologie des zones d’emploi en matière d’attractivité économique pour la sphère non présentielle. © IGN – Insee 2009 Source : Insee Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 31 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision globale. Huit espaces régionaux au regard de la structure économique. Une étude sur les trajectoires des espaces régionaux réalisée par l’Insee en partenariat avec la Région et le Sgar, permet de faire émerger huit territoires au regard de l’évolution de la structure économique (Cf. encadré). Le premier espace qui émerge regroupe l’ensemble de la métropole Lilloise au Lensois et à l’Arrageois. Ce premier espace est en particulier caractérisé par une grande attractivité économique, une sphère présentielle plus développé, un tissu productif diversifié et une surreprésentation des fonctions métropolitaines supérieures et des fonctions de distribution ou de transport-logistique. De part et d’autre de ce territoire s’étendent deux espaces marqués par l’importance de l’industrie, par une plus grande sensibilité aux aléas économiques et par un développement récent du secteur tertiaire. L’espace situé au nord qui s’étend de Dunkerque à la frontière Lilloise en englobant le Béthunois est également marqué par une moindre part de l’emploi présentiel. L’espace situé au sud qui englobe le Douaisis, le Valenciennois et le Cambrésis a une sphère d’emploi présentiel un peu plus développé et apparaît plus attractif économiquement dans sa partie centrale. Au sud, la Sambre-Avesnois se distingue des autres territoires par un tissu économique plus diversifié malgré la présence encore importante d’industries lourdes. Ce territoire apparaît également moyennement attractif économiquement et sensible aux aléas économiques. Un territoire marqué par l’importance de l’industrie se dessine autour de SaintOmer. Cet espace se prolonge au sud ouest avec la présence de l’industrie agroalimentaire. La sphère présentielle étant également peu présente au sein de ce territoire, il apparaît parmi les plus exposés aux aléas économiques. Le long du littoral, un espace regroupe les zones du Boulonnais et du Calaisis marquées par une tertiarisation plus précoce dans les villes-centres avant de s’étendre dans le reste du territoire. Ce territoire apparaît économiquement peu attractif sur la période récente mais bénéficie d’une proportion d’emplois dans la sphère présentielle proche de la moyenne régionale. Plus au sud, la zone littorale allant d’Étaples à Berck se distingue par l’importance de l’économie présentielle liée en particulier à l’attractivité touristique de la zone. Ce territoire apparaît peu attractif pour l’économie productive et semble peu exposé aux aléas conjoncturels. Enfin, la dernière zone regroupe l’ensemble des espaces ruraux du Pas-de-Calais et s’étend jusqu’au sud-ouest du Cambrésis. Cet espace principalement rural n’apparaît pas attractif d’un point de vue économique et possèdent encore une part non négligeable d’emplois orientés vers l’agriculture. Les métiers du BTP et les services de proximité y sont également plus présents qu’en moyenne régionale. Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 32 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle. Vision globale. Carte 20 : les espaces régionaux au regard de la structure économique. Regard sur Trajectoires des grands espaces régionaux du Nord – Pas de Calais. Dans le cadre d’un partenariat d’étude avec la Région et le Sgar, l’Insee a réalisé une analyse des évolutions des territoires du Nord – Pas de Calais afin de définir les grands espaces régionaux au regard de différentes thématiques. Après une analyse des grandes tendances économiques à l’œuvre au sein du Nord – Pas de Calais depuis plusieurs décennies, plusieurs dimensions ont été retenues comme l’évolution de la structure sectorielle, l’attractivité économique ou encore la structure fonctionnelle des emplois. Des typologies s’appuyant sur les évolutions de ces indicateurs ont alors été réalisées sur différents zonages. Ces typologies s’appuient sur des techniques de classification ascendante hiérarchique. Le croisement de ces différentes typologies a permis d’aboutir au découpage final du territoire régional. Retrouvez la publication sur le site de l’Insee : http://www.insee.fr/fr/regions/nord-pas-decalais/default.asp?page=publications/pub_electroniques/pub_electroniques.htm Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT 33