face 2 Une mutation économique vers un rééquilibrage entre

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Brique Observation – partie 2
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre
économie productive et économie présentielle.
Avril 2011
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
2
Sommaire :
Un PIB par habitant qui progresse plus vite qu’en moyenne nationale.
.............................................................................................................. 4
Une profonde recomposition entre les grands secteurs d’activité. .... 6
Une économie plus ouverte à l’export que la moyenne nationale. ..... 8
Une sphère productive ayant connu une profonde reconversion...... 10
Une structuration autour des pôles de compétitivité et d’excellence.
............................................................................................................ 12
Des groupes d’entreprises encore très présents.............................. 14
Des profils de territoires différents entraînant une plus ou moins
grande exposition aux crises.............................................................. 16
Une économie présentielle qui pèse autant qu’en moyenne nationale
dans l’économie régionale. ................................................................ 18
Des moteurs de l’économie locale spécifiques. ................................ 20
L’économie présentielle doit encore progresser au regard des
besoins de la population..................................................................... 22
Des secteurs de l’économie présentielle à conforter et à
professionnaliser................................................................................ 24
L'économie sociale et solidaire, une richesse pour l'ensemble de
l'économie. ......................................................................................... 26
Des créations d’entreprises de plus en plus nombreuses mais un
entrepreneuriat qui reste faible......................................................... 28
Une attractivité économique importante dans l’axe RoubaixTourcoing – Lens et dans le Valenciennois........................................ 30
Huit espaces régionaux au regard de la structure économique. ...... 32
Contact :
Dossier suivi par Stéphane Humbert,
Service « Observation et Prospective Régionale»,
Direction du Développement Durable, de la Prospective et de l’Évaluation.
mail : [email protected]
Téléphone : 03 28 82 70 35
Consultable sur : www.nordpasdecalais.fr
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Un PIB par habitant qui progresse plus vite qu’en moyenne
nationale.
En 2009, la production mesurée par le PIB représente un peu moins de 100 milliards
d’euros plaçant la région en quatrième position parmi les régions de France
métropolitaine. Entre 1990 et 2009, la croissance du PIB a été globalement plus
faible qu’en moyenne nationale. A l’échelle des régions, les différences de
performance au regard du PIB sont principalement liées aux différences
démographiques pénalisant les régions du quart nord-est de la France.
En rapportant le PIB à la population régionale, le PIB par habitant du Nord – Pas de
Calais s’élève à 24 025 € en 2009 contre 29 897 € par habitant en France
métropolitaine et 25 949 € par habitant en France de
province. Le PIB par habitant régional est ainsi de 20%
Chiffres Clés.
inférieur au PIB par habitant de France métropolitaine
PIB en 2009 :
et de 7% inférieur au PIB par habitant de France de
96,8
Millions d’€uros.
province. Cette moindre performance traduit en
24 025 € / habitant.
particulier un taux d’emploi inférieur à la moyenne
nationale. Ce niveau de PIB place également la région à
un niveau de 12% inférieur à la moyenne européenne.
Entre 2001 et 2008, le PIB par habitant a progressé en valeur de 29,7% dans le Nord
– Pas de Calais contre une hausse de 23,9% en France métropolitaine et 23,3% en
France de province. Cette hausse du PIB par habitant représente la plus forte hausse
en évolution relative et la quatrième plus forte hausse en euro par habitant loin
derrière l’Île-de-France mais à un niveau très proche des régions Rhône-Alpes et
Provence-Alpes-Côte-D’azur.
L’impact de la crise a également été moins marqué dans la région que dans d’autres
régions en matière d’évolution du PIB. A l’échelle nationale, le PIB a augmenté entre
2007 et 2008 de 2,8% puis baissé de 2,1% entre 2008 et 2009. Dans le Nord – Pas de
Calais, le PIB a augmenté de 2,9% lors de la première année puis baissé de 2,5% en
2009. La baisse plus importante entre 2008 et 2009 est à relativiser par la bonne
performance de l’Île-de-France : en excluant la région-capitale, le PIB a baissé de
2,6% pour le reste de la France métropolitaine. La région se situe ainsi dans une
dynamique proche de la moyenne de France métropolitaine contrastant avec les
autres régions du quart nord-est dont l’évolution est moins favorable.
Si la bonne résistance du PIB peut en partie s’expliquer par la structure sectorielle
de la région, elle apparaît également liée à un effet propre permettant une meilleure
évolution qu’attendue.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
4
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Graphique 1 : évolution du PIB régional et national entre 1990 et 2008.
Base 100 en 1990
140
130
120
110
100
90
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Nord - Pas-de-Calais
France de Province
France Métropolitaine
Source : Insee, Comptes Régionaux
Regard sur
La région Nord-Pas-de-Calais parmi les régions européennes :
une lecture des indicateurs de Lisbonne-Göteborg.
Lors du Conseil européen de Lisbonne en 2000, l'Union européenne s'est fixé comme
objectif stratégique pour la prochaine décennie "de devenir l'économie de la
connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde capable d'une
croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et
qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale". Le Conseil a
également invité la Commission à établir un rapport annuel de synthèse sur la base
d'indicateurs structurels, qui fournira un instrument de mesure objective des
progrès réalisés dans le cadre des objectifs de Lisbonne, et servira de support aux
messages-clés du rapport.
Dans un souci de comparaison des performances du Nord – Pas de Calais à l’échelle
européenne, la Région s’est associé à l’Insee pour décliner ces indicateurs à
l’échelle des régions européennes. Un nouveau partenariat est engagé entre l’Insee
et la Région pour prendre en compte la stratégie Europe 2020 qui affine la stratégie
européenne et les indicateurs de suivi. Ces indicateurs constituent le 3ème niveau du
projet indicateur 21 de la Région.
Retrouvez la publication sur le site de l’Insee :
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&ref_id=13927
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Une profonde recomposition entre les grands secteurs
d’activité.
Depuis plusieurs décennies la structure sectorielle de l’emploi du Nord – Pas de
Calais s’est profondément transformée. Ainsi le poids de l’emploi industriel dans
l’ensemble des emplois régionaux est passé de plus de 40% en 1975 à moins de 17%
en 2007. Cette tendance ancienne de baisse du poids de l’industrie s’est confirmée
sur la période récente puisque ce secteur représentait encore 21% des emplois en
1999 et qu’il apparaît également comme le principal secteur touché par la crise. Le
secteur agricole a également chuté de façon continue passant de 5,6% des emplois
en 1975 à 2,0% en 2007.
Parallèlement, le poids des services dans l’économie régionale a augmenté de façon
continue passant de 28% en 1975 à 58% en 2007. Sur la période récente, cette
progression s’est confirmée et la progression plus générale du secteur tertiaire a été
renforcée par une hausse importante du poids des
Chiffres Clés.
transports passé de 4,4% en 1999 à 5,5% en 2007. Le
secteur de la construction s’est également développé
Entre 1975 et 2007 :
entre 1999 et 2007 passant de 5,6% à 6,4% des emplois
+ 38% d’emplois
alors que ce secteur perdait des emplois jusqu’en 1999.
présentiels,
Le poids relatif du secteur du commerce est pour sa
- 20% d’emplois
part resté relativement stable à un niveau oscillant entre
productifs.
14 et 15% au cours des dernières décennies.
Si une partie de la hausse des emplois de services est liée au développement des
services aux entreprises en grande partie tournée vers les besoins de l’industrie, la
transformation de l’économie du Nord – Pas de Calais correspond toutefois à un
changement profond avec de plus en plus d’emplois répondant aux besoins des
populations présentes sur le territoire régional. Ces emplois liés à une
consommation sur le territoire correspondent aux emplois de la « sphère
présentielle ». Entre 1982 et 2007, le nombre d’emplois de cette économie
présentielle est passé de 520 000 à 952 000 soit une hausse de 38% en 25 ans
comparable à l’évolution nationale de ce secteur. Cette évolution place la région
parmi les plus performantes du quart nord-est de la France mais reste inférieure à
l’évolution de ce secteur dans les régions de l’Ouest et du sud qui bénéficient d’une
hausse de la population favorisant le développement de ce secteur.
Dans le même temps, le Nord – Pas de Calais a été une des régions les plus
touchées par la baisse de l’emploi non-présentiel qualifié de « productif ». Le
nombre d’emploi dans cette sphère d’activité est passé de 648 000 à 520 000 entre
1982 et 2007 soit une baisse de 20% bien supérieure à la moyenne nationale (-4%).
Seules trois régions ont perdu davantage d’emplois dans cette sphère : le Limousin,
la Lorraine et l’Auvergne. Finalement la sphère productive ne représente plus que
35% des emplois régionaux même si la région garde des spécificités importante dans
ce secteur. L’économie régionale s’est donc en partie banalisée avec près de 65%
des emplois dans la sphère présentielle dans la région, soit une proportion
comparable à la moyenne régionale.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
6
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Carte 7 : Évolution de l’emploi présentiel entre 1982 et 2007.
Carte 8 : Évolution de l’emploi non-présentiel entre 1982 et 2007.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
7
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision productive.
Une économie plus ouverte à l’export que la moyenne
nationale.
Au regard des échanges avec l’étranger et avec les autres régions, l’économie du
Nord – Pas de Calais apparaît très ouverte avec un taux d’ouverture global de 67,9%.
En effet selon une étude réalisée par le Clersé pour le Conseil Régional, pour
produire 100 euros de valeur ajoutée en 2006, l’économie régionale importe 68 euros
de l’extérieur qu’il s’agisse d’autres pays ou d’autres régions. A l’inverse, sur les 168
euros de richesse ainsi disponibles, 68 euros sont exportés en dehors du Nord – Pas
de Calais.
L’ouverture régionale correspond davantage à une ouverture vers l’étranger qu’à
une ouverture vers les autres régions françaises. Sur ces 68 euros importés ou
exportés, plus de 40 euros correspondaient en 2006
à des échanges avec d’autres pays. Un tiers de ces
Chiffres Clés.
échanges internationaux étaient réalisés avec des
Pour 100 € de valeur
pays hors de l’union européenne exposant en
ajoutée
produite en 2006,
particulier le Nord – Pas de Calais à des risques
68 € sont importés de
d’évolution des taux de change. Plus généralement,
l’extérieur de la région,
la production du territoire dépend en moyenne pour
68 € sont exportés à
40% de demandes provenant de l’extérieur de la
l’extérieur de la région,
région qu’elle soit étrangère ou du reste de la
France exposant ainsi la région à des risques
externes.
L’importance de cette exposition s’est illustrée durant la crise récente avec une
baisse sensible du niveau des exportations à l’étranger qui ne représentent plus que
30% du PIB régional en 2009 soit une baisse de 10 points en 3 ans. La baisse du
niveau des exportations internationales de la région au cours de cette période suit la
tendance nationale et Le Nord-Pas-de-Calais conserve sa position de 3ème région
française exportatrice derrière l'Île-de-France et Rhône-Alpes.
Les exportations du Nord-Pas-de-Calais sont concentrées sur 4 grands secteurs
d'activités : les équipements de transport, principalement automobile, les métaux et
produits métalliques, produits agricoles et agroalimentaires, produits chimiques,
parfums et cosmétiques. En 2009, ces quatre secteurs représentent à eux seuls
65,6% des exportations du Nord – Pas de Calais.
L’essentiel des exportations repose également sur un nombre limité d’entreprises.
Ainsi, selon l’observatoire Régional des Échanges Internationaux piloté par CCI
international, 95% du chiffre d’affaires à l’export repose sur un quart des entreprises
exportatrices.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
8
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision productive.
Tableau 1 : Estimation de la comptabilité du Nord – Pas de Calais en 2006 et
comparaison avec la France.
Regard sur
'Impact macroéconomique de l’action régionale
en matière d’emploi en Nord – Pas de Calais.
Dans le cadre d’un partenariat avec la Région, le Clersé a réalisé un travail de
recherche permettant de palier au manque d’informations sur le fonctionnement
macro-économique régional en réalisant une estimation de la comptabilité du Nord –
Pas de Calais. Cette maquette a ainsi mis en évidence l’importance de l’ouverture de
l’économie régionale. Elle a également mis en évidence l’importance de la
consommation des ménages dans l’économie régionale et la faible part des
investissements en Nord – Pas de Calais.
Cette maquette sert également de base au calcul d’un multiplicateur Keynésien
montrant que la Région peut jouer un rôle majeur dans la régulation de l’économie
régionale par le recours à l’emprunt. Ainsi, une dépense d’1 milliard d’euros
financée par l’emprunt permet de créer ou de maintenir près de 22 000 emplois
l’année de la dépense. De plus, cette dépense apparaît efficace quelle que soit
l’évolution de la productivité apparente du travail ou la conjoncture économique.
Retrouvez la note D2DPE n°28 sur le site de la Région :
www.prospective.nordpasdecalais.fr Rubrique Publication.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
9
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision productive.
Une sphère productive ayant connu une profonde
reconversion.
Globalement la sphère productive a perdu un nombre important d’emplois entre
1982 et 2007. Si les pertes d’emplois ont été les plus nombreuses en début de
période, les recompositions ont été importantes entre 1993 et 2007 avec de
nombreuses pertes d’emplois dans la plupart des secteurs industriels tandis que les
services aux entreprises se sont développés.
Entre 1993 et 2007, près de 90 000 emplois salariés ont été perdus dans l’industrie
régionale. Les principaux secteurs concernés par cette baisse de l’emploi industriel
sont les secteurs traditionnels de l’industrie régionale avec en particulier une perte
de 20 000 emplois dans l’industrie textile et de 15 600
emplois dans le secteur de l’habillement. Les pertes
Chiffres Clés.
d’emplois ont également été importantes dans le
90 000 emplois
secteur de la métallurgie et de la transformation des
industriels en moins
métaux qui a perdu 8 400 emplois au cours de cette
entre 1993 et 2007.
période. Dans ces secteurs, les pertes d’emplois ont
même été plus importantes que ce que la structure
sectorielle laissait envisagée.
A l’inverse, seule l’industrie automobile a réussit à gagner un nombre important
d’emplois au cours de cette période avec une hausse de 6 500 emplois dans ce
secteur sur l’ensemble de la période grâce à un effet propre de la région lié aux
implantations de grands établissements au cours de cette période. Le secteur de
l’industrie ferroviaire a quant à lui réussit à maintenir son niveau d’emploi stable au
cours de cette période.
Parallèlement, les services aux entreprises également orientés vers la sphère
productive se sont fortement développés entre 1993 et 2007. Ils ont ainsi permis de
compenser en grande partie les pertes d’emplois industriels au cours de cette
période à l’échelle de la région. Ainsi le secteur des services opérationnels
principalement tourné vers la sphère productive a créé 67 000 emplois salariés au
cours de cette période. La région a bénéficié dans ce secteur d’un dynamisme propre
entrainant une création d’emplois supérieure à ce que sa structure d’activité pouvait
laisser espérer. De même, les fonctions de conseils et assistance, en partie tournées
vers l’économie productive se sont développés de façon plus rapide qu’attendue dans
le Nord – Pas de Calais permettant ainsi à la région d’apparaître spécialisé dans ce
secteur en 2007 alors qu’il était sous-représenté en 2007. Ces fonctions sont le plus
souvent concentrées au sein de la métropole Lilloise.
Au cours de la crise récente, Les baisses d’emplois dans les secteurs de l’industrie
se sont confirmées puisque les secteurs industriels apparaissent comme les
secteurs les plus touchés par les impacts de la crise.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
10
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision productive.
Regard sur
spécificités du Nord – Pas de Calais en matière d’évolution de l’emploi.
Dans sa quatrième partie, la note D2DPE 28, qui résume les travaux du Clersé pour
le compte de la Région, permet de mesurer quelles sont les spécificités régionales
en matière d’évolution de l’emploi.
Pour ce faire, le Clersé s’est appuyé sur les méthodes d’analyse structurellerésiduelle permettant de mesurer un effet régional propre qui ne s’explique ni par la
variation de l’emploi de la France de province, ni par la spécialisation sectorielle de
la région.
Cette analyse permet de montrer que le Nord – Pas de Calais était pénalisé par une
structure de l’emploi défavorable en 1993 mais que la région a en partie comblé
cette lacune par un dynamisme propre jusqu’en 2000. L’effet régional sur l’emploi a
par contre été négatif entre 2000 et 2007, limitant ainsi la création d’emplois dans le
Nord – Pas de Calais.
En analysant cet effet régional par grand secteur d’activité, le Nord – Pas de Calais a
eu un dynamisme propre important dans l’industrie automobile et dans la plupart
des activités de service. L’effet régional a par contre été négatif dans l’ensemble de
l’industrie, la construction, le commerce et dans les secteurs « recherche et
développement » et « activité associative ».
Retrouvez plus d’information dans le chapitre 4 de la note D2DPE n°28 sur le site de
la Région :
www.prospective.nordpasdecalais.fr Rubrique Publication.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
11
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision productive.
Une structuration autour des pôles de compétitivité et
d’excellence.
La région se caractérise également par des spécialisations très marquées et
reconnues par la labellisation de 7 pôles de compétitivité. Les entreprises
adhérentes à ces pôles emplois près de 50 000 personnes dans la région.
Ainsi, la vente à distance représente près de 12 000 emplois dans la région fin 2008
soit 46% des effectifs nationaux du secteur. La région bénéficie plus généralement
d’un savoir-faire dans le secteur du commerce avec une première place dans le
secteur de la grande distribution grâce en particulier la présence du groupe Auchan
France. Ce savoir-faire s’articule autour du pôle « industrie du commerce »
.
L’industrie ferroviaire est également une spécialisation régionale avec la présence
sur son territoire des deux principaux acteurs du secteur : Alstom et Bombardier.
Avec plus de 4 000 emplois dans ce secteur, la région concentre plus de 36% des
emplois salariés du secteur. Ce secteur constitue la clé de voute du pôle « i-trans »,
seul pôle de compétitivité à vocation mondiale du Nord – Pas de Calais. Ce pôle
associe également plusieurs entreprises de la logistique, de l’automobile et de la
métallurgie sont également associées à ce pôle de compétitivité. La région est en
particulier la première région employeuse dans la Métallurgie-Sidérurgie et
deuxième région employeuse dans l’industrie automobile.
Le Nord – Pas de Calais est également la première région exportatrice pour
l’industrie alimentaire Cette industrie qui s’appuie sur de grands leaders européens
du secteur emploie ainsi plus 27 300 salariés fin 2008. L’industrie agro-alimentaire
est à la fois représentée dans le pôle « NSL, Nutrition Longévité, Santé » où
plusieurs acteurs de la filière sont associés aux sociétés de biotechnologies
innovantes et aux laboratoires de recherche et dans le pôle « MAUD, Matériaux et
Applications pour une Utilisation Durable », dans lequel Roquette constitue avec Arc
International, principal établissement privé de la région. Le pôle associe également
plusieurs entreprises régionales du papier-carton et des Industries graphiques,
secteurs dans lesquelles la région se place au troisième rang national.
Si l’industrie textile a connu un déclin encore plus marqué dans le Nord – Pas de
Calais que dans le reste de la France métropolitaine, le secteur régional a également
su s’adapter par le développement des textiles techniques permettant au Nord – Pas
de Calais d’être la deuxième région industrielle dans ce secteur innovant qui
s’organise autour du pôle « Up-tex ».
Organisé autour de la filière aquatique, le pôle de compétitivité « Aquimer » regroupe
à la fois professionnels de la pêche, entreprises agroalimentaires, laboratoires
d'étude et de recherche, centres techniques et organismes de formation.
Enfin, dernier pôle labellisé, TEAM² regroupe 122 entreprises du secteur de la
gestion des déchets et des utilisateurs de matières premières secondaires. Ce pôle
apparaît comme un atout régional pour les enjeux de développement durable et la
création d’emplois de la « croissance verte ».
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
12
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision productive.
Carte 9 : Têtes de réseau des pôles de compétitivité et des pôles d’excellence du Nord
– Pas de Calais.
Regard sur
Enjeux pour l’industrie du Nord – Pas de Calais - 2009.
Fin 2009, La DRIRE en collaboration avec la DREAL et la DRTEFP a publié la sixième
édition des « Enjeux pour l’industrie du Nord – Pas de Calais ».
L’étude met en évidence que l’industrie régionale est leader dans de nombreux
domaines et que la région possède de sérieux atouts et des avantages concurrentiels
par rapport à d’autres régions similaires d’Europe mais aussi des facteurs de
vulnérabilité. Le Nord - Pas-de-Calais est la 4ème région industrielle française avec
7% de l’effectif industriel et 8,8% de l’investissement industriel.
Elle est leader sur de nombreux secteurs, et notamment 1ère région pour
l’Automobile, le Ferroviaire, la Métallurgie Sidérurgie, le Verre ; 2ème région pour les
Textiles techniques, le Papier-carton et les Industries graphiques, 3ème région pour la
Plasturgie, 4ème région pour l’Agro-alimentaire et la Mécanique.
Le Nord – Pas de Calais est aussi la 1ère région pour la VAD et la grande distribution
est très représentée avec une concentration unique en Europe de sièges sociaux sur
la métropole Lilloise. En corollaire, le transport et la logistique se sont
considérablement développés.
Retrouvez la publication sur le site de la DRIRE :
http://www.npdc.drire.gouv.fr/
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
13
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision productive.
Des groupes d’entreprises encore très présents.
Le Nord – Pas de Calais reste marqué par l’importance des grands groupes. Ainsi, le
Nord – Pas de Calais apparaît à la fois comme la région de province ayant la plus
grande proportion d’emplois dépendant de groupes implantés et comme celle ayant
le taux de rayonnement le plus important.
La région Nord – Pas de Calais se caractérise par la présence de centres de
décisions de grands groupes comme Auchan, Roquette, 3 Suisses, Décathlon,
Bonduelle ou encore Arc International. Ces têtes de
groupe présentes dans la région contrôlent ainsi plus de
Chiffres Clés.
130 000 emplois dans les autres régions françaises et
En 2000, 130 000
plus de 100 000 emplois à l’étranger.
emplois situés dans
d’autres régions et
Le rayonnement régional repose essentiellement sur le
plus de 100 000
secteur du commerce et dans une moindre mesure de
emplois
situés à
l’hôtellerie-restauration tandis que le rayonnement
l’étranger dépendent
industriel est plus limité. Au sein de la région les têtes
d’un groupe régional.
de groupe basées dans le Nord – Pas de Calais
représentait également 18,5% de l’emploi du secteur
marchand en 2000, soit plus de 140 000 emplois.
En parallèle, 340 000 salariés dépendaient d’un centre de décision situé en dehors de
la région, soit 44% des salariés du secteur privé
Chiffres Clés.
marchand. Parmi eux, 32% dépendent d’un centre de
décision situé dans une autre région française et 12%
En 2000, 340 000
d’un centre de décision situé à l’étranger. Ce niveau
emplois privés
de dépendance place la région dans une situation
dépendent d’un centre
moyenne à l’échelle des régions française et dans une
de décision situé hors
situation de moindre dépendance par rapport à la
de la région.
situation des régions du quart nord-est de la France.
Le niveau de dépendance est plus important dans les activités industrielles et encore
plus dans l’industrie automobile avec la présence de grands établissements de
construction appartenant à de grands groupes dont le centre de décision est situé
hors de la région et dont la stratégie d’implantation se pense à une échelle
continentale voire mondiale.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
14
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision productive.
Carte 10 : nombre d’emplois rattachés à un centre de décision régional et taux de
rayonnement.
Regard sur
Recomposition du tissu productif de la région Nord-Pas-de-Calais
- Approche de l'autonomie et du rayonnement.
Les groupes régionaux occupent une place importante dans l'emploi du Nord-Pasde-Calais et gèrent de nombreux salariés dans les autres régions françaises. Ce fort
rayonnement se concentre essentiellement dans le commerce de détail et
l'hôtellerie-restauration. D'un point de vue inverse, le degré de dépendance, vis-à-vis
des centres de décision étrangers ou d'autres régions françaises est comparable à
celui des autres régions de province. Ainsi, plus de la moitié des salariés de
l'industrie est liée à des centres de décision extérieurs au Nord-Pas-de-Calais.
Retrouvez la publication sur le site de l’Insee :
http://www.insee.fr/fr/insee_regions/nord-pas-decalais/themes/dossiers_de_profils/DP80_autonomie_rayonnement.pdf
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
15
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision productive.
Des profils de territoires différents entraînant une plus ou
moins grande exposition aux crises.
Les caractéristiques de l’économie productive diffèrent d’un territoire à l’autre au
sein du Nord – Pas de Calais. Ainsi, la zone d’emploi de Lille se caractérise par une
moindre part de l’emploi industriel et par une forte présence du secteur des services
aux entreprises et par une plus grande diversification de sa sphère productive. A
l’inverse, la zone d’emploi de Saint-Omer apparaît comme la zone d’emploi où la
sphère productive est à la fois la plus importante et la plus concentrée en raison du
poids d’Arc international.
Ces diverses configurations de l’économie productive semblent a priori exposer
différemment les territoires régionaux aux aléas économiques. Au regard d’une
typologie réalisée par l’Insee selon ces différentes configurations (Cf. encadré),
plusieurs profils de territoire se distinguent.
Tout d’abord, trois zones d’emploi apparaissaient avoir un tissu économique moins
fragile au regard d’aléas économiques grâce à un tissu moins concentré et offrant
ainsi un éventail d’activité plus large : Lille, Lens – Hénin et Roubaix – Tourcoing.
Cette classification réalisée avant la crise a été confortée par les impacts constatés
de cette dernière pour les zones de Lille et Lens – Hénin qui ont réussit à maintenir
leur niveau d’emploi mais pas pour la zone d’emploi de Roubaix-Tourcoing
particulièrement touchée par les pertes d’emplois.
Cette typologie a également mis en évidence un groupe de territoires qui apparaît
comme le plus exposé à la crise car leur économie productive est plus concentrée
dans quelques grands établissements. Ce groupe comprend les zones d’emploi de
Saint-Omer, Dunkerque, Béthune-Bruay, du Douaisis, du Valenciennois et de
Sambre-Avesnois. L’évolution de l’emploi dans ces territoires en 2008 et 2009
semble confirmer la classification avec une perte d’emplois plus élevée qu’en
moyenne régionale dans l’ensemble de ces zones d’emploi.
Enfin, le dernier groupe concerne les zones d'emploi Artois-Ternois, BerckMontreuil, Boulonnais, Calaisis, Cambrésis et Flandre-Lys. Au sein de la sphère
productive, les groupes d'entreprises sont moins présents qu'en moyenne régionale,
la concentration de l'emploi y est également plutôt plus faible que dans les zones
d’emploi du groupe précédent. Ces territoires apparaissent dans une situation
moyenne au regard de leur degré d’exposition aux aléas économiques. L’impact de la
crise au sein de ce groupe de territoire a été très contrasté avec en particulier un
maintient du niveau d’emplois en 2008 et 2009 dans la zone d’emploi Artois-Ternois
et la perte la plus importante d’emploi dans la zone d’emploi de Flandre-Lys.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
16
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision productive.
Carte 11 : typologie des zones d’emploi de la région au regard de leur degré d’exposition
aux aléas économiques.
Regard sur
Spécificités des territoires du Nord-Pas-de-Calais
face aux aléas économiques.
Pour faire face aux aléas économiques, chaque zone d'emploi du Nord-Pas-deCalais dispose a priori d'atouts - large palette d'activités économiques, ressources
élevées en main d'œuvre qualifiée… - ou de faiblesses - concentration de l'emploi
dans un nombre restreint de secteurs d'activités, main d'œuvre très spécialisée… -.
En partant de cette hypothèse et en combinant plusieurs caractéristiques de la
sphère productive régionale et des caractéristiques de la population active des
territoires, l’Insee, en partenariat avec la Région et le Sgar, a réalisé une
classification des territoires en fonction de leur degré d’exposition aux aléas
économiques.
Retrouvez la publication sur le site de l’Insee :
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&ref_id=15697
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
17
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision résidentielle.
Une économie présentielle qui pèse autant qu’en moyenne
nationale dans l’économie régionale.
L’économie présentielle regroupe l’ensemble des activités répondant à une demande
de la population présente sur un territoire qu’elle soit résidente ou de passage. Elle
inclut ainsi des secteurs d’activités aussi diverses que le commerce de détail,
l’hôtellerie-restauration, les services aux particuliers ou les services publics. En
2007, l’économie présentielle représente 64,7% de l’ensemble des emplois
régionaux soit une proportion proche de la moyenne de française (64,5%) grâce à un
développement comparable à la moyenne nationale depuis 1982.
Le développement de l’économie présentielle a été différent entre les différentes
zones du Nord – Pas de Calais. Les emplois présentiels ont augmenté plus vite
qu’en moyenne régionale dans les zones d’emploi situés autour de la métropole
lilloise, sur le Littoral du Pas-de-Calais et dans la zone
de Saint-Omer. Parmi ces territoires, plusieurs avaient
Chiffres Clés.
une proportion d’emplois présentiels plus faible qu’en
64,7% des emplois
moyenne régionale en 1982 et reste en deçà de la
régionaux dans la
moyenne régionale en 2007. Ainsi, l’emploi présentiel
sphère de l’économie
est proportionnellement très peu présent dans les zones
présentielle.
d’emploi de Saint-Omer (54,6%) et de RoubaixTourcoing (58,2%).
A l’inverse, trois de ces zones d’emploi sont les zones du Nord – Pas de Calais où le
poids de l’économie présentielle est le plus élevé : Berck-Montreuil (74,7%), LensHénin (69,7%) et le Calaisis (67,8%). Le poids de l’économie présentielle dans la
première s’explique aisément par la vocation résidentielle et touristique de cette
zone. La zone de Lens-Hénin a quant à elle bénéficié d’une hausse plus importante
de l’emploi dans cette sphère d’activité accompagnée d’une baisse de l’emploi
productif comparable à la moyenne régionale. Le Calaisis a quant à lui bénéficié d’un
niveau élevé de l’économie présentielle dès le début de période et d’une hausse plus
importante qu’en moyenne régionale.
En dehors de ces trois territoires, l’économie présentielle représente plus de deux
tiers des emplois dans deux zones d’emploi : Lille (67,3%) et l’Artois-Ternois (66,8%).
La zone d’emploi de Lille se caractérise par un niveau d’emploi important dans ce
secteur dès 1982 où cette sphère d’activité représentait 59% des emplois contre 51%
en moyenne régionale. L’écart entre la zone de Lille et l’ensemble du Nord – Pas de
Calais s’est contracté en raison d’une moindre progression des emplois présentiels
dans cette zone combinée à une moindre baisse de l’emploi productif lié au
développement des services aux entreprises dans la métropole. La zone d’emploi
Artois-Ternois avait également un niveau d’emploi présentiel supérieur à la moyenne
régionale en 1982 et a connu un développement comparable lui permettant de rester
au dessus de la moyenne du Nord – Pas de Calais.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
18
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision résidentielle.
Carte 12 : Poids de l’emploi présentiel dans l’emploi total en 2007.
Regard sur
L’économie des territoires du Nord – Pas de Calais
Typologies et sensibilité à la crise. Quels impacts ?
L’impact de la crise dans la région a été moindre que dans l’ensemble de la France
de province au regard du PIB et de l’emploi mais plus important au regard du taux de
chômage. Au sein des territoires régionaux, les conséquences ont été contrastées.
L’analyse des conséquences de cette crise nécessite la compréhension des moteurs
de développement et des structures économiques des territoires. Plusieurs travaux
ont été menés pour appréhender les moteurs de développement des territoires.
A partir des travaux de Laurent Davezies s’appuyant sur la théorie de la base
économique et sur les travaux réalisés par l’Insee Nord – Pas de Calais pour définir
une typologie des territoires au regard de leur exposition aux aléas économiques, la
note D2DPE n°45 mesure le lien entre ces typologies et les conséquences de la crise
économique sur les territoires.
Retrouvez la note D2DPE n°45 sur le site de la Région :
www.prospective.nordpasdecalais.fr Rubrique Publication.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
19
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision résidentielle.
Des moteurs de l’économie locale spécifiques.
A partir de la théorie de la Base économique, Laurent Davezies définit quatre grands
types de revenus servant de moteurs à l’économie présentiel : les revenus productifs
liés à la vente de biens et services à l’extérieur, les revenus publics, les revenus
sociaux et les revenus résidentiels correspondant aux navetteurs, aux retraités et
aux touristes. En appliquant cette classification à l’échelle des zones d’emplois
françaises, la base productive ne représente en moyenne que 21,9% de la base
économique alors que la base résidentielle représente 45,0%. La base publique
représente quant à elle 10,3% de la base économique des zones d’emploi et la base
sociale 22,8%.
A partir de ces ratios Laurent Davezies détermine les moteurs de développement de
chaque territoire en repérant les cas où le poids d’une base dépasse d’au moins 10%
le poids moyen. Selon ce critère, le Nord – Pas de Calais apparaît dans son ensemble
fortement dépendant de la base sociale : 13 des 15 zones d’emplois de la région ont
une base sociale prépondérante et elle représente au moins 29% de la base
économique dans 8 de ces zones. Cinq zones d’emplois de la région sont même
uniquement caractérisé par ce profil social : LensChiffres Clés.
Hénin, Béthune-Bruay, le Douaisis, le Cambrésis et
Roubaix – Tourcoing. Cette prépondérance des revenus
13 des 15 zones
sociaux dans la région se traduit également par un
d’emploi de la région
niveau de revenu globalement plus faible pénalisant le
ont une base sociale
développement de l’économie présentielle en région. Ce
plus importante qu’en
déficit est en partie compensé par un niveau de
moyenne nationale.
consommation plus élevé dans la région.
Parmi les zones d’emplois dépendant également fortement de la base sociale, cinq
sont caractérisées par un profil public et social avec à la fois un poids plus élevé de
la base publique et de la base sociale : l’Artois-Ternois, le Boulonnais, le Calaisis, le
Valenciennois et la Sambre – Avesnois.
Les trois dernières zones d’emplois dépendant de façon importante de la base
sociale ont également une base productive plus élevée qu’ailleurs. La zone de SaintOmer a un profil productif et social qui s’explique par l’importance de la sphère
productive dans la région avec en particulier le poids d’Arc International. La zone
d’emploi de Dunkerque également marqué par la présence d’industrie lourde a un
profil productif, public et social. La zone d’emploi de Lille a également ce même
profil mais l’importance du productif n’est pas lié à l’industrie mais aux emplois
tertiaires supérieurs.
Deux zones d’emploi se distinguent des autres zones : Flandre-Lys qui se caractérise
par un profil moyen, c'est-à-dire une base économique proche de la moyenne
nationale et Berck-Montreuil se caractérise pour sa part par un profil résidentiel
s’expliquant avant tout par l’importance des dépenses touristiques qui représentent
à elles-seules 38% des flux de revenus du territoire contre une moyenne nationale
de 13,3%.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
20
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision résidentielle.
Carte 13 : Typologie des principaux moteurs du développement dans les zones
d’emploi.
Regard sur
La crise et nos territoires : premiers impacts.
Selon la théorie de la base économique reprise par Laurent Davezies, le
développement local de l’économie présentielle dépend des revenus que réussit à
capter un territoire. Les revenus peuvent ici être classés en quatre grandes
familles :
- Productif : revenus du capital et du travail liés à la vente à l’extérieur de biens
et de services produits à l’intérieur du territoire ;
- Public : salaires des trois fonctions publiques : État, collectivités locales (nets
de la part financée sur des ressources fiscales locales), secteur hospitalier ;
- Résidentiel : revenus entrant sans lien avec la production et du fait de l’offre
résidentielle locale : actifs-navetteurs, pensions de retraites, dépenses de
tourisme ;
- Social : toutes les prestations sociales et sanitaires : prestations de chômage,
minima sociaux, aides au logement, remboursement de soins de santé...
Dans le cadre des travaux réalisés pour l’AdCF, Laurent Davezies estime ces
différents revenus pour l’année 2006 et en tire une classification des zones d’emploi
et de leur moteur de développement en fonction de la prédominance de ces revenus
sur les différents territoires. A partir de cette classification, il montre comment les
territoires ont été inégalement touchés par la crise en fonction de leur base
économique.
Retrouvez la publication sur le site de l’ADCF :
http://www.adcf.org/files/ADCF-etude-crise-20101105.pdf
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
21
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision résidentielle.
L’économie présentielle doit encore progresser au regard des
besoins de la population.
Si l’économie présentielle pèse le même poids qu’en moyenne nationale dans
l’économie du Nord – Pas de Calais, elle est toutefois moins développée que dans la
plupart des autres régions en la rapportant au nombre d’habitants.
La sphère présentielle étant par définition orientée vers des activités répondant à
des demandes locales, elle dépend du nombre de personnes présentes sur le
territoire et de leur dépense. En rapportant le nombre d’emplois présentiels à la
population de personnes résidentes selon le recensement de la population, 23,7
emplois présentiels sont présents pour 100 habitants du Nord – Pas de Calais alors
que le nombre est de 26,6 en France métropolitaine. Ce niveau fait du Nord – Pas de
Calais la deuxième région où cette sphère d’activité est la moins présente devant la
Picardie.
Cet écart ne s’explique qu’en partie par la plus faible attractivité touristique de la
région entrainant une moyenne de personnes présentes sur le territoire légèrement
inférieure à la population résidente. Ainsi, pour 100
personnes résidant dans le Nord – Pas de Calais, on
Chiffres Clés.
compte en moyenne annuelle 99 personnes présentes
24,0 emplois pour 100
contre 101 à l’échelle nationale. En prenant en compte
personnes présentes
la population présente, 24,0 emplois présentiels sont
en région contre 26,3
présents pour 100 personnes contre 26,3 à l’échelle
à l’échelle nationale
nationale. L’écart reste donc conséquent entre le Nord –
pour la sphère
Pas de Calais et la moyenne nationale traduisant une
présentielle.
offre de service plus faible
pour les personnes
présentes dans la région.
Au sein des territoires régionaux, la densité d’emplois présentiels est la plus forte
dans la zone d’emploi de Lille avec 31,6 emplois pour 100 habitants soit un poids
supérieur à la densité de l’Île-de-France. L’importance de cette densité traduit le
caractère métropolitain de cette zone attirant quotidiennement une population
augmentant la population résidante et générant une activité de services à la
population. Cette caractéristique s’illustre par l’hôtellerie-restauration plus
présente dans la métropole lilloise.
Deux territoires régionaux ont également une densité d’emplois proche de la
moyenne nationale : Berck-Montreuil (26,7 emplois présentiels par habitant) qui
bénéficie d’une forte attractivité touristique et l’Artois – Ternois (25,9) qui bénéficie
d’une plus forte présence de l’emploi public dans le pôle d’Arras et d’emplois
artisanaux dans les espaces ruraux.
A l’inverse, la densité d’emploi artisanal est la plus faible dans les zones d’emplois
de Béthune – Bruay, de Sambre – Avesnois et de Flandre – Lys.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
22
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision résidentielle.
Carte 14 : densité de l’emploi présentiel pour 100 habitants en 2007.
Regard sur
Des marges de progression pour l’artisanat en Nord-Pas-de-Calais.
L’artisanat recouvre une réalité économique complexe, composé d’une mosaïque de
plus de 400 métiers répartis dans quatre grandes activités : le bâtiment, les services,
la fabrication et l’alimentation. Ces métiers sont pour l’essentiel tournés vers la
sphère de l’économie présentielle en offrant le plus souvent des services à la
population résidente.
Le Conseil régional, l’État et les Conseils généraux du Nord-Pas-de-Calais ont signé
avec la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat du Nord-Pas-de-Calais un
Plan régional de développement de l’artisanat (PRDA) pour unir leurs moyens et
soutenir le déploiement des entreprises artisanales dans la région.
Avec une densité de 386 emplois pour 10 000 habitants contre 525 au niveau national,
le Nord-Pas-de-Calais affiche une des plus faibles densités artisanales. Elle
s’explique en partie par la nature du tissu économique régional. En 2009, 155 000
emplois et 39 250 établissements sont répartis de façon différenciée sur le territoire
régional, avec une présence plus marquée dans les zones rurales.
Retrouvez la publication sur le site de l’Insee :
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&ref_id=16990
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
23
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision résidentielle.
Des secteurs de l’économie présentielle à conforter et à
professionnaliser.
Au cours des dernières années, la hausse de l’économie présentielle a été soutenue
par le développement de plusieurs secteurs d’activités dont les services à la
personne. Ce secteur a été décrit comme un important gisement d’emplois et
pourrait continuer à apparaître comme tel avec une hausse attendue des besoins en
lien avec le vieillissement de la population. Selon, les
projections de recours réalisés par l’Insee, les ménages
Chiffres Clés.
utilisateurs de services à la personne pourrait
70 000 emplois dans
augmenter de 9% à entre 2010 et 2020. La hausse des
les services aux
recours concerneraient la population des 55-74 ans,
personnes.
population ayant davantage recours à ces services et
Deux tiers des
dont la taille devrait augmenter. Les personnes
salariés travaillent
travaillant dans ce secteur étant de plus âgées,
moins de 2 heures
l’importance de la hausse des recours laisse penser que
par jour.
les besoins en recrutement du secteur seront
importants.
Pourtant la hausse des recours pourrait ne pas se traduire par une hausse de
l’emploi mais pourrait aider à professionnaliser ce secteur. En effet, ce secteur se
caractérise par des contrats de courtes durées pour les salariés : deux-tiers des
salariés travaillent moins de 2 heures par jour. Les durées sont les plus courtes pour
les salariés ayant un contrat direct avec le ménage tandis que les salariés
embauchés par des organismes agréés ont des contrats plus longs même s’il reste
en moyenne proche d’un mi-temps. Les salariés de ce secteur sont le plus souvent
ayant un niveau de revenu peu élevé. Si historiquement l’économie sociale et
solidaire était très présente dans ce secteur, la hausse récente de l’emploi s’est
surtout traduite par des contrats directs et le développement d’organisme privé.
Une partie de ces emplois sont également dans le champ plus large des métiers du
sanitaire et social dont le nombre d’emplois a augmenté de 18% entre 1999 et 2006.
En dehors des professions médicales, ces métiers représentent 11,4% de l’emploi
régional et se caractérisent par une prépondérance de l’emploi féminin. En lien avec
le vieillissement de la population, les besoins futurs apparaissent également
importants dans ce secteur même si certains métiers
Chiffres Clés.
doivent composer avec les réformes de la fonction
publique hospitalière. Si les métiers du sanitaire sont
Un actif régional sur
encadrés par des formations spécialisées, les métiers
neuf travaille dans les
du social sont moins réglementés mais les certifications
métiers du sanitaire
sont nombreuses et accessibles par la valorisation des
et social.
acquis d’expérience.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
24
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision résidentielle.
Carte 15 : Les salariés des services à la personne en 2006.
Regard sur
Services à la personne :
un secteur économique en croissance, des emplois morcelés.
Depuis quelques années, les services à la personne représentent l’un des secteurs
en forte croissance au sein de l’économie présentielle. Dans le Nord – Pas de Calais,
les services à la personne représentent 70 000 emplois auxquels s’ajoutent 17 000
assistantes maternelles,
Ce secteur d’activité est caractérise par une féminisation massive (90%), un âge
élevé mais surtout un temps de travail réduit. Si la rémunération horaire dépasse le
smic, dans la région elle se situe toutefois sous la moyenne nationale du secteur. De
plus, le faible nombre d'heures amène les salariés à multiplier les contrats voire à
travailler en dehors du secteur. Dans ces conditions, l'accroissement possible du
nombre de ménages utilisateurs dans les années à venir augmenterait le volume
global de travail sans nécessairement se traduire par de fortes créations de postes.
Si l’économie sociale et solidaire occupe historiquement une place importante dans
ce secteur, les créations récentes d’emplois se sont davantage traduites par le
développement d’organismes privés de services à la personne.
Retrouvez la publication sur le site de l’Insee :
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&ref_id=16793
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
25
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision résidentielle.
L'économie sociale et solidaire, une richesse pour l'ensemble
de l'économie.
Avec près de 26 000 établissements et 137 000 emplois en 2007, l'économie sociale
et solidaire est un acteur majeur de l'économie du Nord – Pas de Calais. L'économie
sociale et solidaire représente ainsi près de 14% des
Chiffres Clés.
établissements et 11% des emplois salariés de la région
En 2007, 26 000
soit des proportions supérieure à la moyenne nationale.
établissements et
Toutefois, si on ramène le nombre d'emplois à la
137 000 emplois dans
population présente son poids est un peu inférieur à la
l'économie sociale et
moyenne nationale avec 343 emplois salariés pour
solidaire.
10 000 habitants en région contre 366 en France de
province.
La région se distingue par un poids plus important des associations parmi les
établissements de l'économie sociale et solidaire : les associations représentent
92% des établissements et 86% des emplois de ce secteur alors qu'elles ne
représentent que 77% des emplois nationaux de ce secteur. A l'inverse, les
coopératives et les mutuelles sont moins présentes dans l'économie sociale et
solidaire régionale qu'en moyenne nationale.
L'économie sociale et solidaire est présente dans tous les secteurs d'activité mais
elle est davantage orientée vers la sphère présentielle avec plus de 80% des emplois
dans cette sphère contre un peu moins de la moitié des emplois salariés privés.
L'action sociale et l'éducation sont les plus représentés au sein de l'économie
sociale et solidaire avec près de deux tiers des emplois dans ces deux secteurs.
L'emploi dans ces deux secteurs est principalement présent dans les associations.
Si l'économie sociale et solidaire est globalement bien implanté dans la région en
particulier dans le champ associatif, les disparités territoriales sont importantes.
Ainsi, la densité d'emplois est particulièrement importante au sein de la métropole
lilloise et dans la zone d'emplois de Beck-Montreuil avec plus de 500 emplois pour
10 000 habitants dans ces deux territoires. A l'inverse, la densité d'emplois de
l'économie sociale et solidaire est plus faible dans l'ancien bassin minier et en
Sambre-Avesnois avec moins de 300 emplois pour 10 00 habitants pour ces
territoires. Cette sous-représentation de l'économie sociale dans ces territoires
concerne en particulier le secteur associatif moins développé dans ces territoires
malgré des besoins importants de la population.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
26
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision résidentielle.
Carte 16 : nombre et densité d'emplois de l'économie sociale et solidaire pour 10 000
habitants par EPCI.
Regard sur
L'économie sociale et solidaire en Nord – Pas de Calais
Une richesse économique et humaine.
En partenariat avec la Région et la Chambre Régionale de l'Économie Sociale et
solidaire, l'Insee a réalisé en 2008 un état des lieux statistiques de l'économie sociale
et solidaire du Nord – Pas de Calais. Cette étude s'appuie sur une définition
statistique actualisée en 2007 pour tenir compte des évolution de ce secteur.
Cette étude permet de mettre en évidence l'importance de ce secteur dans
l'économie régionale et ses spécificités régionales dont une prédominance des
associations. Elle permet également de pointer les disparités territoriales avec une
moindre présence dans l'ancien bassin minier et en Sambre-Avesnois.
Enfin, l'étude permet de caractériser les emplois de l'économie sociale et solidaire
avec en particulier une moindre proportion d'emplois à temps complet qui ne
représentent que 38% des emplois du secteur. L'emploi y est également plus féminin
et les postes de niveau employé ou catégorie intermédiaire y sont plus présents que
dans le reste de l'économie.
Retrouvez la publication sur le site de l'Insee :
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&ref_id=13867
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision globale.
Des créations d’entreprises de plus en plus nombreuses mais
un entrepreneuriat qui reste faible.
Depuis 2005, le taux de création d'établissements dans la région est quasiment
identique au taux de création d'établissements national. En 2009, la création
d’entreprise a été favorisée par la mise en place du statut d’auto-entrepreneur.
Depuis sa mise en place, ce régime représente plus de la moitié des créations
d’entreprises dans le Nord – Pas de Calais comme en moyenne nationale. . Ce
rattrapage s’accompagne de plus par un taux de survie à 5 ans qui se rapproche de
la moyenne nationale pour les générations actuelles alors qu’il était plus faible pour
les entreprises créées avant 1999.
Selon une étude conjointe de l’Insee et de la CRCI, ce dynamisme récent ne
s’explique que partiellement par les facteurs qui jouent favorablement sur la
création comme les effets d’agglomération ou l’importance du taux chômage. Le
dynamisme régional semble ainsi davantage correspondre à un effet propre de la
région dans lequel peuvent entrer les efforts des acteurs régionaux en faveur de la
création d’entreprise dans le cadre du Plan Régional de Création et Transmission
d'Entreprises (PRCTE).
Au cours de cette période, le dynamisme de création d’entreprises a été centré sur la
métropole Lilloise. Les zones d’emploi de Lille et Roubaix-Tourcoing sont ainsi parmi
les 50 zones d’emplois nationales les plus dynamiques en matière de création
d’entreprise sur la période 2004 – 2006. Autour du pôle central, la création
d’entreprise est également dynamique sur une
grande partie de l’aire métropolitaine Lilloise avec
Chiffres Clés.
des taux de créations d’entreprises supérieurs à la
32,3 établissements pour
moyenne nationale pour les zones d’emploi de Lens1 000 habitants dans le
Hénin, du Douaisis et du Valenciennois. En dehors de
Nord – Pas de Calais
l’aire métropolitaine, la création d’entreprise est la
contre 48,4 pour 1 000 en
plus dynamique dans le Calaisis seule autre zone
moyenne nationale.
régionale à créer proportionnellement plus
d’emplois qu’en moyenne nationale.
Ce dynamisme récent de la création d’entreprise au regard du tissu productif
régional est toutefois à relativiser au regard de la population présente. En effet, la
densité d'établissements est particulièrement faible lorsqu'on la rapporte à son
nombre d'habitants : pour 1 000 habitants dans le Nord – Pas de Calais, 32,3
établissements sont présents contre 48,4 en moyenne nationale. Cette moindre
densité d’entreprise est commune à la plupart des régions du quart nord-est de la
France tandis que l’entreprenariat est plus développé dans les régions du sud de la
France. Cette moindre importance du tissu d’établissements traduit à la fois la forte
tradition du salariat, la taille plus élevée des établissements présents et la faiblesse
du tissu d’entreprises artisanales ou individuelles. De même, si on rapport le niveau
actuel de création d’entreprise à la population présente, la création d’entreprise
reste plus faible dans la région qu’en moyenne nationale.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
28
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision globale.
Carte 17 : Taux de création d’établissement par zone d’emploi entre 2004 et 2006.
Regard sur
Le fait entrepreneurial en Nord-Pas-de-Calais.
Le Nord-Pas de Calais dispose d'un tissu économique riche et dense, mais, rapporté
à la population, la densité d'établissement y est particulièrement faible. Cela traduit
à la fois la forte tradition du salariat et la taille plus élevée des établissements
présents.
La période récente montre un regain de la création d’établissements en Nord-Pas de
Calais. Fortement porté par la métropole lilloise, ce dynamisme s'exprime autant
dans le commerce et les activités de service aux entreprises que dans l'industrie. La
dynamique entrepreneuriale étant déterminante dans le développement
économique, l’Insee et la CRCI se sont associés afin de mieux comprendre la
dynamique à l’œuvre, de mesurer si cette dynamique est suffisante pour rapproche
la région du profil nationale, de vérifier si cette dynamique bénéficie à l’ensemble
des territoires ou encore de mesurer si cette tendance correspond à une structure
d’activité favorable ou à un effet propre au Nord – Pas de Calais.
Retrouvez la publication sur le site de l’Insee :
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=19&ref_id=15438#inter5
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
29
Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision globale.
Une attractivité économique importante dans l’axe
Roubaix-Tourcoing – Lens et dans le Valenciennois.
L’attractivité économique d’un territoire peut être définie en croisant l’attractivité de
ce territoire au regard de la création d’activité que cette activité nouvelle passe par la
création d’unité de production nouvelle ou par la création de nouveaux emplois dans
les unités de production existantes. La notion d’attractivité économique renvoyant à
une notion de concurrence entre les territoires, la mesure de cette attractivité exclut
ici la sphère présentielle dont le développement dépend davantage d’une
consommation locale.
La création d’établissements et d’emplois sur un territoire dépend en partie de la
structure d’activité plus ou moins favorable sur ce territoire. Mesurer l’attractivité
réelle d’une zone d’emploi suppose donc d’isoler cet effet structurel à l’effet propre
de cette zone appelé effet géographique. En calculant cet effet sur l’ensemble des
zones d’emploi française, l’Insee a réalisé une typologie permettant de positionner
les territoires du Nord – Pas de Calais par rapport à l’ensemble des zones d’emploi
française.
Selon cette typologie réalisée à partir des données de créations 2004 à 2006, les
territoires régionaux apparaissent très contrastés puisque les cinq catégories
retenues dans la classification nationale sont représentées au sein des zones
d’emplois de la région.
Au sein du Nord – Pas de Calais, la zone d’emploi de Lens – Hénin est la seule
classée parmi les territoires très attractifs. L’attractivité de ce territoire se
rapproche ainsi de l’attractivité de nombreuses zones d’emploi d’Île-de-France, du
sud méditerranéen ou encore de capitales régionales comme Lyon ou Bordeaux. En
prenant en compte les zones considérées comme attractives, la zone de Lens-Hénin
se rattache aux zones de Lille et de Roubaix-Tourcoing qui sont également plus
attractives que la moyenne. En dehors de cet axe, seul le Valenciennois apparaît avec
un niveau d’attractivité supérieur à la moyenne.
A l’inverse, la zone de Saint-Omer apparaît comme la seule zone de la région très
peu attractive traduisant à la fois de faibles créations d’établissements et peu de
créations d’emplois dans les établissements productifs du territoire. Cette zone se
rapproche de zones d’emplois d’autres régions peu attractives formant un axe
rappelant la « diagonale aride ». Trois autres zones d’emploi de la région sont
également classées comme peu attractive au regard de cette typologie : les zones
d’emploi de Dunkerque, de Berck-Montreuil et du Cambrésis.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision globale.
Carte 18-19 : Typologie des zones d’emploi en matière d’attractivité économique pour
la sphère non présentielle.
© IGN – Insee 2009
Source : Insee
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision globale.
Huit espaces régionaux au regard de la structure
économique.
Une étude sur les trajectoires des espaces régionaux réalisée par l’Insee en
partenariat avec la Région et le Sgar, permet de faire émerger huit territoires au
regard de l’évolution de la structure économique (Cf. encadré).
Le premier espace qui émerge regroupe l’ensemble de la métropole Lilloise au
Lensois et à l’Arrageois. Ce premier espace est en particulier caractérisé par une
grande attractivité économique, une sphère présentielle plus développé, un tissu
productif diversifié et une surreprésentation des fonctions métropolitaines
supérieures et des fonctions de distribution ou de transport-logistique.
De part et d’autre de ce territoire s’étendent deux espaces marqués par l’importance
de l’industrie, par une plus grande sensibilité aux aléas économiques et par un
développement récent du secteur tertiaire. L’espace situé au nord qui s’étend de
Dunkerque à la frontière Lilloise en englobant le Béthunois est également marqué
par une moindre part de l’emploi présentiel. L’espace situé au sud qui englobe le
Douaisis, le Valenciennois et le Cambrésis a une sphère d’emploi présentiel un peu
plus développé et apparaît plus attractif économiquement dans sa partie centrale.
Au sud, la Sambre-Avesnois se distingue des autres territoires par un tissu
économique plus diversifié malgré la présence encore importante d’industries
lourdes. Ce territoire apparaît également moyennement attractif économiquement et
sensible aux aléas économiques.
Un territoire marqué par l’importance de l’industrie se dessine autour de SaintOmer. Cet espace se prolonge au sud ouest avec la présence de l’industrie
agroalimentaire. La sphère présentielle étant également peu présente au sein de ce
territoire, il apparaît parmi les plus exposés aux aléas économiques.
Le long du littoral, un espace regroupe les zones du Boulonnais et du Calaisis
marquées par une tertiarisation plus précoce dans les villes-centres avant de
s’étendre dans le reste du territoire. Ce territoire apparaît économiquement peu
attractif sur la période récente mais bénéficie d’une proportion d’emplois dans la
sphère présentielle proche de la moyenne régionale.
Plus au sud, la zone littorale allant d’Étaples à Berck se distingue par l’importance
de l’économie présentielle liée en particulier à l’attractivité touristique de la zone. Ce
territoire apparaît peu attractif pour l’économie productive et semble peu exposé aux
aléas conjoncturels.
Enfin, la dernière zone regroupe l’ensemble des espaces ruraux du Pas-de-Calais et
s’étend jusqu’au sud-ouest du Cambrésis. Cet espace principalement rural
n’apparaît pas attractif d’un point de vue économique et possèdent encore une part
non négligeable d’emplois orientés vers l’agriculture. Les métiers du BTP et les
services de proximité y sont également plus présents qu’en moyenne régionale.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Une mutation économique vers un rééquilibrage entre économie productive et économie présentielle.
Vision globale.
Carte 20 : les espaces régionaux au regard de la structure économique.
Regard sur
Trajectoires des grands espaces régionaux du Nord – Pas de Calais.
Dans le cadre d’un partenariat d’étude avec la Région et le Sgar, l’Insee a réalisé une
analyse des évolutions des territoires du Nord – Pas de Calais afin de définir les
grands espaces régionaux au regard de différentes thématiques.
Après une analyse des grandes tendances économiques à l’œuvre au sein du Nord –
Pas de Calais depuis plusieurs décennies, plusieurs dimensions ont été retenues
comme l’évolution de la structure sectorielle, l’attractivité économique ou encore la
structure fonctionnelle des emplois.
Des typologies s’appuyant sur les évolutions de ces indicateurs ont alors été
réalisées sur différents zonages. Ces typologies s’appuient sur des techniques de
classification ascendante hiérarchique. Le croisement de ces différentes typologies a
permis d’aboutir au découpage final du territoire régional.
Retrouvez la publication sur le site de l’Insee :
http://www.insee.fr/fr/regions/nord-pas-decalais/default.asp?page=publications/pub_electroniques/pub_electroniques.htm
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