INDE L’ AFGHANISTAN Jammuet-Cachemire Srinagar Islamabad C H I N E Himachal Pradesh PAKISTAN Punjab Uttarakhand New Delhi Arunachal Pradesh NÉPAL Kanpur Sikkim Katmandou BHOUTAN Assam Varanasi Bihar Meghalaya Madhya Pradesh Bhopal Ahmedabad Gujarat Rajkot Surate Jharkhand Dacca Tripura BengaleOccidental Mizoram M BANGLADESH Odisha MYANMAR Kolkata Indore d an al g Na ur Rajasthan Uttar Pradesh Lucknow ip Agra Jaipur an Haryana Chhattisgarh Nagpur Maharashtra Mumbai Pune Hyderabad Andhra Pradesh Karnataka Chennai Îles Laquedives Kerala Trivandrum Madurai Zones revendiquées soit par l’Inde, soit par la Chine ou soit par le Pakistan 0 500 1000km an Colombo O C É A N I N D I E N am SRI LANKA Îles Andamanet-Nicobar d Mer d’An Territoire de Pondichéry Tamil Puducherry Nadu Mer d’Arabie Yangon Golfe du Bengale Goa Bengaluru Visakhapatnam INDONÉSIE Faire des affaires en Inde Portrait économique 5 Portrait politique et commercial Relations politiques et commerciales avec la Chine Relations politiques et commerciales avec la Russie Relations politiques et commerciales avec les États-Unis Projections : le BRIC Bharat Pravasi Divas 6 8 8 9 9 10 Principaux secteurs d’activité 10 Secteur des technologies de l’information 10 Secteur agroalimentaire 11 Secteur de l’automobile 11 Secteur des technologies vertes et de l’environnement 12 Secteur de l’éducation 12 Infrastructures13 Secteur de la santé 13 Sous-traitance14 Brasser des affaires en Inde Obstacles d’importance au développement économique et social Étiquette de base Quelques conseils pour percer sur le marché indien La francophonie/francophilie en Inde L’anglais comme langue de base Comment se vêtir pour les rencontres d’affaires La place des femmes dans le milieu des affaires Impact des ressortissants d’origine indienne dans les liens commerciaux 14 15 16 17 19 20 20 21 22 Où s’établir 23 Delhi23 Mumbai24 Kolkata24 Chennai25 Bengaluru25 Hyderabad25 4 Le chakra d’Ashoka Le symbole graphique que nous retrouvons tout au long des pages de ce livre se nomme le chakra d’Ashoka. Dans l’Inde ancienne, un disque de métal symbolisait le pouvoir (chakra en langue sanskrite); par la suite, le disque a représenté Bouddha ainsi que les souverains bouddhistes comme Ashoka, qui régna sur l’Inde au IIIe siècle av. J.-C. et qui contribua fortement à la diffusion du bouddhisme. On trouve ce chakra d’Ashoka au centre du drapeau indien. Le mot chakra est aussi utilisé dans les domaines de la médecine traditionnelle et du yoga; il désigne généralement des points de contrôle, ce qui rappelle le disque du pouvoir. En couverture www.guidesulysse.com La page couverture illustre le dieu Krishna, un des avatars (dieu fait homme) de Vishnou. On le représente souvent adolescent, avec sa flûte, comme ici. On dit qu’il enjôla par sa musique les « gopis », vachères de son village. Divinité très vénérée en Inde, on désigne parfois Krishna sous les noms de Hari ou Govinda. 5 Économie, affaires et travail Depuis l’indépendance en 1947, l’économie indienne était de type fermé et était caractérisée par ce que l’on nommait le Licence Raj, une série de mesures fortement contraignantes de contrôle étatique héritée de l’ère coloniale britannique. Les réformes économiques survenues en 1991 ont transformé les échanges commerciaux en territoire indien. Ces réformes instituées par le premier ministre P.V. Narasimha Rao en 1991 sont généralement sous l’égide des principes de libre-échange et viennent simplifier de façon drastique la bureau- cratie étatique liée au commerce et aux échanges économiques internationaux. L’importation massive devient alors une réalité et, graduellement, l’Inde acquiert une nouvelle position au sein de l’économie mondiale. Aujourd’hui, selon le Fonds monétaire international (FMI), l’Inde est la 10e puissance économique mondiale avec un PIB de 1 670 milliards $US, mais la 4e au monde en termes de « parité de pouvoir d’achat avec un PIB ajusté pour la PPP à 4 990 milliards $US. L’économie du pays affiche une forte croissance; cette www.guidesulysse.com Portrait économique 6 Portrait politique et commercial Le travail des enfants Économie, affaires et travail L’Inde est un pays où le travail des enfants de moins de 16 ans est très présent, tant en milieu rural qu’urbain. Les sources varient grandement quant au nombre d’enfants actifs sur le marché du travail : selon différentes ONG locales, ce chiffre se situe entre 40 et 110 millions d’enfants, selon le gouvernement indien, près de 20 millions; selon l’UNICEF, 14% des enfants âgés entre 5 et 14 ans seraient actifs sur le marché du travail. La problématique est complexe; rappelons que près de 420 millions d’individus vivent avec un salaire quotidien de moins de 1$ par jour et, sans la contribution directe de l’ensemble des membres de la famille, il est difficile d’assurer la subsistance de celle-ci. tendance devrait se maintenir pour les prochaines années avec un taux de croissance annuel de 7,7%. L’Inde fait partie des 20 pays qui reçoivent le plus d’investissements étrangers, mais se situe toutefois derrière la Chine, la Russie et le Mexique. La Bourse de Mumbai détient le record mondial quant au nombre de sociétés inscrites et l’Inde, celui du nombre d’ingénieurs et de scientifiques. Ainsi, la compagnie Indian Railways, avec plus d’un million d’employés, est l’un des plus grands employeurs au monde. Près de 25 milliardaires vivent en territoire indien et détiennent, ensemble, une fortune globale nette de près de 100 milliards $US. Les quelques éléments mentionnés dans le paragraphe précédent suggèrent que l’Inde est bel et bien une puissance économique internationale. On doit cependant nuancer ces faits en soulignant que près de 70% de la population indienne vit en territoire rural et que 35% de la population du pays – soit près de 420 millions d’individus – vit avec un revenu quotidien de moins de 1$. Bien que le nombre d’individus appartenant à la classe moyenne ait augmenté de façon considérable depuis 1991, le clivage entre pauvres et riches est l’un des problèmes majeurs que l’Inde doit résoudre afin d’assurer sa stabilité économique et politique. www.guidesulysse.com Portrait politique et commercial L’Inde, depuis sa création en 1947, est la plus grande démocratie au monde. Héritière d’une structure parlementaire introduite par les Britanniques, elle est une république fédérale composée de 29 États et de sept territoires (incluant Delhi) fondée sur le suffrage universel. Deux grands partis divisent le vote popu- laire. D’une part, le parti du Congrès, qui, à l’exception de quelques mandats, a dirigé le pays depuis 1947, est caractérisé par la « lignée Gandhi » puisque la grande majorité des leaders est issue de la dynastie Nehru : Jawaharlal Nehru, Indira Gandhi (fille de Nehru), Rajiv Gandhi, Sonia Gandhi, et les deux enfants de en pleine guerre froide, un contrepoids aux deux forces en présence. Il importe d’en souligner le contexte : la conférence de Bandung prend place l’année qui suit la fin de la guerre indochinoise (1946-1954), elle est tenue 10 ans après l’indépendance de l’Indonésie, libérée de la présence coloniale néerlandaise, et huit ans après celle de l’indépendance de l’Inde. Les principes qui émanent de cette conférence veulent répondre aux nouvelles allégeances politiques du bloc de l’Ouest avec les pays du Moyen-Orient (pacte de Badgad, 1955) et de l’Asie du Sud-Est (OTASE, 1954) : on critique le colonialisme toujours existant, notamment en Algérie. Lors de cette conférence, Nehru va reprendre les cinq piliers (pancashila) qui devaient régir les relations entre l’Inde et la Chine, piliers qui deviendront par la suite les fondements de la coalition des pays non-alignés. Près de 25 ans plus tard, la Déclaration de La Havane de 1979 précisera que le but de la coalition des pays non-alignés est d’assurer « l’indépendance nationale, la souveraineté, l’intégrité territoriale et la sécurité des pays non-alignés dans leur lutte contre l’impérialisme, le colonialisme, le néocolonialisme, la ségrégation, le racisme, et toute forme d’agression étrangère, d’occupation, de domination, d’interférence ou d’hégémonie de la part de grandes puissances ou de blocs politiques ». Ce discours est encore très présent dans le style de politique étrangère que projette l’Inde. Malgré ce non-alignement de la nation indienne et des principes de non-violence et de non-intervention armée, force est de constater que la politique étrangère indienne n’a pas toujours suivi ces orientations idéologiques. L’exemple le plus probant est l’ingérence indienne dans le conflit entre les Pakistan oriental et occidental qui mena, selon les souhaits de l’Inde, à la création du Bengladesh en 1970. Les ententes intervenues entre l’Inde et le Bhoutan (1949) – selon Économie, affaires et travail cette dernière, fortement impliqués dans la politique actuelle, Rahul et Prianka Gandhi. D’autre part, le Bharata Janta Party (BJP), fondé en 1980, a comme objectif premier de créer une Inde hindoue. Le BJP a été au pouvoir de 1998 à 2004. La carte électorale indienne est cependant caractérisée par une multitude de partis politiques, communistes et autres : près de 364 partis rivalisent pour 543 sièges. Depuis 1986, chaque gouvernement a été formé sur la base d’une coalition entre différentes factions, fragilisant ainsi le pouvoir accordé au parti. Avec sa victoire aux élections de mai 2014, le BJP transforme la dynamique politique grâce aux 283 sièges qu’il a luimême remportés – ou bien les 383 sièges de la coalition NDA auquel il appartient – sur les 543 sièges : un gouvernement majoritaire gouverne maintenant l’Inde. À la suite à son indépendance, l’Inde était fortement marquée par la philosophie de M.K. Gandhi. Plusieurs pratiques promues par le Mahatma à l’échelle individuelle furent donc instaurées – tout au moins en théorie – à l’échelle nationale et vinrent influencer les orientations de la politique extérieure indienne. La nonviolence et le refus de l’utilisation de la force pour régler les conflits, la promotion des « puissances douces », le boycott des puissances coloniales, la projection d’une paix mondiale par des moyens modestes et la négociation furent tous des concepts clés pour Jawaharlal Nehru, disciple de Gandhi et premier premier ministre de la nation indienne de 1947 à 1964. En 1955 (conférence de Bandung), en collaboration avec Nasser (Égypte), Tito (Yougoslavie), Sukarno (Indonésie) et Nehru (Inde), le mouvement des pays non-alignés est créé. L’objectif premier est de constituer une coalition de pays constituant une force ni pour, ni contre aucune des grandes puissances (l’URSS et les États-Unis); cela permet de créer, 7 www.guidesulysse.com Portrait politique et commercial 8 Portrait politique et commercial lesquelles l’Inde devient « le guide » du Bhoutan dans l’élaboration de sa politique étrangère –, entre l’Inde et le royaume du Sikhim (1950) et entre l’Inde et le Népal (1950) vont également à l’encontre des principes de non-ingérence. L’intervention de l’armée indienne en 1987 dans le conflit sri lankais opposant Cinghalais et Tamouls en est un autre exemple. www.guidesulysse.com Économie, affaires et travail Relations politiques et commerciales avec la Chine Les relations avec la Chine, l’un des voisins immédiats de l’Inde, sont ambiguës. D’une part, de multiples conflits frontaliers attisent les tensions entre les deux pays; d’autre part, les échanges commerciaux entre les deux pays sont significatifs et ne peuvent être mis en péril sans avoir de graves conséquences. Tel que mentionné précédemment, Nehru développe en 1954 les cinq piliers qui deviennent les bases du traité pancashila entre la Chine et l’Inde. Ceux-ci sont le respect mutuel envers l’intégrité du territoire et la souveraineté de chacun, la nonagression mutuelle, la non-interférence mutuelle, l’égalité et le bénéfice mutuels et la coexistence pacifique. Malgré cette entente, un conflit éclate entre l’Inde et la Chine dans les années 1960, mettant en litige près de 3 500 km de frontière himalayenne, à l’intersection de l’Assam (actuellement l’Arunachal Pradesh) et de la région automne de Xizang (Tibet). Le développement économique et les échanges commerciaux incitent les dirigeants à signer l’accord indochinois de 2005, duquel émanent de grands principes pour résoudre « amicalement » les conflits territoriaux. La présence massive de l’armée indienne dans l’Arunachal Pradesh, ainsi que le long des frontières indochinoises dans l’Uttarakhand ou au Jammu-et-Cachemire (Ladakh), suggère cependant que les tensions sont toujours présentes. La population de ces deux pays voisins constitue 37% de la population mondiale; ensemble, ils représentent 11% du produit national brut mondial. Une alliance commerciale et économique de ces deux puissances pourrait être colossale. Cependant, les orientations économiques des deux pays sont trop différentes. Alors que l’économie indienne est caractérisée par un fort marché intérieur et l’investissement privé, celle de la Chine dépend plus des marchés mondiaux et des investissements gouvernementaux. Les exportations chinoises vers l’Inde ne comptent que pour 2% de l’ensemble des exportations du pays, alors que celles de l’Inde vers la Chine sont évaluées à 9%, mais les gouvernements des deux pays souhaitent et prévoient une augmentation substantielle des échanges commerciaux dans les années à venir. L’Inde et la Chine s’affrontent maintenant sur un nouveau territoire, commercial cette fois : l’Afrique. Les deux pays désirent augmenter leur présence commerciale et leur influence économique dans plusieurs pays africains (Tanzanie, Ouganda, Afrique du Sud, Kenya, Éthiopie, Mozambique et Maurice). De son côté, l’Inde favorise une stratégie radicalement différente de la Chine en mettant en valeur son « nonalignement » historique, ses visées anticoloniales, le renforcement démocratique – tel que discuté, entre autres, au sein du forum de dialogue IBSA (Inde, Brésil et Afrique du Sud) – et le transfert technologique et industriel à valeur ajoutée. La forte présence sud-asiatique depuis plusieurs générations dans certains pays africains permet également d’établir des passerelles commerciales privilégiées entre ces pays et l’Inde. Relations politiques et commerciales avec la Russie Le non-alignement indien a permis au pays de développer des relations privi- 26 Index A I Affaires 14 Agroalimentaire 11 Industrie automobile 11 Infrastructures 13 B K Bengaluru 25 Bharat Pravasi Divas 10 BRIC 9 Kolkata 24 C Mumbai 24 Chennai 25 Chine 8 P D Delhi 23 Diaspora indienne 10 Distribution de la richesse 16 E Économie 5 Entreprises familiales 19 États-Unis 9 Étiquette 16 F www.guidesulysse.com Femmes dans le milieu des affaires 21 Francophonie/francophilie 19 H Hyderabad 25 M Portrait politique et commercial 6 R Rencontres d’affaires 20 Russie 8 S Salaire minimum 14 Salutations 18 Secteur de la santé 13 Secteur de l’éducation 12 Sous-traitance 14 T Technologies de l’information 10 Technologies vertes et de l’environnement 12 Travail des enfants 6 Faire des affaires en Inde, 978-2-76580-978-4 (version numérique PDF), est un chapitre tiré du guide Ulysse Comprendre l’Inde, ISBN 978-2-89464-752-3 (version imprimée), dont la publication et le dépôt légal ont eu lieu le premier trimestre 2015. Crédits Auteur : Mathieu Boisvert Éditeur : Daniel Desjardins Adjointe à l’édition : Annie Gilbert Correcteur : Pierre Daveluy Infographistes : Judy Tan, Philippe Thomas Cartographe : Philippe Thomas Directeur des éditions : Claude Morneau Photographie : Première de couverture, Illustration du dieu Krishna, un des avatars de Vishnou : © Shutterstock.com/ Shyamalamuralinath Cet ouvrage a été réalisé sous la direction de Claude Morneau. Remerciements Ce livre n’aurait pu être possible sans mes deux frères, Francis et Jagara, sans qui mon intérêt pour l’Inde ne se serait jamais développé. Je tiens également à remercier Béatrice Halsouet pour son œil aguerri et la lecture attentive qu’elle a effectuée du manuscrit. Je ne pourrais passer sous silence Mayté Perez, qui m’a mis sur la route d’Ulysse. Guides de voyage Ulysse reconnaît l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour ses activités d’édition. Guides de voyage Ulysse tient également à remercier le gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC. Guides de voyage Ulysse est membre de l’Association nationale des éditeurs de livres. Note aux lecteurs Pour faciliter la lecture, les signes diacritiques sur les mots de langues indiennes ont été omis. Tous les moyens possibles ont été pris pour que les renseignements contenus dans ce guide soient exacts au moment de mettre sous presse. Toutefois, des erreurs peuvent toujours se glisser, des omissions sont toujours possibles, des adresses peuvent disparaître, etc.; la responsabilité de l’éditeur ou des auteurs ne pourrait s’engager en cas de perte ou de dommage qui serait causé par une erreur ou une omission. Toute photocopie, même partielle, ainsi que toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, sont formellement interdites sous peine de poursuite judiciaire. © Guides de voyage Ulysse inc. 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