Euro - le guide pratique des paris à l’attention de l’investisseur obligataire
GROUPE B
Angleterre & Pays de Galles - Cote / et /
À l’approche du référendum du 23 juin, le Royaume-Uni pourrait quitter
l’Europe à deux reprises au cours de la même semaine si les deux
équipes ne parviennent pas à se qualifier pour les huitièmes de finale.
Tandis que les supporters anglais et gallois espèrent que leurs équipes
respectives tournent à plein régime à l’approche du coup d’envoi, les
entreprises et les marchés britanniques observent le statu quo en raison
des statistiques économiques et de la livre sterling qui affichent un net
recul. L’opinion publique est de plus en plus divisée quant à l’avenir du
Royaume-Uni et cette incertitude se ressent au niveau des marchés.
Il est important de garder à l’esprit que l’investissement des entreprises
pourrait marquer le pas pendant plusieurs années, et ce, quelle que soit
l’issue du scrutin. En effet, la part des obligations corporates libellées
en livre sterling est en baisse : elle ne représentait pas moins de 6 % du
segment corporate investment grade au début des années 2000, contre
seulement 2 % aujourd’hui selon The Economist. Ce recul va avoir des
répercussions sur la liquidité du marché et va également entraîner une
hausse du prix d’émission des obligations libellées en livre sterling par
rapport aux titres libellés dans d’autres devises comme l’euro.
Sur le terrain, l’Angleterre et le Pays de Galles espèrent déjouer les
pronostics. L’équipe anglaise a signé une remarquable série de victoires
lors des phases de poule (en remportant ses 10 matchs), mais elle
semble depuis un peu moins sereine avec une défaite contre les
Pays-Bas suivie d’une victoire poussive contre la Turquie. Quant aux
gallois, une qualification pour les huitièmes de finale est considérée
comme un objectif réaliste. Pour autant, même avec le virtuose du
Real Madrid Gareth Bale dans l’effectif, la cote de 50/1 semble un peu
excessive. Pronostic : Angleterre – Demi-finale, Pays de Galles –
Huitièmes de finale
Russie - Cote /
La Russie a récemment lancé sa première émission obligataire
souveraine depuis la crise ukrainienne. Il s’agit d’une manœuvre
tactique visant à démontrer que Moscou reste un acteur majeur sur les
marchés internationaux, en dépit des sanctions économiques imposées
par les États-Unis et l’Union européenne.
L’économie russe a enregistré un rebond significatif depuis le début
de l’année. Parallèlement au cours du pétrole, qui poursuit la hausse
entamée depuis son point bas du mois de janvier, le rouble s’est
apprécié de plus de 30 % tandis que les prix des emprunts d’État russes
ont nettement augmenté.
L’équipe de Russie compense son absence de stars du ballon rond par
beaucoup de confiance et d’ambition. Le sélectionneur Leonid Sloutski
prétend au minimum à une qualification pour les huitièmes de finale.
C’est sans doute un défi de taille compte tenu du fait que la sélection
russe n’est sortie qu’une seule fois de la phase de poules (c’était en
2008, et elle avait échoué en demi-finale contre l’Espagne), mais elle
compte au sein de son effectif certains des meilleurs buteurs qui auront
à cœur de briller. Pronostic : Huitièmes de finale
Slovaquie - Cote /
L’économie slovaque reste relativement performante grâce aux fonds de
l’UE qui ont permis de stimuler l’investissement. La faiblesse de l’euro et
du prix du pétrole, ainsi que la bonne dynamique du marché de l’emploi
ont également joué un rôle important, alors que le taux de chômage a
touché son point le plus bas depuis sept ans au mois de mars.
Pour la sélection slovaque, la tâche ne sera pas facile. Sur le papier,
elle est l’une des plus faibles de son groupe, même si les joueurs et
les supporters peuvent s’inspirer de ses performances solides durant
la phase qualificative. Le club anglais de Leicester City a démontré
que tout pouvait arriver dans une compétition de football, et aucune
formation ne doit être sous-estimée. Pronostic : 4ème place du
groupe B
GROUPE C
Allemagne - Cote /
L’Allemagne se situe au cœur de l’Europe, et constitue son moteur
économique et politique. Son équipe de « fußball » n’est pas mauvaise
du tout. Le pays a enregistré son taux de croissance le plus élevé depuis
deux ans malgré le niveau relativement faible de l’investissement.
Le taux de chômage historiquement bas stimule la demande des
ménages, et la politique monétaire extrêmement accommodante de
la Banque centrale européenne (BCE) contribue aussi fortement à cet
environnement favorable.
La croissance devrait cependant ralentir dans le courant du trimestre
puisque les autorités monétaires ont décidé d’observer le statu quo vis-
à-vis de l’inflation, tandis que les emprunts d’État allemands ont évolué
dans leur fourchette la plus étroite depuis plus d’un an.
Les allemands abordent la compétition après avoir enregistré de
bons résultats. Malgré une nette domination durant leurs matchs
éliminatoires, ils n’ont pas marqué autant de buts que l’on pouvait
attendre. La Mannschaft est néanmoins très attendue, et peu de
spécialistes sont prêts à parier contre le champion du monde en titre.
Pronostic : Vainqueur
Irlande du Nord - Cote /
D’après les statistiques officielles s’appuyant sur l’indice économique
composite d’Irlande du Nord (NICEI), le PIB a progressé de 1,4 % l’an
dernier. Ce chiffre est toutefois largement en retrait par rapport au taux
de croissance du Royaume-Uni dans son ensemble (2,2 %). Le secteur
de la construction a été le plus durement touché suite à l’éclatement
de la bulle immobilière qui a entraîné un effondrement de l’activité et
des dizaines de milliers de pertes d’emplois.
Le groupe C est impitoyable, et cette formation devra donner le
meilleur d’elle-même si elle veut avoir la moindre chance d’atteindre
les huitièmes de finale. Pronostic : 4ème place du groupe C
Ukraine - Cote /
Les outsiders du groupe C souhaiteront sans doute voir l’amélioration
progressive des statistiques économiques ukrainiennes se traduire par
une performance remarquable sur le terrain.
Déchirée par la crise, l’Ukraine sort de deux années difficiles mais,
à l’instar de son voisin russe, elle a bénéficié d’un revirement positif en
2016. Sa situation reste néanmoins précaire et elle a bénéficié, au mois
de mai, d’un plan de sauvetage de 25 milliards de dollars de la part des
pays occidentaux.
La sélection ukrainienne réaliserait une belle performance en se
qualifiant pour les huitièmes de finale. Elle manque de malice et de
profondeur de jeu, sans compter que ses deux joueurs vedette ont
chuté de façon spectaculaire début mai en jouant pour leurs clubs
respectifs. Pronostic : 3ème place du groupe C