120 SPÉCIAL RECHERCHE 2010/2011 ●Plein sud
très fort facteur qualité, et donc très sélectif,dont le
spectre de transmission est représenté figure 2 pour
deux couplages différents.Onlevoit, l’obtention de
forts facteurs de qualité dépend d’un contrôle fin du
couplage de la cavité et de ses guides d’accès mais
aussi du dessin de cavité utilisé. On aaussi pu tester
d’autres schémas de couplage tel celui représenté
figure 3,oùlalumière est directement couplée àla
cavité sans guide d’accès latéral. La lumière,qui peut
aussi être collectée dans le plan àl’autre extrémité
du cristal photonique,aici été collectée par une
caméra infrarouge située au-dessus de la cavité. À
la fréquence de résonance de la cavité, une petite
fraction de la lumière peut s’échapper par la surface
de l’échantillon puisqu’il n’y apas de bande interdite
dans la direction perpendiculaire au plan du cristal
photonique.Cette lumière peut être collectée par
une fibre ou comme ici par une caméra infrarouge
pour obtenir une image du champ rayonné par la
cavité.
Dans tous les cas de figure,sil’on souhaite mesurer
néanmoins supérieur àlananoseconde,cequi est
une très grande valeur pour des champs optiques
oscillant àprès de 200 THz. Néanmoins,pour uti-
liser une telle cavité, par exemple comme filtre,il
faut pouvoir coupler de la lumière depuis l’exté-
rieur.Cela peut se faire par exemple en approchant
latéralement des guides àcristaux photoniques qui
permettent de faire entrer par couplage évanescent
de la lumière sans pour autant dégrader les capacités
de confinement de la cavité. En effet, plus le guide
d’accès est proche,plus la lumière entre facilement
dans la cavité mais plus les capacités de confinement
de la cavité sont réduites.Lalumière entrant par le
guide d’accès de gauche ne peut sortir par celui de
droite que si sa longueur d’onde est égale àlalon-
gueur d’onde de résonance de la cavité. Les cavités
réalisées avec ce type de dessin ayant des facteurs de
qualité pouvant atteindre deux millions,laprécision
sur la longueur d’onde,qui est proche de 1,55 µm,
doit être de l’ordre de plus ou moins un demi pico-
mètre*. On obtient ainsi un filtre optique planaire de
Dès1987, il aété montré théorique-
ment qu’ilétait possible d’interdirela
propagationdelalumière dansdes
matériauxdiélectriquesusuels grâce
àlacréationd’une périodicitéartifi-
cielle.Detels matériauxsontappelés
cristaux photoniques(CP)par analogie
avec lescristaux semi-conducteurs
caractérisés par unebandeinterdite
électronique découlantdelapériodici-
té cristalline. La propagationdes pho-
tons estinterdite lorsqueleur énergie
estsituéedansune plaged’énergies
ou de fréquencesappeléebandeinter-
dite photonique. En général, cette
bandeinterdite photonique apparaît
pour despériodesducristalvoisines
de la longueur d’onde de la lumière,
c’est-à-dire voisinesdequelquescen-
taines de nanomètresdanslecas de
la lumièrevisible.
Dans le mondedel’optique, lescris-
taux photoniquessontapparus comme
desgénéralisationsdes miroirsde
Bragg (Figuregauche). Connus depuis
la finduXIXesiècle, cesdernierssont
desempilementspériodiques dans
unedirection de l’espace de couches
diélectriquesd’indices de réfraction
différents.Ils possèdentune bande
interditephotonique quisemanifeste
par unetrèsforte réflectivité dansune
certaine gammedefréquencescorres-
pondantàlabandeinterdite.Detelles
structures sont aujourd’hui largement
utilisées dansles systèmesdetélé-
communicationspar fibres optiques ou
danslafabrication de filtresoptiques.
Étantassimilablesàdes cristaux pho-
toniques àune dimension, ilsneper-
mettentcependantlecontrôle de la
lumièreque dansune directionde
l’espace. Au contraire, lescristaux
photoniquestridimensionnels (Figure
droite) sont périodiquesdansles trois
directions de l’espace et permettent de
contrôlerlalumière totalement dans
cestrois directions.Cependant, leur
fabricationrelève,encoreaujourd’hui,
d’unegrandedifficultétechnologique:
il est, en effet, délicatderéaliserdes
structures dontlapériode danscha-
cunedes troisdirectionsdel’espace
estdeseulement quelques centaines
de nanomètres.
Un casdefigureintermédiaire estcelui
descristaux photoniquesbidimension-
nels,périodiques dansseulement deux
directions de l’espace (Figurecentre).
Lestechnologiesdegravure héritées
de l’industrie dessemi-conducteurs
permettent assezaisémentlaréalisa-
tion de structures ayantdes périodes
de quelques centainesdenanomètres
dansdeuxdirectionsdel’espace. Ces
cristaux photoniquesbidimension-
nels sont actuellement au cœur de
nombreuses recherches.Dans le cas
de l’optique, ilssontbiensouvent
constitués d’un réseaupériodiquede
trousd’air gravésautravers d’une
membrane suspendue dansl’air et
réalisée dansunsemi-conducteur.Ils
possèdentune bandeinterdite dans
le plan et se révèlent particulièrement
adaptés àlaréalisation de dispositifs
photoniquesetopto-électroniquesde
faiblesdimensions,enoptique inté-
grée planaire, tout en permettant un
contrôle accrudelalumière.
1Les cristaux photoniques
/figure
De gauche àdroite, vues schématiques de cristaux photoniques àune, deux
et trois dimensions. Gauche, miroir de Bragg. Centre, cristal photonique
bidimensionnel en approche membrane. Droite empilement de sphères de
type opale reposant sur un substrat.