Rapport annuel 2015 Adie Polynésie Raromatai – Tahiti – Moorea – Australes - Tuamotu Le microcrédit pour créer sa boîte 1 Remerciements L’équipe de l’Adie Polynésie remercie le soutien indéfectible et l’appui solide de nos fidèles partenaires : le Pays au travers du Ministère de la relance économique, de l'économie bleue, de la politique numérique, chargé de la promotion des investissements et la Direction des Affaires Sociales l’Etat au travers du Haut-Commissariat de la République le Contrat de ville, ex syndicat mixte en charge du contrat urbain de cohésion sociale la Mairie de Papeete la Mairie de Rangiroa la Polynésienne des Eaux la Banque Socrédo la Banque de Polynésie l’Agence française de développement la Caisse des dépôts et consignations. Merci également à nos sponsors : - dans le cadre de la Semaine du microcrédit de l’Adie : la Mairie de Papeete, la Mairie de Taiarapu Ouest, la Mairie de Papetoai, la Mairie de Uturoa, la Mairie de Rangiroa, la galerie Super U Taravao et la Brasserie de Tahiti. - dans le cadre du concours Cré’adie : l’entreprise Léon GROSSE, la Polynésienne des Eaux et la Banque de Polynésie. et à nos partenaires techniques : CCISM, CAGEST, Sofidep, Copy R. 2 Le mot de la Présidente Au cœur du combat pour l’emploi ! Soutenir la création d’entreprise, résister à la crise économique, participer à l’inversion de la courbe du chômage, favoriser la promotion sociale des personnes en difficulté d’insertion, les enjeux de 2015 étaient, une nouvelle fois, ambitieux dans un contexte toujours dégradé. Les équipes de l’Adie, salariées et bénévoles, ont su relever tous ces défis, réalisant une année exceptionnelle sur le triple plan de la croissance de l’activité, de la maîtrise du risque et du renforcement de l’accompagnement. En s’inscrivant dans la continuité de 2012, ces performances confortent une stratégie fondée sur le développement (doubler la production de microcrédits en 5 ans), sur l’impact économique (financer des micro-entreprises viables) et sur l’insertion (soutenir les personnes les plus éloignées de l’emploi). Les résultats opérationnels (+8% sur le microcrédit professionnel et +19% sur le microcrédit personnel) confirment la capacité de l’association à se mobiliser, grâce à un partenariat renforcé avec les prescripteurs (Pôle emploi, les Missions Locales, les BGE, les CCI et les Chambres de Métiers…). Ils illustrent aussi une capacité d’innovation (nouveau produit « Propulse » entre 6 000 et 10 000 euros, extension de la micro assurance et de la micro franchise solidaire) pour mieux répondre à la demande des créateurs. Ils témoignent enfin de la confiance de nos partenaires bancaires et institutionnels pour assurer le financement d’un encours qui s’est fortement accru. Mais le plus important réside sans doute dans les résultats de notre étude d’impact triennale présentée le 2 octobre 2013 à l’Assemblée nationale. Elle démontre la stabilité remarquable du taux de pérennité des entreprises financées et accompagnées, la fidélité à un public en exclusion sociale et financière, et surtout une augmentation de 5 points du taux d’insertion. Car telle est bien notre mission : nous adresser aux personnes en plus grande difficulté. Là est notre valeur ajoutée et notre complémentarité avec les autres réseaux d’accompagnement à la création d’entreprises. C’est d’ailleurs au nom de cette légitimité, et parce que nous pouvons prouver la réussite de nos créateurs quel que soit leur âge, leur sexe, leur origine ou leur niveau de formation, que nous avons été en pointe dans la défense du régime de l’auto-entrepreneur. Beaucoup d’énergie dépensée pour convaincre et pour sortir par le haut, grâce au travail de concertation approfondi mené par Laurent Grandguillaume. Ce ne sera pas du temps perdu si finalement la voie retenue par le législateur est d’élargir les mesures de simplifications plutôt que d’en restreindre le champ d’application. Nous le devons aux milliers de micro-entrepreneurs que nous finançons - plus de 200 chaque semaine - qui font le choix de se lancer dans la création d’activité pour échapper à la spirale du chômage et de la pauvreté. La Présidente Catherine BARBAROUX 3 Le mot de la Directrice L’Adie c’est plus qu’un financement, c’est de l’attention ! Grâce à la mobilisation de toutes les équipes, salariées, bénévoles, ainsi qu’à l’appui de nos partenaires, ce sont 758 personnes qui ont eu accès en 2015 à un microcrédit accompagné en Polynésie et ainsi, à la possibilité de concrétiser leur projet ou de poursuivre, voir développer leur activité. Pour l’année 2015, 800 emplois, sous forme d’activité personnelle, ont ainsi pu être créés ou maintenus en local. Ces bons résultats illustrent notre capacité à proposer une offre complète et unique sur toute la Polynésie où l’Adie est présente, de services de qualité dans les domaines de l’accompagnement et du financement des micro-entreprises. Face au contexte économique, la crise de l’emploi salarié, l’Adie fait le pari que la création d’activité est une voie privilégiée pour reprendre pied dans le monde du travail. L’ampleur de la tâche est encore grande, et l’association compte sur le soutien et l’engagement de ses partenaires pour continuer à faire valoir l’initiative économique tout en donnant les moyens aux polynésiens, qui n’en ont pas, de créer et de pérenniser leurs entreprises et donc leur emploi. Wendy MOU KUI Directrice régionale 4 L’Adie, le microcrédit accompagné Présentation générale L’Adie, Association pour le droit à l'initiative économique, est une association reconnue d’utilité publique qui aide les personnes n’ayant pas accès au marché du travail et au système bancaire classique à créer leur entreprise, et donc leur emploi, grâce au microcrédit et à un accompagnement adapté. Créée en 1989 par Maria Nowak, sur le modèle de la Grameen Bank développée au Bangladesh par Muhammad Yunus (prix Nobel de la paix 2006), elle est aujourd'hui présidée par Catherine Barbaroux. Idées fondatrices La micro-entreprise correspond aux besoins de la nouvelle économie et à l’évolution de notre société, durement frappée par la désindustrialisation, le travail précaire et le chômage. Les incertitudes liées au travail salarié viennent conforter le désir de la population de créer son propre emploi. Pour que toute personne voulant entreprendre puisse le faire, il faut permettre aux plus pauvres d’accéder à un capital de départ et donc au microcrédit. Les 3 missions de l’adie Financer les micro-entrepreneurs qui n’ont pas accès au crédit bancaire, et plus particulièrement les chômeurs et les allocataires des minima sociaux Accompagner les micro-entrepreneurs avant, pendant et après la création de leur entreprise pour en assurer la pérennité Contribuer à l’amélioration de l’environnement institutionnel du microcrédit, de la création d’entreprise et de l’insertion vers l’emploi 5 L’année 2015 en chiffres Depuis 2009 2 450 microcrédits 3 284 personnes accompagnées Activité crédit • • • • • • • • • Nombre de microcrédits accordés : 621 Nombre d’entreprises financées : 758 Nombre d’emplois créés ou maintenus : 800 Nombre de Prêts d’honneur accordés : 4 Nombre de microcrédit Rebondir accordés : 16 Nombre de microcrédit propulse accordés : 126 Nombre de clients actifs : 1 564 Taux d’impayés 2015 : 3,32% Sommes injectées dans l’économie : 314 967 097 XPF Activité accompagnement • • • • • Nombre de porteurs de projet accompagnés : 940 dont 733 clients Taux de pérennité des entreprises sur 2 ans : 70 % ; sur 3 ans : 58 % Taux d’insertion des créateurs1 : 84 % Nombre de permanents : 12 Nombre de bénévoles : 20 Pourcentage de micro-entrepreneurs en situation d’emploi à la date de l’enquête (créateurs dont l’entreprise est en activité et créateurs dont l’entreprise n’est plus en activité mais qui ont retrouvé un emploi ou créé une autre entreprise) par rapport au nombre total de personnes interrogées – tiré de l’étude d’impact réalisée par l’Adie national en 2013. 1 6 Qui sont les clients de l’adie ? Situation sociale Près de 56% des personnes accompagnées et financées par l’Adie sont issues du régime de solidarité du territoire. Ces personnes sont soit des sans emploi à la recherche d’un travail, soit des personnes ayant fait l’objet d’un licenciement économique, soit des personnes exerçants dans le secteur primaire. A l’opposé, 1/3 des clients n’ont aucune couverture sociale et 15% des personnes financées ont déjà une patente datant de moins d’un an. Faute de ressources financières et compte tenu d’une création récente de leur activité, l’accès à un prêt bancaire professionnel s’avère être difficile. En général, ils ont besoin d’un financement pour les aider à finaliser la mise en place de leur projet que ce soit par l’achat de matériel professionnel, de stock ou l’aménagement d’un local. Par ailleurs, 8% des clients Adie relèvent soit du régime des salariés soit du régime des retraités. Ils exercent une activité complémentaire pour arrondir leur fin de mois. Sur ce panel de clients, 44% sont mariés, 34% sont en concubinage, 19% sont célibataires, 2% sont veufs et 1% sont divorcés. Par rapport à 2014, la tendance s’est inversée. On constate une nette progression de la part des demandes faites par les hommes. 7 Les types de prêts Les microcrédits professionnels, de 10 000 à 715 000 XPF, représentent la majeure partie des financements réalisés. En 2015, le prêt moyen de ce produit financier s’élève à 411 575 XPF. 126 clients ont bénéficié d’un microcrédit propulse, d’un montant maximum de 1 200 000 XPF, permettant le financement d’entreprises de tailles plus importantes. 16 microcrédits rebondir (prêt à 0%) ont permis de débloquer des situations de grande précarité. En revanche, seulement 4 prêts d’honneur ont pu être décaissés, en raison d’un manque de ressources pour ce produit. 8 Ages et formations Peu de changements par rapport à 2014, la majorité des clients de l’Adie Polynésie appartient à la tranche 30-50 ans. Sur cette tranche d’âge, 60% ont des enfants en bas âge à charge. Dans la majorité des cas, le foyer familial est composé de plus de trois personnes. La part des créateurs de moins de 30 ans reste stable à environ un quart des clients. Le marché du travail n’arrive pas à répondre à ce vivier de demandeurs d’emploi. Face à cette pénurie d’offre, ce public est amené à créer leur propre emploi pour assurer leurs dépenses courantes et être autonome financièrement. Quant aux publics âgés de 50 ans et plus, leur retraite n’est pas suffisante pour vivre décemment. Ils sont obligés d’exercer une activité professionnelle pour avoir un revenu complémentaire. Contrairement à 2014, 2015 affiche une année morose pour tous les niveaux sociaux où l’emploi salarié recule aussi bien pour les diplômés que ceux qui savent à peine lire, écrire et compter. La catégorie d’âge de 30 à 50 ans est la plus touchée par ce phénomène où certains ont fait l’objet d’un licenciement économique ou bien d’autres qui accumulent plusieurs petits emplois pour survivre. 9 Répartition géographique L’Association poursuit son déploiement dans les archipels éloignés en ouvrant en novembre 2015 une nouvelle agence basée à Rangiroa afin de proposer un service de proximité aux habitants des atolls des Tuamotu du Nord. Par rapport à 2014, l’activité de l’Adie a doublé en 2015 notamment aux Iles Sous-Le-Vent suivi de près par les autres archipels. Ceci s’explique par une accentuation des permanences et une capacité à suivre les dossiers à distance malgré l’éloignement. 10 Secteurs d’activité L’Adie Polynésie continue ses actions auprès du secteur primaire au cours de l’année 2015, principalement via ses antennes des Tuamotu, des Australes et des Iles Sous-Le-Vent. Le secteur primaire se caractérise par des taux de remboursement très bons et une rentabilité avérée des activités. La part des services, de la restauration/petite hôtellerie, du bâtiment ont baissé par rapport à 2014 alors que les créations d’entreprises dans le secteur du commerce et de l’artisanat stagnent. 11 Fait marquant en 2015 Concours Cré’adie Grâce au concours de l’entreprise Léon GROSSE, la Polynésienne des Eaux et la Banque de Polynésie, Milada POHERUI (négoce de poissons), Terai TARAHU (construction de rame et iato), Béatrice TOGAKAPUTA (production/vente de cosmétiques) et Joseph PAHUATINI (production et élevage de bénitier) ont reçu chacun un prix de 120 000 XPF récompensant leur projet dans leur domaine respectif : accomplissement personnel, prix jeune, développement économique et le coup de cœur du jury dans le domaine du développement durable. 12 Quelques articles de presse 13 L’accompagnement délivré par l’Adie Les formations collectives Les porteurs de projet financés ou non par l’association ont accès aux formations collectives. Ces formations couvrent la conception du projet à son développement en passant par le choix du statut, la mise en place d’une démarche commerciale ou l’optimisation de l’organisation. L’accompagnement individuel Les clients de l’Adie intéressés par un suivi personnalisé peuvent s’inscrire dans deux parcours différents : l’accompagnement personnalisé, destiné au moins rassurés, ou l’adie contact, qui s’adresse à un public plus autonome. Les prestations spécifiques L’association propose également à ses clients un ensemble de prestations spécifiques : conseil en marketing, conseil juridique ou encore mise en relation avec des fournisseurs. L’équipe bénévole dispose également de spécialistes en agriculture et en hygiène, qui sont d’un grand secours concernant les aspects techniques et la réglementation de nombreuses activités. Une équipe au service des porteurs de projet 14 Partenariat Adie/Babyloan Babyloan, la solidarité par le prêt Créé en 2008, Babyloan est aujourd’hui le 1er site européen de prêt solidaire. Il permet aux internautes de prêter aux micro-entrepreneurs de leur choix dans une quinzaine de pays, et les aider ainsi à développer leur propre activité de subsistance. Développer une finance à visage humain Depuis sa création, Babyloan défend une microfinance sociale et inclusive. C’est pourquoi il a à cœur de sélectionner un panel de partenaires locaux - les institutions de microfinance (IMF) - à forte plus-value sociale dont l’Adie fait partie. Babyloan les aide au quotidien à remplir leur mission : répondre de manière durable aux besoins de financement des personnes exclues du système bancaire. Site : http://www.babyloan.org/fr/les-institutions-de-microfinance Portraits clients Adie/Babyloan Jeune homme âgé de 20 ans et père de famille, Manate vit de la pêche. N’ayant pas accès au prêt bancaire, il fait appel à l’Adie pour l’aider à acquérir un petit bateau aluminum d’occasion pour développer son activité. Il obtient un prêt de près de 526 000 XPF. Pour lui, il est important de pouvoir être autonome et assurer les besoins de son foyer. Patrick et sa concubine se sont lancés dans la restauration rapide en 2014. Pour démarrer leur activité, ils ont utilisé leurs fonds propres pour acquérir une roulotte, avoir un premier stock et commencer la construction d’un local de préparation. Ayant besoin de conseils, d’un stock supplémentaire et de finaliser leur laboratoire, ils ont contacté l’Adie. Ils ont obtenu un prêt de près de 507 000 XPF. 15 Les sources de refinancement des microcrédits Les partenaires de refinancement L’Adie fait appel à de nombreux partenaires pour refinancer ses microcrédits. Elle emprunte notamment aux banques pour re-prêter, la marge réalisée permettant ainsi de couvrir environ 20 % du budget de fonctionnement, les 80 % restant étant financés par le secteur public. Ce système permet d’être très économe en subventions publiques puisque pour 1 francs de subvention perçue, l’Adie Polynésie en injecte plus de 2 dans l’économie locale, sans compter l’ensemble des prestations d’accompagnement qu’elle ne facture pas à ses clients. 16 L’organisation de l’adie Polynésie Composition de l’équipe Wendy MOU KUI Tetuanui BALDYGA Directrice Régionale Responsable Administrative Vianney LEMAIRE Yoann CAPMAS Délégué Territorial ISLV, Australes et Tuamotu Délégué Territorial IDV Jasmine PRUVOST Raina TUPAIA Marilyne IKIHAA Conseillère agglo de Papeete Conseillère Moorea, Côte Est de Tahiti Conseillère îles SousLe-Vent Christine TETOPATATEMAHU Conseillère des Australes Célina POROI Tuarii EBB Heiva TEIHO Conseillère presqu’île Conseiller îles SousLe-Vent Conseiller des Australes Jonathan MARE Conseiller des Tuamotu du Nord Renaud FLEURY Conseiller des Tuamotu du centre est Une partie de l’équipe bénévoles en actions Les bénévoles de l’Adie Polynésie, aux côtés de l’équipe des salariés, ne sont pas inactifs, loin de là! Ils renseignent, accueillent, accompagnent, forment et conseillent très régulièrement les porteurs de projets qui font appel à l’Adie. Certains bénévoles participent aussi aux décisions d’attribution des microcrédits, d’autres à des visites sur le terrain … mais tous ont un rôle essentiel et ils savent toute la reconnaissance que nous en avons. 17 Les implantations L’Adie Polynésie dispose de 6 antennes basées à Papeete, Taravao, Uturoa, Tubuai, Hao et la dernière en date à Rangiroa ouverte fin 2015 ainsi que d’un réseau de permanences lui permettant de couvrir l’intégralité de l’archipel de la Société, une partie des Australes et des Tuamotu. 18 Les partenaires de l’Adie Polynésie Partenaires financeurs Partenaires bancaires 19 Les partenaires de l’Adie Polynésie Partenaires du concours cré’adie Partenaires de la Semaine du microcrédit Partenaires techniques 20 40 53 44 23 ASSOCIATION POUR LE DROIT A L’INITIATIVE ECONOMIQUE Avenue Maréchal FOCH – Impasse Liberty BP 40 558 Fare Tony – 98 713 Papeete – Tahiti E-mail : [email protected]