Les Risques chimiques L’équation du risque RISQUE = DANGER x OCCURRENCE • Le danger est ce qui menace la sûreté, l’existence d’une personne ou d’une chose • L’occurrence est la probabilité, l’éventualité de rencontrer le danger Risque Combinaison de la probabilité d’un dommage et de sa gravité Maîtrise des bases de données La connaissance d’un produit chimique nécessite la bonne maîtrise d’une terminologie relative aux propriétés physico-chimique pour : • Identifier le produit • le classer • évaluer les dangers ou phénomènes dangereux • Pouvoir le gérer en temps que déchet 2 / Il faut connaître aussi! Sur le plan toxicologique • • • • • • Le produit ou le polluant Dispersibilité Lixiviabilité Éco-toxicité Persistance Biodégradabilité Bio-accumulation • • • • • la problématique méthode de détection) Relation dose / effet Métabolisme Population sensible La synergie entre différents produits Identifier le produit Les noms et codes produits : • 1.1 Nom commun Ex Acétone Synonymes: Diméthylcétone , 2- propanone, b-cétopropane • 1.2 N° CAS Chemical Abstracts Services (CAS) www.cas.org. acétone : N° 67-64-1 • 1.3 N° EINECS European Inventory of Existing Chemical Substances). 100 196 substances chimiques http://ecb.jrc.it/existing-chemicals/ acétone : N°200-662-2 Identifier le produit 1.4 Code SMILES Simplified Molecular Input Line Entry Specification http://www.daylight.com/dayhtml/smiles/smiles-intro.html acide acétique O=C(O)C ; éthanol CCO ( CH3-CH2-OH) 1.5 INDEX :forme XXX-XXX-XX-X , ce numéro est attribué aux substances dangereuses (réglementation Européenne relative à la classification, l'emballage et l'étiquetage). ex éthanol : 602-002-00-5 • Important pour retrouver une molécule harmonisée dans l ’annexe 6 du règlement CLP La formule La formule : 1.5 Formule brute Ex: C3H6O 1.6 Formule développée Ex: acétone Les paramètres physico-chimques 2.1 Masse molaire 2.2 Point de fusion : vérification de la pureté ex Acétone Masse moléculaire 58,08 g∙mol Température de fusion 178,2 K (-94,9°C) Le caractère de la molécule ØHydrophobe ou hydrophile , ou les deux ? ØDéfinir les zones polaires et apolaires sur la structure ØSe baser sur le coefficient de partage et les forces d’interactions Liaisons de faibles énergies POLARITE et POLARISABILITE des liaisons et des molécules Considérons une liaison covalente simple entre 2 atomes hétéronucléaires. Si les atomes sont d'électronégativités différentes le barycentre des charges négatives et positives ne coïncident pas. La liaison est dite polarisée. C'est une polarisation permanente. Exemples Homonucléaire hétéronucléaire ELECTRONEGATIVITE • • • • • Concept introduit par PAULING en 1932. Tendance d'un élément, dont un atome est engagé dans une liaison covalente avec un atome d'un autre élément, à attirer les électrons de liaison. La polarité de la liaison est d'autant plus importante que la différence d'électronégativité est plus élevée. Les éléments sont classés selon une échelle d'électronégativité dont l'hydrogène sert de référence (2,1). L'électronégativité n'est pas une propriété invariable. Elle dépend de l'état de valence ( hybridation ) et de la charge atomique. Moment dipolaire MOMENT DIPOLAIRE L' état de polarisation d'une liaison est caractérisée par la valeur des charges et , mais aussi par le sens et la valeur de son moment électrique ou moment dipolaire. Ce moment dipolaire est défini par la relation : µ = q . d ou (q.q’.d) - q = Charge absolue portées par chacun des atomes en unités électroniques - d = Longueur de liaison en nanomètres Le moment dipolaire est exprimé en Debye. C'est une quantité vectorielle donc elle possède un sens, une direction et un module. INTERACTIONS ELECTROSTATIQUES LA LIAISON IONIQUE • • • · · · · · · · · Dans certains cas, deux atomes exercent des attractions tellement inégales sur les électrons périphériques que l'atome le plus électronégatif arrache complètement un électron à l'autre atome. Il n'y a pas partage des électrons, à l'inverse de la liaison covalente. Prenons par exemple le chlorure de sodium: le sodium (en bleu ) possède 11 électrons Il cède l’électron de valence à l'atome de chlore (en vert) qui possède initialement 17 électrons les deux atomes acquièrent dés lors des couches électroniques saturées (8 électrons) ce qui les stabilise le sodium a une déficience d'un électron, et porte ainsi une charge positive, c'est un cation inversement, le chlore qui porte une charge négative est un anion La liaison ionique est moins énergétique que la liaison covalente (de 60 à 100 kJmol-1) mais est la plus forte des liaisons non covalentes. INTERACTIONS ELECTROSTATIQUES Chlore en vert Sodium en violet NaCl en solution LA MOLECULE D'EAU • LA MOLECULE D'EAU EST : POLAIRE · Nature des liaisons: 2 liaisons de covalence · l'angle formé est de 104.5°. Il y a donc une hybridation 2s -2p dans l'oxygène pour former 4 nouvelles orbitales hybrides sp3; · comme la couche électronique comporte 6 électrons, deux d'entre eux forment les liaisons covalentes avec les 2 atomes d'hydrogène, alors que chacune des deux autres orbitales porte un doublet d'électrons non liants. • La molécule d'eau se présente donc comme un tétraèdre • Les propriétés électroniques et géométriques de la molécule d'eau ont une conséquence importante: dans la liaison covalente O-H, l'oxygène, qui est plus électronégatif que l'hydrogène, attire davantage les électrons et il se crée ainsi une dissymétrie dans la distribution des charges. • C’est un dipôle permanent Il s'ensuit que l'eau, bien qu'électriquement neutre, possède un moment dipolaire important (1.8 Debye = 6.1 10-30 coulomb.m). LA MOLECULE D'EAU ETABLIT DES LIAISONS HYDROGENE • · · Une conséquence capitale de la polarité de la molécule d'eau est l'attraction qu'elle exerce sur les molécules d'eau avoisinantes: l'atome d'hydrogène d'une molécule subit l'attraction de l'atome d'oxygène d'une autre molécule. Il s'établit une liaison hydrogène . dans une liaison hydrogène, l'atome d'hydrogène reste lié par covalence à son atome d'oxygène et une distance presque double le sépare de l'atome d'oxygène accepteur ; l'énergie d'une liaison hydrogène est d'environ 10 à 40 kJ.mol-1 alors que l'énergie de la liaison covalente O-H est d'environ 460 kJ.mol-1 la stabilité de la liaison hydrogène dépend de sa géométrie: elle sera d'autant plus stable que l'oxygène et l'hydrogène de la liaison O-H et l'oxygène accepteur seront colinéaires ; • L'eau peut former jusqu'à 4 liaisons hydrogène avec ses voisines (figure ci-contre) · l'atome d'oxygène d'une molécule accepte 2 hydrogènes et chaque groupe O-H sert de donneur d'hydrogène ; · à tout moment dans l'eau à 37 °C (température du corps humain), environ 15% des molécules forment quatre liaisons intermoléculaires dans des groupements dont la durée de vie est très courte 10-12 secondes FORCES INTERMOLECULAIRES • Dipôle permanent HCl hétéronucléaire Les autres forces Interactions dipolaires induites ( interactions de Debye ) • Une polarisation temporaire peut être générée par l'approche d'un réactif. • Polarisabilité : facilité avec laquelle un nuage électronique se déforme sous l'influence d'un champ électrique elle augmente lorsque la distance entre les électrons de la couche périphérique et le noyau augmente. ( Elle est à l'origine du caractère dur et mou des acides / bases ). Si un ion ou un dipôle est placé au voisinage d'une molécule apolaire non chargée, elle va déformer le nuage électronique de cette dernière. La polarisation de l'entité neutre dépend de sa polarisabilité et du champ polarisant provoqué par l'ion ou le dipôle. • • Interaction dipôle instantané-dipôle induit ( interactions de London ) • • • Des dipôles instantanés ( déséquilibres momentanés de la distribution électronique ) peuvent apparaître dans des molécules ne disposant pas de dipôle permanent. Ce dipôle instantané peut induire un dipôle dans les molécules voisines: ce sont les forces de London. Ces forces sont les plus faibles de toutes les forces d'attractions. Elles augmentent rapidement avec le volume moléculaire et le nombre d'électrons polarisables. Dans certaine molécule, le moment dipolaire est statistiquement nul. Cependant, à chaque instant la dissymétrie aléatoire du nuage électronique confère à la molécule un moment dipolaire instantané. Pendant leur brève existence, ces dipôles induisent d’autres dipôles autour d’eux avec lesquels ils interagissent. Ce sont ces forces qui expliquent que des substances apolaires puissent former des phases condensées. interactions de London Homonucléaire H2 Dipôles instantanés : ( déséquilibres momentanés de la distribution électronique ) Exemples Action d’un solvant Malgrès l'interaction de Van der Waals le solvant polaire va stabiliser le conformère décalé par rapport à l'anti. Les formes apolaires - conformère de µ =0 seront prépondérantes en solvant apolaire. Résumé Type d'interaction Force Fonction énergie-distance Liaison covalente Très forte Complexe, mais relativement longue portée Liaison ionique Très forte 1/r, portée relativement longue Ion- dipôle Forte 1/r2, courte portée Dipôle-dipôle Modérément forte 1/r3, courte portée Ion-dipôle induit Faible 1/r4, très courte portée Dipôle-dipôle induit Très faible 1/r6, portée extrémement courte Force de dispersion de London Très faible 1/r6, portée extrémement courte Les interactions ion-dipôle et ion-dipôle induit jouent un rôle important dans la chimie en solution: elles expliquent les energies de solvatation des électrolytes dans des solvants à polarité variable. L'interaction dipôle induit-dipôle induit explique la liquéfaction et la solidification des gaz rares . Analyse de cas D alanine : analyser les zones polaires /apolaires A commenter ! Les coefficients de partage Répartition liquide/ liquide log Kow ;quelques références : Benzène: 2.13 à Acétone :-0.24 Ethanol: -0.32 Répartition liquide/ solide Koc (Koc :coefficient de partage entre la M.O. du sol ou sédiment et l’eau) Kp (Kp Coefficient de partage eau / sol, sédiments ou matières en suspension) Comportement vis-à-vis de milieu aqueux q Solubilité dans l'eau (mg/L) la solubilité dans l'eau est la quantité maximale d'une substance (exprimée en grammes ou en moles) pouvant se dissoudre entièrement dans un volume donné d'eau pure. q Densité par rapport à l’eau Densité acétone 0,79 (liquide) Densité de l'eau=1000/1000= 1 La masse volumique de l'eau est 1000 Kg/m3 Rapport d’une masse d’une substance homogène à la masse du même volume d’eau pure à la température de 3.98°C ( rapport des masses volumiques) q Constante de Henry Répartition liquide /Gaz La constante de HENRY • Elle décrit la solubilité physique d'un gaz dans l'eau (loi de HENRY) c(X) = KH .p(X) La solubilité d’un gaz dans un liquide est proportionnelle à la pression partielle p du gaz au dessus du liquide (KH dépend de la température) Densité acétone 0,79 (liquide) Comportement de la molécule par rapport à L’air Pression de vapeur • Exprimée en Pascal (Pa), • La pression de vapeur peut aider à déterminer la mobilité d'une substance (la pression de vapeur augmente de manière exponentielle avec la température) Densité de vapeur • Cette donnée indique le nombre de fois que les vapeurs d'un produit sont plus lourdes ou plus légères que l'air (air = 1). Cette mesure est prise au point d'ébullition. Pression de vapeur d’un liquide et d’un gaz Produit Assez Produit volatil Peu volatil 1hpa à <à 1hPa 10hPa (1000ppm) Danger : concentration en vapeur Produit volatil > À 10 hPa (10000 ppm) Danger : Incendie Explosion Brûlures Intoxication par inhalation • • Le toluène a une densité de vapeur de 3,18. Donc à son point d'ébullition, ses vapeurs auront une forte tendance à rester au niveau du sol. L'alcool méthylique a une densité de vapeur de 1,1. Donc à son point d'ébullition, ses vapeurs se mélangeront facilement à l'air, puisque sa densité de vapeur est près de 1. Note. Le comportement des vapeurs n'est valable que pendant un laps de temps assez court et à une température voisine du point d'ébullition. Des éléments pour évaluer les dangers En terme incendie/ explosion Pression de vapeur • • Exprimée en Pascal (Pa), La pression de vapeur peut aider à déterminer la mobilité d'une substance (la pression de vapeur augmente de manière exponentielle avec la température) point d’éclair • grande importance pour caractériser la dangerosité d'une substance inflammable et explosible • Cette valeur est la température d'échauffement la plus basse d'un liquide inflammable, à laquelle il se forme un mélange vapeur/air inflammable • Le point d'éclair est le critère important retenu à prendre en compte pour: - le stockage - le transport vis-à-vis de la protection contre le feu - classer une substance comme "substance dangereuse". Produits inflammables Solvants • • • • • • • • Hydrocarbures aromatiques Solvants pétroliers Alcools Esters Cétones Ethers Ether de glycol Hydrocarbures halogénés phénoxyéthanol, un éther de glycol Produits inflammables L'éthanol à une température d'auto-inflammation de 365 °C et CS2 (110 °C). Produits Point éclair T° d’auto-inflammation - 18° 537° Alcool Etyl 13° 422° Benzène 11° 562° Butane gaz 405° Essence - 43° 280° 70° 260° 37,8° 229° Hydrogène gaz 585° Hydrogène sulfuré (H2S) gaz 260° Propane gaz 466° Acétone Gasoil Kérosène Si la température augmente, la zone d'inflammabilité grandit : la L.I.I. diminue et la L.S.I. augmente. Ceci est très important pour les substances volatiles. Les dangers d’une molécule üPhysiques : Identifié par la classification üSanté : Identifié par la classification üLors de sa décomposition par la chaleur , la variation de pression … üLors de mélanges incompatibles SGH05 SGH05 H 314 Des éléments pour évaluer les dangers En terme toxicité Bioconcentration • La bioconcentration se définit comme le résultat net de l’absorption, la distribution et l’élimination d’une substance dans un organisme dues à une exposition via l’eau. La mesure d’un facteur de bioconcentration (BCF) • La facteur de bioconcentration statique • Le facteur de bioconcentration dynamique • • • • Avec C poisson, la concentration dans le poisson (organisme test) en mg/kg, C eau, la concentration mesurée dans l’eau, en mg/L k1, la constante cinétique d’absorption de la substance à partir de l’eau en L/kg.j, k2, la constante cinétique d’élimination, en j-1 organisme test (le poisson). Des éléments pour évaluer les dangers En terme toxicité pour l’homme Evaluation des effets : Relation effet /dose Des valeurs limites d’exposition • La VME, valeur limite de moyenne d'exposition • La VLE, valeur limite d'exposition, • Dose létales DL ou CL (DL0 et DL50) • La PNEC doit représenter la concentration en dessous de laquelle un risque inacceptable ne doit pas survenir. Des éléments pour évaluer les dangers En terme toxicité Des éléments pour évaluer les dangers Persistance eau douce (et eau marine) • • Tous les phénomènes de dégradation de la substance dans les eaux pris en compte: biodégradation, photolyse, hydrolyse La persistance est souvent caractérisée par le temps de demi-vie (T½) de la substance (exprimé en jours). Persistance sol • demi-vie (T½) de la substance dans ce milieu • exprimée en jours Des éléments pour évaluer les dangers En terme toxicité Classification PBT (Persistent Bioaccumulable Toxic) Des éléments pour évaluer les dangers Biodégradation Selon la directive 67/548/CEE, une substance est considérée facilement biodégradable si les critères suivants sont vérifiés: Lors d'études de biodégradation sur 28 jours, les niveaux de dégradation ci après doivent être atteints 10 jours après le début de la dégradation pour respecter le critère de la fenêtre des 10 jours : • 70 % de dégradation pour les essais basés sur le carbone organique dissous.(COT) • 60 % de dégradation pour les essais basés sur la déperdition d'oxygène ou la production de CO2 Dans la base de données, ce champ ne propose qu’une estimation de la biodégradabilité de la substance. Cinq niveaux sont proposés : • Biodégradabilité facile • Biodégradabilité facile (critère de la fenêtre des 10 jours non rempli) • Biodégradabilité inhérente • Non biodégradable • ou le champ peut être laissé vide, en l’absence de donnée Des éléments pour évaluer les dangers Hydrolyse en fonction du pH • L’hydrolyse se traduit par la réaction d’un composé RX avec l’eau, Photolyse (dans l’eau) • Définition : Coupure d'une ou de plusieurs liaisons consécutive à une absorption de lumière: absorption des UV par la substance • zones supérieures des masses d’eau. • Absorption des UV par la substance. • variations saisonnières du flux lumineux • Cette grandeur s’exprime en jours : temps de ½ vie de la molécule. Photo oxydation • Principale cause de dégradation des substances dans la troposphère Le temps de ½ vie de la substance est exprimé en jours. RCHO → R. + .CHO ou H. + RCO. RCHO + O2 . →RCO.+HO2.