QUAND LA PHILOSOPHIE
S’INVITE AU COLLEGE
Jacqueline Grimaud professeur de philosophie
Marie-Françoise Châtre documentaliste collège
Cité scolaire Jean Puy
42300 Roanne
SOMMAIRE
Histoire d'une idée p 3
Une histoire à deux voix : documentaliste et professeur de philosophie
Affiche de l'action ; mars 2005
Atelier 1 éves de 3
ième
: les hommes et les femmes ou le concept
d’humanité p 8
Démarche et documents supports
Comptes rendus des séances par les intervenants : professeur de philosophie,
professeurs de lettres ; mai 2005
Atelier 2 éves de 3
ième
: L’idée de guerre juste p 18
Démarche et documents supports
Comptes rendus des séances par les intervenants : professeure de philosophie,
professeurs d'histoire-géographie; mai 2005
Atelier 3 éves de 6
ième
: Le loup ou la distinction entre le réel et
l’imaginaire p 31
Démarche et documents supports
Comptes rendus des séances par les intervenants : professeure de philosophie,
professeur de lettres ; février 2006
Atelier 4 éves de 3
ième
: La fonction des mathématiques : valeur de
l’abstraction p 43
Démarche et documents supports
Comptes rendus des séances par les intervenants : professeure de philosophie,
professeurs de mathématiques ; avril 2006
Le point de vue des élèves : p 55
"la philo c'est trop"
Bilan après une année d'existence p 61
Analyse des objectifs pédagogiques par le professeur de philosophie point de vue de la
documentaliste.
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Atelier Philo collège : histoire d'une idée
La voix de la documentaliste
Une naissance tout en douceur, en trois mois :
C'est par hasard que tout a commencé rencontre avec une collection (mi-
février 2005)
C'est une amie qui me fait découvrir les petits fascicules de la collection "Les goûters
philo" écrits par Brigitte Labbé (écrivain) et Michel Puech ( professeur de
philosophie à la Sorbonne) chez Milan. Ces livres viennent en appui d'un travail de
réflexion menée en classe primaire, est inscrite sa fille de 8 ans, sur les grandes
questions que les enfants se posent notamment sur la vie-la mort, la religion, les
guerres, les filles et les garçons….
Tiens, tiens, les deux exemplaires que je feuillette me paraissent très intéressants.
Je trouve ces petits livres bien rédigés, très accessibles et pertinents.
Et si j'en achetais pour enrichir la fonds documentaire du collège ? Préalablement, je
veux prendre l'avis d'un enseignant, spécialiste de la question, avec qui j'ai l'habitude,
non pas de travailler, mais d'échanger (l'avantage d'un cité scolaire regroupant
collège et lycée…), Jacqueline Grimaud.
Quelques jours plus tard, à la pause café, en salle des professeurs, un embryon
d'idée pointe le bout de son nez …
Comme je rencontre fréquemment ma collègue de philosophie, qui fréquente d'ailleurs
assidûment le CDI, je lui propose de "jeter un œil" sur les deux exemplaires que j'ai
récupérés. Spontanément, elle accepte.
Rapidement, son enthousiasme rejoint le mien. Bien sûr qu'il faut proposer cette
collection à nos collégiens. Mais toutes deux avions pressenti qu'on pouvait aller plus
loin…Pourquoi ne pas se servir de ce support pour mettre en place un atelier philo au
collège ? Un projet aux contours imprécis se dessine….
Ma collègue me parle d'un reportage qu'elle a vu relatant une expérience réalisée en
classe primaire… discussion s'ensuit à laquelle participent d'autres collègues présents
à ce moment. Tout ça est passionnant…Je vais en toucher deux mots à Monsieur
Apanon, Principal adjoint avec qui je travaille sur plusieurs actions.
Les représentants institutionnels adhèrent mais attention prudence…
Ce dernier trouve l'idée aussi très intéressante. C'est sur ses conseils, ses remarques
que les choses se précisent, prennent forme. Cet échange nous permet de finaliser
notre projet. L'idée d'un atelier qui s'adresserait aux élèves volontaires paraît
élitiste car seuls les meilleurs élèves seraient susceptibles d'être intéressés, les
plus en difficulté risqueraient de "s'auto-exclure". D'un commun accord, nous
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décidons qu'il faut intervenir dans la classe et se servir d'éléments du programme
comme fil conducteur de la réflexion philosophique.
Ma collègue de philosophie prend contact avec l'IPR de la discipline et lui présente le
projet ; elle souhaite en effet obtenir son aval car le risque est grand que cette
action soit considérée comme un" dévoiement" de la discipline.
Les collègues sans qui rien ne peut être réalisé, loin de trouver l'idée saugrenue,
sont aussi enthousiastes….
C'est d'abord aux professeurs de lettres de 3ième que nous nous adressons. Ceux ci
voient immédiatement comment peut s'intégrer une séance de "débat philosophique"
dans leur progression pédagogique ; ils travaillent en effet sur le thème de la place de
la femme dans la société et notamment sur l'inégalité homme-femme ; ils viennent
également d'aborder l'argumentation.
Les professeurs d'histoire-géographie adhèrent également rapidement, le thème
retenu est celui de la guerre qui occupe une place prioritaire dans le programme .
Nous contactons également la professeur de SVT qui serait susceptible d'intervenir
sur le thème de la vie-la mort, mais cette fois avec une classe de 6ième. Elle aussi est
partante.
J'achète alors une dizaine de livres de la collection. Je fais de la place sur mes
rayonnages et j'ajoute une étiquette "classe 100" ( philosophie pour les "pro" de la
classification Dewey) ; absence que je justifiais avec embarras aux "petits 6ième " lors
des séances de travail au CDI. ( eux ne manquaient pas de souligner cet "oubli").
Même M. Pellet, notre intendant, particulièrement impliqué dans la vie de
l'établissement s'intéresse au projet et participe parfois aux discussions, souvent
informelles, que nous avons au CDI.
On s'active, on recherche, on communique et on prépare les séances…
Nous élaborons alors , avec Monsieur le Principal, une affiche afin de communiquer à
tous les collègues le sens de cette intervention, ses objectifs, les personnes
impliquées, les classes concernées et le contenu. L'affiche est visible en salle des
professeurs.
Mon rôle s'arrête à cette étape de "communication" et de recherche. Plusieurs pages
internet concernant des actions menées en direction des élèves de primaire
nourrissent notre réflexion ( nous ne trouvons rien concernant une action menée en
collège). Nous notons des références bibliographiques et commandons des ouvrages.
Un important travail concernant l'intervention même est mené entre les professeurs
du collège et la professeure de philosophie.
Enfin, on programme et en mai, on se lance…
Nous parvenons à programmer quatre séances pour trois classes de 3ième ; pour
certaines, les élèves sont en demi groupe, pour d'autres, c’est impossible ( la fin de
l'année approche, il y a le brevet , l'épreuve de philo du bac..). Nous n'avons pas oubl
les 6ième mais pour plus de cohérence, nous privilégions un niveau pour cette année.
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La voix du professeur de philosophie
Genèse : Une discussion à propos des Goûters-philo de M. Puech. Nous échangeons
quelques impressions. M.F.CHATRE ma collègue documentaliste propose une commande
de quelques ouvrages. Nous évoquons la possibilité de faire quelque chose avec nos
collégiens… L’idée d’un projet commun se dessine… D’emblée, j’entrevois la nécessité
d’en tenir informé mon I.P.R. car je ne veux pas prendre le risque de
« brouiller » l’image de la discipline.
Avec ma collègue documentaliste nous évoquons la possibilité de débattre de
questions ou thèmes sur la base du volontariat. Les élèves souhaitant participer à un
atelier de réflexion philosophique en auraient ainsi l’occasion. Cette première
suggestion n’aura pas de suite car nous prenons conscience du risque d’élitisme. Rien
n’est donc décidé.
Lorsque ma collègue reçoit les fascicules des Goûters philo nous échangeons à
nouveau quelques propos. Cette fois M. Apanon principal du collège est présent. IL
nous demande de participer à une réunion afin de déterminer les enjeux pédagogiques
et d’évaluer les difficultés d’organisation du projet. Il me soutient dans mon souci de
rigueur et de transparence auprès de mon I.P.R. que je contacte sans tarder. Je lui
ferai d’ailleurs parvenir l’essentiel des documents du projet.
Nous soumettons notre idée à quelques collègues du collège. D’emblée, ils manifestent
un réel intérêt. Chacun est bien conscient que le projet va nous amener à travailler en
équipe. Cela va donc demander du temps en dehors de nos heures respectives. Mais
cela ne nous décourage pas. Nous avons tous très envie de tenter une nouvelle
expérience. Nous choisissons alors de faire porter nos efforts en direction des
troisièmes pour commencer… Avec mes collègues de français et d’histoire nous
retenons deux thèmes. Suite à un exercice en littérature, nous retenons la place des
femmes dans la société. En histoire, nous retenons la guerre qui tient une grande
place dans le programme des élèves de troisième.
Mise en place du projet : de l’idée à la réalisation.
Notre objectif : trouver une formule créant l’interdisciplinarité. Nous avons le souci
de nous fixer des objectifs pédagogiques. Dans ces ateliers, nous souhaitons
privilégier l’échange et l’approfondissement du cours. Les élèves sont amenés à
réinvestir leur cours ou leçon. Nous souhaitons que les élèves en difficulté trouvent
l’occasion de s’exprimer et de se valoriser dans une autre approche disciplinaire. Mes
collègues de français insistent sur l’entraînement à la démarche argumentative.
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