décidons qu'il faut intervenir dans la classe et se servir d'éléments du programme
comme fil conducteur de la réflexion philosophique.
Ma collègue de philosophie prend contact avec l'IPR de la discipline et lui présente le
projet ; elle souhaite en effet obtenir son aval car le risque est grand que cette
action soit considérée comme un" dévoiement" de la discipline.
Les collègues sans qui rien ne peut être réalisé, loin de trouver l'idée saugrenue,
sont aussi enthousiastes….
C'est d'abord aux professeurs de lettres de 3ième que nous nous adressons. Ceux ci
voient immédiatement comment peut s'intégrer une séance de "débat philosophique"
dans leur progression pédagogique ; ils travaillent en effet sur le thème de la place de
la femme dans la société et notamment sur l'inégalité homme-femme ; ils viennent
également d'aborder l'argumentation.
Les professeurs d'histoire-géographie adhèrent également rapidement, le thème
retenu est celui de la guerre qui occupe une place prioritaire dans le programme .
Nous contactons également la professeur de SVT qui serait susceptible d'intervenir
sur le thème de la vie-la mort, mais cette fois avec une classe de 6ième. Elle aussi est
partante.
J'achète alors une dizaine de livres de la collection. Je fais de la place sur mes
rayonnages et j'ajoute une étiquette "classe 100" ( philosophie pour les "pro" de la
classification Dewey) ; absence que je justifiais avec embarras aux "petits 6ième " lors
des séances de travail au CDI. ( eux ne manquaient pas de souligner cet "oubli").
Même M. Pellet, notre intendant, particulièrement impliqué dans la vie de
l'établissement s'intéresse au projet et participe parfois aux discussions, souvent
informelles, que nous avons au CDI.
On s'active, on recherche, on communique et on prépare les séances…
Nous élaborons alors , avec Monsieur le Principal, une affiche afin de communiquer à
tous les collègues le sens de cette intervention, ses objectifs, les personnes
impliquées, les classes concernées et le contenu. L'affiche est visible en salle des
professeurs.
Mon rôle s'arrête à cette étape de "communication" et de recherche. Plusieurs pages
internet concernant des actions menées en direction des élèves de primaire
nourrissent notre réflexion ( nous ne trouvons rien concernant une action menée en
collège). Nous notons des références bibliographiques et commandons des ouvrages.
Un important travail concernant l'intervention même est mené entre les professeurs
du collège et la professeure de philosophie.
Enfin, on programme et en mai, on se lance…
Nous parvenons à programmer quatre séances pour trois classes de 3ième ; pour
certaines, les élèves sont en demi groupe, pour d'autres, c’est impossible ( la fin de
l'année approche, il y a le brevet , l'épreuve de philo du bac..). Nous n'avons pas oublié
les 6ième mais pour plus de cohérence, nous privilégions un niveau pour cette année.