74 bâtitech 9-16 formation Questions et réponses sur la NIBT Know-how NIBT 34 En parcourant le précédent rapport annuel du CES (Comité Electrotechnique Suisse), on constate qu’il existe plus de 6300 normes dans le domaine des applications de l’électricité. En partant du câble/fil jusqu’aux dispositifs de coupure, en passant par les luminaires et les prises de courant, il semblerait que tout soit bientôt normalisé. En étudiant la NIBT, on constate qu’il existe beaucoup de références à d’autres normes ou de documents d’harmonisation. Est-il encore possible d’installer dans les règles de l’art, sans connaître toutes ces normes? Faut-il toujours prévoir les déclarations de conformité? Quelles sont les possibilités de s’orienter en cas de doute pour que les choses soient claires? Bien sûr: lisez simplement les questions et réponses ci-dessous et vous trouverez certainement des renvois à d’autres documents. David Keller, Pius Nauer Traduction: Pierre Schoeffel 1 Prise de courant CEE bleue pour circuits électriques 400 V? Dans une installation de chauffage à distance de taille importante, nous avons installé une ligne d’amenée pour une chaudière à mazout. Outre cette chaudière, on trouve encore un chauffage à copeaux de bois dans le même local. Nous avons réalisé la ligne d’amenée à partir de la distribution principale jusqu’à la prise de courant murale. Le choix de cette prise correspond à un modèle CEE 32 A «Bleu». «Bleu» pour la simple raison que le circuit n’est pas protégé par un dispositif de protection à courant différentiel-résiduel. Le circuit électrique est du type 3 × 400 V/230 V. Voilà que lors du contrôle de réception, le contrôleur a mis ce choix en cause et affirme que la prise de courant n’a pas le droit d’être en bleu. D’après son argumentation, les prises de courant CEE de couleur bleue ne sont admissibles que pour 200 V/250 V. Il n’existe pourtant pas d’autre prise de courant bleue dans tout le bâtiment. Cette prise n’est pas placée de manière à être accessible librement. Ne peut-on pas laisser cette prise telle quelle? (S. M., par e-mail) Je suppose que vous avez opté pour le type de prise bleu parce que le contact du conducteur de protection est positionné direction 9 h sur ce produit. Sur les prises de courant CEE rouges habituellement utilisées, l’emplacement du contact du conducteur de protection correspond à la direction 6 h. Ces prises de courant sont utilisables librement, dans la mesure où l’on ne prévoit pas une autre mesure telle que le verrouillage, etc. Par contre, il ne suffit pas de ne considérer que l’emplacement du contact du conducteur de protection. Le courant assigné, la tension nominale ainsi que la fréquence doivent bien entendu être concordantes. L’organe de contrôle a remis en cause à juste titre la prise de courant bleue que vous avez montée, parce que ce type présente une tension assignée de 250 V. Différents fabricants proposent aujourd’hui des prises noires ayant un contact pour le conducteur de protection direction 7 h. Pour ces types de produit, la tension assignée est de 500 V. Dans votre cas d’utilisation, elles sont autorisées. (pn) 2 Déclarations de conformité Nous avons reçu des armoires de toilette pour les salles de bain de la part du maître d’ouvrage et avons quelques doutes par rapport à la sécurité. Les bornes sont flottantes et ne sont pas montées de manière fixe. Nous sommes également étonnés par l’indice de protection IP 24 mentionné. Nous ne pouvons pas imaginer que le luminaire soit protégé contre les projections d’eau. Devons- Le sigle de sécurité suisse garantit la conformité aux normes (informations complémentaires sur www.esti.admin.ch/actuel) nous améliorer cela, ou quelle est la démarche à suivre? (R. F., par e-mail) Pour une armoire de toilette équipée de parties électriques (basse tension), il faut une déclaration de conformité, d’après l’ordonnance sur les matériels électriques à basse tension (OMBT). Le fabricant ou l’entreprise mettant le produit sur le marché s’en sert pour déclarer que le produit correspond aux exigences principales. Si une telle déclaration est mise à votre disposition, vous pouvez et devez vous fier au fait que le produit soit autorisé. Le fabricant déclare quelles sont les normes auxquelles le produit est «conforme». Dans la plupart des cas, sous cette rubrique de la déclaration, on trouve des références aux normes telles que EN 60558-1 ou équivalentes. Si l’on considère qu’il existe 6300 normes, juste dans le secteur électrotechnique, il est peu probable de connaître l’intitulé de toutes ces normes et également s’il s’agit des normes adéquates. Si vous avez des doutes, allez sur le shop online de electrosuisse (www.electrosuisse.ch), rubrique normalisation et dans la fenêtre de recherche, saisissez les numéros des normes citées. A l’issue de la recherche, vous disposerez d’une liste de tous les éléments se rapportant à ce numéro. Vous pourrez au minimum trouver le titre de la norme et vérifier ainsi si cette norme s’avère vraiment être pertinente. Par contre, cette déclaration de conformité ne doit pas vous être remise obligatoirement. Ce sont uniquement les autorités (chez nous, il s’agit de l’ESTI, l’Inspection fédérale des courants forts) qui sont habili- formation bâtitech 9-16 tées à la demander. C’est plus simple si le fabricant appose le sigle de sécurité suisse. Il garantit que le produit est conforme aux normes! Ce qu’il y a de positif, c’est que depuis quelque temps, vous pouvez trouver vous-même sur le site de l’ESTI, si le produit est habilité à mentionner le sigle de sécurité (www.esti.admin.ch/ actuel/Registre des autorisations valides du signe de sécurité). Par contre, si vous avez des doutes quant à la conformité aux normes, vous pouvez signaler cela à l’inspection des courants forts. Lors de défectuosités flagrantes tels que le manque d’une protection principale ou d’une protection en cas de défaut suffisante, vous n’avez pas le droit de raccorder le produit et de le mettre en service! (dk) 3 Renoncer à la protection contre les surcharges pour moteur RWA/EFC Dans une installation, nous avons raccordé un moteur EFC pour un clapet. Le moteur présente une puissance de plus de 500 W. D’après la NIBT, un tel moteur doit être protégé contre les surcharges. C’est la raison pour laquelle nous voulions monter un relais thermique. Par contre, le fabricant du moteur estime qu’il ne faut pas prévoir de protection contre les surcharges, parce qu’en cas de problème, l’homme est plus important que le moteur. Le clapet coupefumée doit donc fonctionner, même si le moteur subit une surcharge. Nous avons quelques doutes à ce sujet, d’autant plus que le fabricant du moteur n’a pas été en mesure de préciser à quel endroit de la norme on parle de renonciation à la protection contre les surcharges. Qu’en pensez-vous? (R. M., par e-mail) De manière générale, d’après NIBT 4.3.3.3.1 e), chez nous en Suisse, tous les moteurs de puissance supérieure à 500 W sont à protéger contre les surcharges. Dans la NIBT, au chapitre 5.6, on trouve des indications sous «Alimentation pour services de sécurité». Les Exutoires de Fumées et de Chaleur (RWA/EFC) sont également concernés par ce chapitre. Au chapitre 5.6.7.3 on indique effectivement que dans les circuits pour services de sécurité il est permis de renoncer à une protection contre les surcharges, dans la mesure où la défaillance de l’alimentation électrique peut présenter un risque plus important. Comme vous le constatez, il est effectivement possible de se passer de la protection contre les surcharges dans votre cas. La NIBT demande toutefois que l’apparition d’une surcharge soit surveillée et signalée. La solution consiste à installer un relais thermique pour ce type d’installation de moteur. Cela permet effectivement de signaler le déclenchement du relais thermique à l’aide d’une lampe de signalisation. (pn) 75