Know-how NIBT 34

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Questions et réponses sur la NIBT
Know-how NIBT 34
En parcourant le précédent rapport annuel du CES (Comité Electrotechnique Suisse), on constate
qu’il existe plus de 6300 normes dans le domaine des applications de l’électricité. En partant
du câble/fil jusqu’aux dispositifs de coupure, en passant par les luminaires et les prises de courant,
il semblerait que tout soit bientôt normalisé. En étudiant la NIBT, on constate qu’il existe beaucoup
de références à d’autres normes ou de documents d’harmonisation. Est-il encore possible d’installer
dans les règles de l’art, sans connaître toutes ces normes? Faut-il toujours prévoir les déclarations
de conformité? Quelles sont les possibilités de s’orienter en cas de doute pour que les choses soient
claires? Bien sûr: lisez simplement les questions et réponses ci-dessous et vous trouverez certainement
des renvois à d’autres documents.
David Keller, Pius Nauer
Traduction: Pierre Schoeffel
1
Prise de courant CEE bleue
pour circuits électriques
400 V?
Dans une installation de chauffage à distance de taille importante, nous avons installé une ligne d’amenée pour une chaudière
à mazout. Outre cette chaudière, on trouve
encore un chauffage à copeaux de bois dans
le même local. Nous avons réalisé la ligne
d’amenée à partir de la distribution principale jusqu’à la prise de courant murale. Le
choix de cette prise correspond à un modèle
CEE 32 A «Bleu». «Bleu» pour la simple raison que le circuit n’est pas protégé par un
dispositif de protection à courant différentiel-résiduel. Le circuit électrique est du type
3 × 400 V/230 V. Voilà que lors du contrôle
de réception, le contrôleur a mis ce choix en
cause et affirme que la prise de courant n’a
pas le droit d’être en bleu. D’après son argumentation, les prises de courant CEE de
couleur bleue ne sont admissibles que pour
200 V/250 V. Il n’existe pourtant pas d’autre
prise de courant bleue dans tout le bâtiment.
Cette prise n’est pas placée de manière à être
accessible librement. Ne peut-on pas laisser
cette prise telle quelle?
(S. M., par e-mail)
Je suppose que vous avez opté pour le
type de prise bleu parce que le contact du
conducteur de protection est positionné
direction 9 h sur ce produit. Sur les prises
de courant CEE rouges habituellement
utilisées, l’emplacement du contact du
conducteur de protection correspond à la
direction 6 h. Ces prises de courant sont
utilisables librement, dans la mesure où
l’on ne prévoit pas une autre mesure telle
que le verrouillage, etc. Par contre, il ne
suffit pas de ne considérer que l’emplacement du contact du conducteur de protection. Le courant assigné, la tension nominale ainsi que la fréquence doivent
bien entendu être concordantes. L’organe
de contrôle a remis en cause à juste titre
la prise de courant bleue que vous avez
montée, parce que ce type présente une
tension assignée de 250 V. Différents fabricants proposent aujourd’hui des prises
noires ayant un contact pour le conducteur de protection direction 7 h. Pour ces
types de produit, la tension assignée est
de 500 V. Dans votre cas d’utilisation,
elles sont autorisées.
(pn)
2
Déclarations de conformité
Nous avons reçu des armoires de toilette pour
les salles de bain de la part du maître d’ouvrage et avons quelques doutes par rapport à
la sécurité. Les bornes sont flottantes et ne
sont pas montées de manière fixe. Nous
sommes également étonnés par l’indice de
protection IP 24 mentionné. Nous ne pouvons pas imaginer que le luminaire soit protégé contre les projections d’eau. Devons-
Le sigle de sécurité suisse
garantit la conformité
aux normes (informations
complémentaires sur
www.esti.admin.ch/actuel)
nous améliorer cela, ou quelle est la démarche à suivre?
(R. F., par e-mail)
Pour une armoire de toilette équipée de
parties électriques (basse tension), il faut
une déclaration de conformité, d’après
l’ordonnance sur les matériels électriques
à basse tension (OMBT). Le fabricant ou
l’entreprise mettant le produit sur le marché s’en sert pour déclarer que le produit
correspond aux exigences principales. Si
une telle déclaration est mise à votre disposition, vous pouvez et devez vous fier
au fait que le produit soit autorisé. Le fabricant déclare quelles sont les normes
auxquelles le produit est «conforme».
Dans la plupart des cas, sous cette rubrique de la déclaration, on trouve des références aux normes telles que EN 60558-1
ou équivalentes. Si l’on considère qu’il
existe 6300 normes, juste dans le secteur
électrotechnique, il est peu probable de
connaître l’intitulé de toutes ces normes
et également s’il s’agit des normes adéquates. Si vous avez des doutes, allez
sur le shop online de electrosuisse
(www.electrosuisse.ch), rubrique normalisation et dans la fenêtre de recherche,
saisissez les numéros des normes citées.
A l’issue de la recherche, vous disposerez
d’une liste de tous les éléments se rapportant à ce numéro. Vous pourrez au
minimum trouver le titre de la norme et
vérifier ainsi si cette norme s’avère
vraiment être pertinente. Par contre, cette
déclaration de conformité ne doit pas
vous être remise obligatoirement. Ce
sont uniquement les autorités (chez
nous, il s’agit de l’ESTI, l’Inspection fédérale des courants forts) qui sont habili-
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tées à la demander. C’est plus simple si le fabricant appose le sigle de sécurité suisse. Il garantit
que le produit est conforme aux normes! Ce
qu’il y a de positif, c’est que depuis quelque
temps, vous pouvez trouver vous-même sur le
site de l’ESTI, si le produit est habilité à mentionner le sigle de sécurité (www.esti.admin.ch/
actuel/Registre des autorisations valides du signe
de sécurité). Par contre, si vous avez des doutes
quant à la conformité aux normes, vous pouvez
signaler cela à l’inspection des courants forts.
Lors de défectuosités flagrantes tels que le manque d’une protection principale ou d’une protection en cas de défaut suffisante, vous n’avez pas
le droit de raccorder le produit et de le mettre en
service!
(dk)
3
Renoncer à la protection contre les
surcharges pour moteur RWA/EFC
Dans une installation, nous avons raccordé un moteur EFC pour un clapet. Le moteur présente une
puissance de plus de 500 W. D’après la NIBT, un tel
moteur doit être protégé contre les surcharges. C’est
la raison pour laquelle nous voulions monter un
relais thermique. Par contre, le fabricant du moteur
estime qu’il ne faut pas prévoir de protection contre
les surcharges, parce qu’en cas de problème, l’homme
est plus important que le moteur. Le clapet coupefumée doit donc fonctionner, même si le moteur subit
une surcharge. Nous avons quelques doutes à ce sujet, d’autant plus que le fabricant du moteur n’a pas
été en mesure de préciser à quel endroit de la norme
on parle de renonciation à la protection contre les
surcharges. Qu’en pensez-vous? (R. M., par e-mail)
De manière générale, d’après NIBT 4.3.3.3.1 e),
chez nous en Suisse, tous les moteurs de puissance supérieure à 500 W sont à protéger contre
les surcharges. Dans la NIBT, au chapitre 5.6, on
trouve des indications sous «Alimentation pour
services de sécurité». Les Exutoires de Fumées et
de Chaleur (RWA/EFC) sont également concernés par ce chapitre. Au chapitre 5.6.7.3 on indique effectivement que dans les circuits pour services de sécurité il est permis de renoncer à une
protection contre les surcharges, dans la mesure
où la défaillance de l’alimentation électrique
peut présenter un risque plus important.
Comme vous le constatez, il est effectivement
possible de se passer de la protection contre les
surcharges dans votre cas. La NIBT demande
toutefois que l’apparition d’une surcharge soit
surveillée et signalée. La solution consiste à installer un relais thermique pour ce type d’installation de moteur. Cela permet effectivement de signaler le déclenchement du relais thermique à
l’aide d’une lampe de signalisation.
(pn)
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