Date: 04.03.2017 Tribune de Genève SA 1211 Genève 11 022/ 322 40 00 www.tdg.ch Genre de média: Médias imprimés Type de média: Presse journ./hebd. Tirage: 37'339 Parution: 6x/semaine N° de thème: 844.003 N° d'abonnement: 844003 Page: 26 Surface: 35'046 mm² 1786 Une future pianiste et compositrice naît à Genève Caroline Butini a composé des oeuvres pour pianoforte encore jouées aujourd'hui est parfois surnommée la Clara Schumann genevoise, par allusion à cette artiste allemande qui fut l'une des rares pianistes et compositri- écrits - est François-Charles Mansui, son contemporain. Celui-ci avait vécu à Genève de 1807 à 1812. Ce maître français du clavier figure sur une gravure avec le titre de pianiste et compositeur de Monseigneur le duc d'Angoulême, qui n'était autre que le gendre de feu le roi Caroline But i Caroline BoissierBoissier-But £doando loi Louis XVI. Une artiste chez les aristocrates Le père de Caroline Butini encourageait les activités musicales de sa fille. Il réunissait volontiers chez lui un public admira- tif du talent de la jeune pianiste. Elle ces ayant accédé à la noto- jouait donc dans un cadre privé, comme il seyait à une demoiselle de la haute riété au XIXe siècle. A la différence de la femme du grand société. Dans ce milieu aristocratique, Robert Schumann, Caroline Butini n'était Caroline Butini se montrait rétive aux pas issue d'un milieu entièrement tourné mondanités et se plaisait moins dans les vers la musique. Son père à elle était bals que devant son pianoforte ou en la médecin et ne jouait d'aucun instrument. compagnie de son bien-aimé grand-père En outre, Caroline Butini n'appartenait Butini, médecin comme son fils. Mais elle était fort jolie et les jeunes pas à la même génération que Clara Schugens lui tournaient autour. Ce fut Auguste mann. Elle était la contemporaine du père de celle-ci, le professeur de piano Boissier qui la conquit en 1807. Ils partageaient l'amour de la musique, le jeune Friedrich Wieck. Son enfance et sa jeunesse s'étaient déroulées au XVIIIe siècle homme étant un bon violoniste et un à Genève, dans le foyer de Pierre Butini et collectionneur de cet instrument. Ce fut lui qui fit donner pour la première fois à de sa femme, Jeanne-Pernette Bardin. Genève, non sans peine, l'ouverture de Tannhiiuser de Richard Wagner. Quand La musique gagne Genève Dans les dernières années du siècle qui Franz Liszt vint ici en 1835, les Boissiervit naître la pianiste, la république calvi- Butini lui demandèrent des leçons pour niste faisait enfin bon accueil à la musi- leur fille Valérie. La production musicale de Caroline que. L'organiste Marc-Théodore Bourrit recensait en 1791 à Genève «vingt et un Boissier-Butini serait oubliée des Genemaîtres de musique - clavecin, violon, vois si le CD d'Edoardo Torbianelli, maîguitare, harpe, basse, contrebasse, cor de tre italien du pianoforte, n'était venu en La pochette du premier CD de Caroline Boissier-Butini, édité par VDE GALLO en 2014. Edoardo Torbianelli interprète au pianoforte les oeuvres de la compositrice genevoise. DR chasse et chant -, quatre maîtres de danse rappeler la qualité. Il contient deux sonates, deux caprices et une sonatine, celet six professeurs de dessin»*. Cette prolifération de maîtres de musi- le-ci dédiée à la fille de l'auteure, Valérie que exerçant chacun dans son coin, et Boissier, future comtesse de Gasparin. avec des compétences variées, devait plus tard donner l'idée aux mélomanes de la place de créer une institution qui sera le Conservatoire. Celui-ci ne commencera d'exister qu'en 1835, un an Pregny-Chambésy compte Caroline Butini parmi ses résidents de marque, car elle vécut et mourut dans cette com- mune, où son mari Auguste Boissier avait acquis en 1817 la propriété du Rivage. avant le décès de Caroline Boissier-Bu- Benjamin Chaix * Cité par Corinne Walker dans «Le tini. Le seul professeur qu'on lui connaisse pinceau et l'archet: les arts à Genève au - car elle n'en cite pas d'autre dans ses XVIIIe siècle», Editions Slatkine, 2012. Observation des médias Analyse des médias Gestion de l'information Services linguistiques ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, case postale, 8027 Zurich Tél. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Réf. Argus: 64490367 Coupure Page: 1/1