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Dossier
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Bulletin Infirmier du Cancer Vol.6-n°2-avril-mai-juin 2006
Étape 3 : Simulation « réelle »
de la balistique de traitement
– médecin/manipulateur,
exécution et vérification du
traitement
Cette étape a pour but de vérifier s’il y a concordance
entre la simulation virtuelle proposée et le traitement
réel du patient. Au simulateur, le patient est remis en
position de traitement et centré grâce à des dispositifs
de laser sur son nouvel isocentre (point de concordance
des faisceaux) de traitement. Des images radiogra-
phiques des champs d’irradiation sont réalisées et com-
parées aux images de référence issues de la dosimétrie.
À l’issue de cette étape, la position et la balistique
proposées sont validées pour le patient. Lors de la pre-
mière séance de traitement ainsi qu’une fois par semaine
en moyenne, des clichés de contrôle sont réalisés grâce
au système électronique d’imagerie haute énergie dis-
ponible sur chaque appareil de traitement. Cette ima-
gerie embarquée appelée imagerie portale permet la
vérification de la position du patient sur la table de trai-
tement (figure 10).
Les logiciels associés à ce système d’imagerie per-
mettent de recaler l’image de référence et l’image de
contrôle et calculent, à partir des repères osseux du
patient, les décalages à effectuer pour retrouver la posi-
tion de référence du patient adoptée lors du passage au
scanner. Ces images sont disponibles via le réseau et
peuvent être validées par le médecin si le manipulateur
estime qu’il y a un souci de repositionnement. Lorsque
les images de contrôle initial sont validées, le traitement
débute. L’irradiation est conditionnée à l’accord entre
les paramètres initiaux et ceux réalisés, ce qui évite les
erreurs aléatoires de recopie durant le traitement.
Prise en charge des effets
secondaires du traitement
Durant une irradiation conformationnelle pour un
cancer de la prostate, le patient est exposé à deux types
d’effet indésirable irritatif aigu (rectite et cystite aiguës)
dont l’intensité est corrélée à l’importance du volume
traité, d’où la nécessité de rechercher la balistique la plus
épargnante possible.
La rectite aiguë survient quelle que soit la technique
balistique utilisée vers la 4esemaine de traitement. Elle
reste d’intensité modérée à faible si la radiothérapie est
conformationnelle au-delà d’une dose de 70 Gy délivrée
sur la prostate. Elle reste également faible à modérée si
la modulation d’intensité est utilisée au-delà de 74 Gy.
Elle se manifeste par une accélération du transit, des
diarrhées, des sensations d’hémorroïdes et la présence
de glaires. Des traitements symptomatiques peuvent être
prescrits (antispasmodiques, plâtre digestif, ralentisseur
du transit) ainsi que des mesures d’hygiène diététiques
(régime alimentaire, hydratation).
La cystite radique aiguë se manifeste de façon
conjointe à la rectite et dépend du volume de vessie inté-
gré au volume PTV traité. Elle reste d’intensité modérée
même en cas d’escalade de la dose mais reste dépen-
dante du choix technique utilisé pour la balistique des
faisceaux en cas de dose élevée (> 74 Gy). Elle se mani-
feste par une pollakiurie plus ou moins intense ainsi
qu’une dysurie et des brûlures urinaires au-delà de 70
Gy. Comme pour la rectite, le traitement fait appel à une
bonne hydratation.
Au-delà du traitement, la récupération fonctionnelle
de ces effets est rapide sur une quinzaine de jours en
moyenne. Par la suite des effets secondaires tardifs (après
le sixième mois) peuvent se manifester mais sont dépen-
dants de la dose délivrée et du volume traité.
Quels patients pour une dose
d’irradiation supérieure
à 70 Gy ?
La prise en charge thérapeutique du cancer de la
prostate est réalisée par la chirurgie, la curiethérapie et
la radiothérapie externe. Les résultats publiés [1] en tech-
nique conventionnelle donnent des taux de contrôle
local de 40 à 80 % à 5 ans pour une dose délivrée de
65 à 70 Gy. Grâce aux progrès techniques pour la déli-
mitation de la balistique par l’utilisation du scanner, la
radiothérapie conventionnelle a été remplacée par la
radiothérapie conformationnelle avec ou sans modula-
tion d’intensité.
L’irradiation du cancer de la prostate retrouve une
corrélation entre la dose délivrée et l’effet antitumoral
(définition de l’effet-dose [2]). Si on considère la défini-
tion commune des groupes à risque de progression
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