Les Grecs donnent une seconde chance à Tsipras.
Alliance de la carpe et du lapin
M. Tsipras avait signé ce plan sous la contrainte, comme un pis-aller, explique-t-il depuis, pour
éviter au pays une sortie de l'euro.
L'ambiance très sage à son QG de campagne, qui n'a pas drainé dimanche soir de nombreux
supporteurs comparativement à janvier, contrastait avec le sourire radieux affiché sur scène par
le leader de 41 ans. Car, et c'est son deuxième pari gagné, il va pouvoir en outre reconstituer
exactement la même alliance que lors de son premier mandat, souvent décrit par les analystes
comme l'alliance de la carpe et du lapin, avec les Grecs Indépendants (ANEL), un parti de
droite souverainiste dont la plupart des sondages prédisaient qu'il n'accéderait pas au
parlement. Les autres aspirants à entrer dans une coalition, le parti centriste To Potami ("la
Rivière"), créé en 2014 par un ancien journaliste de télévision, Stavros Theodorakis, et le
Pasok, le parti socialiste autrefois puissant, ont pris acte que M. Tsipras n'avait pas besoin
d'eux, et se sont déclarés dans l'opposition.
Les projections donnent 145 sièges à Syriza et 10 à ANEL (contre 149 et 13 dans le Parlement
sortant), soit 155 sur 300 dans le nouveau Parlement.
Débarrassé de fortes personnalités.
De surcroît, et c'est le troisième pari gagné par M. Tsipras, Unité populaire, qui rassemble les
députés dissidents du Syriza, n'a pas réussi à trouver assez d'électeurs pour entrer au
parlement. Ces frondeurs étaient opposés à l'accord européen du 13 juillet.
"Je ne comprends pas, s'interroge à haute voix Kostas, 19 ans, je pense que les gens ont eu
peur car tout le monde est opposé à ces nouvelles mesures qui vont désintégrer la société ".
M. Tsipras est ainsi débarrassé de personnalités aussi fortes que l'ancien ministre de l'Energie
Panayiotis Lafazanis, favorable à un retour à la drachme, ou l'ex-présidente du Parlement, la
pasionaria Zoé Konstantopoulou, qui prônait de ne pas rembourser la dette du pays.
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