Ce mardi 30 juin, les banques du pays sont restées fermées. La Grèce va manquer un
paiement de 1,5 milliard d'euros au FMI, un évènement exceptionnel, que les créanciers
devraient pourtant relativiser, alors que des tractations semblent avoir repris à cinq jours
d'un référendum crucial.
"Comment payer le FMI demain, alors que les banques ont été menées à l'asphyxie?",
s'est interrogé lundi soir à la télévision le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, ajoutant
toutefois: "Dès qu'ils décident de lever l'asphyxie, ils seront payés".
La Grèce avait normalement jusqu'à 22h00 GMT pour payer, mais elle ne le fera pas,
sauf miracle. Des experts du dossier confirmaient lundi qu'il n'y a dans les caisses qu'à
peine de quoi boucler les salaires et pensions du mois, et en tout cas plus rien pour le
FMI.
Le ministre des Finances lui-même, Yanis Varoufakis, ne s'est pas embarrassé de
fioritures mardi, confirmant en coup de vent à des journalistes qui lui demandaient si le
FMI serait payé, que "non", avant de filer vers son bureau.
Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a estimé mardi sur France 2 qu'un
défaut grec mardi vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI) serait "sans grande
conséquence".
Sur la même ligne, il y a 15 jours, l'agence de notation Standard & Poor's (S&P) avait
rappelé qu'un non-paiement d'un État auprès de ses créanciers publics, comme le Fonds
monétaire international (FMI), la Banque mondiale ou une banque centrale, n'est pas à
proprement parler un défaut.
Il n'en reste pas moins que c'est un évènement exceptionnel. Or, présenté ces derniers
mois comme un risque terrible pour la Grèce, ce non-paiement - qui a au moins le mérite
pour les Grecs de démontrer l'absurdité d'une situation où les créanciers ne peuvent pas
être payés s'ils ne donnent pas à la Grèce de quoi les payer - passe désormais au
second plan.
"Il n'est dans l'intérêt de personne de jouer la surenchère", estimait Domenico Lombardi,
ancien membre du conseil d'administration du FMI, avant le référendum de dimanche, au
cours duquel les Grecs sont invités par le gouvernement de gauche radicale à dire "non"
aux dernières propositions des créanciers du pays (UE, FMI, BCE).
Reprise de contacts
Les Européens espèrent bien un "oui", faisant monter la pression sur les électeurs
grecs, en disant que la vraie question était un "oui" ou "non" à l'euro, auquel ils tiennent
en grande majorité.
Lundi soir, Alexis Tsipras a voulu relativiser la portée du vote. Pour lui, un "non" servira
seulement à ce que la Grèce soit "mieux armée" pour la suite des négociations,
sous-entendant que ce "non" ne marquerait pas une rupture de ces dernières.
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