Thème 1 – La Terre dans l’Univers, la vie et l’évolution du vivant Génétique et évolution Les populations de moustiques face aux insecticides organophosphorés : un exemple de sélection naturelle On parle de sélection naturelle quand la fréquence de certains variants phénotypiques dans une population est modifiée en fonction d’un paramètre environnemental qui exerce une pression sélective (= un choix parmi les variants). Deux conditions doivent être réunies pour parler de sélection naturelle : - Existence de variations phénotypiques au sein de la population (variations concernant la forme, la physiologie ou le comportement) déterminées par des variations alléliques de certains gènes. - Existence d’une relation entre les variations phénotypiques et la survie et/ou l’aptitude à la reproduction des divers phénotypes dans un milieu exerçant une pression sélective. A partir de l’étude des documents, montrez que la modification des populations de moustiques dans les zones traitées aux insecticides organophosphorés depuis 1968 s’explique par le jeu de la sélection naturelle. - Quels sont les variants phénotypiques au sein de la population de moustiques ? Quel est le déterminisme génétique de ces variants ? Quel est le paramètre environnemental qui effectue une pression sélective ? Expliquez enfin l’évolution de la population de moustiques dans la zone traitée aux insecticides depuis 1968. Document 1 : étude phénotypique des populations de moustiques actuelles Localités % de survivants Dans la zone traitée par les insecticides de l'ordre de 85% organophosphorés depuis 1968 Dans la zone voisine non traitée par les de l'ordre de 10% insecticides organophosphorés. *dose standard : dose considérée comme efficace en 1968 Le tableau ci-contre donne des indications sur la sensibilité des moustiques à une dose standard* d'insecticide organophosphoré dans deux localités. Les moustiques résistants supportent une concentration d'insecticide jusqu'à 1000 fois supérieure à la dose standard. Document 2 : comparaison de la production d'estérase chez des moustiques sensibles et des moustiques résistants aux insecticides organophosphorés. Les estérases sont des enzymes naturellement produites par tous les moustiques : elles dégradent les insecticides organophosphorés. Les protéines de moustiques ont été séparées par électrophorèse. Les estérases apparaissent sous forme de taches dont la taille est proportionnelle à la quantité d'enzyme. Les moustiques 10, 19, 23, 24, 26, 29, et 31 sont des moustiques résistants ; les autres sont des moustiques sensibles. Document 3 : la variabilité des génomes rencontrés chez les moustiques Il existe 2 gènes A et B situés sur le même chromosome, qui codent respectivement pour l'estérase A et l'estérase B, toutes deux actives.