DOI : 10.1684/med.2009.0460
THÉRAPEUTIQUES
Samy Babai
Hélène Brocvielle
Hervé Le Louet
Guy Sonna
Laure Thomas
CRPV Henri Mondor
pharmacovigilance.
henri-mondor@
hmn.aphp.fr
Brèves de pharmacovigilance
Métoclopramide
et grossesse :
données rassurantes
Le métoclopramide est l’antiémétique le plus souvent
prescrit pour lutter contre les nausées et vomisse-
ments au cours de la grossesse. Une équipe israé-
lienne a mené une étude observationnelle entre jan-
vier 1998 et mars 2007 sur 3 548 femmes exposées
au métoclopramide durant le 1er trimestre la gros-
sesse [1].
Les résultats montrent que la prise de métoclopra-
mide n’est pas significativement associée à un risque
d’effet indésirable grave affectant la mère ou l’enfant.
En effet, aucune différence n’a été observée entre les
malformations congénitales majeures survenues dans
la population des femmes exposées versus femmes
non exposées. De même, les autres événements tels
que petits poids à la naissance, accouchements pré-
maturés ou décès périnataux, ne sont pas significati-
vement plus fréquents.
Ces informations confortent les données d’innocuité
déjà publiées à propos de la prescription du métoclopra-
mide au cours du premier trimestre de la grossesse.
Mots clés : grossesse, vomisssements.
Référence :
1. Matok I, Gorodischer R, Koren G, Sheiner E, Wiznitzer A, Levy A. The safety
of metoclopramide use in the first trimester of pregnancy. N Engl J Med.
2009;360:2528-35.
Isotrétinoïne orale
et grossesses
La survenue d’une grossesse au cours d’un traitement
par isotrétinoïne ou dans le mois qui suit son arrêt
comporte un risque très élevé de malformations ma-
jeures chez le fœtus (anomalies du système nerveux
central, dysmorphies faciales, fentes palatines, anoma-
lies de l’oreille externe, anomalies oculaires, cardiovas-
culaires, du thymus et des glandes parathyroïdes).
En France, environ 100 000 patients (dont autant de
femmes que d’hommes) sont traités chaque année
par de l’isotrétinoïne. Près de 45 % des patients sont
âgés de 14 à 19 ans. Malgré la mise en place d’un
programme de prévention des grossesses, l’incidence
des grossesses exposées à l’isotrétinoïne augmente.
Aussi, les conditions de prescription et de délivrance
des spécialités contenant de l’isotrétinoïne ont été re-
vues.
Un carnet-patiente sera prochainement mis à disposi-
tion. Il rappelle les conditions du programme de pré-
vention des grossesses et sera remis à la patiente
avant de débuter le traitement. Un exemplaire de l’ac-
cord de soins et de contraception signé par la patiente
y sera conservé. Pendant le traitement et 1 mois après
son arrêt, les patientes doivent présenter ce carnet à
chaque consultation et lors de chaque délivrance du
médicament. Il est demandé au prescripteur d’y re-
porter la date et les résultats des tests de grossesse
effectués par la patiente. La délivrance d’isotrétinoïne
doit se faire au plus tard 7 jours après la prescription
et au vu du carnet de suivi complété.
En cas de grossesse survenant pendant le traitement
par isotrétinoïne, celui-ci doit être immédiatement ar-
rêté. La patiente doit être adressée à un médecin spé-
cialisé en tératologie.
Mots clés : acné, grossesse.
Référence :
Afssaps. Lettre aux professionnels de santé : Isotrétinoïne orale. Renforcement
du Programme de Prévention des Grossesses et rappel sur la survenue éven-
tuelle de troubles psychiatriques. Mai 2009.
Pergolide dans la maladie
de Parkinson
Le pergolide est un agoniste dopaminergique indiqué
dans la maladie de Parkinson. Une enquête réalisée
par trois Caisses Régionales d’Assurance-Maladie
montre que ce traitement reste encore prescrit en pre-
mière intention et que la surveillance échographique
cardiaque n’est pas correctement réalisée : suite à une
enquête de pharmacovigilance de 2004 mettant en
évidence un risque accru d’atteinte valvulaire cardia-
que, des recommandations de prescription et de
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surveillance ont été mises en place. L’utilisation du pergolide
a été restreinte en réservant :
sa prescription : aux seuls neurologues ;
– son administration : en seconde intention aux seuls pa-
tients n’ayant pas répondu aux autres traitements agonistes
dopaminergiques et sans antécédent de valvulopathie cardia-
que ou de fibrose.
La surveillance échographique consiste à réaliser la première
échographie cardiaque 6 mois après l’instauration du traite-
ment puis tous les 6 à 12 mois chez tous les patients traités.
Depuis juin 2008, l’EMEA recommande de ne pas dépasser
la posologie de 3 mg/j. Nous rappelons que ces valvulopa-
thies sont un effet fréquent et qu’aux États-Unis, ce médi-
cament a été retiré du marché en mars 2007.
Mots clés : échographie, Parkinson.
Référence :
Commission Nationale de pharmacovigilance du 24 mars 2009.
Méprobamate comprimé :
changement de conditionnement
En raison de nombreuses intoxications volontaires au mépro-
bamate (Equanil®), mettant en jeu le pronostic vital, la taille
du conditionnement de ce traitement a été modifiée :
de 30 à 10 comprimés pour la spécialité dosée à 400 mg ;
de 30 à 20 comprimés pour la spécialité dosée à 250 mg.
Nous rappelons que la seule indication du méprobamate
comprimé est l’aide au sevrage chez les sujets alcoolo-dé-
pendants lorsque le rapport bénéfice/risque des benzodiazé-
pines ne paraît pas favorable.
Mots clés : intoxication, tranquillisant.
Référence :
Afssaps. Equanil®250 mg comprimé enrobé, Equanil®400 mg, comprimé enrobé sécable :
modifications importantes de l’autorisation de mise sur le marché.
Montélukast : effets
indésirables psychiatriques
Le montélukast sodique, antagoniste des récepteurs des leu-
cotriènes (Singulair®), est indiqué dans le traitement préventif
de l’asthme induit par l’effort ainsi que dans le traitement
curatif des asthmes persistants légers à modérés insuffisam-
ment contrôlés par les autres traitements.
La FDA informe les professionnels de santé de la possible
survenue de troubles neuropsychiatriques à type d’agitation,
d’agression, d’anxiété, de cauchemars, d’insomnies, d’hallu-
cinations, de dépressions et de tentatives de suicide [1]. Plu-
sieurs observations mentionnant ces effets psychiatriques
concernent de jeunes enfants. Ces effets régressent rapide-
ment à l’arrêt du traitement mais peuvent réapparaître lors
de sa réintroduction.
Santé Canada a également communiqué sur la survenue de
troubles suicidaires chez les patients traités par ce produit
(tableau1) [2].
En France, ces effets indésirables sont mentionnés dans le RCP
du produit mais restent assez peu connus des prescripteurs.
Mots clés : asthme, trouble neuropsychiatrique.
Références :
1. FDA. 12 Jun 2009. Sur http://www.fda.gov/Drugs/DrugSafety/PostmarketDrugSafetyIn-
formationforPatientsandProviders/DrugSafetyInformationforHeathcareProfessionals/
ucm165489.htm.
2. Bulletin canadien des effets indésirables. 2009;19:1-2.
Tableau 1. Résumé des déclarations reliées aux pensées et comportements suicidaires et autres effets indésirables (EI) psychiatriques
soupçonnés d’être associés avec le montélukast et reçus par Santé Canada entre la date de la mise en marché au Canada (1997) et le 31
janvier 2009
Effets* Nbre de déclarations EI gravesEffet positif lors
de l'arrêt
du médicament
Effet positif lors
de la réintroduction
du médicamentß
Tentative de suicide 2 2 ND ND
Idées suicidaires ou
d'automutilation
11 11 8 1
Autres (reliées à la
dépression, l'hostilité
ou la psychose)
29 14 19 4
Total 42 27 27 5
ND = non disponible.
*Terminologie fondée sur le Medical Dictionary for Regulatory Activities (MedDRA).
La loi et le règlement sur les aliments et drogues définissent un EI grave comme «une réaction nocive et non intentionnelle à une
drogue qui est provoquée par toute dose de celle-ci et qui nécessite ou prolonge l'hospitalisation, entraîne une malformation congé-
nitale ou une invalidité ou incapacité persistante ou importante, met la vie en danger ou entraîne la mort ».
Nombre de déclarations ayant signalé une résolution de l’EI après l’arrêt du montélukast ou une réduction de la dose.
§Nombre de déclarations ayant signalé la réapparition de l’EI après la reprise du traitement de montélukast.
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