brigitte sandrin berthon Rennes 090610

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Diabète éducation de langue française
L’éducation thérapeutique :
pourquoi, avec qui, comment ?
Rennes, 9 juin 2010
A propos des questions
posées en atelier…
Dr Brigitte Sandrin-Berthon
1- Education thérapeutique :
quelle finalité ?
• Ce qu’en dit la Haute Autorité de santé (2007)
• « L’éducation thérapeutique vise à aider les patients à acquérir
ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au
mieux leur vie avec une maladie chronique.
• Elle comprend des activités organisées, y compris un soutien
psychosocial, conçues pour rendre les patients conscients et
informés de leur maladie, des soins, de l’organisation et des
procédures hospitalières, et des comportements liés à la santé
et à la maladie. Ceci a pour but de les aider (ainsi que leurs
familles) à comprendre leur maladie et leur traitement, collaborer
ensemble et assumer leurs responsabilités dans leur propre
prise en charge dans le but de les aider à maintenir ou améliorer
leur qualité de vie. »
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
1- Education thérapeutique :
quelle finalité ?
• Ce qu’en dit la Haute Autorité de santé (2007)
• « Les finalités spécifiques de l’éducation thérapeutique sont :
• l’acquisition et le maintien par le patient de compétences
d’autosoins (soulager les symptômes, adapter les doses de
médicaments, réaliser des soins, modifier son mode de vie,
impliquer son entourage…)
• la mobilisation ou l’acquisition de compétences
d’adaptation (se connaître, avoir confiance en soi, gérer ses
émotions, prendre des décisions, se fixer des buts…) »
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
1- Education thérapeutique :
quelle finalité ?
• Ce qu’en dit le rapport Saout/Charbonnel/Bertrand
(2008)
• « L’éducation thérapeutique vise à rendre le malade plus
autonome par l’appropriation de savoirs et de compétences afin
qu’il devienne l’acteur de son changement de comportement […]
avec l’objectif de disposer d’une qualité de vie acceptable. »
• Ce qu’en dit la loi Hôpital Patients Santé Territoires
(2009)
• « L'éducation thérapeutique s'inscrit dans le parcours de soins du
patient. Elle a pour objectif de rendre le patient plus autonome en
facilitant son adhésion aux traitements prescrits et en améliorant
sa qualité de vie. »
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
1- Education thérapeutique :
quelle finalité ?
• Récapitulons
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Conscientisation et information
Compréhension
Acquisition de compétences
Adhésion aux traitements prescrits
Changement de comportement
Collaboration
Responsabilisation
Gestion de sa vie
Qualité de vie
Autonomie
• Et s’il s’agissait simplement d’aider les patients à
prendre soin d’eux-mêmes ?
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
2- Quelle relation soignant/soigné ?
• La « participation mutuelle » de Szasz et
Hollender
• Pas d’autonomie sans réciprocité
• « Agis en toutes circonstances de façon à cultiver l’autonomie
d’autrui et la tienne se développera de surcroît. » Malherbe JF
• Si, par son action éducative, le soignant parvient à promouvoir
l’autonomie de la personne malade, sa rencontre avec le patient
lui permettra de progresser lui-même sur le chemin de
l’autonomie. L’éducation se fera dans les deux sens.
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
2- Quelle relation soignant/soigné ?
• Comment se déroule la rencontre entre le
patient et le soignant ?
• Que font-ils l’un et l’autre ?
• De quelle nature sont les savoirs qui
s’échangent ?
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
2- Quelle relation soignant/soigné ?
• Le patient fait le récit de sa vie avec la maladie
• Dévoile ses émotions, ses représentations, ses
questionnements
• Le soignant écoute de manière non sélective
• Cherche à comprendre le point de vue du patient
• S’applique à reconnaître ses propres émotions, ses
propres jugements spontanés
• Un savoir d’humanité
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
2- Quelle relation soignant/soigné ?
• Le soignant oriente le patient vers des sources
d’information
• Où il pourra trouver des éléments de réponse aux
questions qu’il se pose
• Le patient cherche, tâtonne, se documente
• Oriente parfois le soignant vers de nouvelles sources
d’information
• Un savoir scientifique
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
2- Quelle relation soignant/soigné ?
• Le patient utilise, expérimente le savoir qu’il a
acquis
• Le soignant valide les conditions de l’expérience
• Engrange les résultats de l’expérience du patient
• Forge, au fil du temps et des patients qu’il rencontre,
sa propre expérience
• Un savoir d’expérience
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
2- Quelle relation soignant/soigné ?
• C’est en parcourant ces différents niveaux de
savoir (d’humanité, scientifique, d’expérience)
que le soignant et le patient s’éduquent en
réciprocité et gagnent en autonomie. En
élaborant progressivement des réponses à la
situation de crise créée par la maladie, en
prenant des décisions concertées, ils créent
ensemble de nouveaux savoirs, nés de leur
rencontre singulière.
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
3- Comment prendre en compte
les besoins des patients ?
• En établissant un diagnostic éducatif ?
• Celui-ci ne repose-t-il pas trop souvent sur la seule
expertise des professionnels ?
• Par analogie au diagnostic médical, ne risque-t-il pas
d’être posé une fois pour toutes ?
• Influence-t-il toujours les activités proposées au
patient ?
• Quand il se présente sous la forme d’un
questionnaire, favorise-t-il l’expression authentique
des patients ?
• Pour prendre soin d’eux-mêmes, les patients n’ont-ils
besoin que de développer des compétences ?
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
3- Comment prendre en compte
les besoins des patients ?
• Et si l’on réalisait plutôt des bilans éducatifs
partagés…
• qui viennent rythmer la démarche de soins dans la
durée
• au cours desquels il s’agit toujours d’évaluer ensemble
et de convenir
• Ecouter de façon non sélective
• Accueillir les émotions du patient tout en reconnaissant ses
propres émotions
• Entendre les préoccupations du patient, lui faire part de ses
préoccupations de soignant
• Découvrir avec le patient les démarches, les activités, les
solutions… qui l’aideront à mieux prendre soin de lui-même
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
3- Comment prendre en compte
les besoins des patients ?
• Bilan éducatif partagé plutôt que diagnostic
éducatif
• Attitude d’empathie plutôt qu’attitude d’expertise
• Amorce d’un nouveau mode relationnel plutôt que
première étape d’une démarche de soin
• Invitation au récit plutôt qu’utilisation d’un
questionnaire
• Respect de la complexité plutôt que classification
nosographique
• Construction commune de solutions plutôt que
prescription d’un programme d’éducation
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
4- Une démarche au long cours ?
• 15 millions de malades chroniques en France
• Selon l’OMS, ils devraient tous bénéficier
d’éducation thérapeutique
• L’éducation thérapeutique ne peut pas être
assurée par les seuls établissements
hospitaliers
• Elle devrait s’exercer au plus près des lieux de
vie et de soins des patients
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
4- Une démarche au long cours ?
• Changer d’échelle
• Tirer enseignement des multiples expérimentations et
installer un dispositif généralisé et pérenne
• Forfait annuel d’éducation thérapeutique pour les malades
chroniques (évaluation des besoins, plan d’action
personnalisé)
• Financement des temps de concertation, de coordination, de
formation et des systèmes de partage d’informations (pour
une éducation thérapeutique « multi professionnelle,
interdisciplinaire et intersectorielle », HAS, 2007)
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
4- Une démarche au long cours ?
• Inverser la perspective
• Prendre en compte ce qui se fait ou pourrait se faire
dans les soins de premier recours et utiliser les
programmes hospitaliers en deuxième intention,
comme un recours spécialisé
• Médecin traitant premier acteur de l’éducation thérapeutique
et coordonnateur
• Reconnaissance de plusieurs modalités d’implication des
professionnels de proximité, assortie d’obligations de
formation
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
4- Une démarche au long cours ?
• Raisonner par territoire
• Favoriser une offre cohérente de services sur un
territoire plutôt que la juxtaposition de dispositifs
différents conçus pathologie par pathologie
• Au niveau de chaque région : schéma d’organisation et plan
de développement de l’éducation thérapeutique
• Soutien aux formations réunissant les professionnels de
santé d’un même territoire dans toute leur diversité
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
4- Une démarche au long cours ?
• Elargir la formation des professionnels de
santé
• Pour les médecins (2ème cycle) : formation à l’écoute,
à la relation d’aide, à l’approche centrée sur le
patient…
• sur la base d’un cahier des charges national
• avec prise en compte dans l’examen national classant
• Pour tous les professionnels de santé : stage dans un
service, un réseau, une association ou auprès d’un
professionnel qui pratique l’éducation thérapeutique
• Modalités d’évaluation adaptées à la nature de ces
enseignements (mises en situation)
• Thème prioritaire de formation continue
B. Sandrin-Berthon, Juin 2010
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