
1. Synthèse de l’étude
L’économie résidentielle est entrée dans le vocabulaire courant depuis plusieurs
années, grâce notamment aux travaux pionniers de Laurent Davezies. Elle fait
l’objet, notamment dans les territoires ruraux, de jugements extrêmement tranchés.
Pour les uns, il s’agit de l’avenir du monde rural, dès lors que l’agriculture est
résiduelle, du moins en termes de population occupée. Pour les autres, il s’agit d’une
« fausse économie », qui entretient l’illusion de l’activité, alors qu’elle n’est alimentée
que par des revenus venant de l’extérieur, et donc renforce la dépendance du
territoire.
Dans ce travail, avec le service étude du SGAR de Midi-Pyrénées, nous n’avons pas
pris parti ; nous ne sommes ni pour, ni contre l’économie résidentielle (bien au
contraire). L’économie résidentielle, autrement dit, la présence, dans un territoire, de
personnes porteuses de revenus qui proviennent d’activités menées ailleurs que
dans ledit territoire, est un phénomène réel. Notre propos n’est ni d’en faire
l’apologie, ni le procès, mais de le comprendre, ou du moins de participer à sa
compréhension et à celle des conséquences qu’il entraîne.
Cette étude a cherché à identifier le poids de l’économie résidentielle dans les pays
de Midi-Pyrénées, à comprendre la manière dont les acteurs du développement local
en tiennent compte et, éventuellement, l’utilisent comme un levier pour le
développement.
L’étude a enfin permis de rencontrer différents « entrepreneurs résidentiels » qui
permettent de cerner le nouveau visage de l’économie rurale, autant, sinon mieux
que l’approche statistique.
Définitions
La richesse d’un territoire infra national (ce que l’on appelle la « base économique »)
provient de deux sources :
- les revenus de la production de biens et de services que les agents économiques
localisés dans le territoire « vendent » à l’extérieur ; on parle alors de base
« productive ».
- les revenus liés à la résidence dans le territoire de personne qui n’y travaillent pas,
mais qui sont susceptibles de dépenser : il s’agit principalement des retraités, des
résidants actifs dans d’autres territoires et des touristes.
L’ensemble de ces revenus (productifs+résidentiels) détermine un niveau de
demande potentielle, qui, à son tour alimente des activités domestiques, tournées
vers la satisfaction des besoins de la population résidante, qu’elle travaille, ou non,
dans le territoire considéré.
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