
La réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) en cancérologie (RCP)
TH 725 • JANVIER-FÉVRIER 2011
spécialiste d’organe.
Dans notre RCP, les oncologues et radiothérapeutes
et l’anatomopathologiste sont présents dans tous les
cas, le chirurgien dans 90 % des cas. Le pharmacien
est également présent à 80 % des réunions.
L’absence de certains spécialistes, notamment dans le
cas de RCP dites « générales », peut nuire à la qualité
de la proposition, ce d’autant plus que la personne
qui a inscrit le dossier n’est pas présente à la réunion.
La présence du médecin généraliste référent s’avére-
rait importante pour connaître le vécu et les souhaits
du patient, mais nous n’avons pu à ce jour réaliser ce
souhait (horaire de la réunion, distance kilométrique,
démographie médicale).
Cette notion de quorum « qualitatif » a eu pour consé-
quence la création de RCP spéciques et spécialisées
(soins palliatifs, oncogériatrie) et de RCP de « dossiers
difciles » pour répondre à certaines questions le plus
souvent « hors référentiels » (Encadré 2). La notion
de RCP de recours s’est très vite présentée et nous
adressons désormais systématiquement les dossiers
des sarcomes et des tumeurs neuro-endocrines à ces
réunions régionales. Les dossiers d’hématologie sont
quant à eux discutés au sein du réseau d’hématologie
régional Hématomip depuis cinq ans.
Les pièces essentielles du dossier
La connaissance ou la méconnaissance de pièces
essentielles à la réalisation de la RCP donnent ou
pas de la « valeur » à la proposition thérapeutique
(Encadré 3). L’état physiologique (OMS) est essentiel
pour mettre en place la chimiothérapie par exemple.
Des pathologies associées peuvent contre-indiquer
un type d’hormonothérapie ou certaines molécules
de chimiothérapie. L’absence d’un bilan complet d’ex-
tension avant la réunion peut amener à une mauvaise
stratégie : quelle décision prendre ? le bilan sera-t-il
réalisé ? qui le lira ? y aura-t-il une autre présentation
en réunion ? Les antécédents cancérologiques peuvent
inuer sur la proposition thérapeutique. L’allongement
des délais de prise en charge voire des « erreurs »
décisionnelles trouvent dans ces documents oubliés,
méconnus ou occultés une partie de leur origine.
Sont également indispensables des précisions sur
l’acte opératoire et le compte rendu histologique
(chirurgie en marges saines ou non, nombre de gan-
glions dans un curage, situation de ces ganglions…).
La tolérance et l’observance de traitements antérieurs
sont des facteurs inuant la proposition.
Encadré 1
Organisation des réunions de concertation
pluridisciplinaire à Rodez
• RCP hebdomadaire et générale.
• Dont une par mois en visioconférence avec d’autres sites
(encadré 2).
• Fiche informatisée et remplie par des médecins (Oncomip).
• Procédure mise en place par le 3C avec un minimum de ren-
seignements.
• Courrier adressé le lendemain matin aux praticiens du pa-
tient (délai + diffusion des informations).
• Quorum minimum présent.
• Discussion et proposition validée dans la foulée si :
- référentiel : quelle que soit la qualité du quorum ;
- hors référentiel : en présence d’un quorum « qualitatif ».
• Double de la che RCP dans le dossier médical unique du
centre hospitalier.
Encadré 2
Autres réunions de concertation pluridisciplinaire
créées en raison de la multiplicité des acteurs
et pour des dossiers spéciques
• À Figeac (mensuelle)
• Par visioconférence avec Villefranche (mensuelle)
• Sur les dossiers difciles (mensuelle)
• En oncogériatrie, par visioconférence avec le réseau régio-
nal (mensuelle)
• Pour les soins palliatifs, avec l’équipe de soins de support
(mensuelle)
Participation active des cancérologues à neuf RCP par mois
Encadré 3
Pièces dont l’absence ou l’incomplétude
a un impact sur la qualité de la RCP
• État OMS
• Co-morbidités
• Bilan d’extension complet
• Informations histologiques : génotypage,
marqueurs tumoraux…
• Thérapeutiques cancérologiques antérieures
Tableau I - Importance du quorum
Avantages
d’un quorum adéquat
Inconvénients
d’un quorum « insufsant »
• Dossier complet
• Pièces essentielles présentes
• « Qualité» de la proposition
• Diminution des délais de
prise en charge ultérieure
• Manque de mentions souvent es-
sentielles : état OMS, souhait du
patient…
• Méconnaissance de co-morbidités
ou de médicaments associés
• Délai accru
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