454 tères suivants : ne prend pas le Gram, liquéfie la gélatine, ne

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454
SÉANCE
DU 20 J U I L L E T
1931
tères suivants : ne prend pas le Gram, liquéfie la gélatine, ne dégage pas
de mauvaise odeur. Quant au Wisconsin rust, il serait dû au Baderium
melleum, différent aussi de la bactérie que j'ai observée.
J e n'attache aucune importance à l'identification, difficile, d'ailleurs,
des bactéries pathogènes des végétaux, car je demeure convaincu que
souvent elles ne sont pas spécifiques, mais de simples saprophytes devenues parasites à la faveur de conditions prédisposantes, défavorables
pour le végétal. Les conditions dans lesquelles les maladies précédentes
ont déjà sévi, t a n t en Amérique qu'en Grèce et dans le Lot-et-Garonne,
où le printemps a été très pluvieux, en 1931, viennent à l'appui de cette
assertion. Rien d'étonnant dès lors à ce que ces trois maladies dont il
vient d'être question, qui présentent des symptômes très voisins,
puissent être occasionnées par trois bactéries différentes.
Certains auteurs admettent que le mal se transmet par la semence et
recommandent sa désinfection dans le formol à 2 pour 1.000 pendant
15 minutes ou le sublimé corrosif à 1 pour 1.000 ; le sublimé aurait, pour
Clinton et Me. Cormick, l'inconvénient de tuer un certain nombre de
semences. D'autres préconisent la désinfection du sol par la vapeur
avant les semis. Si le premier traitement est facilement réalisable, il n'en
est pas de même du second, car la désinfection du sol est pratiquement
impossible quand il faut traiter des surfaces assez importantes.
Les deux traitements qui viennent d'être indiqués montrent bien que
l'on ne sait d'où vient l'infection. Sans nier la contamination du Tabac
par les graines, ce que je ne me permettrais pas, faute d'observations
personnelles, elle exige quelques réflexions. Il ne saurait être question,
semble-t-il, que de contamination externe, la graine hébergeant à sa
surface les bactéries ; mais d'où viennent celles-ci ? Elles peuvent tout
aussi bien infecter directement les feuilles ; si, au contraire, on veut
parler de contamination interne, comme dans le cas du charbon du blé,
la désinfection externe est sans effet et, la graine une fois semée, ses bactéries, déjà dans l'embryôn, émigrent tout naturellement dans le jeune
pied de Tabac.
J'adopterais plutôt l'idée d'une contamination par le sol. Elle n'a rien
qui doive surprendre, si l'on veut bien se rappeler que les semis de tabac
se font dans des jardins très riches en matière organique et que la culture
de cette plante exige des terres très fertiles, recevant une fumure abondante, t a n t organique que minérale ; on conçoit qu'un pareil milieu soit
essentiellement favorable à la vie et à la multiplication des bactéries. Le
sol serait infesté de ces organismes qui, quand les conditions les favorisent tout en défavorisant le Tabac, pénètrent dans les feuilles, soit
directement par leurs propres moyens, en empruntant les stomates, soit
par l'intermédiaire d'insectes, pucerons ou autres. Une fois installées
dans la feuille, les bactéries y provoquent les symptômes signalés plus
haut et se répandent rapidement dans toute la plante.
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