Rameau-Richter Project - Opéra national du Rhin

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Création
Rameau-Richter
Project
2009-2010
Dossier pédagogique
Département jeune public
En deux mots
À l’instar du début de la saison passée, à nouveau trois œuvres, trois chorégraphes.
Mais cette fois, nous avons fait appel à deux compagnons de route du Ballet de l’Opéra national du Rhin qui
viennent y créer régulièrement : Lucinda Childs et Jo Strømgren. Le troisième, Garry Stewart, venu des antipodes,
est un habitué du Théâtre de la Ville. Sa danse musclée et joyeuse proposera un pendant sensible à l’humour du
norvégien et à l’introspection mathématique de l’amie américaine.
Tous trois se retrouvent autour des talents de la compagnie, rompus à leurs styles si spécifiques, ou avides de
découvertes déjantées avec des créations tous azimuts dans lesquelles les danseurs feront preuve une fois de
plus de leur incroyable versatilité.
Création
Songs from Before
Chorégraphie Lucinda Childs
Musique Songs from Before
de Max Richter
Création française
Suite
Chorégraphie Jo Strømgren
Musique Suite en la
de Jean-Philippe Rameau
Création
© Alain Willaume
Un-Black
Chorégraphie Garry Stewart
Musique Huey Benjamin
d’après Jean-Philippe Rameau
Création
Rameau-Richter
Project
Création
Songs from Before
Chorégraphie
Lucinda Childs
Musique
Songs from Before de Max Richter
Décors et costumes
Bruno de Lavenère
Lumières
Christophe Forey
Création française
Suite
Chorégraphie et lumières
Jo Strømgren
Musique
Suite en la de
Jean-Philippe Rameau
Piano
Maxime Georges
Costumes
Bregje van Balen
Lumières
Christophe Forey
Création
Un-Black
Chorégraphie et concept scénique
Garry Stewart
Musique
Huey Benjamin d’après
Jean-Philippe Rameau
Costumes
Georg Meyer-Wiel
Lumières
Christophe Forey
Ballet de l’Opéra national du Rhin
Un-Black et Songs from Before sont présentés
avec des musiques enregistrées
Mulhouse La Sinne
ve 23 octobre 20 h
sa 24 octobre 20 h
di 25 octobre 15 h
Strasbourg Opéra
sa 14 novembre 20 h
di 15 novembre 15 h
ma 17 novembre 20 h
me 18 novembre 20 h
je 19 novembre 14 h 30 * et 20 h
Colmar Théâtre municipal
sa 28 novembre 20 h
* Représentation réservée aux groupes scolaires
Réservations : département jeune public
Danse à l’université
Rencontre dansée
Mulhouse Université
de Haute-Alsace,
Gymnase universitaire
je 15 octobre 18 h 30
Strasbourg Université
de Strasbourg, Le Portique
lu 9 novembre 18 h 30
Entrée libre sans réservation
Durée approximative : 2 h
Conseillé à partir de 6 ans :
élémentaire, collège et lycée
Songs from Before
Chorégraphie Lucinda Childs
Musique Songs from Before
de Max Richter
Décors et costumes Bruno de Lavenère
Lumières Christophe Forey
Spectacle présenté avec une musique enregistrée
Attention : Cette pièce ne sera pas présentée lors de la représentation scolaire du 19 novembre
Après Chamber Symphony (1999), Dance (2002), Le Mandarin merveilleux (2003) ou Œdipus Rex et Le Rossignol
(2007), la chorégraphe américaine Lucinda Childs revient au Ballet du Rhin avec une nouvelle création : Songs from
Before, sur la musique éponyme du compositeur anglais Max Richter.
« Songs from Before est composé par Max Richter sur un texte fascinant de Haruki Murakami, dit par le musicien
Robert Wyatt (parfois presqu’inaudible). Ce personnage solitaire commente les détails de son environnement dans
une sorte de discours halluciné, s’expliquant à lui-même ce qu’il voit avec ce qu’il entend et avec des observations
qui sont parfois quelque peu détachées de la réalité du moment présent, en l’occurrence la pluie qui tombe sur
une ville indéterminée au crépuscule. Ce qui fait qu’on se demande si ce qui se passe n’est pas le résultat d’une
relation qui s’est terminée pour des raisons qu’il n’arrive pas à accepter. Chaque chant dans la musique de Max
Richter reflète un microcosme imaginaire de la vie de ce personnage dans sa solitude, que j’ai essayé de rendre
dans la chorégraphie par six couples qui traversent en permanence les panneaux réfléchissant de Bruno de
Lavenère. »
« […] Mais je ne raconte jamais une histoire. Dans Songs from Before, […] il y a des couples, mais ce ne sont jamais
des couples amoureux, ce sont simplement des gens, ensemble, parfois ça se passe bien entre eux, parfois pas.
Ce qui m’intéresse, ce sont des atmosphères, comme des fragments d’une émotion, mais pas vraiment une
histoire. […] »
Lucinda Childs, septembre 2009
Répétitions de Songs from Before
en présence de Lucinda Childs
Ballet de l’Opéra national du Rhin
© Jean-Luc Tanghe
Haruki Murakami
Dans Songs from Before, le compositeur Max Richter a intégré des textes de l’auteur japonais Haruki Murakami
récités par Robert Wyatt.
Voici le déroulé des textes correspondant à chaque thème de l’album utilisé par Lucinda Childs dans sa création.
1. Lullaby
« Attablé dans la cuisine, je regardais le ciel blanchir peu
à peu. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu le jour
se lever. Une ligne bleue apparut dans un coin du ciel, puis
s’étendit comme de l’encre absorbée par un buvard. Si on
avait rassemblé toutes les nuances de bleu existant dans le
monde pour en trouver un qui fasse l’unanimité, qui soit le
bleu par excellence, je crois que c’est ce bleu-là qu’on aurait
choisi. »
(Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil, 2002)
7. Harmonium
« Le lendemain matin, la pluie tombait toujours. Contrairement
à la nuit précédente, il s’agissait d’une pluie d’automne, si fine
qu’on la distinguait à peine. S’il n’y avait pas eu les flaques
d’eau et les gouttes tombant le long des arbres, on n’aurait
pas su qu’il pleuvait. »
(La Ballade de l’impossible,1994)
8. Time Passing
« Les deux coudes sur la table, j’enfouis mon visage dans mes
paumes. Au fond de ces ténèbres, je pensai à la mer sous
la pluie. Il pleuvait sans bruit sur le vaste océan, à l’insu du
monde entier. Les gouttes frappaient la surface des eaux en
silence, et même les poissons n’en avaient pas conscience. »
(Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil, 2002)
12. Verses
« Je me dis que peut-être, quelque part, dans un lieu lointain
que je ne connais pas, tout est déjà perdu d’avance depuis
longtemps. Ou du moins que toutes les choses de nos vies
possèdent un lieu de silence où elles se perdent, superposées
les unes aux autres jusqu’à former une seule masse. En vivant,
nous ne faisons rien de plus que les découvrir, les attirant à
nous une à une comme on déroule un fil. Je ferme les yeux,
essaie de me souvenir d’au moins une de ces belles formes,
tentant de la retenir entre mes mains. Même si je sais son
existence éphémère. »
(Les Amants du Spoutnik, 2003)
Répétitions de Songs from Before
Ballet de l’Opéra national du Rhin
© Jean-Luc Tanghe
Haruki Murakami
Originaire de Kobe, Haruki Murakami étudie la tragédie grecque à Tokyo. Puis il dirige un club de jazz, avant d’enseigner à
Princeton durant quatre années. Son premier livre, Écoute le chant du vent, en 1979, lui vaut le prix Gunzo. Expatrié en Grèce,
en Italie puis aux États-Unis, il rédige Chroniques de l’oiseau à ressort en 2001 et Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil en
2002. Suite au séisme de Kobe et à l’attentat de Tokyo en 1995, il décide de revenir s’installer au Japon. Il y écrit un recueil de
nouvelles Après le tremblement de terre, puis Les Amants du Spoutnik en 2003. Son roman initiatique Kafka sur le rivage, sorti en
2006, l’inscrit définitivement parmi les grands de la littérature internationale. Ses écrits (romans ou nouvelles) sont fréquemment
fantastiques, ancrés dans une quotidienneté qui, subtilement, sort des rails de la normalité. Ayant vécu dans le sud de l’Europe
(Grèce, Italie) puis aux États-Unis, l’influence occidentale est assez perceptible dans ses œuvres. Cela fait de lui un écrivain
plus international que d’autres avec des références de la culture populaire mondiale tout en gardant un vécu japonais
contemporain à ses personnages. Les ouvrages de l’auteur japonais révèlent une forme de surréalisme très rafraichissante
qui, en se fondant sur une mélancolique banalité quotidienne, arrivent à former des récits originaux. Il utilise cette idée du lien
qui relie dans la pensée asiatique (bouddhisme, shintoïsme) tous les événements et les êtres. Une action provoque même de
façon lointaine et indirecte une réaction dans l’instant, dans la réalité ou ailleurs, dans un autre monde que Murakami sait
parfaitement rendre.
Songs from Before
Ballet de l’Opéra national du Rhin
© Jean-Luc Tanghe
La production
Formée notamment par Merce Cunningham, elle devient
dans les années 1970 l’un des chefs de file de la danse
post-moderne américaine et la figure de proue du
minimalisme. Elle collabore notamment avec Robert Wilson
et Philip Glass sur l’opéra Einstein on the Beach, dont elle
est à la fois chorégraphe et interprète. À partir de 1979, elle
travaille avec plusieurs compositeurs et concepteurs sur
une série de productions à grande échelle, dont Dance.
Tout en continuant son parcours de chorégraphe et de
danseuse, elle est également actrice au théâtre – La
Maladie de la mort de Marguerite Duras mise en scène
par Bob Wilson – et collabore comme chorégraphe à
de nombreuses productions d’opéra avant de passer
elle-même à la mise en scène avec Zaïde de Mozart à
la Monnaie de Bruxelles en 1995. En 2002, elle créé une
nouvelle version de Daphnis et Chloé pour le Grand Théâtre
de Genève. Elle est inscrite au répertoire des plus grandes
compagnies : son audience est internationale. À partir de
1999, elle entame une étroite et régulière collaboration
avec le Ballet de l’Opéra national du Rhin avec la reprise
de Chamber Symphony suivi de Dance en 2002. En 2004,
elle crée avec la compagnie sa version du Mandarin
merveilleux et, en 2007, un diptyque Stravinsky regroupant
Le Rossignol et Œdipus Rex avec la totalité des forces de la
maison.
Aviv, Toulouse ou Bordeaux. Les créations les plus récentes
sont La Flûte Enchantée, Don Giovanni à l’Opéra de MonteCarlo mise en scène par Jean-Louis Grinda et Tannhäuser
(en avril 2009) à l’Opéra de Bordeaux mis en scène par
Jean-Claude Berutti. Il crée ses propres scénographies
et costumes. Il travaille ainsi avec les metteurs en scène
Jerzy Klesyk, Jean Lacornerie, Richard Brunel, Jean-Louis
Grinda ou les chorégraphes Laurent Pichaud, Rémy Héritier,
Isira Makuloluwe, Michel Kelemenis, Lucinda Childs, Eric
Oberdorff. Les dernières créations sont No place like home
pour le Ballet de Genève dans une chorégraphie d’Isira
Makuloluwe, Lady in the dark avec les Opéras de Lyon et de
Rennes (nominé pour les Molières 2009 dans la catégorie
théâtre musical) et Le Tribun au théâtre de l’Athénée mis
en scène par jean Lacornerie. Il a créé les costumes de
La Colonie pénitentiaire pour l’Opéra de Lyon dans une
mise en scène de Richard Brunel. Plus récemment, il vient
de signer la scénographie de Cendrillon chorégraphié par
Michel Kelemenis à l’Opéra de Genève et celle du concert
de Renan Luce : Le Clan des miros. Pour 2010, il prépare
les scénographies de The Tender Land d’Aaron Copland
et Des Odyssées… A l’opéra qui seront mis en scène par
Jean Lacornerie à l’Opéra de Lyon (mars et juin 2010) ainsi
que le décor de L’Homme de la Mancha, mis en scène par
Jean-Louis Grinda pour les Opéras de Toulouse et MonteCarlo (décembre 2010). Il signera aussi la scénographie
des Vertiges de l’immobilité d’Eric Oberdorff pour le Ballet
de Marseille à l’Opéra de Marseille (avril 2010).
Max Richter Musique
Christophe Forey Lumières
À la tête de l’ensemble classique contemporain Piano
Circus pendant dix ans, Max Richter a travaillé avec des
artistes de la taille d’Arvo Pärt, Philip Glass, Brian Eno ou
encore Steve Reich et il a sorti cinq CD sous le label Decca/
Argo. En 2008, il écrit la musique d’Infra, le dernier travail
chorégraphique de Wayne McGregor donné à la Royal
Opera House, Covent Garden. Largement acclamée, la
musique d’Infra fera l’objet d’un documentaire de la BBC.
Comme compositeur indépendant, il sort trois albums,
Memory House (enregistré en 2002, l’album sera relancé
en 2009 sous le label Fat Cat), The Blue Notebooks (sorti
en 2004, deux thèmes de l’album ont été utilisés dans la
bande sonore du film Stranger Than Fiction, interprété par
les acteurs Will Ferrell et Emma Thompson) et Songs from
Before (2006). Son dernier album intitulé 24 Postcards In Full
Colour sort en août 2008 avec d’excellentes critiques. En
2007, Max Richter compose l’accompagnement sonore du
film Valse avec Bachir, documentaire animé par Ari Folman
et nominé à La Palme d’Or (2008). Il achève récemment la
musique du film Lila Lila, un long métrage basé sur le roman
de Martin Suter et interprété par l’acteur Daniel Brühl (Good
bye Lénine !). Il travaille actuellement sur Die Wilde Farm,
une coproduction de Look Film et Studiocanal.
Il effectue ses études à l’Ecole du Théâtre National
de Strasbourg. Pour le théâtre, il travaille notamment
avec Robert Gironès (Algérie 54/62 de Jean Magnan),
Bruno Boëglin (Roberto Zucco de Koltès) ou Jean-Marc
Bourg (Une Phrase pour ma mère de Christian Prigent).
Pour l’opéra, il participe régulièrement aux spectacles
de Patrice Caurier et Moshe Leiser, avec entre autres :
Hamlet (Thomas), Léonore et Fidelio (Beethoven),
Jenufa (Jánacek), Pelléas et Mélisande (Debussy),
Orphée et Eurydice (Gluck), Don Carlo (Verdi), Le Nez
(Chostachovitch) ainsi que Le Ring (Wagner) à Genève,
Ariadne auf Naxos (Strauss) à l’Opéra de Lyon, La
Cenerentola (Rossini), Madame Butterfly (Puccini), Il Turco
in Italia (Rossini), Hänsel & Gretel (Humperdinck) au Covent
Garden à Londres, La Traviata (Verdi) à Lausanne et Cardiff,
Le Château de Barbe-Bleue (Bartók), Tosca (Puccini), Clari
(Halévy) à l’Opéra de Zürich avec Cecilia Bartoli. Pour la
danse, il éclaire notamment des chorégraphies de Sidonie
Rochon, Karin Saporta ou Lulla Chourlin (Improviste). Il
travaille régulièrement avec Lucinda Childs, notamment
pour l’opéra Orfeo ed Euridice (Gluck) au Scottish Opera,
Le Rossignol et Œdipus Rex (Strasvinsky) à l’Opéra national
du Rhin ou pour la danse, Le Mandarin merveilleux (Bartók)
avec Ballet du Rhin.
Lucinda Childs Chorégraphie
Bruno de Lavenère Décors et costumes
Il est né en France en 1975. Après une formation en
architecture à Toulouse et à Montréal, il obtient en 2000
un diplôme de scénographie à l’ENSATT (Ecole Nationale
Supérieure des Arts et Techniques du Spectacle). Pendant
neuf ans, il a été assistant et collaborateur de Rudy
Sabounghi sur une trentaine de scénographies d’opéra, de
théâtre et de danse. Il a ainsi travaillé avec Jean-Claude
Berutti, Lucinda Childs, Jean-Louis Grinda, Odile Duboc ou
Alain Garichot dans divers opéras comme Strasbourg, Lyon,
Nancy, Rome, Genève, Bilbao, Liège, Avignon, Monaco, Tel
Suite
Chorégraphie et lumières
Jo Strømgren
Musique
Suite en la de
Jean-Philippe Rameau
Piano
Maxime Georges
Costumes
Bregje van Balen
Humour, émotion et poésie
Suite est créé sur la Suite en la de Rameau (utilisée dans son intégralité). Sur la scène se cotoient trois couples,
un piano, placé au centre, et tous les problèmes que peuvent créer l’interaction entre les éléments installés sur le
plateau : hommes, femmes, sentiments, piano, pianiste(s !).
« Suite nous parle des couples et de la difficulté de vivre ensemble. Un sujet toujours complexe, indépendamment
du regard que chacun porte. Et c’est souvent à travers des infimes détails, des petites désharmonies domestiques
que nous réalisons les grandes problématiques existentielles. Cependant, notre mode de vie contemporain, dit
« sophistiqué », est loin de mettre en évidence ces problématiques. Cette pièce se veut une insinuation où le public
sera libre de faire des associations à partir d’une vaste variété de conflits non dits et non résolus. »
Jo Strømgren, mai 2009.
Suite
Ballet de l’Opéra national du Rhin
© Jean-Luc Tanghe
Entretien avec Jo Strømgren
[…]
Guy Wach − Vous avez […] travaillé avec d’autres grandes maisons un peu partout dans le monde, de quelle
façon ces collaborations vous ont-elles transformé ?
Jo Strømgren − Je trouve que la danse a très peu évolué ces dernières années, il ne s’est rien passé de très radical.
Pour ma part, je suis toujours le même, j’ai simplement vieilli, je me suis un peu calmé, comme tout le monde, j’ai
appris les vertus de « less is more ». Par exemple je ne me sens plus obligé de tout mettre dans chaque pièce, je
pense avoir gagné en sobriété. Pour cette pièce-ci, il y a simplement un piano sur scène, et la danse tente de refléter
la musique. Même s’il y a un certain nombre d’événements associés, qui font qu’on a tout le temps quelque chose
à voir, la structure de la pièce n’est pas très complexe.
[…]
G. W. − Rameau est un musicien qui vous intéresse ?
J. S. − Dans mes spectacles, j’ai toujours pris la musique au sérieux, elle n’est pas là comme élément de décor
ou pour manipuler le public. On peut l’aimer ou la détester, se positionner contre, mais elle doit avoir une bonne
raison d’être. Nous utilisons ici une suite en entier, et pas des morceaux épars. Curieusement, et de façon intuitive
et pas académique, le baroque m’intéresse de plus en plus, je trouve qu’il correspond extrêmement bien à notre
époque : cette façon que nous avons d’exagérer la réalité, de nous consacrer aux apparences, à l’apparence, de
nous intéresser plus au détail qu’à l’essentiel, c’est comme dans la peinture baroque, c’est la culture de l’illusion. La
musique baroque exprime assez bien ce que je ressens par rapport à notre époque.
Propos recueillis par Guy Wach
Retrouvez l’intégralité des inteviews dans le programme de spectacle
Suite - Ballet de l’Opéra national du Rhin
© Jean-Luc Tanghe
La production
Jo Strømgren Chorégraphie
Maxime Georges Piano
Jo Strømgren est né à Trondheim, en Norvège, en 1970.
Danseur et chorégraphe, il s’intéresse aussi à différentes
formes artistiques, telles que le théâtre et le cinéma.
Membre de la compagnie Carte Blanche in Norway, il crée
ensuite sa propre unité de production – la Jo Strømgren
Kompani et travaille pour le théâtre, l’opéra, la télévision
et le cinéma : son premier long métrage est sorti en 2004.
Passionné de football – A Dance Tribute to the Art of
Football, créé en 1998, a tourné dans le monde entier – il a
également produit plusieurs programmes de télévision. Sa
première création pour un ballet hors de son pays, Alexie
en 1997, sera une commande du Ballet du Rhin, pour
qui il imagine, en 2000, une version très iconoclaste de
Casse-noisette. En 2004, Last Piece by Anybody est nommé
meilleur spectacle de l’année par la presse spécialisée
française. Ouvert à toutes les expressions, le style du
chorégraphe norvégien se caractérise par un langage
chorégraphique à la fois très expressif et très physique avec
des emprunts au théâtre et au cinéma, et un solide sens de
l’humour. En 2008, Jo Strømgren revient au Ballet de l’Opéra
national du Rhin pour une nouvelle version du classique
Coppélia.
Il est né en 1980 à Laxou. Après une formation complète au
Conservatoire de Nancy, il intègre en 2002 le Conservatoire
national supérieur de musique et de danse de Paris dans
la classe de Brigitte Engerer et Emmanuel Mercier. En
2006, il obtient le Premier Prix de piano du Conservatoire
et le Prix Pierre Bourgeois de la Fondation de France. Il
a enseigné aux Ateliers culturels de Meudon pendant
deux ans et dirige chaque été des stages musicaux.
Il poursuit parallèlement une activité de concerts en
piano solo et musique de chambre. Il se spécialise dans
l’accompagnement de la danse en intégrant en 2007
le Ballet de l’Opéra national du Rhin comme pianiste
accompagnateur..
Un-Black
Chorégraphie Garry Stewart
Musique Huey Benjamin
d’après Jean-Philippe Rameau
Costumes Georg Meyer-Wiel
Lumières Christophe Forey
Spectacle présenté avec une musique enregsitrée
Garry Stewart arrive d’Adélaïde, où il dirige depuis quelques années l’Australian Dance Theater. Son style gymnique,
déjanté, qui fait fureur outre Atlantique et dans l’hémisphère sud, a plusieurs fois enflammé le public du Théâtre de
la Ville. C’est la première fois que Garry Stewart vient créer une œuvre originale en France.
Dans Un-Black, le chorégraphe déconstruit les formes académiques et les techniques classiques de la danse.
La musique du compositeur anglais Huey Benjamin se base sur les structures musicales de Jean-Philippe Rameau.
Elle se veut une projection dans le temps de ce que représentait la musique de Rameau à l’époque de sa
création :une œuvre nouvelle, révolutionnaire pour certains, faisant appel à des procédés jusqu’alors inexistants.
Répétitions d’Un-Black en présence de Garry Stewart
Ballet de l’Opéra national du Rhin
© Jean-Luc Tanghe
Entretien avec Garry Stewart
[…]
Guy Wach − Lorsque vous créez une chorégraphie, vous savez ce que vous cherchez ?
Garry Stewart − Chaque pièce est une dissection et une promesse conceptuelle. Cela débute toujours par une
longue période de lecture et de recherche. Je tiens à ce que chacune de mes chorégraphies soit différente de
celles que j’ai pu vivre, je veux découvrir, je ne peux évoluer que dans des univers faits d’incertitudes, j’ai besoin
d’être désorienté. Je ne supporte pas l’idée de confort, je sais que je suis au bon endroit quand je ne me sens
pas à l’aise. La danse est pour moi une réponse physique à des questions existentielles ; de ce fait, chacune
de mes pièces a une dimension sensuelle très forte, mais il est clair que l’approche instinctive ne suffit pas, c’est
l’investigation théâtrale qui conduit le processus créatif, en essayant de traduire ces idées par le mouvement des
corps.
G. W. − La musique de Jean-Philippe Rameau vous inspire, vous déstabilise ?
G. S. − J’aime la musique classique mais je suis davantage intéressé par la musique électronique, ses sons, ses
énergies correspondent mieux au propos de mes chorégraphies. Quand Bertrand d’At m’a proposé de travailler
autour de ce compositeur, j’ai eu besoin de transformer sa musique, de l’accorder à mon idée de la musique de
danse, de la faire entrer dans mon univers. En général, je travaille de pair avec un compositeur. La chorégraphie
précède la musique mais les deux se répondent, on avance ensemble. Cette fois-ci, pour des questions pratiques, je
suis arrivé à Mulhouse avec la bande son plutôt qu’avec le compositeur, et cette façon de travailler « à l’ancienne »
m’a amusé et intéressé.
Propos recueillis par Guy Wach
Retrouvez l’intégralité des inteviews dans le programme de spectacle
Un-Black - Ballet de l’Opéra national du Rhin
© Jean-Luc Tanghe
De Rameau à Huey Benjamin
« […] Quand le chorégraphe Garry Stewart demande à Huey Benjamin de créer une musique d’après Rameau, il lui
parle d’une sorte « d’abstraction » de la musique du maître français, au sens où l’on « abstrait » la quintessence d’une
matière originelle, en s’intéressant spécifiquement aux formes et aux mouvements. Quand Huey Benjamin, plus
habitué à composer des musiques de film, de documentaires, voire à écrire pour de la danse live, se lance dans
le projet, il commence par faire un travail préliminaire sur Rameau, tentant de s’immerger au mieux dans l’univers
musical du compositeur français. C’est d’ailleurs en cherchant comment mieux pénétrer l’univers particulier de
Rameau que Huey Benjamin tombe, un peu par hasard, sur des fichiers MIDI de quelques-unes de ses pages les
plus célèbres. La technologie MIDI permet aux claviers électroniques, synthétiseurs, ordinateurs et autres éléments
électroniques de communiquer entre eux, d’interagir les uns avec les autres. L’idée lui vient alors d’utiliser ces
artefacts numériques pour créer un véritable dialogue de Rameau avec lui-même, Benjamin agissant sur l’original
au gré de l’inspiration, ralentissant et étirant le tempo à l’envi, mélangeant mélodies et contrepoints selon des
organisations nouvelles. Par ailleurs, Huey Benjamin a eu l’idée d’immerger cette recréation dans un environnement
sonore « industriel » dont les structures rythmiques puissantes répondent aux idées mêmes du chorégraphe. La
gageure de cette composition tient au respect scrupuleux que Benjamin montre à l’égard de son modèle, tout en
adaptant ainsi sa musique aux nécessités d’une chorégraphie contemporaine. Quand on sait que Hugh Benjamin
n’a pas une formation classique traditionnelle, le résultat n’en est que plus saisissant. »
Jean-Jacques Groleau
Retrouvez l’intégralité de l’article dans le programme de spectacle
La production
Garry Stewart Chorégraphie et concept scénique
Né en 1962, Garry Stewart commence sa formation en
1983 à l’Académie de ballet de Sydney, puis étudie à
l’Australian Ballet School à Melbourne jusqu’en 1985.
Suivront de nombreuses tournées en tant qu’interprète avec
des compagnies australiennes comme l’Australian Dance
Theatre, le Queensland ballet ou Extra Dance Company.
Il montre très tôt un fort intérêt pour la chorégraphie. À
partir de 1999, Garry Stewart est à la direction artistique
de l’Australian Dance Theater (Adelaïde). Depuis sa prise
de fonction, l’ADT a connu d’énormes succès, tant en
Australie qu’à l’étranger. Féru d’expériences multimédia et
de robotique, il travaille sur l’intégration des médias dans
l’expression chorégraphique. Parmi ses créations, nous
pouvons citer Birdbrain, Plastic Space, Monstrosity, The Age
of Unbeauty ou Nothing. Le Théâtre de la Ville à Paris a
programmé HELD (2004), Dévolution (2007) ou encore sa
version de Giselle, intitulée G (2008). Il vient de créer The
Centre and its Opposite pour le Birmingham Royal Ballet.
Huey Benjamin Composition originale
De 1978 à 2003, Huey Benjamin a travaillé comme
musicien (en studio et en tournée) avec de nombreux
artistes et groupes australiens. Pendant cette période,
il s’est produit en plusieurs événements et festivals de
musique internationaux de grande réputation. Il a débuté
comme compositeur en travaillant dans de nombreuses
productions cinématographiques australiennes telles
que Spotswood (interprétée par Anthony Hopkins),
Blood Oath (avec l’acteur Bryan Brown), Erskenville Kings
(interprétée par Hugh Jackman) ou encore Risk (avec
Bryan Brown). Il a également composé la musique pour
des films documentaires australiens, y compris Surfing the
Healing Wave (de la SBS) et Pieces of Me (de la ABC).
Ses compositions originales pour la danse incluent des
films comme Arachne, On a Wing and a Prayer, POD
(Compagnie de Danse de Sydney) ou encore Shape of
Water (Compagnie de Danse de Sydney) et des créations
chorégraphique telles que Inside Out (2004), Out of Water
(2005) pour la Compagnie de danse Sydney’s One extra,
Gossamer pour la Compagnie de Danse de Sydney (2006),
Figment (2007) pour le Festival international d’Arts de
Sydney et The Centre and It’s Opposite chorégraphiée par
Garry Stewart pour le Ballet royal de Birmingham (2009).
Christophe Forey Lumières
Il effectue ses études à l’Ecole du Théâtre National
de Strasbourg. Pour le théâtre, il travaille notamment
avec Robert Gironès (Algérie 54/62 de Jean Magnan),
Bruno Boëglin (Roberto Zucco de Koltès) ou Jean-Marc
Bourg (Une Phrase pour ma mère de Christian Prigent).
Pour l’opéra, il participe régulièrement aux spectacles
de Patrice Caurier et Moshe Leiser, avec entre autres :
Hamlet (Thomas), Léonore et Fidelio (Beethoven),
Jenufa (Jánacek), Pelléas et Mélisande (Debussy),
Orphée et Eurydice (Gluck), Don Carlo (Verdi), Le Nez
(Chostachovitch) ainsi que Le Ring (Wagner) à Genève,
Ariadne auf Naxos (Strauss) à l’Opéra de Lyon, La
Cenerentola (Rossini), Madame Butterfly (Puccini), Il Turco
in Italia (Rossini), Hänsel & Gretel (Humperdinck) au Covent
Garden à Londres, La Traviata (Verdi) à Lausanne et Cardiff,
Le Château de Barbe-Bleue (Bartók), Tosca (Puccini), Clari
(Halévy) à l’Opéra de Zürich avec Cecilia Bartoli. Pour la
danse, il éclaire notamment des chorégraphies de Sidonie
Rochon, Karin Saporta ou Lulla Chourlin (Improviste). Il
travaille régulièrement avec Lucinda Childs, notamment
pour l’opéra Orfeo ed Euridice (Gluck) au Scottish Opera,
Le Rossignol et Œdipus Rex (Strasvinsky) à l’Opéra national
du Rhin ou pour la danse, Le Mandarin merveilleux (Bartók)
avec Ballet du Rhin.
Jean-Philippe Rameau
Biographie
Né à Dijon en 1683, il est le septième de onze enfants. Son père, organiste, assure
la formation musicale de ses enfants : on dit de Jean-Philippe qu’il savait son
solfège avant même de savoir lire et écrire. En 1701, se destinant à la musique,
il séjourne environ trois mois à Milan. À partir de 1702, il est successivement
organiste à Clermont-Ferrand, à Paris chez les Jésuites, à Dijon où il reprend le
poste de son père à Notre-Dame, à Lyon puis à nouveau à Clermont-Ferrand.
Il approfondit ses connaissances théoriques sur la musique et publie Le Traité
de l’harmonie réduite à ses principes naturels à son arrivée à Paris en 1722. Il
compose plusieurs cantates et motets. Avant 1727, il rencontre son futur mécène,
La Pouplinière, et obtient en 1731 la direction de son orchestre privé. Hippolyte
et Aricie, sur un livret de Pellegrin initie la Querelle des Bouffons en 1733. En 1736,
Samson est interdit par la censure à cause du livret de Voltaire. La même année,
Castor et Pollux, tragédie lyrique, est donnée à Versailles et Rameau ouvre son
École de composition. En 1745, il est nommé Compositeur de la Musique du
Cabinet du Roi et se tourne vers une musique plus légère, privilégiant l’opéraballet et la pastorale aux tragédies en musique. Platée, comédie-ballet, est
donnée à Versailles la même année. En 1748, Rameau compose Zaïs, pastorale
héroïque en un prologue et quatre actes, puis un ballet, Pygmalion. En 1750, il
publie Démonstration du principe de l’harmonie, dont Diderot a aidé la rédaction. Le triomphe de la reprise de
Castor et Pollux en 1754 met provisoirement fin à la Querelle des Bouffons dans laquelle Rameau se trouve engagé
depuis 1752. Rameau compose sa dernière œuvre, Les Boréades, en 1763. Il a 80 ans. Pour des raisons obscures,
l’œuvre n’est pas jouée. Le compositeur meurt le 12 septembre de l’année suivante. La Querelle des Bouffons l’a
relégué avec Lully parmi les gloires du passé.
L’apport de Rameau à la tragédie lyrique est pourtant considérable : il en fait un produit ayant sa propre
cohérence, une œuvre d’art en soi, et non plus un prétexte à dire autre chose. Il contribue à l’élimination progressive
des prologues à tendances politique ou sociale et cesse de reprendre des danses déjà entendues dans des
divertissements antérieurs en guise d’entractes, les remplaçant par des compositions spécialement adaptées à la
situation dramatique. L’ouverture, au lieu d’être une symphonie autonome et sans rapport avec le drame, devient
un prélude, une préparation psychologique à l’action, en lien avec le climat sonore de l’œuvre. En cela, Rameau
précède les réformes de Gluck.
Un compositeur d’avant-garde
« […] Comme compositeur, c’est d’abord au clavecin que Jean-Philippe Rameau se faire connaître. Un premier
recueil de pièces pour le clavier voit le jour en 1706, pages où les dons exceptionnels de l’harmoniste savent se faire
oublier derrière le jaillissement purement musical, virtuose et mélodique. Le ton de cet ensemble de neuf pièces
en la (tantôt La majeur, tantôt la mineur), d’emblée très libre, le démarque de ses aînés, dont les grands noms sont
François Couperin et Louis Marchand pour ne citer que les deux les plus prestigieux, et encore les plus connus du
grand public. Rameau fait alors prendre à cette école française du clavecin, déjà célèbre dans l’Europe entière, un
nouveau tournant. Il diversifie en effet le genre, mêlant, sans rompre l’unité de son discours musical, les atmosphères
les plus variées : la poésie tendre et mélancolique côtoie ainsi les pièces les plus étincelantes, les mélodies imitatives
se développent, le style galant commence à se faire reconnaître – bref, toutes innovations qui ouvriront la voie
à la musique du XVIIIe siècle à venir (on peut songer ici à Daquin, Forqueray, Boismortier, Mondonville et Duphly
par exemple). On ne peut que s’étonner du peu d’audience de ce premier livre pour clavecin de Rameau à son
époque. Trop avant-gardiste ? Incompréhensible ? Trop difficile à jouer ? Le fait est que Rameau attendra 1724 pour
tenter une nouvelle expérience, avec l’édition d’un nouveau recueil de deux Suites (en mi et en ré), puis 1728 pour
un troisième et dernier livre, là encore en deux Suites (en la et en sol). Chaque fois, Rameau se fait plus avantgardiste, sans pour autant briser les formes existantes. L’harmonie, toujours plus riche, l’invention, toujours plus
brillante, voire débridée, laissent entendre un compositeur qui, malgré un âge désormais bien avancé, se montre
d’une juvénilité d’inspiration assez extraordinaire. »
Jean-Jacques Groleau
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Rameau, musicien de danse
« La danse sans musique n’est pas plus expressive que le chant sans parole ; c’est une espèce de folie, tous ces
mouvements sont extravagants, et n’ont aucune signification. Faire des pas hardis et brillants ; parcourir le théâtre
avec autant de vitesse que de légèreté sur un air froid et monotone, voilà ce que j’appelle une danse sans musique.
C’est à la composition variée et harmonieuse de M. Rameau ; c’est aux traits et aux conversations spirituelles qui
règnent dans ses airs, que la danse doit tous ses progrès. Elle a été réveillée, elle est sortie de la léthargie où elle était
plongée, dès l’instant que ce créateur d’une musique savante mais toujours agréable et toujours voluptueuse a
paru sur la scène. »
Extrait de Lettre sur la danse, Jean-Georges Noverre, 1760
J.G Noverre est un grand danseur et maître de ballet français.
Il est considéré comme le créateur du ballet moderne.
à propos de rameau...
Frédéric-Melchior Baron de Grimm, qui fut un farouche opposant à l’opéra français, déclara en 1752 dans une
lettre :
« M. Rameau est considéré par tous les connaisseurs comme un des plus grands musiciens qui ait jamais existé,
et c’est avec raison. »
Et le même Baron Grimm dans sa Lettre sur Omphale : « Mon étonnement est à son comble, quand je pense que
l’auteur de Pygmalion est celui du quatrième acte de Zoroastre, que l’auteur de Zoroastre est celui de Platée, et
que l’auteur de Platée a fait le divertissement de la Rose dans l’acte des Fleurs. Quel Protée toujours nouveau,
toujours original, toujours saisissant le vrai et le sublime de chaque caractère ! »
Jean-Jacques Rousseau qui écrivait à Grimm :
« Personne n’a mieux que lui saisi l’esprit des détails, personne n’a mieux su l’art des contrastes. »
Pierre-Louis d’Aquin de Châteaulyon dans Le Siècle littéraire de Louis XV, au sujet de la musique et ses effets :
« Je connais des gens à qui un opéra de M. Rameau a valu les conseils des Molins et des Vernages, ils étaient fort
malades en entrant, ils en sortaient guéris. Je ne parle que de ceux qui ont un organe sensible. » (1753)
Puis, un siècle plus tard, Hector Berlioz disait de lui :
« Rameau est le premier musicien français qui mérite le nom de maître. » (1842)
Et Claude Debussy, encore plus récemment :
« L’immense apport de Rameau est ce qu’il sut découvrir de la « sensibilité dans l’harmonie » ; ce qu’il réussit à
noter certaines couleurs, certaines nuances dont, avant lui, les musiciens n’avaient qu’un sentiment confus. »
(1912)
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