Oxfam International au Sénégal
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Rapport Provisoire
Analyse du contexte de la pauvreté au
Sénégal
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Juillet 2009
SOMMAIRE
RESUME 3
INTRODUCTION 7
I- EVOLUTION ECONOMIQUE, SOCIALE ET VULNERABILITES 10
II- PAUVRETE ET POLITIQUES SOCIALES 20
III- LES MESURES, PROFILS ET AMPLEUR DE LA PAUVRETE 24
IV- LES ACTEURS CLES, INSTRUMENTS ET STRATEGIES REPONSES 42
V/ LES DYNAMIQUES DE CHANGEMENT 56
VI/ LE SENEGAL ET SES VOISINS 62
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 64
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RESUME
Le présent rapport analyse le contexte sociopolitique et économique du
Sénégal. Il sert de préalable à l’élaboration d’une stratégie de lutte contre la
pauvreté pour Oxfam International au Sénégal. Il est structuré autour de six
points : l’analyse de l’évolution socioéconomique et des vulnérabilités au
Sénégal, l’analyse des mesures et des profils de la pauvreté, l’identification
des acteurs de le lutte contre la pauvreté ainsi que les stratégies de lutte,
l’analyse des dynamiques de changements, l’approche comparative entre
le Sénégal et ses voisins. Une dernière partie est consacrée aux
recommandations.
La première partie met en évidence le passage d’une longue phase
d’ajustement structurel qui a duré presque deux décennies (1980-2000), à
une phase de lutte contre la pauvreté. Cette préoccupation montre bien sûr
l’ampleur du phénomène et mobilise une pluralité d’acteurs, d’instruments et
mécanismes. Les principales conséquences de la dégradation de la situation
au niveau économique et social demeurent l’élargissement et
l’approfondissement de la pauvreté (52.2% des ménages situés en dessous du
seuil de pauvreté), mais également la forte baisse du secteur primaire et la
tertiarisation de l’économie.
Il est vrai qu’en dépit d’une croissance soutenue au cours des dernières
années, le niveau de vie des Sénégalais reste très bas. Une production
agricole insuffisante, la faible capacité de l'économie à créer des emplois
durables et l'insuffisance des ressources affectées aux services sociaux
contribuent à aggraver la pauvreté qui touche déjà près de 54% de la
population. Avec un revenu national brut (RNB) de 540 dollars par habitant,
une espérance de vie d'à peine 56 ans et un taux d'alphabétisation qui ne
dépasse pas 40% de la population adulte dont 20% pour les femmes, Le
Sénégal se situe donc au 159ième rang en 2008 et perd trois places par
rapport à l’année 2006/2007 selon l’IDH du PNUD.
La deuxième partie s’articule autour des politiques sociales mises en œuvre. Il
montre notamment les échecs des politiques d’ajustement structurel (PAS)
dans le cadre du développement. De ce fait, l’avènement du DSRP annonce
un nouvel tournant dans la perspective de développement du Sénégal, et
de la lutte contre la pauvreté en l’occurrence. Ainsi dans plusieurs domaines
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et secteurs, des progrès ont été notés : le taux brut de scolarisation
élémentaire est passé de 71,6% à plus de 86% entre 2002 et 2007 ; Le taux de
couverture vaccinale est passé de 56% en 2001à 80% en 2005 et la proportion
d’accouchements assistés de 40% à 62% sur la même période ; En milieu
urbain, le taux d'accès à l'eau potable est passé de 78% en 2000 à 85% en
2005 et de 56% en 2000 à 61% en 2005 en milieu rural.
La troisième section offre une vision synthétique des mesures et des profils de
la pauvreté au Sénégal. Il en ressort principalement que la majorité des
pauvres, vit en milieu rural. Ils représentent 65% des individus et 57,5% des
ménages de cette population. Ainsi, le milieu rural contribue à hauteur de
65% à la pauvreté. En revanche, Dakar qui compte près d’un quart de la
population y contribue pour moins de 18% de la population.
Les données observées sur plusieurs années montrent que la pauvreté est loin
d’être uniforme d’une région à une autre. Avec moins d’un ménage pauvre
sur trois en 2005/06, globalement, les régions de l’intérieur peuvent être
regroupées en trois grandes catégories homogènes selon l’incidence de la
pauvreté observée en 2005/06 :
très forte (plus de 60%) à Tambacounda, Ziguinchor, Fatick, Louga et
Kolda
forte (entre 40 et 60%) à Kaolack, Diourbel, Matam, et Thiès
moyennement forte (entre 33 et 40%) à Dakar et Saint Louis.
La quatrième partie de l’étude met en exergue les principaux programmes
mis en œuvre par l’Etat du Sénégal et ses différents partenaires, notamment
dans le cadre du DSRP dont les quatre piliers fondamentaux demeurent (i) la
création de richesses, (ii) le renforcement des capacités et promotion des
services de base, (iii) l’amélioration des conditions de vie des groupes
vulnérables et (iv) le suivi de la mise en œuvre et évaluation. Il convient
toutefois de mentionner à ce niveau que les enjeux de pouvoir et les
interactions entre les acteurs constituent des sources d’instabilité du cadre de
lutte contre la pauvreté du fait notamment des logiques de concurrence ou
de contrôle des espaces de pouvoir entre les acteurs impliqués.
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Plusieurs dynamiques de changements sont ainsi analysées dans le
cinquième point du rapport. Il s’agit en l’occurrence de stratégies
d’ajustement adoptées par les acteurs à travers la migration (2 à 2,5 millions
de sénégalais sont en situation migratoire), le recours à la médiation, les auto-
ajustements des ménages (taudification de l’habitat, occupation des terrains
non aédificandi ; recul de l’âge au premier mariage ; effritement des liens
verticaux au profit des solidarités horizontales ; apparition des aliments pour
pauvres tels que le « ndambe », « aloo-aloo », pain rassis ; les gargottes
supplantent les restaurants cèdent la place aux gargottes ; disparition des
repas du soir et du petit déjeuner ne sont plus sur l’agenda des ménages ;
privatisation des services domestiques tels que le linge et la coiffure), le
développement de l’entreprenariat populaire ou encore le changement du
modèle de réussite sociale.
Le sixième point du rapport rend compte de la place du Sénégal dans la
région et des relations avec les états voisins. Le Sénégal apparaît en effet
comme ayant de bonnes performances par rapport à bon nombre d’états
de l’Afrique ; ce fait est corroboré par l’amélioration de son IDH qui est passé
de 0,342 en 1975 à 0,499 en 2005, soit une progression relative de 46% sur la
même période. Cependant, la progression annuelle, en termes de
développement humain, reste encore faible (0,5% par an).
Il est vrai qu’il faut reconnaître la volonté de structurer les interventions
sectorielles et de leur donner une cohérence d’ensemble. Cependant, le
bilan de juillet 2009 comme celui de 2008 révèle des décalages importants
des politiques sectorielles notamment pour le renseignement des indicateurs.
Les résultats mitigés de la stratégie de lutte contre la pauvreté montrent que
des efforts considérables restent à faire pour briser les inégalités fortes entre
les différentes régions du pays et entre les différents groupes de population.
SIGLES ET ABREVIATIONS
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