Tableau clinique de l’EEE et éléments pouvant mener à une suspicion ou à un diagnostic d’infection par un arbovirus J. Erin Staples, M.D., Ph.D. Épidémiologiste médicale Direction des maladies arbovirales Centers for Disease Control and Prevention Fort Collins, Colorado, É.-U. Infections à VEEE chez l’humain • Le rapport entre les infections asymptomatiques et les infections symptomatiques est de 23:1 – Varie selon le groupe d’âge – Les taux d’infection symptomatiques sont plus élevés chez les enfants et les adultes plus âgés • La période d’incubation est d’environ 5 à 7 jours • L’EEE se présente principalement comme suit : – Maladie systémique fébrile – Maladie neuroinvasive 2 EEE systémique fébrile • Maladie non spécifique – Fièvre, malaise, myalgie, arthralgie • Aucune caractéristique clinique • Aucune atteinte neurologique • La maladie persiste habituellement une à deux semaines • La fréquence et le spectre complet de la maladie sont inconnus 3 EEE neuroinvasive • S’accompagne souvent d’un prodrome de symptômes généralisés de 2 à 5 jours avant l’apparition des symptômes neurologiques – Fièvre, maux de tête, nausées, vomissements, diarrhée et anorexie – Les symptômes peuvent s’atténuer brièvement • Les symptômes neurologiques sont les suivants : changements de l’état mental, raideur du cou, convulsions, paralysie des nerfs crâniens, tremblements • En règle générale, se présente sous la forme d’une encéphalite menant rapidement au coma 4 Fréquence des signes et symptômes de l’EEE neuroinvasive N = 36 Fièvre 83 % Maux de tête 75 % Nausées et vomissements 61 % Malaises et faiblesses (sans foyer) 58 % Confusion 44 % Myalgie et arthralgie 36 % Raideur du cou 36 % Convulsions 25 % Faiblesses (en foyer) 23 % Douleur abdominale 22 % Symptômes respiratoires 11 % Paralysie des nerfs crâniens 8% Tiré de : Deresiewicz RL et al. N Engl J Med 1997; 336:1867-74 5 Fréquence des signes observés en laboratoire clinique chez des patients atteints d’une EEE neuroinvasive N = 36 Liquide céphalorachidien (LCR) Numération leucocytaire élevée* 97 % (Moyenne : 370 cellules/mm3; intervalle : 0-2,400) Concentration protéinique accrue 94 % (Moyenne : 97 mg/dL; intervalle : 31-297) Numération érythrocytaire élevée 77 % Sérum Leucocytose* 69 % (Moyenne : 14 500 cellules/mm3; intervalle : 3800-23 900) Hyponatrémie 60 % (Moyenne : 134 mEq/L; intervalle : 123-146) *Prédominance initiale des neutrophiles suivie, de 2 à 3 jours plus tard, d’une prédominance des lymphocytes Tiré de : Deresiewicz RL et al. N Engl J Med 1997; 336:1867-74 6 Neuroimagerie pour l’EEE • Les anomalies sont généralement observées dans les ganglions de la base et le thalamus • On observe aussi des lésions non contiguës dans le tronc cérébral, le cortex et la Images tirées de : Deresiewicz RL et al. substance blanche périventriculaire N Engl J Med 1997; 336:1867-74 • L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) de l’examen à privilégier – Les images pondérées en T2 sont celles qui permettent de mieux visualiser les lésions – Les lésions apparaissent sous la forme de zones où l’intensité du signal est accrue 7 Données démographiques sur l’EEE • On observe les taux les plus élevés de la maladie chez les enfants de < 15 ans et les adultes de > 55 ans • La maladie est un peu plus fréquente chez les hommes que chez les femmes • Les résidents de zones rurales boisées situées à proximité de marécages et de marais ou les personnes qui passent beaucoup de temps dans de telles zones – En règle générale, entre juin et octobre 8 Traitement de l’EEE • Aucun traitement antiviral spécifique • Traitement de soutien avec prise en charge des complications (p. ex. convulsions, augmentation de la pression intracrânienne) • Déclaration des cas où des améliorations sont observées après l’administration d’immunoglobulines par voie intraveineuse (IVIg) – Cette situation est peu probable, les préparations commerciales d’IVIg contenant des taux élevés d’anticorps anti-EEE spécifiques 9 Conséquences de l’EEE • Généralement, les patients atteints de la forme systémique de l’EEE se rétablissent complètement • Les conséquences de la forme neuroinvasive de l’EEE sont généralement négatives – Taux de létalité de 30 à 75 % – De 30 à 60 % des survivants souffrent de séquelles durables • Retard mental, hémiplégie et parésie, convulsions • Les coûts connexes étaient estimés à > 1,5 million $US en 1995 – L’hyponatrémie (< 130 mEq/L) et une numération leucocytaires de > 500 cellules/mm3 dans le LCR sont des facteurs associés au décès – Parmi les rares complications, on compte la défaillance multiviscérale et la lymphohistiocytose hémophagocytaire 10 Qui doit se soumettre à un dépistage de l’EEE? • Personnes devant faire l’objet d’un dépistage : – Les personnes atteintes du virus du Nil occidental (NO), du virus de l’encéphalite Powassan (POW), du virus Snowshoe Hare (SSH) ou du virus Jamestown Canyon (JC) – L’EEE est plus sévère et plus mortelle que les virus WN, SSH et JC – Le virus POW et l’EEE peuvent se présenter de façon similaire : • Les antécédents d’expositions aux vecteurs (tiques vs moustiques) peuvent varier – Dans le cas des virus SSH et JC, l’apparition de la maladie peut être plus précoce • Les personnes malades en été ou au début de l’automne et présentant : – Une encéphalite ou une méningite inexpliquée OU – Une maladie fébrile inexpliquée ayant un lien épidémiologique avec une activité connue du virus de l’EEE 11 Références choisies • Ayers JC et al. The sequelae of eastern equine encephalomyelitis. N Engl J Med. 1949; 240: 960-2. • CDC. Eastern equine encephalitis – New Hampshire and Massachusetts, August-September 2005. MMWR. 2006; 55: 697-700. • Deresiewicz RL et al. Clinical and neuroradiographic manifestations of eastern equine encephalitis. N Engl J Med. 1997; 336: 1867-74. • Fothergill LD et al. Human encephalitis caused by the virus of the eastern variety of equine encephalomyelitis. N Engl J Med. 1938; 219: 411. • Goldfield M et al. The 1959 outbreak of eastern encephalitis in New Jersey: 5. The inapparent infection:disease ratio. Am J Epidemiol. 1968; 87: 32-38. • Golomb MR et al. A case of immunotherapy-responsive eastern equine encephalitis with diffusion-weighted imaging. Neurology. 2001; 56;420-421 • Villari P et al. The economic burden imposed by a residual case of eastern encephalitis. Am J Trop Med Hyg. 1995; 52: 8-13. 12 Pour plus d’information, veuillez communiquer avec les Centers for Disease Control and Prevention 3150 Rampart Road, Fort Collins, CO 80521 Téléphone : 1-800-CDC-INFO (232-4636)/TTY : 1-888-232-6348 Courriel : [email protected] Web : http://www.cdc.gov Les résultats et les conclusions contenus dans ce rapport sont ceux des auteurs et ne représentent pas nécessairement la position officielle des Centers for Disease Control and Prevention.