Résumé
L’avenir de l’astronomie X-dur repose sur le développement de nouveaux instruments per-
mettant la focalisation des photons d’une centaine de keV. En effet, la focalisation permet un
gain considérable en sensibilité et en résolution angulaire. Obtenue par réflexions rasantes sur
des miroirs Wolter-I, son utilisation jusqu’ici limitée à la dizaine de keV peut être étendue à
plus haute énergie grâce à un revêtement spécifique et une importante focale. L’observation du
rayonnement X ne pouvant se faire qu’au delà de notre atmosphère, les dimensions des obser-
vatoires, et donc leur focale, étaient limitées par les capacités des lanceurs. Depuis quelques
années, de nouvelles technologies comme les mats déployables ou le vol en formation sont à
l’étude pour s’affranchir de cette limite.
Afin de mieux comprendre le fonctionnement de ces télescopes, je détaille la géométrie des
miroirs Wolter-I, la réflectivité de leur revêtement, la détection dans un semi-conducteur ainsi
que la dynamique liée aux mats déployables et au vol en formation. Ces télescopes sont des
systèmes optiques complexes, sujets à déformation au cours d’une observation et nécessitent
une métrologie précise pour mesurer ces déformations afin de corriger l’image.
Pour en étudier les performances, j’ai développé un code reproduisant le fonctionnement
réel du télescope. Chaque photon est traité individuellement, son parcours et ses interactions
dépendent de l’évolution de la structure du télescope au cours du temps. Chaque élément du
télescope est modélisé, ainsi que la métrologie nécessaire à la restitution de sa dynamique. Le
parcours du photon est calculé dans un espace vectoriel à trois dimensions, en utilisant des
méthodes Monte-Carlo pour reproduire les défauts et la réflectivité des miroirs ainsi que les
interactions dans le détecteur. La simulation fournit des images et des spectres en énergie, dont
on peut extraire la résolution angulaire, le champ de vue, la surface efficace et l’efficacité de
détection.
En 2006, la mission d’astronomie Simbol-X fut sélectionnée dans le cadre de l’étude du
vol en formation. Ce concept permet d’atteindre une grande distance focale en distribuant le
télescope sur deux satellites. Cependant, la dynamique particulière liée au vol en formation a
des conséquences sur les performances du télescope et nécessite d’être maitrisée. Dans le cadre
de cette mission, ma simulation a permis d’étudier les conséquences de chaque mouvement
des satellites sur les performances du télescope ainsi que les conséquences des défauts de la
métrologie sur la correction des images. Cette étude a apporté des contraintes sur le contrôle
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