Condensé de culture socio-économique pour gens pressés

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Condensé de culture socio-économique pour gens pressés
Renaud RICHARD
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Renaud RICHARD
Conden de culture
socio-économique pour gens press
Ce quont écrit les intellectuels contemporains
sur les enjeux de notre époque troublée
Conden de culture socio-économique
pour gens pressés Renaud RICHARD
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Introduction
Il est 8h00, je suis dans le métro. Je serai de retour chez moi vers 21h00 ;
avec un peu de chance je pourrai embrasser mon fils aîné de quatre ans
avant qu’il ne s’endorme ; mais je devrai plus probablement patienter
jusqu’à vendredi soir pour voir mes enfants et discuter avec ma femme. J’ai
croisé un très bon ami il y a deux semaines sur le quai (nous ne nous
croisons plus guère qu’au quartier d’affaire de la Défense, alors que nous
habitons à dix minutes l’un de l’autre) qui m’a paru être au bord du « burn
out », le nouveau mal du siècle, malgré un parcours sans faute tant sur le
plan scolaire que professionnel.
Et je me suis posé la question : comment se fait-il que notre génération
(les trentenaires en 2013), pourtant sensiblement plus diplômée que celle
de nos parents, traverse ce tunnel sans fin, et subisse sans révolte excessive
cette dégradation irrésistible des conditions de vie. Je ne parle pas d’avoir
ou pas le dernier joujou High-Tech (en y réfléchissant trois minutes, on
réalise qu’on « s’en fout » d’avoir un « smartphone » en fin de compte),
mais du fait que l’on ne peut plus vivre au cœur des grandes villes ou nous
avons éventuellement grandi, loyers prohibitifs oblige ; que même en étant
bien formés et en travaillant très sérieusement nous sommes de moins en
moins garantis de pouvoir garder un emploi dans de bonnes conditions.
Très franchement, les jeunes diplômés arrivant actuellement sur le marché
de l’emploi, ou les quinquagénaires subissant les éventuels plans sociaux de
leur région ne se préparent pas des jours tellement meilleurs.
Le problème est que nous ne voyons pas la sortie : la crise financière a
débuté officiellement en 2007 avec les « subprimes » américains (nous
aurons l’occasion d’en reparler) ; voire avant, dès 2005 le rejet du traité
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européen par les français et les néerlandais donnait un signal fort de
rupture entre la population et les « élites », la même année la France
connaissait plusieurs semaines d’émeutes dans le 9-3. Depuis 2010, on nous
promet chaque année que le plus dur est passé. Et pourtant… la France
sera en déficit (marqué) jusqu’en 2017 au moins, George Osborne, ministre
des finances anglais annonce un (éventuel) début de désendettement du
Royaume-Uni à partir de 2017 également ; et je ne parle pas du Portugal ou
de la Grèce… Pendant ce temps les états se seront toujours plus désengagés
pour être « vertueux » (tout en conservant les millefeuilles administratifs
improductifs, mais rémunérateurs pour les « copains »), et les tensions
sociales ne seront certainement pas apaisées ; d’autant plus que les élites
politiques et médiatiques, impudentes et repues, expliquent doctement aux
gens qu’il n’y a pas d’autres voies possibles et qu’à la limite ils ont tort de
s’inquiéter, à fortiori d’être tentés par les votes « populistes ».
Face à ce constat de régression, l’homme fait preuve de résilience,
cherche à s’adapter, à s’habituer pour le salut de son esprit, à protéger sa
sphère personnelle autant que possible. C’est d’ailleurs la raison pour
laquelle on ne compte encore que peu de mouvements de réactions
populaires « indignées » (au moment où j’écris ces lignes en tout cas) ; nous
avons encore trop à perdre et avec le temps, on a fini par oublier de
concevoir la possibilité d’alternatives. Lorsqu’un message est répété encore
et encore pendant dix, quinze, vingt ans, on finit souvent par le prendre
pour une vérité.
Il m’est alors apparu urgent de me faire un avis éclairé sur les questions
d’actualité. Je parle de se cultiver réellement, pas de se contenter de lire les
hebdos de la place qui répètent tous plus ou moins la même chose, et
n’apportent pas plus que l’écoute du journal TV de 20h. Et c’est bien
naturel, étant dirigés par des barons rentiers du journalisme qui ne vont
certainement pas remettre en question le modèle socio-économique actuel
qui les avantage bien, ni un environnement politique qui les nourrit depuis
tant d’années. On peut d’ailleurs noter que cette absence de contre-pouvoir
journalistique joue son rôle dans les difficultés financières que connait le
secteur depuis quelques années maintenant, surtout depuis l’avènement
d’internet qui offre une alternative (gratuite) en termes d’accès à
l’information. Les sujets sont nombreux : économie, sciences sociales,
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culture, environnement, voire philosophie, et clairement imbriqués ; d’où
la nécessité d’avoir une vision aussi large que possible.
J’ai donc lu de nombreux essais, ai changé d’avis sur certains sujets, pas
sur d’autres, mais ensuite quoi ? Comment utiliser ces connaissances
acquises ? S’engager en politique ? Très honnêtement, je ne suis pas certain
pour l’instant de l’efficacité de cette démarche éventuelle à titre personnel.
Je me suis rendu compte par contre en discutant avec des proches que très
peu de gens lisent, faute de temps, d’envie, et probablement aussi parce que
nous sommes tellement habitués à passer en permanence d’un sujet à
l’autre, y compris en entreprise, que lire ne serait-ce que trente minutes
d’affilé demande désormais une effort de concentration et de constance que
peu de gens sont encore disposés à fournir, y compris chez les « classes
intellectuelles » (serait l’une des causes de l’incompétence de nos élites, en
dehors du mode de sélection discutable et des reproches moraux que nous
pourrions adresser à un certain nombre d’entre eux par ailleurs ?).
De là m’est venu l’idée d’écrire ce « condensé pour gens pressés » et
désireux de confronter leurs idées reçues. Les ouvrages abordés ici ne
forment certainement pas une liste exhaustive, plus j’avance d’ailleurs, plus
je découvre de nouveaux auteurs dont j’ai envie de parler, mais offre un
panorama qui se veut assez complet de la culture qu’un citoyen éclairé, à
fortiori un homme politique de bonne volonté, devrait avoir pour se faire
un avis un tant soit peu pertinent et précis sur quelques grands enjeux de
notre époque. Certains livres se lisent facilement, d’autres sont plus
« techniques », certains sont décevants, d’autres de bonnes surprises, voire
des chefs d’œuvre ; mais tous méritent le détour, soit parce qu’ils apportent
des idées à contre-courant de l’idéologie dominante mais parfaitement
argumentées, soit parce qu’ils constituent une bonne synthèse de ce qui se
raconte sur telle ou telle thématique.
J’espère en tout cas que la vulgarisation de ces thèses d’intellectuels
contemporains permettra, dans la mesure du possible, de faire avancer la
réflexion du plus grand nombre.
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