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européen par les français et les néerlandais donnait un signal fort de
rupture entre la population et les « élites », la même année la France
connaissait plusieurs semaines d’émeutes dans le 9-3. Depuis 2010, on nous
promet chaque année que le plus dur est passé. Et pourtant… la France
sera en déficit (marqué) jusqu’en 2017 au moins, George Osborne, ministre
des finances anglais annonce un (éventuel) début de désendettement du
Royaume-Uni à partir de 2017 également ; et je ne parle pas du Portugal ou
de la Grèce… Pendant ce temps les états se seront toujours plus désengagés
pour être « vertueux » (tout en conservant les millefeuilles administratifs
improductifs, mais rémunérateurs pour les « copains »), et les tensions
sociales ne seront certainement pas apaisées ; d’autant plus que les élites
politiques et médiatiques, impudentes et repues, expliquent doctement aux
gens qu’il n’y a pas d’autres voies possibles et qu’à la limite ils ont tort de
s’inquiéter, à fortiori d’être tentés par les votes « populistes ».
Face à ce constat de régression, l’homme fait preuve de résilience,
cherche à s’adapter, à s’habituer pour le salut de son esprit, à protéger sa
sphère personnelle autant que possible. C’est d’ailleurs la raison pour
laquelle on ne compte encore que peu de mouvements de réactions
populaires « indignées » (au moment où j’écris ces lignes en tout cas) ; nous
avons encore trop à perdre et avec le temps, on a fini par oublier de
concevoir la possibilité d’alternatives. Lorsqu’un message est répété encore
et encore pendant dix, quinze, vingt ans, on finit souvent par le prendre
pour une vérité.
Il m’est alors apparu urgent de me faire un avis éclairé sur les questions
d’actualité. Je parle de se cultiver réellement, pas de se contenter de lire les
hebdos de la place qui répètent tous plus ou moins la même chose, et
n’apportent pas plus que l’écoute du journal TV de 20h. Et c’est bien
naturel, étant dirigés par des barons rentiers du journalisme qui ne vont
certainement pas remettre en question le modèle socio-économique actuel
qui les avantage bien, ni un environnement politique qui les nourrit depuis
tant d’années. On peut d’ailleurs noter que cette absence de contre-pouvoir
journalistique joue son rôle dans les difficultés financières que connait le
secteur depuis quelques années maintenant, surtout depuis l’avènement
d’internet qui offre une alternative (gratuite) en termes d’accès à
l’information. Les sujets sont nombreux : économie, sciences sociales,