Flashback – Qui est sémite?
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séfarades et kurdes ne peuvent pas être distingués les uns des autres, ils sont différents des juifs
ashkénazes. Chez ces derniers l’apport de gènes d’autres populations européennes semble
important. Une autre étude[iv] encore portant sur des analyses de différents constituants du sang
chez des Juifs de différentes origines montre une situation fort complexe : les Juifs yéménites sont
fort proches des Arabes yéménites, les Juifs kurdes du Nord de l’Iran et de l’Irak ressemblent
génétiquement aux Kurdes de l’Iran, mais les Juifs du Sud de l’Irak en diffèrent considérablement.
Les Juifs éthiopiens à peau noire sont proches des Somaliens mais pas des Sémites[v]. Des
fondamentalistes rabbiniques veulent de force démontrer la spécificité de la race juive et sa
persistance au cours des millénaires. Le Albert Einstein College of Medicine se lance dans un projet
de caractérisation du génome juif. C’est une approche très dangereuse. Elle fait penser à d’autres
essais du début du siècle passé visant à démontrer la pureté de la race aryenne. Jared Diamond,
l’auteur juif américain de renommée mondiale, s’insurge contre ces études sponsorisées par les
rabbins conservateurs. Elles peuvent conduire à des résultats inquiétants comme ceux d’un
sondage publié en mars 2006 et réalisé par l’Institut Israélien Geocartographia : 68 % des Juifs
israéliens refuseraient de vivre dans le même édifice qu’un Arabe Israélien, 48 % ne laisseraient
pas entrer un Arabe dans leur maison, 41 % aimeraient qu’il y ait ségrégation dans les lieux publics
(cafés, magasins, piscines.) et 18% avouent qu’un sentiments de haine les prend quand ils
entendent parler arabe[vi]. Steven Pinker[vii], professeur américain d’origine juive lui aussi, dit que
l’espèce humaine est une espèce restreinte, ou encore ce qu’un biologiste appellerait une espèce
avec très peu de sous-espèces. Chez tous les hommes 99,9% de gènes sont les mêmes. Chez les
singes le spectre des variations est beaucoup plus large.
Malgré ce fait la biologie nous a permis de constater une variabilité extraordinaire, insoupçonnée il
y a une dizaine d’années, des caractères que nous pouvons spécifier chez l’homme. La distance
biologique entre deux personnes d’un même groupe, d’un même village, est si grande qu’elle rend
insignifiante la distance entre les moyennes de deux groupes, ce qui enlève tout contenu au
concept de race. Le mécanisme de la transmission de la vie est tel que chaque individu est unique,
que les individus ne peuvent être hiérarchisés. La richesse humaine est faite de diversité. Tout le
reste est idéologie et fait penser à « Gott mit uns » ou « Gods choosen country ». On est loin en
tout cas de ce Albert Einstein[viii] disait en 1964 : » L’attitude que nous adopterons vis-à-vis de
notre minorité arabe sera le véritable critère de notre niveau moral en tant que peuple. Ne
devenons pas une shandeh fur die goyim ». Ou de ce que disaient les prophètes juifs « Je t’établis
pour être la lumière des nations (Esaïe 49 :6) »
On sait aujourd’hui sur base d’un livre publié par deux archéologues israéliens[ix] que l’essentiel