l'amener jusqu'à l'événement de Noël. Il faut s'appeler Paul pour réussir cela. Et on va
essayer, tous ensemble ce matin, essayer de le suivre dans son raisonnement.
Au-delà de l'affirmation que tous les Livres Saints écrits autrefois ont été écrits pour
nous instruire, Paul les justifie par le fait qu'ils doivent nous donner patience et
courage, pour que nous possédions l’espérance. N'oublions pas que les communautés
chrétiennes de l'époque de Paul étaient soumises à la persécution. Paul même sera
emprisonné à Rome à cause de sa foi. On suppose même qu'il sera mis à mort à cause
de son témoignage. Nous ne sommes pas loin de l'époque où un fou sanguinaire
régnait sur Rome, un fou qui n'avait pas hésité à incendier sa capitale pour pouvoir
composer un poème sur le feu. Ce même fou, Néron pour ne pas le nommer, avait
installé un éclairage public peu commun. Il faisait clouer les chrétiens sur des pieux
pour les brûler une fois la nuit tombée, le long de la Via Appia. C'est dans ce contexte
pour le moins difficile que Paul écrit à ses correspondants romains que le but des
Écritures Saintes est de donner courage dans la tribulation et la patience pour endurer
les maux.
Je suis convaincu pour l'avoir expérimenter, et aussi pour avoir entendu des
témoignages poignants à ce sujet, je suis convaincu que les Livres Saints, comme les
appelle Paul, jouent toujours ce rôle aujourd'hui. Je pense d'ailleurs qu'il n'est pas
nécessaire que faire allusion à tous les chrétiens persécutés dans le monde, au Soudan,
au Nigéria, en Corée du Nord, en Chine, en Irak et en Iran. Je pense que dans notre
ville, dans notre paroisse, des hommes et des femmes puisent leur courage et leur
patience dans la Parole de Dieu. Tel malade endure son cancer grâce à la Parole de
Dieu. Telle autre vit son handicap dans la patience grâce à l'Écriture Sainte. Je suis
convaincu que vous saurez trouver autour de vous d'autres exemples de l'utilité de la
Bible. Tout cela dans un seul but, un seul : Alors, d’un même cœur et d’une même
bouche, vous pourrez rendre gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus–Christ.
Paul va un pas plus loin dans sa démonstration. Accueillez–vous les uns les autres,
comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu. C'était un sujet controversé
dans la communauté chrétienne romaine de l'époque, la cohabitation entre les
chrétiens d'origine juive et les chrétiennes d'origine païenne, une espèce de guerre de
religion avant l'heure. À tous, cette exhortation : Accueillez–vous les uns les autres,
comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu. Cela ne devait pas être facile à
l'époque, les uns se référant sans autre forme de problème à l'Ancien Testament, à la
Loi et aux prophètes, des lectures dans lesquelles ils ont baignés depuis leur plus
tendre enfance. Les autres n'ayant rien à se mettre sous la dent comme écrit.
Souvenons-nous que, à l'époque où Paul écrit cette lettre, dans les années 58 ou 59,
soit à peine une vingtaine d'années après les événements de la croix et de la
Résurrection. Toutes les transmissions ne sont qu'orale. D'une certaine manière, Paul
renvoie les juifs d'origine païenne vers l'Ancien Testament, puisque ces livres ont été
écrits pour instruire, pour donner courage et patience, en vue de la glorification de
Dieu.
Donc, accueillez–vous les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire
de Dieu. Et ne vous référez pas à vos origines, ni à vos traditions pour créer des clivages
et des tensions dans la communauté, qui a d'autres chats à fouetter, que ces conflits
internes. Le meilleur exemple de l'accueil est le Christ lui-même. Il n'a pas fait de