Communion Internationale dans la Grâce, Canada Juin 2014 Dans ses écrits, Mahomet, personnage célèbre de l'islam, décrit les chrétiens comme le peuple du livre. II définit les chrétiens par leur amour et leur respect inéluctables pour la Bible. II s'agit d'un beau compliment puisque les croyants ont toujours eu une grande estime pour celle-ci, mais ces caractéristiques nous définissent-elles réellement en tant que chrétiens? Ces traits ne définissaient pas les chrétiens au début du christianisme, car lorsque le mouvement est devenu public, nous n’étions pas appelés le peuple du livre, mais plutôt les chrétiens (Actes 11:26). Contrairement à Mahomet, à l'époque, les gens voyaient les chrétiens à la lumière d'une personne. De fait, les chrétiens étaient alors disciples de Christ et non d'un livre. De toute façon, pendant près de 400 ans, le christianisme ne disposait pas d'un livre à suivre. Contrairement à l'islam, le christianisme n’est pas né suite à la rédaction d’un livre spécial comme le Coran. À l’époque, l'Ancien Testament était le seul écrit inspiré par Dieu existant. Et pourtant, il n'est pas non plus à l'origine du christianisme, puisque les personnes chargées de sa conservation n'en ont pas du tout compris le but (Jean 5:45-47). C'est Jésus qui est à l'origine du christianisme. De fait, ce dernier n’a pris naissance que lorsque le Seigneur s'est assis avec ses disciples après la résurrection pour leur expliquer qu'il était l'objet de l'Ancien Testament (Luc 24:44,45). II a fallu que la résurrection ait lieu pour faire bouger les choses. De fait, quand pour la première fois, en Jean 5:39,40, Jésus a expliqué aux érudits juifs de quoi parlaient les Écritures, même les plus grands n'avaient pas compris son explication. Pendant des années, ces intellectuels avaient consacré leur vie à l'étude assidue des Écritures, croyant qu'ils seraient ainsi le peuple de Dieu et jouiraient d'une belle vie après la mort. Pourtant, selon Jésus, ce ne sont pas les Écritures, mais bien lui, qui leur permettraient d'avoir la 1 vie éternelle. En effet, il est la clé du salut, le livre ne l'est pas. Pourquoi donc les chrétiens ont-ils vu la nécessité de faire une nouvelle compilation des Écritures? Pourquoi rassembler le Nouveau Testament si l'étude assidue de son contenu ne garantit pas la vie éternelle? Le but de la rédaction du Nouveau Testament n'était toutefois pas de créer un livre que les chrétiens devraient étudier et auquel ils devraient obéir pour sceller leur destinée éternelle. Comme le révèle Jean 20:31, le Nouveau Testament a été écrit pour que nous croyions que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant nous possédions la vie en son nom. Cette nouvelle compilation des Écritures dirige la foi des gens vers une personne, le Fils de Dieu, en décrivant de façon très détaillée qui était Jésus et la raison pour laquelle Dieu l'a envoyé. La majorité de son contenu provient des pages de l'Ancien Testament dans lesquelles les chrétiens voient Jésus partout. L'Ancien et le Nouveau Testaments annoncent clairement le même message : Jésus est l'auteur d'un salut éternel (Hébreux 5.9). C'est là que la Bible prend tout son sens, car c'est le seul livre qui explique la raison et la manière dont Jésus est la source de la vie et de la destinée des humains. En Colossiens 1:16,17, elle déclare clairement que c'est en lui qu'ont été créées toutes choses et que tout subsiste en lui. En Jean 6:63, elle dit que les paroles que Jésus a dites sont Esprit et vie (éternelle, v.68). C'est cette personne, Jésus lui-même, qui est le plus grand don de Dieu pour l'humanité. Tout est différent pour les musulmans, puisque le livre prétendument inspiré que Mahomet a rédigé est son plus grand don pour l'humanité, il ne s'est pas donné lui-même. De fait, la conviction que le Coran est le livre le plus parfait et le plus saint jamais écrit est au cœur même de l'islam. Ainsi donc, ce sont les musulmans qui devraient être appelés le peuple du livre, car leur amour et leur respect pour le Coran, la soi-disant parole ultime, infaillible, immuable et éternelle est légendaire. Cependant, le cœur et l'essence même du christianisme ne sont pas un livre composé de saints mots, mais plutôt la personne de Christ qui est la sainte, l'ultime, l'infaillible Parole de Dieu éternellement immuable (Jean 1:1-4). Les chrétiens adorent la Parole éternellement vivante, Jésus Christ, et non les mots écrits dans la Bible. Cependant, nous ne saurions rien de la Parole éternellement vivante si la Bible n'existait pas. Ainsi la Bible est d'une extraordinaire utilité, puisqu'elle est l'instrument qui permet de connaître Christ. C'est pour cette raison que les chrétiens l'étudient. Ils ne le font pas par peur de perdre leur salut s'ils ne l'étudiaient pas, ne la mémorisaient pas ou n'y obéissaient pas. Ils s'y consacrent pour saisir l'importante de l'ultime Parole de Dieu, Jésus-Christ, par lequel Dieu accomplit son plan éternel en chacun personnellement (Colossiens 1:19-20). 2 J'aime bien l'observation que Mahomet fait des chrétiens, à savoir que nous prenons tellement la Bible au sérieux au point d'être fidèles à chacun de ses mots, et que cela semble même définir le christianisme. Toutefois, ce ne sont pas les mots du livre qui nous définissent, c'est la Parole, le Fils de Dieu. Nous ne sommes pas le peuple du livre, tel que Mahomet nous définit, nous sommes le peuple de la Parole. Si nous n'avions pas eu la Bible, comment aurionsnous connu la Parole en premier lieu? Comment aurions-nous su qu'appartenir à Christ est la source de toutes bénédictions (Galates 3:29, Éphésiens 1:3)? La Bible nous a enseigné ces vérités. Et c'est pour cette raison, Mahomet, que les chrétiens l'aiment et la respectent; ce n'est pas parce que le livre est parfait et digne d'adoration, mais plutôt à cause de la personne qu'il révèle avec brio. par Jonathan Buck 3