ADDITIONS A LA FAUNE DES XYLOPHAGES DU NOYER 39
son berceau de nymphose sur un noyer mort de Savoie, se déve-
loppent parfaitement dans le bois sain (arbres sur pied dépérissant,
ou portion blessée) en provoquant des dégâts technologiques consi-
dérables, la larve du Cerambyx cerdo atteignant facilement les di-
mensions d'un doigt de la main.
Celles de VAegosoma scabricorne Scop. et de Rosalia alpina Lv
plus connues des vieux bois de tilleul, saule, hêtre pour le premier,
des vieux bois de hêtre pour le second, semblent nettement préfé-
rer les arbres déjà attaqués par les champignons et se complaire
surtout à la limite des zones saines et nouvellement envahies, qu'il
s'agisse du. tronc ou de la souche, qui a un gros intérêt commercial
pour le noyer. Elles peuvent contribuer à aggraver encore les at-
teintes du polypore (Xantochrous hispidus) dont l'introduction est
favorisée par toutes blessures, dont les plaies d'élagage mal cica-
trisées.
En ce qui concerne Hesperophanes cinereus Vili, et H. fascicula-
tus Fald. signalés du Noyer par MAYET et CHOBAUT, seules les at-
taques du premier peuvent être craintes, pratiquement, dans les
grandes noyeraies françaises. Si H. fasciculatus est, en effet, loca-
lisé dans la bordure méditerranéenne, H. cinereus est connu de tou-
te la moitié sud de la France. Ces deux espèces, assez polyphages
d'ailleurs, semblent aptes à s'attaquer à des branches vivantes (H.
fasciculatus) et peuvent poursuivre leurs dommages dans des bois
absolument secs comme nous l'avons constaté pour des élevages dans
le chêne vert. Leur développement en est d'autant ralenti et peut
très bien, après continuation dans les bois débités, stockés sur chan-
tiers,
conduire à des éclosions à partir de mobilier, dans les im-
meubles.
Pour Stromatium fulvuni Vili. (= unicolor Ol.) encore, le dé-
veloppement peut se poursuivre dans le bois le plus sec, comme pour
les Hesperophanes. Plusieurs générations pourraient même, d'après
certains auteurs, se succeder dans la même pièce. Ceci n'est pas à
craindre dans les meubles et ébénisteries des' appartements d'où
l'insecte tend à s'évader dès son eclosión, pour gagner la lumière.
Mais des pontes successives peuvent, par contre, avoir lieu sur les
bois débités, en dépôt sur chantiers, où les conditions d'éclaire-
ment sont uniformes. SCHIMITSCHEK (5) signale qu'en Turquie cette
espèce représente pour les feuillus attaqués, dont le noyer, l'équi-
valent d'Hylotrupes bajulus pour les bois résineux.
Les larves de Morimus asper Sulz, vivent aux dépens des souches
ou des grosses racines d'un certain nombre de végétaux ligneux,
jusque dans le bois. Et, comme elles entraînent quelquefois la dé-
crépitude et la mort de souche d'osier, il est à craindre qu'elles
puissent, ici ou là, provoquer sinon la mort du moins des dommages